i'm here for you, even if... (PV Tsukane)

Une autre goutte de sang perla sur sa joue et s’écrasa au sol, créant une tache circulaire étalée, d’autres étaient tombées bien avant, et formaient un chemin à suivre pour qui voudrait traquer le traitre à tous les camps, Heyward Nichol, l’ex-yonseki, l’ex-jouet de la Sexta Espada, mais surtout ce qui motivait le shinigami à avancé, c’était le résidu spirituel d’une personne qu’il voulait absolument retrouver, le groupe d’intervention du gotei 13 qui était venu rechercher le capitaine Kuchiki Byakuya était repartit bien vite, et parmi eux se trouvait Kozuki Tsukane, celle qui portait l’enfant du platine. Lorsque Nichol avait vu la rouquine et l’autre shinigami l’accompagnant disparaitre, il avait compris que c’était le rappel des troupes, cependant, lui se trouvait toujours face à son adversaire, un Arrancar qui le haïssait plus que n’importe quel autre shinigami, Génésis qui s’était retrouvé la, surement par hasard, reparti dormir dans son coin sans rien demander à personne, ce qui n’étonnait pas le platine.

Le combat tourna court, le shinigami n’ayant pas de temps à perdre s’était jeter à corps perdu dans la bataille, usant de toute la puissance de son trancheur d’âme au détriment de sa propre sécurité, cela avait payé, mais à quel prix, Nichol arrivait à peine à mettre un pied devant l’autre, il avait laisser une magnifique trainée de gouttes de son sang du Hueco Mundo, jusqu’à ce quartier perdu de Karakura ou il avait sentit le reiatsu de Tsukane, apparemment elle s’était éloignée du groupe, et les récente patrouilles toute récente dans la ville humaine n’avait pas aider le platine qui devait les éviter par tout les moyens.

Nichol jeta un œil dans les environs, rien aucun reiatsu excepter le sien et celui de la mère de son enfant, bien sur il voulait lui parler de l’enfant mais d’elle aussi bien sur, ce n’était pas du jour au lendemain que le traitre cesserait d’aimer cette femme au caractère difficile à vivre, mais normal lorsqu’on vient de la division guerrière, c’était surement ça qui avait plut à l’ex-yonseki, le fait qu’il trouve en quelque sorte une femme qui serait à même de lui foutre une raclée, bizarrement ça lui faisait plaisir, beaucoup d’homme se serait mit en rogne et aurait avancer tout un tas d’excuse misogyne pour interdire à une femme de pouvoir rejoindre la division de l’achillée, heureusement, Kenpachi s’en foutais pas mal de tout ça.

D’un pas mal assuré le platine s’avança dans la ruelle plongée dans une légère pénombre, s’appuyant sur l’un des murs, Nichol continuait de suivre le résidu spirituel qu’avait laisser Tsukane en passant par ici, la chose à laquelle n’avait pas penser notre traitre, et pourtant il aurait du, c’est qu’est ce que dirait ou ferait la rouquine, probablement qu’elle sortirait son shikai et le trancherait de partout pour le voir vider de son sang, mais ça, l’ex-yonseki ne préférait pas y penser et continuait d’avancer, il bouscula une canette de métal vide qui roula et fit suffisamment de bruit pour que les oreilles aguerries d’un ou d’une combattante le perçoive, et c’est dans la certitude qu’elle allait l’attendre que le platine continua sa marche jusqu’à un cul de sac, mais il savait la rouquine non loin, prête à lui sauter dessus à la moindre occasion.

-Sors de ta cachette…je sais que t’es la.

Ses yeux ne cessaient de passer d’un point à un autre, d’un toit à une zone d’ombre, la ruelle n’était pas grande mais suffisamment large et sombre pour que quelqu’un s’y cache dans le but d’une embuscade, ou alors il s ‘était planté et la rousse n’était pas la, mais loin.

Elle n'avait pas pu faire autrement que d'emprunter le passage avec les autres shinigamis, la mission était finie, Kuchiki taisho avait été sauvé. Pour ceux comme elle qui étaient en plein combat, pas d'autre fin possible que la fuite...Quelle honte...Obligée de fuir un combat qui s'annonçait à la hauteur, alors que le platine cause de la plupart des tourments de la rouquine était apparu comme par magie. Et il avait osé lui dire qu'elle n'avait pas à se battre compte tenu de sa situation. Oui elle était enceinte, de lui qui plus est, et ce n'était absolument pas pour ce genre de petits détails qu'elle allait s'arrêter de vivre. Plus que sur les nerfs, elle s'était éloignée du groupe au moment du passage de Karakura à la Soul Society, la rouquine rentrerait plus tard, pour le moment elle devait se défouler.

Le zanpakuto toujours dégainé, elle avait déambulé dans les rues à la recherche d'une âme à purifier ou d'un hollow à exécuter, voir les deux, mais rien. Sa lame avait maintes fois raclé les murs, y laissant un sillon tout à fait visible. Jusqu'à cette ruelle sombre où elle avait carrément détruit une pauvre poubelle qui se trouvait là, y enfonçant son arme tellement de fois qu'on aurait pu s'en servir de passoire. D'un saut, la Rokû Seki était montée sur le toit, laissant de profondes marques là où sa lame passait, avant de se percher souplement sur le rebord. Ce reiatsu...il les avait donc suivi...Un rictus mauvais naquit sur ses lèvres, qui n'avait absolument rien d'un sourire. Ça ne lui avait donc pas suffit la dernière fois, il en voulait encore ? Soit, elle allait se faire un plaisir de lui montrer qu'il n'était rien de plus qu'un souvenir à moitié effacé, un regret, une faible et minuscule contribution à ce qui allait très certainement ruiner sa vie.

Et en même temps, son cœur se serrant, elle l'aimait, enfin ça devait être ça, Nichol lui manquait, elle le voulait à ses côtés pour traverser tout ça, elle pourrait supporter ces changements s'il prenait effectivement le rôle de père de cet enfant à naître. Mais elle le haïssait d'être partit, d'avoir perdu tout ce qui faisait de lui un digne membre de la Onzième Division aux yeux de la jeune femme, de l'avoir laissée seule... Tout en elle se contredisait, et elle le détestait pour ça aussi, pour lui faire perdre la maîtrise de ce qu'elle ressentait. Elle se laissa glisser en silence en bas, se dissimulant dans un recoin sombre alors qu'elle cachait son reiatsu. Pour le moment Tsukane ne voulait pas qu'il sache où elle se trouvait, elle voulait juste l'observer pour décider de la stratégie à tenir.

Vu le sang qu'il laissait sur son passage, il avait du se battre pas mal avant d'arriver, tant mieux, une chose de moins à faire...Elle se glissait d'un recoin à un autre, se servait des ombres pour dissimuler sa silhouette encore fine. Même pas deux mois, son ventre ne commencerait à s'arrondir que bien plus tard, et pour le moment il ne la gênait absolument pas. Elle entrouvrit la bouche pour murmurer dans un souffle si bas qu'il ne pouvait l'entendre.

Kaeru Hasugin'ori...

Sa lame se mua en longues griffes d'argent, la poignée en un large bracelet autour de son poignet. Le dégagement d'énergie ne lui permettant plus de restée discrète, elle s'élança vivement derrière lui et lui enfonça ses griffes dans l'épaule, murmurant à son oreille.

C'est demandé si gentillement!

Elle recula, faisant ressortir les lames d'un mouvement sec et s'éloigna de deux pas. Croisant les bras sur son giron, la rouquine afficha un sourire sadique, les cicatrices de toutes les blessures qu'elle lui avait infligées étaient bien visibles.

Nichol ne s’attendait pas à de chaudes retrouvailles entres amants lorsqu’il aurait retrouvé Tsukane, ni encore à une accolade entre Co-divisionnaire, plutôt à une éventuelle bagarre, voir carrément une mise à mort de la part de la rouquine, pourtant le traire cherchais réellement à la retrouver, pourquoi ? Le platine ne le savait pas trop lui-même, surement pour l’engueuler pour avoir mit la vie de l’enfant qu’elle portait en danger, la membre de la onzième division était, comme à son habitude, partie en première ligne lors de la libération de Byakuya, et forcément l’ex-yonseki avait vu cela, et s’était d’ailleurs permis de la sermonner à ce sujet sur une phrase avant le retour des troupes au seireitei en passant par Karakura, la ou se trouvait Nichol, suivant le reiatsu de la rouquine.

Comme il fallait s’y attendre, les retrouvailles furent sanglante, déjà Nichol n’était pas au top de sa forme, la rouquine arriva dans son dos et lui planta son shikai dans l’épaule droite, lui interdisant des mouvements complexe du bras droit, ce qui était con pour un droitier. Tenant son Zanpakutoh par la main gauche, s’en servant comme d’un appuis, Nichol se retourna pour plonger ses yeux marron dans ceux mordorés de Tsukane, avec des gestes mesurée il essuya le sang qui coulait des commissures de ses lèvres de la main droite, en faisant cela le traitre jaugeait le seuil de douleur de son épaule transpercée, une violent douleur le lança rien que par ce geste anodin, indiquant la qu’il devrait se la jouer uniquement du coté gauche s’il y avait un affrontement.

-Comme d’hab’…c’est un réel plaisir de parler avec toi.

Il avait insisté volontairement sur l’ironie de sa phrase, ses yeux ne quittèrent pas ceux de la shinigami face à lui, son souffle était saccadé à cause de son état déjà assez grave, Nichol aurait voulu cacher sa faiblesse évidente qu’il n’aurait pas pu, pour une guerrière aguerrie comme Tsukane, ce n’était plus qu’une question de volonté, si elle le voulait, la rouquine pouvait mettre fin aux jours du traitre qui était, entre autre, le père de son enfant. Bien que l’ex-yonseki se doutait que cette probabilité serait l’une des plus plausible, il avait volontairement suivit celle qui lui arracherait probablement le cœur à main nue pour le lui montrer avant qu’il ne rende l’âme.

-…épargne moi tes remontrances…j’veux juste savoir un truc. Comment tu vas l’appelé ?

Bien sur, tout père voudrait connaitre le prénom de son enfant, même s’il n’a aucun droit sur lui et encore moins de chance de le voir, seulement, pour quelqu’un ayant connu la solitude volontaire, l’idée d’avoir un gosse, ça changeant beaucoup de choses. Même en sachant sa situation dangereuse, voir mortelle, le traitre n’avait pas bougé d’un poil, il continuait à fixer la rouquine, la mort, dans les yeux sans ciller.

-J’ai trouvé un ange gardien, même si tu n’en a rien à cirer…Au moins il le surveillera, de loin, mais le surveillera quand même…ça me permet d’outrepasser ton interdiction concernant l’enfant.

Dans l’unique but de la narguer, il sourit, un sourire sincère et narquois, rien qu’avec ça, Nichol savait qu’il pouvait la rendre dingue, enfin légèrement plus tarée qu’à l’accoutumée quoi.

Haïr et aimer quelqu'un autant...Vouloir le faire souffrir à un point inimaginable, l'entendre hurler sa douleur et implorer la mort, et en même temps, désirer le serrer dans ses bras, panser ses plaies, lui murmurer de tendres paroles à l'oreille...Quelques mois plus tôt, elle se serait juste moqué d'une personne comme ça, mais maintenant que c'était ce qu'elle ressentait, le dilemme était encore plus grand. Debout devant cet homme qui l'avait fait tant souffrir et qui lui manquait tellement, elle ne baissa pas le regard. Une guerrière accomplie, une femme bien plus masculine que la plupart de ses co-divisionnaire, une tueuse sadique et impitoyable, voilà ce qu'elle était. Une mère ? Pas encore, ou elle ne ressentait pas ce fameux instinct maternel dont toutes les femmes parlaient, sa propre génitrice comprit.

Mais elle ne put retenir un haussement de sourcils lorsqu'il lui demanda le nom de cet être à venir. Un nom ? Elle ne savait même pas le sexe de cet amas de cellules, alors que là à lui donner une appellation définitive, c'était un peu prématuré. En y réfléchissant, elle ne savait même pas quels genre de prénoms elle aimait, cette question ne lui avait pas effleuré l'esprit une seule seconde par le passé. Réfléchir à sa descendance c'était une occupation pour les femmes normales, pas pour l'une des rares femmes de la Division de l'Achillée, qui vouait sa vie aux combats et au sang.

Dépliant lentement les bras, elle fit cliqueter ses griffes, ce bruit la réconfortant un peu dans la confiance qu'elle avait en elle et en ses capacités. La seule chose qui avait toujours été là pour elle, son arme, l'âme qui y vivait, sa compagne, son alter-ego. Allait-elle tuer Nichol aujourd’hui ? À voir, en tout cas c'était la mission qu'elle avait officiellement. Un sourire sadique s'étendit sur son visage, il était de toute façon trop blessé pour réagir convenablement, et la nouvelle blessure qu'elle venait de lui faire le gênerait dans ses mouvements. Aussi rapide qu'à l’accoutumée, elle se rua au contact, griffes en avant, pour toucher au torse...

Avant de dévier sa trajectoire au dernier moment pour le contourner, plaçant ses griffes sous sa gorge alors que sa main gauche lui empoignait les cheveux pour lui tirer la tête en arrière. Aucune douceur, aucune tendresse, juste la violence et la colère. Ses griffes passèrent lentement sur la peau sans défense, sans créer de coupures, avant de se plonger dans la clavicule droite du platine. Tenant fermement sa proie, elle se pencha légèrement pour murmurer à son oreille.

Un ange gardien ? Je lui arracherais les ailes si lentement qu'il suppliera que je mette un terme à ses souffrances, je le saignerais presque à blanc, avant de te le renvoyer...Il ne sera plus qu'un amas de chairs sanguinolentes qui implorera la mort de venir le prendre...Peu importe son identité, son grade ou je ne sais quoi, en lui donnant ce rôle tu l'as condamné à une vie de souffrances...

Elle retira une nouvelle fois les griffes du corps de son ancien supérieur, les tournant légèrement au passage pour ouvrir un peu plus les plaies, avant de s'éloigner pour s'adosser au mur, léchant le sang sur les fines lames d'argent. Ses yeux se fermèrent brièvement alors qu'elle savourait ce liquide au goût terreux et se rouvrirent presque aussitôt. Un changement avait eu lieu certes, mais pas comme lorsqu'elle combattait habituellement. Les iris ne s'étaient pas complètement teintés d'argent, mais n'étaient plus totalement dorés non plus. Un oeil de la couleur de ses griffes, l’autre gardant son aspect habituel. Défaut dans la synchronisation des deux entités qui cohabitaient depuis si longtemps ? Non, juste une parfaite adéquation de leur état d'esprit. Hasugin'ori et Tsukane ressentaient la même chose, ce désir plus fort que tout de se venger et de se protéger en même temps, si complexe et pourtant si simple.

Au cas où tu aurais mal compris, cet enfant n'est déjà plus le tien...Il n'a pas de père, ou plutôt toute la Onzième Division lui servira de figure paternelle. Un lâche comme toi ne peut prétendre à rien là-dessus.

Jamais ô grand jamais le traitre n’avait un jour pensé devoir faire face à une telle situation, avoir le cœur qui chavirait pour une personne, et encore moins que cette personne porte son enfant, pour compliquer encore plus la chose, la mère détestait, en toute apparence, le père et s’était juré de lui interdire tout contact avec sa descendance, en même temps, lorsqu’on doit porter le nom d’un traitre, c’est normal qu’on préfère cacher tout lien avec cette personne.
Cette raison à elle seule, servait à expliquer l’animosité de la rouquine par rapport au platine au sujet de l’enfant, après tout, il était né d’une seule et unique étreinte en haut d’un toit après une bagarre, la seule chose que les deux parents savaient faire mieux que de se foutre dans la merde, se battre. Si Nichol n’avait pas la fibre familiale ou un esprit proche de l’esprit de meute, il pouvait se targuer d’avoir une base d’esprit paternel car il s’inquiétait déjà pour son enfant, alors que ce dernier n’était pas plus gros que son poing, à croire que sous ce jus de cervelle et se cœur, qu’il croyait bétonner, se cachait une fibre familiale.

Comment expliquer son ressentiment alors qu’il se trouvait face à celle qu’il aimait, la femme pour qui Nichol avait trahi Aizen et ses sbires pour libérer Byakuya, lui demandant, humblement, de surveiller Tsukane et l’enfant, bien que cela n’ait pas été un marché, le Kuchiki avait accepté. En réfléchissant à tout ça, qu’est ce que n’aurait pas donner le traitre pour revenir en arrière, trouver un moyen de refuser la mission qui lui impliquait de fouiller le cimetière à la recherche d’une présence malveillante avec Ikkaku, Ren et Hisagi, Nichol n’aurait ainsi pas rencontrer Grimmjow, ce dernier ne l’aurait pas mis K.O et ramener avec lui comme souvenir, Aizen n’aurait ensuite pas pu faire d’expérience sur l’ex-yonseki, créant ainsi Lochin, une entité malsaine qui se nourrissait des émotions noires du shinigami. Le platine n’ayant eu d’autre choix que de devenir le jouet de la sexta espada pour survivre, devint traitre, détruisant ainsi toute chance de revenir au Seireitei pour vivre aux coté de la rouquine, si seulement il s’était rendu compte de son amour pour elle plus tôt.

Une nouvelle fois la dangereuse guerrière attaqua le platine et se rua dans son dos, alors qu’elle lui parlait, ses lames s’enfoncèrent de nouveau dans la chair, arrachant au traitre une grimace de douleur, mais il n’irait pas jusqu’à crier, non ça ferait trop plaisir à cette tarée de Tsukane, en plus Nichol l’avait un peu provoquée aussi, c’était normal une telle réaction. Le pauvre Byakuya en verrait des vertes et des pas mûres, mais connaissant la réputation du bougre, il saurait probablement se montrer aussi discret qu’une ombre tout en tenant sa promesse, la rousse le fit bien déguster avant de retirer son arme du corps de l’ex-yonseki. Se retournant une nouvelle fois vers elle, la respiration haletante, le platine ne put réfréné un froncement de sourcil et une crispation de la mâchoire lorsqu’elle reprit la parole, mu par la volonté de Lochin plus qu’autre chose, Nichol sacrifia une partie de son reiatsu pour un court shunpo face à Tsukane, l’attraper par le col de sa main gauche et lui donner un bon coup de tête onzième style.

-Ferme un peut ta gueule…tu radote et t’as même pas trente ans.

Chassant l’indésirable parasite de sa conscience, l’envoyant de nouveau croupir dans un coin sombre de sa tête, le platine jeta son trancheur d’âme aux pieds de la rouquine et s’assit en tailleur à l’endroit même ou il se tenait debout, la ou Nichol avait donné le coup de boule à la rousse. Bien que traite, il savait pertinemment que ramener son zanpakutoh servirait comme preuve à sa mort et surtout vaudrait à Tsukane, non seulement le respect mais aussi une relative tranquillité.

-Aller vas-y, fais ce que t’as à faire, j’en ai marre que tu me traite de lâche sans arrêt et sans réelle preuve, ça me tape sur le système.

Malgré la douleur cuisante, il croisa les bras, baissa la tête et ferma les yeux, essayant d’être en paix avec lui-même pour que la mort soit plus facile à accepter, même s’il n’était pas encore décédé, enfin décédé pour la seconde fois.

Enfoiré...Elle sentit le sang couler à l'intérieur de sa bouche et sur ses lèvres, une coupure due à ce coup de tête qui était bien la signature de l'ex Yon Seki. Elle ne fit cependant rien pour essuyer, jetant juste un regard noir à l'homme. Ses griffes raclèrent le mur derrière elle alors que le zanpakuto tombait au sol devant elle. Il lui suffisait juste de le ramener à son taisho et tout serait réglé, elle pourrait vivre sa vie sans jamais penser à lui. Il lui suffisait de lui trancher la gorge et sa mission serait accomplie. Mentir à l'homme qu'elle considérait comme son père ou se mentir à elle-même ? Dans le genre choix cornélien, on faisait pas mieux.

Toujours est-il qu'elle ramassa le trancheur d'âme de la main gauche alors qu'elle contournait Nichol, se plaçant dans son dos, sans rien ajouter. Tsukane sentait les longues vagues de chaleur que sa propre arme lui envoyait, et son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine. Lentement elle éleva ce zanpakuto qui n'était pas sien au dessus de sa tête. Il lui suffisait d'abaisser le bras et tout serait fini, il ne la hanterait plus, il ne serait qu'un souvenir désagréable tout au plus, elle pourrait élever son enfant sans que l'ombre du platine ne vienne planer au dessus de ce petit être. Mais où était l'honneur dans cette mise à mort sommaire, ce n'était pas les préceptes auxquels elle adhérait. La rouquine entendait sa compagne murmurer à son oreille, lui disant de relacher ses muscles pour qu'enfin tout cela soit fini, mettre un terme sanglant à ce qui été né dans le sang.

Une preuve de ta lâcheté...hum...t'es pas assis en attendant d'être exécuté au lieu de te battre pour ta vie ou tes idées ? Debout!

Sur ces mots, elle planta dans le sol l'arme du platine et lui donna un violent coup de pied dans les côtes. D'un mouvement de tête, elle vérifia que personne n'arrivait dans la ruelle, avant de faire à nouveau cliqueter ses griffes. Le sang coulait maintenant sur son menton, c'est vrai que les plaies à la bouche ont une fâcheuse tendance à produire beaucoup. Pas grave, elle aurait au moins l'air de s'être battue un minimum, sans avoir besoin de préciser à quel moment. Continuer d'agir comme elle l'avait toujours fait, continuer de servir la Division de l'Achillée jusqu'à ce qu'elle ne puisse être capable du moindre mouvement sans endommager le fœtus. C'était ce qu'elle avait dit à son capitaine, c'était ce qu'elle ferait, même si ça ne plaisait pas à Unohana Taisho. L'avis du ''père'', elle s'en foutait royalement, il n'avait pas son mot à dire de toute façon.

Reculant d'un pas, elle se tint droite, fière, prête à se battre. Pour sa vie, pour son honneur, pour son enfant, pour sa vengeance ? Non, juste le plaisir extrême du combat en lui-même, l'appel du sang que seules la Roku Seki et son zanpakuto comprenaient. Sa compagne réagit immédiatement, une sourde chaleur pulsant dans le bras de sa propriétaire pour remonter jusqu'à son crâne, changeant la couleur de l’œil qui était resté normal jusqu'alors. Plus rien ne la rattachait à cet homme qu'elle avait jadis connu, juste une haine féroce qui faisait battre son cœur. Quand on dit qu'il n'y a qu'une frontière très mince entre la haine et l'amour, c'est faux...En fait, il y a une grande muraille de Chine avec des sentinelles armées postées tous les trois mètres entre l'amour et la haine ! Et à cet instant précis, la rouquine était profondément enfoncée dans le territoire si rassurant de la haine, sachant pertinemment que plus elle avancerait vers cette muraille, plus son cœur remettrait en question les actions de son cerveau et de son instinct.

Bon...Tu vas te battre tout seul comme un grand ou tu vas appeler en renfort ton petit camarade qui en a un peu plus dans le froc que toi?

Audacieux et téméraire certes, surtout vu ce qui était ressortit de sa dernière rencontre avec ladite identité, mais elle doutait sérieusement que Nichol laisse sortir cette chose qui représentait surtout ses bas instincts.

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