Le voile de la nuit c'était abattu sur la soul society, ci-et-là en bordure du Sereitei quelques shinigami effectuaient des tours de ronde à la lueur des lanternes dont les ombres chatoyantes ravissaient les yeux rêveurs de Raishi. Affalé sur un toit de tuile en terre cuite, le jeune bretteur de la 8em division faisait danser entre ses doigts une coupelle à sake alors que la gourde trainait à ses cotés. Son regard se perdait tantôt dans le ciel étonnamment dégagé, pour y admirer le firmament, et tantôt sur les murs d'enceintes sur lesquelles ondoyait les reflets ambrés des flambeaux.
Ces ombres, imprévisibles, ardentes, vives, intriguait Raishi. Faisant le vide, il se contentait d'admirer ce spectacle que si peu d'homme avait prit la peine de contempler. Un autre garde passa dans la ruelle en aval de la toiture, ses pas réguliers résonant dans ce silence nocturne. Amusé, il ferma les yeux et laissa son ouïe suivre chaque martellement sur les dalles de la ruelle jusqu'à qu'ils en deviennent inaudibles. Au loin retentissait les éclats de rire rauques et saccadés des officiers, probablement enivrés, qui grouillait dans les bars, ou plus rarement des grognements destinés à amadouer leurs camarades.
Sentant la fatigue s'approcher, il s'empara de sa gourde emplie d'alcool, puis en déversa le contenu dans sa coupelle non sans en renversé, rechignant à changer sa position. Puis, il porta le doux liquide aux lèvres et en huma les vapeurs, cette odeur si particulière, si…rebutante. Toujours couché sur le dos, il vida son récipient et le posa avec la bouteille. Bien qu'il préfère ce "nectar" tiède, il éprouvait un grand plaisir à boire un bon cru en admirant les ombres, lumières et son de la nuit dans leur plus grande simplicité.
Raishi soupira, longuement. Enfin, le visage las, il contempla à nouveau les étoiles du ciel, s'offrant à lui tel une grande et magnifique fresque, comme il avait pu en voir dans les cathédrales européennes de son "vivant". Son esprit vagabondait, rêvassait librement, enivré par les spiritueux consommés. Quand soudain, à son étonnement, son oreille lui rapporta le bruit de tuiles branlantes. Il détourna son attention des cieux et fixa de ses yeux brumeux la silhouette qui était perchée en amont de la bâtisse.