La sexion ne sera pas que Yaoi! (pas d'idée pour un titre...)

Encore une de ces journées banales et sans intérêt, bloquée à Las Noches sans la moindre distraction digne de ce nom. Heureusement que l’ennui n’était pas mortel. Aizen-sama avait beau être puissant, il n’était pas bien doué pour trouver des passe-temps à son armée d’Arrancar, et Kazumi s’ennuyait à mourir, à proprement parler. Grimmjow avait disparu on ne sait où, et n’était qu’une vulgaire fraccion, l’Arrancar à la chevelure bleutée n’était pas autorisée à faire quoi que ce soit de son propre chef, que ce soit aller se promener dans le désert ou encore aller descendre quelques misérables humains à Karakura. Non, le Sexta se réservait toutes les activités susceptibles d’être amusantes, laissant sa fraccion se noyer dans son ennui. Ruminant sa colère à l’égard de son maître, elle déambulait dans les longs couloirs de Las Noches à sa recherche, ne tenant pas à le laisser s’en tirer à si bon compte. De toute façon, même en lui mettant la main dessus, elle serait contrainte à se taire et à faire attention au moindre de ses actes. A chaque fois qu’elle se remémorait l’unique fois où elle avait osé le provoquer, elle se sentait horriblement mal, et renonçait systématiquement à toute idée de rébellion. Même s’il l’avait épargnée la fois précédente, il ne lui laisserait pas la vie sauve deux fois de suite, c’était une évidence. Si elle vivait encore, c’était uniquement parce qu’elle avait eu une chance inespérée. Et c’est bien connu, les miracles ne se produisent pas deux fois. Mais il restait une zone d’ombre dans toute cette histoire… Ce Shinigami, Nichol Heyward, lui parlait sans le moindre respect, se permettait même de le tutoyer, et lui s’en sortait à chaque fois en un seul morceau. Pour l’heure, Kazumi n’avait trouvé qu’une seule raison à ça : Grimmjow Jaggerjack était gay. Après, elle ne tenait pas à aller vérifier, s’il l’était c’était son problème, à lui, et pour rien au monde la fraccion ne souhaitait savoir.

Au bout de trois quarts d’heure de marche dans le palais du Shinigami renégat, elle devait se rendre à l’évidence : Son maître demeurait introuvable. Il ne lui restait plus qu’à vérifier s’il n’était pas dans ses quartiers, et si jamais il ne s’y trouvait pas, elle aviserait. Traînant les pieds jusqu’à sa chambre, elle se stoppa net dans l’encadrement de la porte, balaya la pièce du regard. Misère, il fallait que le Shinigami favori du Sexta se trouve là, à faire comme chez lui qui plus est. Mais quel emmerdeur… Non seulement Kazumi détestait la présence des Shinigami, mais dans les quartiers de celui dont elle était la fraccion, ça l’écoeurait encore plus. Mais pourquoi se plaindre ? Faire en sorte qu’il dégage de la pièce suffisait amplement. & il osait se plaindre de l’arrivée de l’Arrancar… Toujours aussi aimable, mais quoi qu’il en soit, sa présence était préférable à celle de Grimmjow. Pour une fois, elle pouvait se détendre sans risquer de se faire cogner, ce qui l’arrangeait. C’était plutôt Nichol qui allait se faire massacrer, pour avoir défoncé la porte et surtout pour avoir eu l’audace de se vautrer dans le lit de Grimmjow.

« Désolée, va falloir que tu supportes ma présence, pour une fois que je peux souffler un peu. »

Tout en finissant sa phrase, elle entreprit d’ôter sa cravate turquoise et de déboutonner le haut de sa chemise, se rendant soudainement compte de la température dans Las Noches. Habituellement, il y faisait légèrement plus froid, ou plutôt moins chaud. Cela dépendait du point de vue adopté. Puis, une idée traversa son esprit : Pourquoi ne pas tourmenter un peu ce cher Nichol ? Lui, au moins, n’allait pas l’étrangler ou lui casser trois côtes pour un mot de travers. Contrairement à l’autre énergumène aux cheveux bleus. Et puis, tant qu'elle y était, envoya valser son Zanpakuto à l'autre bout de la pièce ; Elle n'en aurait pas la moindre utilité. Kazumi alla donc s’asseoir au bord du lit, juste à côté du Shinigami, et se pencha au dessus de lui, prenant appui sur son bras droit de l’autre côté pour ne pas basculer. Puis elle esquissa un léger sourire, chose qu’elle ne fait jamais, une lueur malicieuse dans le regard.


C’est sans certitude qu’elle disait ça, puisqu’en réalité elle cherchait surtout un moyen détourné d’ouvrir le dialogue. Même si du plus profond de son être elle haïssait les Shinigami, celui-ci était différent des autres. Ils se ressemblaient, au moins sur un point : Ils étaient tout deux malmenés par Grimmjow. Sauf qu’un d’entre eux avait toujours la possibilité de rallier son camp d’origine, tandis qu’Aoki était contrainte de supporter les humeurs de la panthère jusqu’à ce qu’il se lasse d’elle, et qu’il mette un terme à son existence. Et quelque chose en elle la défendait de le contredire, ou de tenter de lui résister : La peur. La peur de la mort, la peur de la violence dont elle avait déjà fait les frais. Même si elle n’était rien d’autre qu’une créature théoriquement sans cœur ni conscience, les méthodes de l’Espada l’avaient définitivement dissuadée d’agir à l’encontre de ses ordres.

Décidemment, c’était si drôle de tourmenter les gens. Enfin, quand cela fonctionnait… En effet, Grimmjow semblait tout de même tenir à son toutou de Shinigami, allez savoir pourquoi ; C’est pourquoi comme à l’accoutumée, c’est sa fraccion qui ferait les frais de sa mauvaise humeur. Elle savait ça, puisque déjà à de nombreuses reprises elle avait été son bouc émissaire, ce qui n’était pas une fonction des plus plaisantes. Surtout que quand la Sexta Espada se fâche, ce n’est pas du bluff, et même en étant sa fraccion, donc une des personnes les plus proches de lui, Kazumi n’avait jamais été à l’abri d’un coup qu’elle ne méritait pas. Mais la vie est injuste, c’est comme ça depuis la nuit des temps, il est donc inutile de s’en lamenter. Aller de l’avant reste de loin la meilleure solution, tant qu’elle lui permet de continuer à vivre. La jeune Arrancar fut quelque peu surprise de voir Nichol se rapprocher d’elle et saisir son bras, mais elle ne bougea pas d’un micron, et ne laissa rien transparaître sur son visage au teint pâle. Qualifier sa menace de connerie, était-ce sa manière à lui de la mettre en garde ? Quoi qu’il en soit, il disait vrai, il fallait l’admettre. De plus, ce Shinigami connaissait son maître depuis un bout de temps, et avait donc lui aussi eut l’occasion d’analyser son comportement et ses réactions. Elle garda donc le silence, reconnaître ses torts n’était pas son point fort ; et resta attentive à ce que faisait Nichol. Elle resta immobile lorsque celui-ci murmura à son oreille, et tâcha de feindre l’ignorance face à son allusion déplacée.

Bien évidemment, elle ne se contentait pas de répéter les conneries des autres, c’était une évidence. Elle pouvait aussi déblatérer des conneries, domaine dans lequel elle excellerait si elle ne risquait pas de se faire massacrer à chaque mot dit de travers. Trêve de plaisanterie. Rapidement, elle se redressa et détourna le visage, de manière à ne plus avoir le traître dans son champ visuel. Naturellement, qu’elle avait compris l’allusion perverse de ce détraqué de Shinigami, mais il se trompait sur toute la ligne. Jamais rien ne se passerait entre elle et son maître, tout simplement parce qu’il ne l’attirait pas, et qu’il ne vivait que pour se battre et humilier les autres. Ce type de personnes, très peu pour elle. Surtout que les uniques contacts physiques qu’ils avaient, c’était quand il la corrigeait. Le fait est qu’Aoki n’était vraiment pas à l’aise avec le sujet que venait d’aborder Nichol, était donné qu’il n’avait pas sa place dans la vie des Arrancar. Ils étaient là pour combattre et assister Aizen dans sa destruction du Gotei 13, rien de plus. Dans leurs vies, ils ne verraient jamais rien d’autre que la violence, le sang, la mort. Et c’était très bien comme ça. Tant que Kazumi vivait, elle se moquait du reste, même si sa vie n’était pas celle à laquelle elle avait pu aspirer de son vivant. Rien ne changerait plus. Elle afficha finalement un visage blasé, avant de répondre d’un ton détaché.

« Tu te trompes sur toute la ligne. Je ne suis rien d’autre qu’un pot de colle, il peut pas me voir. »

Ca faisait mal de le reconnaître, mais qu’importe, les sentiments non plus n’avaient pas leur place dans la vie de la fraccion. Et si elle continuait à penser négativement, la dépression aurait vite fait de se manifester, c’est pourquoi elle fit le vide dans sa tête, et préféra reporter son attention sur le mur qui se trouvait face à elle. Qui, lui non plus, n’était pas bien passionnant, à vrai dire. Et voilà que l’ennui reprenait ses droits, quelle journée de merde. Avec Nichol pour seule compagnie, qui plus est. Toujours à contempler son mur, l’Arrancar lui posa une nouvelle question.

« Et sinon, je peux savoir pourquoi tu squattes sa chambre ? Il me semblait que t’en avais une. »

Sous-entendant bien évidemment « Casse toi, c’est pas ta piaule ». Après tout, de quel droit s’incrustait-il dans les quartiers de la Sexta Espada ? C’était à ses risques et périls, il devait bien le savoir. & bien entendu, il en était de même pour la fraccion, mais qu’elle fasse quelque chose de répréhensible ou pas, elle se ferait de toute façon réprimander. Sa simple présence avait le don d’énerver Grimmjow, ce qu’elle ne comprenait toujours pas. Et soit dit en passant, s’il se ramenait et les trouvait tout deux à discuter dans sa chambre, il allait certainement piquer une crise monumentale.

Oui, aller ailleurs s’occuper d’autre chose, voilà ce dont Kazumi Aoki avait besoin à cet instant même. Les piques que lui envoyait Nichol commençaient à sérieusement la déstabiliser, voire la blesser, et c’était bien la dernière chose dont elle avait besoin. & même si elle ne trouvait rien à faire, la solitude était préférable à la compagnie de ce traître. Si jamais il comprenait que la fraccion pouvait si facilement être atteindre, il en rajouterait, et elle ne pourrait rien faire sans avoir à craindre des représailles de la part de la Sexta Espada en retour. C’était suffisamment humiliant d’être qualifiée d’inutile, autant cesser ce massacre tout de suite. Oui, elle ferait mieux de s’en aller au plus vite, surtout que Nichol la matait. Chose pour le moins étrange. Depuis quand est-ce qu’un Shinigami dévore des yeux un Arrancar, au juste ? En général, les deux espèces se réduisent mutuellement en charpie, ce qui semblait… Logique. Puisque entre Shinigami et Hollow, il n’y aurait jamais rien d’autre que de la haine, qui inévitablement déclencherait des combats qui créeraient de véritables bains de sang. Cependant, Kazumi commença à réellement s’interroger sur les intentions du traître lorsque celui-ci la fit se rasseoir et passa un bras autour de sa taille, avant de lui murmurer à l’oreille qu’elle ne serait pas là si elle avait vraiment autre chose à faire. Cette proximité mettait la fraccion mal à l’aise, de même que le fait de sentir son souffle chaud sur sa peau.

Trop incrédule pour immédiatement se lever et sortir de la pièce, comme elle comptait le faire, ce n’est que trop tard qu’elle réalisa l’ampleur de sa bêtise. Plus précisément, lorsqu’elle se retrouva allongée sous Nichol, qui retenait fermement ses poignets, l’empêchant de lui envoyer un Cero ou autre chose du même type en pleine face. Une seule tentative lui permit de comprendre qu’elle ne parviendrait pas à se soustraire à cette emprise, et elle se maudissait d’avoir déposé son Zanpakuto en entrant. Quelle erreur, de penser qu’elle ne risquait rien en présence de ce type. En fait, si, dans un sens elle ne risquait rien. Dans le sens où ils n’allaient pas se battre à mort. Mais quelle idiote, de ne pas avoir tout de suite compris où il voulait en venir, avec ses allusions et ses questions… Et maintenant, elle se retrouvait là, allongée sur le lit de Grimmjow, maîtrisée par un Shinigami traître. Et où donc était passée la logique, dans tout ça ? Quand il murmura à nouveau à son oreille pour la rassurer, seule une pensée traversa l’esprit de l’Arrancar. C’était bien beau, de vouloir la rassurer, mais avait-il seulement idée du sort qui les attendait si Grimmjow se ramenait dans ses quartiers ? A voir ainsi sa fraccion et le Shinigami qu’il avait ramené passer du bon temps dans ses quartiers, dans sa chambre et dans son lit, il entrerait dans une rage folle. Kazumi était bien placée pour le savoir. & c’était de loin l’unique pensée qui l’effrayait, dans toute cette histoire. Tout comme la violence du Sexta à son égard l’effrayait. L’unique chose qu’elle avait connu depuis son Arrancarisation, c’était la violence, les combats, les bains de sang. Elle qui, dans le fond, n’était pas faite pour se battre. Et encore moins pour être la fraccion, ou plutôt le souffre-douleur, de ce psychopathe de Grimmjow Jaggerjack.

Cette soudaine proximité avec le traître à la chevelure platine la troublait. De même que le silence anormal qui désormais régnait dans la pièce, ainsi que les lèvres du Shinigami sur sa gorge, ses mains sur son corps. C’en était irréel. Tout était plus qu’irréel, à commencer pat cette ambiance beaucoup trop calme, anormalement calme pour elle. Cependant, la fraccion ne le repoussa pas. Pour une fois qu’elle n’était pas traitée comme une moins que rien… Quoique, quelques remarques énoncées précédemment par Nichol l’avaient légèrement énervée, mais elle le lui ferait comprendre plus tard. A cet instant précis, elle se moquait bien du fait que le psychopathe de service puisse débarquer et tout détruire, comme il savait si bien le faire.


Elle avait prononcé ces mots à voix basse, se laissant inconsciemment absorber par cette ambiance calme. Naturellement, elle avait dit ça sur un ton de reproche, derrière lequel elle comptait dissimuler la tristesse que pouvaient provoquer les incessantes remarques désobligeantes. C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle fasse cette remarque. Mais elle soupira discrètement, avant de passer ses bras autour du cou du Shinigami. Elle n’était définitivement pas d’humeur à se battre avec lui.