L'honneur sous la volupté

Intriguant..enivrant..étourdissant même. Oui, l'humidité incessante de la pièce prêtait à l'étourdir, et à l'alourdir même. Prévoyant.. ? Peut-être. En revanche, il n'avait pas escompté lui parler dans le noir, ce fut ennuyeux au possible. Surpris, il tressaillit lorsqu'il sentit quelque chose de soyeux lui caresser la joue, à savoir des cheveux. Pas certains en revanche qu'il s'agisse une action volontaire. Comment se faisait-il que Byakuya se retrouvât aussi proche de lui alors qu'il ne l'avait pas entendu. Ses pas masquaient toute sonorité que ça en devenait alarmant. Mais qu'importe.. la sensation d'une telle caresse lui tordit un peu plus le ventre, et accrut son malaise quant à ses sentiments pour lui. Que lui arrivait-il bon sang. Il porta une main sur son visage comme pour mieux supporter le poids de cette troublante question. Les émotions que faisait naître son vis à vis l'harcelaient depuis cette nuit. Il n'aurait jamais dû dormir avec lui. Il n'aurait jamais dû s'attarder sur lui. Pour commencer, il n'aurait jamais dû rendre visite à Renji. Cette .. petite soirée avec lui avait été une mauvaise idée depuis le début, mais Hisagi n'avait pas tenu à vexer son homologue. Ils étaient bel et bien coincés dans une pièce sombre et confinée.

Puis, il l'entendit enclencher la poignée de la porte.. Son soupire le poussa à refermer ses paupières, voyant désormais ses chances tomber de manière vertigineuse. A quoi bon tenter avec un tel être, incapable de sentiments et de désir. La grimace vint étirer ses lèvres bien qu'invisible pour le protagoniste devant lui, lorsque ce dernier laissa entendre une exclamation subite, presque affolée. Le coeur d'Hisagi fit un bond et s'accéléra vivement puisqu'il semblait ignorant des mouvements et attentions de Byakuya. Qu'il n'ouvre pas cette maudite porte bordel.. Il voulait que.. lui et .. ce gars... Il se voilait un peu plus la face de sa main, pleinement confus alors qu'il le sentit abandonner. S'il savait où se trouvait véritablement le kenseikaan.. il le tuerait. Qui plus est, Hisagi Fukutaisho lui faisait perdre un temps précieux. Cependant, il avait eu dans l'optique de s'excuser, cela restait bien avisé pour un tel parangon de noblesse. En revanche, la suite ne lui déplut point bien que desarçonné ; il dût retenir assez adroitement le Taisho qui venait de chanceler devant lui et s'agripper à ses hanches, faisant bouillir son bas-ventre. Une sourde envie de l'enlacer tendrement l'empêchait de réagir, se tâtant bêtement.. sachant pertinemment que s'il essayait, il se ferait repousser. Et quand bien même.. Pourquoi ne s'y oserait-il pas ?

- Byakuya..

Lui-même se mit à écarquiller les yeux en se rendant compte du malheur qu'il avait eu de l'appeler par son prénom. Son vis-à-vis se recula véhément et lui chatouilla une fois de plus le nez de par son odeur.. de ses cheveux noirs de jais. Sans le comprendre pourquoi, une sensation froide s'empara de son coeur, et l'expression du visage d'Hisagi prenait une tournure peinée et desespérée. Il se maudissait de nourrir un espoir aussi fou, alors qu'à l'origine, il n'était que Hétéro. Que lui prenait-il alors de fantasmer ne serait-ce que quelques secondes sur le physique du Taisho le plus inaccessible du Gotei 13. Douce ironie du sort...

Il porta sa main directement sur le bras de Byakuya qu'il devinait levé lorsqu'il l'entendit proférer le début d'un sort de Hado, consternant Hisagi :

- Attendez ! Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Il y a des produits chimiques ici.. Si vous faites péter la porte...

Encore un mensonge, mais si difficile à déceler qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Ce n'était rien d'autres qu'une réserve. Malgré tout, sa proximité avec celle du Noble le perturba, et se retenant au chambranle de la porte, il tenta de respirer d'une manière plus que convenable. Finalement ils allaient étouffer vêtu ainsi. Par conséquent, il ne vit qu'un moyen de se soulager : se dévêtir. Ses mains se placèrent sur le haut de son uniforme et c'est en de gestes rapides qu'il se dénuda du haut, deserrant même les obis et ceintures sans toutefois faire tomber le Hakama. Un dernier noeud retenait le tout, mais il ne se sentait plus entravé par les tissus. Un profond soupir quitta sa gorge chaude tandis qu'il fit vibrer derechef sa voix virile.

- Que voulez-vous.. Vous êtes incapable de me toucher et de profiter des occasions. Restez ainsi paré et etouffez-vous.

Une pique, on ne peut plus audacieuse. Seulement, Hisagi supportait difficilement le rejet continu de son interlocuteur. Mais devait-il attiser la colère de la sorte ? Pas que cette combine serait préjudiciable pour Hisagi, mais surtout vaine et futile. Peut-être que le seul moyen résidait dans..

- Vous savez, Kuchiki Byakuya. Il va falloir jouer.

C'était sans doute cela, oui. Le jeu. Un jeu brûlant et dangereux, lequel Hisagi lancerait le premier. D'un pas vif, il se rapprocha du Capitaine, non sans se cogner à on ne sait quoi, et l'attrapa par le bras, tandis qu'il l'accosta aventureusement, se collant à lui car son corps le quémandait. Ses lèvres finirent par se poser sur le cou enroulé par l'echarpe du grand Noble, tandis que torse nu, il ne se retenait plus.

- Savez-vous dominer, au moins ?

Dire qu'Hisagi était émoustillé était faux. Il savait se contrôler, autant physiquement que mentalement. Mais dire qu'il était joueur était un euphémisme...Contrairement à ce qu'il laissait paraître véritablement. Pourtant, on l'imaginait plutôt reservé et sincère. Et il le reste, même dans le jeu. Il lui fallait souvent une bonne dose d'alcool pour faire tomber le masque, et apparaitre tel un joyeux luron. Kira paraissait plus violent en revanche sous l'effet de la douce liqueur.

Seulement, Hisagi se trouvait en compagnie d'un Capitaine doublé d'un Noble d'apparence insensible. Ce qui n'était en rien comparable avec un homologue tel que Kira. Mais le Kyu ban tai fukutaisho avait poussé l'audace et se trouvait désormais avec lui dans une petite pièce bien isolée et confinée, sinon humide. Et quoi de mieux pour profiter d'un être aussi calme que le Kuchiki Byakuya ? Mais le rejet fut plus vexant qu'il ne l'aurait cru. Et il devinait le regard de dedain.. de dégout même que pouvait lâcher cet être si hautain et austère à son encontre. Sans savoir pourquoi, plus Byakuya le chassait, et mieux le Lieutenant se sentait revenir vers lui, animé par le défi... titillé par une pointe de fierté qui le muait vers une audace plus qu'insolente et presque pleine de fatuité. Il aurait apprecié voir le visage de son vis à vis, plongé definitivement dans le noir, ne supportant point cet environnement qui pour lui, ne le gênait pas. Il ne connaissait pas la pièce, et ne vouait aucun sentiments d'appreciation pour l'obscurité, bien au contraire, mais ce dernier s'était permis de se deshabiller à moitié. De fait, il ne souffrait d'aucun trouble tandis que ce supérieur subissait quelque peu les ravages du confinement, de la claustrophobie même. Hisagi avait dans l'idée de lui procurer un peu de lumière, ou d'ouvrir la porte, ne s'étant pas attendu à ce genre de réaction de la part de Byakuya. Cependant.. il n'avait nul moyen de parvenir à un quelconque moyen pour contenter ne serait-ce qu'un peu le Chef de clan.

S'il savait combien la facilité était devant lui pourtant. Le seul élément susceptible de lui montrer la verité, et de lui sauver la mise était son kenseikaan.. précieusement retenu dans la poche d'Hisagi, tout simplement. Malheureusement, il n'était pas censé le savoir, ni le comprendre..et le Fukutaisho cherchait par tous les moyens de soustraire l'objet du toucher involontaire de son interlocuteur. Un interlocuteur qu'il souhaitait connaître du bout des doigts, et goûter. Etait-ce normal de nourir ce genre de sentiments à l'égard d'un individu du sexe identique au sien, et qui plus est, un supérieur qui snobait jour et nuit les shinigamis environnants ? Oui, Hisagi avait peur de ses émotions, il ne comprenait rien... Pourtant, que faire alors qu'il l'avait à sa portée, et qui plus est, presque sous sa coupe. Les paroles de Byakuya le glacèrent quelque peu dans cet environnement cloitré et humide. Il s'était joué de lui, et il se sentit désormais coupable de l'avoir malmené. Il se fit fureur mentalement, proferant quelques jurons bien sentis à son encontre, et ne put s'empêcher de venir en aide au Noble, commençant par lui ôter l'echarpe à une vitesse et une finesse inégalable. Afin d'eviter toute semonce ou attaque surprise du Capitaine, il prenait les devants en opérant très rapidement. L'écharpe était bel et bien un signe de noblesse, qui plus est l'honneur du Kuchiki, seulement en cet instant, il n'en était pas moins un carcan qui devait bien peser lourd.

- Ne vous inquiétez pas. Votre kenseikaan se trouve quelque part dans la pièce et ils vont nous retrouver bien rapidement.

C'est vers la fin de ce semblant de confort verbal qu'Hisagi se rendit compte qu'après tout ceci, Kuchiki Byakuya allait tout simplement le mépriser. Et .. là encore, sans comprendre la raison de son infinie tristesse, il n'esperait pas perdre le peu d'estime que le noble avait pour lui. Il semblerait pourtant que cela soit vain, maintenant. Le Lieutenant se retrouvait dès lors dans une situation précaire ...par conséquent, il ne lâcherait plus sa proie, sa senestre englobant l'épaule du Capitaine.

- Pourquoi ne devrai-je pas vous toucher, je vous ecoeure à ce point.. ? Est-ce si.. déshonorant.. ?

Une peine indicible le prit aux tripes. Se sentir si méprisé et dénié le rendit petit à petit furieux. Si la lumière subsistait, il ne serait pas gené pour regarder de haut celui qui s(était assis. La main qu'il portait sur l'épaule du Capitaine se resserra fortement et avant que ce dernier prenne le dessus sur le Fukutaisho qu'il était, originellement soldat et discipliné, Hisagi avança dangereusement son visage vers celui de Byakuya et prit possession de ses lèvres avec une ardeur jamais connue, declenchant un tourbillon de sensations toutes aussi delicieuses que puissantes. Il le dévora sous ce baiser passionné, goutant ce qu'il pouvait se permettre de prendre, et l'étouffant en contrepartie...Autant lui semblait exalté par ce qu'il ressentait, autant Byakuya était alourdi et semblait malléable tant il était mou. Des mots lui échappèrent, comblant le vide insupportable :

- Je le savais.. Vous embrassez mal.

Kuchiki Byakuya... Un mystère à lui tout seul. Et voilà qu'il constituait en ces temps le monde d'Hisagi, prit entre les fils de l'amour. Pas de l'amour, mais de l'attirance. On ne pouvait parler d'amour dans de telles circonstances, surtout pour lui qui ne supporterait pas d'aimer unilatéralement parlant une autre personne. Mais le noble s'évertuait sans le vouloir au fond, à accaparer toute la personne du fukutaisho qui se faisait de plus en plus prisonnière d'émotions dites nouvelles.. et doucereusement chaleureuses. C'était bel et bien la première fois qu'il vouait une telle curiosité à un être dépourvu de chaleur et d'affabilité. Tout ce qui comptait pour ce grand et fier Roku ban tai Taisho n'était autre que son rang, son devoir, ses principes. Évidemment, on se demande comment le brun peut en savoir autant sur lui, qui malgré les circonstances, était un maitre de l'indifférence, de la neutralité par excellence mue par un instinct de survie. Survivre à quoi franchement ? Byakuya ne pouvait-il pas un tant soit peut ouvrir ses mirettes sur ce qui défilait devant lui.. à savoir un soldat aguerri et émérite, cherchant tant bien que mal à assouvir sa curiosité en essayant échec sur échec, puis élaborant stratège sur stratège dans l'idée d'attiser ne serait-ce qu'une once de lueur d'intérêt de la part de celui qui le rendait.. comment dire... toute chose ?

Hisagi était complètement et irréversiblement intrigué par l'être unique au devant de lui qui soutenait une respiration difficilement tolérable dans ce genre d'endroit, surtout que l'investigateur de cette atmosphère lourde consistant sans mal à atteindre un point faible inconsciemment enclenché par l'entreprise d'Hisagi, ne souhaitait qu'offrir à sa question, à savoir pourquoi il souhaitait s'abreuver de la personne de Byakuya, une réponse.. une simple et regrettable réponse qui malheureusement prenait des conséquences lourdes de conséquences, autant pour lui que pour son homologue, suintant le malaise. Hisagi aurait voulu l'alléger en lui ôtant ses habits, mais cette idée le fit imperceptiblement rougir de délice, quand vint soudaine cette main à laquelle il n'avait cru consentante, se poser sur sa nuque pour l'inciter à s'approcher du corps diablement chaud de son vis-à-vis.

Et là, son cœur fit un grand boum en son intérieur, bondissant à travers la paroi cherchant irrésistiblement un moyen de fuir l'étau qui se resserrait autour d lui. Non, il ne comprenait pas.. Hisagi était perdu et d'ailleurs, foncièrement éperdu par ce que lui offrait le Noble et austère compagnon qui lui servait de maitre en matière d'indifférence faciale et gestuelle. Il ne réalisa pas tout de suite que le grand Byakuya daigna, en plus de s'intéresser à lui, l'aborder avec une tendresse jamais décelée chez lui, ni même imaginée ! Ce qui suivit le martèlement de son coeur fut un bredouillement inintelligible, lamentablement écrasé par la bouche délicieuse et de velours de ce conjoint doué en la matière. Doué dans ses baisers. De toute évidence, le plus jeune l'avait blessé dans son orgueil, c'était victorieux qu'il sortit de cette confrontation inopinée, cette fois-ci. En revanche, il perdit complètement contenance et se laissa aller à ce tourbillon de sentiments qui se déchainèrent en son sein, en son for intérieur, lui nouant plus que douloureusement son estomac. Les yeux consciencieusement fermés afin de se donner pleinement à lui, car c'était là tout le but de sa manœuvre, cherchant de fond en comble à aiguillonner l'ego démesuré du grand Capitaine pour assouvir - ensuite- ses pulsions dûes à une soif d'assouvissement et de satiété, Hisagi savourait presque amoureusement cette étreinte humide, faisant se déchainer en lui son coeur qui battait à tout rompre. Il ne tenait plus et dut supplier qu'il arrête ce baiser avant de ne pas sombrer dans.. dans cette étrange sensation qu'un baiser pouvait engendrer.. et qui plus est des sensations, la naissance de sentiments totalement inconnus en ce qui le concernait.

La simple phrase de Byakuya disant par là qu'il se souvenait parfaitement de leur échange buccal pas plus tard qu'hier le fit très doucement sourire, victorieux comme jamais d'avoir su extraire de ce glaçon.. un liquide délicieusement chaud qui cherchait désormais à s'enfouir jusqu'à ses veines et ses entrailles. Son sang bouillonnait, la chaleur n'y aidant pas, et malgré la désinvolture laquelle il souhaitait afficher tous les jours que dieu fait, il dût se rattraper à un pan de la table pour ne pas chavirer stupidement. Une joie ineffable s'accouplant à une peur indicible oscillèrent en son esprit, et force était admettre que les conséquences dont parlait si sérieusement le beau ténébreux Kuchiki lui fit plus que de l'effet, l'émoustillant à un point subliminale. Jusqu'où dériveraient-ils, ensemble, sans l'appel de l'extérieur, sans plus rien si ce n'est leur présence respective et à proprement parlé.. chaudes de sensations.. assoiffées de sens. Le brun aux cheveux courts allait perdre pied et déglutit avec une peine visible que le noir s'évertuait à dissimiler au grand soulagement du jeune homme, lorsqu'il lui somma de lui rendre ce qu'il ne souhaitait pas lui donner tout de suite. Pas après ce qu'il lui avait offert. Non, non et non ! Comment osait-il d'ailleurs, ayant piqué à vif, et c'était le terme, le désir incandescent du jeune homme ? Un désir qui malgré les apparences voilées, s'agrandissait de minutes en minutes..et s'instaurait dans chaque cellule de son coeur, voire même de secondes en secondes face au chamboulement émotionnel que faisait naitre cet interlocuteur.

- Et quand bien même je vous le rendais maintenant, tant est déjà que je puisse le retrouver dans ce trou à rat noyé dans l'obscurité, on restera tous les deux enfermés là, assaillis par la chaleur étouffante. Ma seule consolation me concernant est votre baiser, je dois bien admettre que, somme tout, vous exceller dans ce domaine, Kuchiki Byakuya.. Un soupire égaya le bref silence de la pièce, tandis qu'il ironisa subtilement:" Mais je doute que le reste suive.. c'était bien là des éloges éphémères.

Et peut-être était-ce finalement le cas. Au fond, le concerné aux allures hautaines n'avait donné ce qu'il escomptait offrir et non ce qu'il était en mesure de donner. Un enfoiré de première en somme qui faisait perdre les moyens au manant d'antan qu'il était. Pourtant, une sourde envie de lui crier son attirance au visage, et cd gouter à cette nouvelle expérience qui lui pendait au nez, comme si elle paraissait fraichement acquise, le frustra d'emblée. Lui-même se sentit maladroitement alourdi par l'épuisante boule de chaleur suintante qui rendait faibles les deux hommes presque incapables de se mouvoir de manière à ce que ce soit limpide. En revanche, Hisagi était persuadé de parvenir à une suprême fluidité en embrassant et qui sait plus si affinités le magnifique noble doté de quelques maitrises vouées à clouer le bec de l'entreprenant. Mais celui-ci ne put s'en empêcher.. Après avoir vécu dans une grande solitude, après avoir connu ce contact qui le faisait frémir rien qu'à l'idée d'y penser, et le faisait trembler rien qu'à la simple possibilité de s'abreuver de sa convoitise au moins une seconde fois comme pour éveiller ses sens outre le fait de se sentir vivant.. désiré.. aimé un tant soit peu, il lui était tout bonnement impossible de reculer et de s'excuser. De quitter cette pièce sans demander son content ..! Il le voulait. Quand bien même ce grand et beau loup stagnait dans le vide à attendre que le train passe, Hisagi prit son courage à deux mains, et lui fit un simple croche patte qui eut bien évidemment l'effet escompté. Byakuya s'était raccroché à lui, quoi de plus normal face à ce geste d'une bassesse infinie, mais o combien proche de promesses d'affinités tout aussi fortes qu'intéressantes à élucider, permettant ainsi à Hisagi de tomber et de prendre le dessus sur ce corps ô combien désirable et de mélanger sur le champs son souffle chaud à celui de Byakuya..

- J'ose espérer que vous m'aimez bien.. même après ses erreurs qui ne font que s'accumuler, raillai-t-il avec une troublante tendresse, en parlant de ses propres erreurs, à commencer par s'intéresser à un Capitaine, qui plus est le plus froid de tous. Quel bon choix, assurément ! Et on ne raconte pas non plus la route parsemée d'embuches cherchant à barer la route à l'impétueux mais non moins sexy Kyu ban tai Fukutaisho. Ce séduisant Hisagi Shuuhei qui ne faisait qu'agir en parfait soldat, dicté non pas par ses pulsions, mais par les voies du Gotei 13. Très sérieusement, sa vie se résumait-elle à demeurer derrière un bureau et à donner des ordres à des subordonnés certes intègres et prometteurs d'espoir, mais loin d'être aussi attirants que Byakuya qui l'enflammait maintenant sans comprendre d'où provenait la source ? Il semblait malgré tout que ce dernier ne soit pas totalement indifférent au jeune homme, ce fut bien là l'unique bonne nouvelle de la matinée, tandis que son ventre se retournait en sentant tout près de lui des lèvres plus que désirables à sa merci. Pourtant, il hésitait..il hésitait terriblement.. De peur de se faire rejeter, encore et toujours...

- Pouvez-vous encore assurer ..

Un sourire sarcastique.. et pourquoi un tel sarcasme pour cet être d'une froideur inégalable. Il sentait que cette scène finirait mal s'il laissait les choses se passer, mains dans les poches en parfait spectateur. Le problème était que, malgré ses tentatives d'approches successives, Byakuya lui paraissait constamment inaccessible. Mais à y réfléchir, plus il se masturbait l'esprit à trouver des failles, et plus il perdait du temps.. pour rien. Mais où se trouvait son compagnon.. ah oui.. dans ses bras. Du moins, le grand brun collait son visage tout contre son torse, lui communiquant les battements de son coeur.

Hisagi Shuuhei avait perdu quelque peu les notions sensitives en ces lieux, et pour sûr...d'un battement de cil, il se rendait compte que son regard était fatigué. Il n'avait vraiment pas dormi de la nuit, à se ressasser son baiser avec le grand Kuchiki. Finalement, se serait-il fourvoyé sur l'état de ses sentiments ? Était-ce plus dramatique qu'il ne l'aurait pensé de prime abord. Son simple toucher contre ses flancs, quand bien même il s'agissait du tissu de son haori, le troublait plus que de raison. D'où provenait cet effet dérisoire qui le poussait à agir tel un manant.. S'il avait encore dix ans il aurait compris un tel comportement mais là.. Emprisonner un Capitaine sans chercher au préalable à cerner et détourner les conséquences n'était pas digne de lui. Qu'est-ce qui le poussait alors à vouloir captiver à tout prix ses lèvres, à sentir - et que jamais ne cesse cet instant - le souffle chaud du beau Taisho sur sa peau, la faisant de ce fait, frissonner.. Pourquoi son coeur cognait si fort, au point d'agiter nerveusement son sang au niveau des oreilles, tandis qu'il commençait à perdre pied, qu'importe si Byakuya se retenait à lui...

De nouvelles émotions.. nichées en son coeur.

Son baiser, une fois involontairement électrisant, puis son second, lui fit fermer les paupières rendues lourdes par l'atmosphère couplé aux sens en alertes.. La bouche entrouverte, attendant impérativement que les épousailles, aussi douces soient-elles, de leurs lèvres viennent à s'ouvrir de nouveau pour laisser gouter timidement sa langue. Mais ce furent des mots qu'il recueillit, la tension du moment s'évaporant d'un coup ce qui lui conféra une allure désormais lasse et épuisée.

- A-attendez.. Byakuya !

Et non, son noble chéri lui filait entre les doigts tout simplement parce que .. il étouffait. Il ne put que lui donner matière à détruire cette porte, sa santé passant avant tout son caprice de petit garçon souffrant d'un énorme manque d'affection. La honte s'éprit de son coeur, tandis qu'il se laissa aller sur un pan de table, attendant finalement la sentence. Mais tout ce qu'il entendit, ce fut un écroulement digne du bruit caractéristique d'un cadavre. En alerte, il se précipita sur le corps qui, étendu lascivement à même le sol, quémandait un secours, ne serait-ce qu'un peu de réconfort sans doute et...et le moyen d'ouvrir cette satanée porte. Sa main effleura par inadvertance un téton, faisait raidir le corps tendu d'Hisagi.. c'est automatiquement qu'il chassa sa dextre de cette poitrine qui le mettait dans un état fou, tout en s'abaissant sur un Byakuya presque essoufflé, et à la fois silencieux.. Il posa finalement sa main, toujours la même qui avait touché le torse, sur la joue de Byakuya caressant sa peau de velours dans l'idée de le rassurer :"

- Byakuya... Je vous aime, se surprit-il à lâcher, le regard rond comme des billes, sidéré par sa propre déclaration.. mais comment aurait-il pu arrêter ces mots qui lui semblèrent plus que sincères.. Les battements de son coeur s'alarmèrent, battant à tout rompre. L'attraction fut si énorme qu'il se sentait happé par la force du Noble, comme s'il s'agissait d'un aimant.. oui c'était ça :

- Vous m'attirez comme un aimant.

Ses lèvres coulèrent directement vers le cou du brun et il se mit à le lécher avec une envie qu'il ne se soupçonnait pas. Son attribut réagit directement à cette simple léchouille, et sa langue ainsi que ses sens se virent enivrés et transportés dans un tout autre monde. Et lorsque ses doigts aiguisés par la sensation galvanisante engendrée par la situation se mirent à frôler par mégarde - ou non - ce téton qu'il avait fui, un gémissement rauque quitta le seuil de ses lèvres pour venir mourir à la base de ce cou offert. Ses doigts alors entreprirent de durcir le bouton de chair en le titillant durement et chèrement..

Ressentait-il au même titre que lui toutes ses émotions bouleversantes qui fusèrent en son corps, ne l'épargnant guère ? C'était à se damner. A damner un saint, son corps était un véritable appel au viol. Comment résister, ce n'était pas possible.. Pas avec un Capitaine de cette trempe qui s'agitait langoureusement sous lui. Hisagi comprenait l'ampleur de son acte, et arrivait à peine à croire au miracle. Il était sur l'un des taisho les plus puissants au monde, et sans doute le plus prisé par la gente féminine ainsi que par la classe noble, et pourtant, celui qui obtint le droit de le toucher, n'était autre qu'un pauvre manant du nom d'Hisagi Shuuhei, devenu au fil des temps Fukutaisho. Un Vice Capitaine que personne ne viendrait à critiquer tant il faisait un boulot remarquable. Avait-il attiré dans ses fils le capitaine en optant pour une stratégie de séduction ? Que nenni !

Il avait simplement cherché à l'attirer pour lui faire découvrir des sensations devenues mortes avec le temps. Il connaissait l'histoire de Byakuya, principalement grâce à Renji, radoteur et buveur invétéré (si si mais il le cache bien). Le jeune homme calme au début n'avait pas cherché à en savoir plus, mais à force d'en parler, c'est inconscient qu'il s'attacha petit à petit au portrait de ce Roku ban tai taisho à l'allure tout à fait remarquable. Maintenant, c'était à peine s'il croyait à sa portée. La pénombre dissimulait les traits doux de l'homme qu'il dominait sans vergogne, et ne pouvait pas par conséquent profiter de la vision au devant lui. En revanche, ses mains purent le faire.

Il pouvait à loisir sentir les frissons se dresser sur le torse marmoréen de Byakuya provoqués par le souffle continuel et saccadé de son compagnon qui cherchait malgré tout à profiter un tant soit peu de cette étreinte galvanisante. Des sensations délicieuses et électrisantes le fit frémir, et son corps frétillant n'eut de cesse de lui lancer d'étranges spasmes voluptueux. L'effet était des plus insolites, non pas qu'Hisagi ne connaisse point ces sensations grisantes, mais tout était décuplé s'il comparait ce qui se tramait avec ses anciennes aventures.

Et alors que ce dernier s'adonnait à la découverte de cette peau douce dont la note presque florale lui rappelait le Printemps, une main vint redresser son menton. Il ressentit l'appel de Byakuya pour .. pourquoi ? Captiver ses lèvres dans l'idée de.. non, impossible. Ce dernier en avait-il à ce point besoin ? Hisana avait dû terriblement lui manquer, et cet homme devait se sentir délaissé depuis le temps. Cinquante ans si ses souvenirs étaient bons. Qu'importe du moment où, finalement, Hisagi put enfin avoir son dû. Un dû qui certes ne lui revenait pas de droit, mais en usa au lieu de cracher dessus. La bouche à peine entrouverte et le regard perdu, son corps athlétique se contracta à peine lorsqu'il commanda à ses muscles de basculer vers le haut, cherchant des lèvres celles de sa victime. Il respirait assez normalement bien que secoué par la chaleur. Ceci dit, il respecta les très -trop- longues secondes qui s'écoulèrent sous la langueur du Taisho.. ce dernier ne se donnait que difficilement, mais cette fois-ci, il le faisait sciemment, sans croire que c'était sa feue épouse.. du moins, c'était ce qu'il espéra. Il sentit un appui au niveau de sa nuque, lui intimant par ce geste de se rapprocher de son visage, faisant diablement accélérer le pouls de son coeur, pendant que ses paupières s'alourdirent sous le choc émotionnel.

D'abord il lui avait avoué ses sentiments qui s'étaient pointé d'un coup, et maintenant, il succombait sous l'étreinte désarmante et ô combien désirable de ce Taisho. Le rêve. Un rêve qui devenait forcément réalité, surtout lorsque le souffle de son vis-à-vis lui chatouilla les lèvres.

Son regard se voila enfin, s'offrant entièrement à lui, à ce baiser qu'il attendait depuis une trop longue minute. Et enfin, alors que le jeune brun avait presque la langue sortie tant il voulait le toucher, le gouter ne serait-ce qu'une seconde, il put enfin se soulager lorsque Byakuya écrasa ses lèvres sur les siennes, lui offrant une sensation transcendante. Son bas ventre lui brûla les entrailles tandis que la lenteur dans laquelle se muait leur chair pour s'entrechoquer plusieurs fois lui vrillait l'esprit. Il perdit presque contenance, et s'abandonna entièrement au baiser, retenant une plainte presque aiguë dans sa gorge, la faisant rapidement mourir. Il sentit brièvement une langue, l'ébranlant violemment dans le toucher, et se surprit à la chercher sans timidité aucune, pour venir s'enrouler autour de cette dernière, apaisant une fois de plus son coeur qui battait à tout rompre. Un autre gémissement mourut dans son palais, et sa respiration se fit bien plus profonde et rapide, collant son corps à celui qui le rendait fou. Diantre, il avait envie de ce corps, c'était d'une folie. Le baiser se changea rapidement en une bataille de langue, un rentre dedans jusqu'à la fusion de ces deux muscles qui cherchèrent à prendre le dessus sans toutefois y parvenir. Elles s'enroulaient continuellement jusqu'à que l'une perde le fils, et que leur souffle soit comprimé au maximum. C'est au bout de longues minutes, et après quelques doux gémissements de pur bonheur, qu'Hisagi, embrumé et à l'ouest, se retira très doucement pour venir échouer sur le torse de ce dernier. Le coeur lourd car il venait tout simplement de quitter la bouche de Byakuya, fut rapidement apaisé quand ses doigts frôlèrent une nouvelle fois le téton de ce dernier. Sans pouvoir s'en empêcher, et le sachant à sa merci, il pinça avec ravissement le bouton de chair qui durcit sous le toucher impudent, quand son entrejambe se mit à réagir violemment.

Un râle quitta enfin le seuil de ses lèvres tant la délicieuse tension était palpable entre eux. Il ne put s'empêcher de devenir impulsif, spontané, et ardent, venant vivement lécher avec une envie décuplée la chair au devant de lui, tirant des gémissements à tout va à son compagnon qu'il aimait de plus en plus. Sa main était déboussolée. En effet, elle cherchait un endroit à câliner, à palper ou pétrir, mais toute cette épiderme douce le rendait fou à lier. Puis l'halètement survint enfin. Il se redressa rapidement pour prendre de l'air, et lâcha un " Byakuya " voluptueux, signifiant par là son envie d'aller plus loin.. de le connaitre.

- Vous me rendez fou...souffla-t-il dans un murmure presque inaudible.

Il ne tenait déjà plus en place, la chaleur l'étouffant ainsi que le plaisir, inassouvi. Ses mains caressèrent maintenant sans retenue ce torse fier ainsi que ses bras, son cou, en de caresses douces et coulantes, quand au bout de quelques minutes, l'une s'osa à traverser le mur de tissu pour venir toucher le pagne.. et ce qui s'y trouvait en dessous, sa verge. Il ne l'empoigna pas, mais chercha en revanche à frotter le tissu qui l'enveloppait, exacerbant les sens de son compagnon..

- Oh oui.. susurra-t-il tout bas, au bord de la doucereuse démence.

Son étreinte sur cette nuque se resserra doucement, comme s’il prenait conscience de sa fragilité délicate. Ses doigts se perdirent en cette chevelure aussi sombre que la sienne et pourtant bien plus courte, tandis que sa langue recherchait inlassablement celle de cet homme qui le surplombait. Un balai des plus vivace, presque désespérer pour le noble qui tentait de reprendre vie….quelque chose qui lui avait été enlevé par le passé, et ce de manière abrupte et cruelle. Une douleur qui avait apprit à se taire durant près de cinquante ans et qui voulait se mettre à nue sous cette noirceur. En ses pensées, les images fugaces de ces instants si uniques avec Hisana, ressurgirent tel le torrent d’une rivière, ne lui laissant plus une once de contrôle. Comment avait il pu omettre à ce point la joie que d’aimer…le réconfort d’une étreinte…la saveur d’un baisé, et le touché d’une peau autre que la sienne…Ce fut si intense, que Byakuya perdit le file de ce qu’il se passait, et la langue du Fukutaisho prit donc le dessus sur la sienne. Sa main abandonna légèrement son étreinte, alors que des larmes silencieuses quittèrent ses orbes gris dévoilées de dessous ses paupières. Un pleure libérateur, alors que ses abdominaux se contractèrent pour ne point trahir ce qui l’étreignait.

Le baisé fut rompu avec une délicatesse que le noble Roku ban tai taisho ne pouvait point soupçonner de la part de cet homme. Son souffle lui caressa un court instant le visage, tandis que lui-même tentait de reprendre sa respiration, alors que son cœur semblait vouloir battre un peu plus vite en son sein. Il pouvait aisément ressentir le poids du visage d’Hisagi sur son torse, et ne fit rien pour le repousser. Non au contraire, refoulant au plus profond de lui-même cette rationalité éduquée par les plus anciens de son clan, Byakuya vit sa fierté se placer du côté de ce qu’il avait besoin…une sensation d’exister autrement que pour les autres. Sa main dériva dans cette chevelure, comme une douce et lascive caresse, destiné à se rassurer lui-même comme pour remercier silencieusement Hisagi d’avoir voulu lui rendre ce baisé. Ses yeux ombrageux se perdaient dans cette pénombre profonde, alors qu’un halètement de surprise quitta malgré lui ses lèvres encore entrouvertes, car le fukutaisho de la neuvième venait d’attiser un peu plus ce désir en son être en lui martyrisant un téton. Ses muscles se tendirent quelques secondes encore, avant de se détendre à nouveau, sous un souffle plus ou moins contrôlé par le noble Kuchiki, qui n’éprouvait plus cette peur irrationnelle envers ce lieu odieusement clos.

Son épiderme frissonna avec délices à chacune des caresses que lui prodiguait Hisagi, attisant un peu plus encore le désir de vivre qui l’ébranlait. Se corps contre le sien ne cessait d’accroitre cette chaleur. Mais cette dernière n’était nullement désagréable et Byakuya voulu se redresser un peu afin de retirer totalement son haut qui était pleinement ouvert, sous des gestes lents, car encore mal remit de son malaise précèdent. Sa chevelure tombait de manière éparse et négligé, tandis qu’il se rallongeait pleinement, attirant contre lui cet homme qui captivait son désir. Pas une seule parole ne franchissait ses lèvres, laissant simplement ses larmes couler le long de ses joues. Un nom vint heurter son ouï …son propre nom..Une manière si subtile… et murmurer…quelque chose qui tintait avec ce même passé…depuis combien de temps n’avait il pu entendre une personne susurrer son prénoms ainsi, sans crainte et avec une telle volupté presque transcendante. Son cœur voulait encore l’entendre….écouter cette voix qui le troublait…..entendre son nom de cette bouche invisible. Devait-il croire en cet amour avoué ? S’il se donnait comme le quémandait cette prière, qu’adviendra-t-il du lendemain ? Devra-t-il courir encore après son Kenseikaan ? Ne serait ce qu’un jeu pour ce jouer de sa réputation par la suite ? Tant de méfiance et pourtant tant de volonté à vouloir, juste une fois encore se bruler.

S’offrir mais pas dans le mensonge, cela il ne le pouvait pas, alors que son corps tout entier fut prit d’un spasme des plus violents, sous la caresse audacieuse de son vis-à-vis, qui semblait fou de son être. Sous ces caresses insistantes et électrisante, Byakuya agrippa avec force et désespoir le bras d’Hisagi, et lâcha d’une voix hachée entre la résistance et le désire profond qui animait son cœur.

- Où… est-il ?...

Il sous entendait par là l’objet premier de sa volonté, autrement dit l’ornement qui le désignait comme dernier héritier de son clan. Mais comme poussé par la déraison, il reprit la parole, tout en libérant ce bras, pour venir offrir une caresse du revers de sa main, sur la joue d’Hisagi. Il avait besoin de le savoir, afin de ne plus être manipulé, ne voulant pas que son propre désir de vivre enfin, ne serait ce que ce matin, dans cet endroit des plus malvenus certes…ne soit qu’une vulgaire passade et mensongère.

- Je ne puis ……offrir ce que tu….. me demandes, si tout ceci….se fait…dans le mensonge.

Sa voix n’était pas atone, mais un simple murmure maintenant, alors que son visage se tendit vers l’arrière, offrant son cou, sous les agissements du Fukutaisho. Il l’avait de même tutoyé, ce qui n’était point anodin, mais une façon de faire comprendre que sous cette intimité… le vouvoiement était devenu chose bien futile. Son entrejambe commençait à se faire douloureux, et malgré la lassitude encore bien présente son esprit, Byakuya n’arrivait point à garder le parfait contrôle envers cette chaleur enivrante qui balayait ses défenses. Une fois de plus un frisson de plaisir remonta le long de son dos, et ses doigts se crispèrent un peu sur la peau d’Hisagi, comme une demande silencieuse qui fut appuyé par un halètement rauque mal contenu entre ses dents, un gémissement des plus voluptueux que même ses oreilles eurent du mal à croire que cela provenait de sa propre voix. Il avait besoin de ses lèvres, besoin de son étreinte, alors que la douleur l’étreignait un peu plus encore, ne tarissant point ses larmes. Un hoquet le dévoila enfin, alors qu’il recherchait son souffle à nouveau. Chose qui fit naître une frustration noble en son sein, rapidement balayé par un torrent de sensations, toute plus galvanisantes les unes que autres, lui offrant un moment d’oublie. Mais la souffrance mordait de manière tenace en sa chair, se nourrissant de chacune de ses respirations et de ce désir de vivre intensément…Accepter d’être blessé à nouveau, n’éprouvant pas cette crainte que de croire trahir Hisana. Partout autour d’eux, la chaleur était des plus pesantes, si bien que lorsque Byakuya voulut taire sa douleur et tentant de porter un baisé à Hisagi, cela ce fit un peu trop lascivement

Il s'était donné à lui, avait même avoué quelque chose qu'il ne pensait jamais ressentir, surtout pour un homme, et dans ses circonstances. Il avait cru d'abord à un jeu, celui de se brûler.. de se corrompre peut-être...Tousen avait fait des ravages en trahissant sa Division. Hisagi était secoué par le travail, ainsi que par ses hommes. Certes il prenait de judicieuses décisions, et tenait le coup bien plus facilement que ses deux homologues Kira et Hinamori.. mais l'idée de n'être plus soumis à une certaine autorité passait difficilement en travers de sa gorge. Il se sentait perdu, ni plus ni moins..

Alors oui, il avait cherché à conserver le kenseikaan tout près de lui dans l'optique de ne serait-ce voir une nouvelle fois le Capitaine Kuchiki, parce qu'il lui rappelait combien les règles étaient suivies avec lui.. il lui était de plus en plus précieux qu'il avait cru dur comme fer à cette relation de supérieur/subordonné. Et pourtant, il n'en était pas question. Il s'agissait de sentiments profonds et intenses, d'amour et de tendresse. Depuis l'Académie, il n'avait accepté d'avances de personne. Certes, Rangiku l'impressionnait et bien plus encore, mais il s'était avéré que son véritable choix s'arrêtait sur l'homme polaire, qui n'était non pas Toshiro, mais Kuchiki Byakuya. Il s'était inconsciemment arrêté de l'embrasser, observant ce grain de peau qu'il effleurait du bout des doigts quand soudain, Byakuya rompit le silence coupé d'halètements.

Le coeur d'Hisagi se resserra automatiquement sous les dires du Taisho, se disant que leur étreinte n'était peut-être qu'un leurre afin que le Noble obtienne l'objet désiré : son Kenseikaan. Si c'était le cas, le brun aux cheveux ébouriffés se sentit presque nerveux et déçu, tout gosier resserré, au point où ça lui faisait mal. Comme ça, il souhaitait récupérer son putain d'objet, omettant tout le désir qu'ils avaient pu ressentir l'un pour l'autre en l'espace de quelques secondes...Des larmes de rage montèrent en ses yeux prouvant combien il était blessé par cette demande. Mais dès l'instant où il justifia sa requête, il se sentit tout penaud, et sa colère chuta de plusieurs crans, avant qu'Hisagi puisse enfin ravaler sa salive.

Le coeur battant, il ne put s'empêcher de remonter vers lui pour lui ravir un baiser, un baiser des plus fougueux et doux qui soient, un baiser qui parlait pour deux, passant sa langue en son palais tout en effleurant ou en se collant délicieusement à sa consœur, tout aussi joueuse. Byakuya était encore apathique, mais ca ne saurait durer à force d'exacerber ses sens, ayant au préalable senti que sa verge s'était durcie sous son toucher incessant et flatteur. En revanche, un gout de sel se mélangea à la salive, et crut reconnaitre la saveur d'un pleur, ce qui eut pour effet d'arracher une expression de surprise au jeune homme. Il le sentait haletant, presque souffrant. Et la culpabilité en lui grandissait du fait qu'il le retenait prisonnier en ces lieux tout en profitant de lui. Il fut perdu.. ne sachant comment réagir, quoi faire pour le bien du Taisho. Il regrettait son geste, et comprenait qu'il avait agi bien différemment de ce qu'il était censéf aire. Que lui arrivait-il, bon sang ? Etait-ce l'amour qui poussait l'audace à son extrème ?

Finalement, il écrasa ses larmes de baisers chastes et doux, des fois langoureux allant jusqu'à devenir ardents. Il lui caressait le visage pour lui témoigner son affection, et même son inquiétude..

- Pardonnez moi, Kuchiki Taisho, je ne sais pas ce qu'il m'a pris....tandis que sa main vint recueillir en sa poche le Kenseikaan.. qu'il confia au destinataire dans sa main, l'étreignant au passage, le coeur lourd. Mais le baiser du Capitaine, volontaire et lascif, acheva ses derniers envies de rompre cet instant et de quitter cette pièce. Il y répondit avec un peu trop de fougue, tandis qu'il flatta son torse du sien, les frottant comme pour communiquer sa soif d'union. Ses gestes étaient doux, tout comme ses nombreux baisers. Sa sénestre prit le relai de l'audace, et chercha enfin à ôter le hakama du Noble, désespérément avide de chair et de plaisir. Suite à cela, il s'appuya sur une épaule pour se dévêtir complètement, afin que tous deux se retrouvent dans le plus simple appareil. Et en très peu de temps, il surplomba son compagnon, l'embrassant sans réserve ni pudeur, haletant et soupirant, cherchant des fois à leur redonner le souffle, tandis que sa main gauche cajolait avec une douceur infinie la virilité de Byakuya, faisant coulisser sa main dessus de la tête à la hampe, avant de la sentir gonfler, les veines avec. Une fois encore, le prénom de celui qu'il aimait quitta le seuil de sa bouche.

Etait-il en train de rêver ? Bien-sûr que non.. ce n'était pas du domaine du rêve puisqu'il souffrait le martyr. Il souffrait de ne pouvoir le regarder dans la lumière du jour, d'être dans un futon présentement, et de n'être qu'un moyen pour le Noble de substitution. Il n'avait aimé qu'Hisana, et Hisagi n'en était pas dupe, loin s'en faut. Mais ce n'était pas heure à se plaindre, étant donné qu'il avait à sa merci un corps en ébullition. Ses sens se voyaient chamboulés par les gestes de moins en moins hésitants de cet amant à l'origine incorruptible. Il le rendait fou, à un point où le jeune homme réagissait systématiquement à chaque toucher, chaque étreinte, chaque heurt.. Il voulait lui caresser le visage mais ce dernier s'était redressé dans l'optique de déposer son bien le plus précieux mais aussi pour prendre l'avantage sur leurs doux ébats.

Le regard mi-clos du Lieutenant se voila de ses paupières tant il était transporté par des sensations uniques, qu'il n'avait jamais pu connaître au cours de ses années à l'Académie. Etant donné que le Noble prenait maintenant de la domination dans leur échange, il n'était pas difficile de comprendre la position du Vice Capitaine qui se faisait de moins en moins entreprenant, acceptant finalement les intentions de cet amant insoupçonné. Un soupir presque aiguë le quitta lorsqu'il lui mordilla le lobe de l'oreille, les frissons ne l'épargnant pas non plus lors du toucher. Qu'il était doux et soigneux.. Hisagi ne put s'empêcher de glisser sa main dans ses doux cheveux soyeux, et de les longer dans un son feutré, s'amusant à garder en souvenir ce toucher délicat. Quel effet cela faisait d'avoir atteint un rêve inespéré ? C'était tout bonnement jouissif.. faut pas chercher.

Sa respiration se voyait désormais saccadée, tant la délicieuse tension était palpable. Il aurait tout donné pour que cet instant incroyable dur éternellement. Qu'y aurait-il après ça.. ? Un retour à sa vie normale et banale où il défendra le Gotei 13 sans penser à lui même, ni à ses envies d'ailleurs.. Devait-il se brider à ce point pour une question d'honneur et de valeur ? Comment pouvait-il nourrir de douces pensées à ce mode de vie quand Byakuya, ce Capitaine de choix, le torturait de la belle façon qui soit. Il était complètement et irrémédiablement ensorcelé par le Noble, outre la naissance de sentiments passionnés. Il comprit finalement son envie d'être le dominant, après tout Hisagi ne pouvait refuser cette invitation sous peine de perdre ses precieuses secondes en sa compagnie. Bien-sûr il ne se laisserait pas faire lorsqu'il apprivoiserait un peu plus les sentiments de cet homme à la prestance étouffante.

Pour l'heure, il cambrait son corps musclé et en sueur, alors qu'une chose tout à fait inattendue lui lança dans tout le corps. Son sexe était gonflé à bloc, et s'érigeait droite et pointant le ciel, mais ce qui le fit tordre de douleur et de plaisir, au point de faire exploser ses envies en lui, fut la main du Capitaine sur sa verge bien tendue. Un râle de plaisir franchit ses lèvres malgré ses intentions de faire taire ses gémissements, pendant que la volupté dressa son corps jusqu'à le rendre raide. Il se laissa aller en s'adosser au sol, et tourna la tête pour tout lui offrir. Être nu dans cet endroit.. avec lui.. pour faire des choses peu orthodoxes, et surtout sans que personne ne puisse les situer.. c'était complètement fou et excitant.

Sa question... suivie d'un claquement de larmes sur sa peau douce et à la fois rugueuse, redonnèrent de la raison au Fukutaisho qui s'était laissé trop allé face aux va et vient de Byakuya sur sa virilité. De toute évidence, quelques secondes allaient suffire pour faire exploser son plaisir, et la semence avec. Seulement, il se retenait, et enlaça son compagnon, l'obligeait à coller sa poitrine contre la sienne tout en lui caressant les cheveux, une nouvelle fois... dans un geste tendre et insensé.

- La solitude me pèse...Et.. vous m'attirez..il faut le reconnaitre.

C'était court, ce n'était pas même très clair.. mais la solitude poussait à faire des folies, prenons par exemple Kira qui s'entaillait le ventre parce que personne ne daignait s'intéresser à lui. Dans un autre cas, on voyait un Fukutaisho piquer le kenseikaan d'un Noble. Il n'y avait pas à chercher plus loin. Il le voulait pour lui.. ni plus ni moins..