[flash-back] Red Tsu Down [PV Unohana]

L'entrevue avec le troisième siège avait été...intéressante...et les informations qu'elle avait récolté lui servirait dans sa chasse au blond platine. Soucieuse, Tsukane retourna à "l'accueil" et signala qu'elle attendait toujours Unohana Taisho. Le mal de ventre qu'elle avait eu plus tôt ne faisait que l'inquiéter plus encore, elle espérait juste que ça passerait au plus vite. La jeune femme retrouva la chaise qu'elle avait quitté plus tôt, les mêmes murs monotones, les mêmes sombres pensées.

La mission ne l'enchantait pas plus que ça, même si elle rêvait de prendre sa revanche contre Nichol, mais sa toute nouvelle nomination au rang de sixième siège était là pour ça. Kenpachi-sama voulait la motiver pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même et qu'elle fasse ses preuves une bonne fois pour toute, pour elle comme pour les autres. La rouquine aurait préféré rester simple shinigami, dans la masse, et s'entrainer toujours plus sans qu'on la remarque pour autre chose que ses capacités...Mais le combat contre le traitre avait changé la donne, les mots qu'il avait prononcé à son encontre l'avait mise dans une rage sans nom, elle voulait lui prouver ainsi qu'à tout le monde qu'une femme savait se battre et pouvait être bien plus forte qu'une homme du même rang, voir au dessus.

Mais...car il y avait toujours un "mais"...la rouquine était hantée par leur dernier combat, par ce qu'il avait essayé de lui faire, par son dernier regard avant qu'il ne la mette KO, par le mot qu'il avait laissé dans sa poche. Elle n'y comprenait strictement rien, et ça avait l'air de faire marrer Hasugin'ori. Dès qu'elle serait dans le monde réel, elles auraient une petite discussion...En attendant, la taisho n'était toujours pas là et Tsukane, pas patiente pour un yen, commençait à bouillir. Être à la quatrième division était déjà une torture, alors si en plus elle devait attendre trois heures! Avec agilité elle se leva et retourna martyriser le préposé à l'accueil.

Bon...Unohana Taisho est dans le coin ou pas!

Une nouvelle journée bien chargée avait commencé pour Retsu. Comme chaque jour ou presque, en fait. Parfois, elle se demandait comment certains arrivaient à ne pas savoir quoi faire de leur journée. Mais attention, il ne fallait pas croire qu’elle s’en plaignait. Elle aimait son travail, sinon elle n’aurait jamais accepté d’être capitaine de la Quatrième Division. Cela imposait une totale implication de sa part, à toute heure du jour et de la nuit, mais elle y consentait sereinement. Elle avait conscience des responsabilités qui lui incombaient, du rôle fondamentale qu’elle jouait au sein du Gotei 13, et elle acceptait tout cela avec humilité et abnégation. Aussi, commencer ses journées parfois avant le levé du soleil pour ne pouvoir se reposer qu’à la pause de midi voir bien après ne l’indisposait nullement.

Ce jour là donc, elle avait commencé son « marathon », mot employé par certains shinigamis de sa Division, par une vérification de la réserve de pharmacie, avant de commencer sa tournée des patients. Oh, elle avait pleinement confiance en ses hommes, et savaient qu’ils viendraient la quérir si jamais ils se trouvaient dans une situation difficile, par exemple si un gradé de la Onzième se révélait être un patient récalcitrant. Mais cela ne l’empêchait pas d’effectuer cette tournée, pour soutenir le moral des troupes, pour ainsi dire, et pour s’occuper d’encadrer de jeunes recrues. Ceci était une des choses qu’elle préférait faire, dans sa journée. Observer ces jeunes shinigamis débuter, voir la volonté de se surpasser et d’apprendre dans leurs yeux… Retsu avait conscience qu’il n’était pas toujours facile pour un jeune shinigami d’être affecté à la Quatrième Division. Pour certains, il s’agissait d’un choix personnel, et alors le transfert était plus simple. Pour d’autres, en revanche, la décision avait été prise pour eux, en fonction de leurs compétences et leur adaptation était moins aisée, surtout avec les préjugés qui existaient sur cette Division. Retsu, aidée d’Isane et de ses sièges, avait donc à cœur de les accueillir personnellement et de les aider à s’intégrer. Elle prenait toujours le temps de les rassurer et de les aider à se sentir chez eux, dans ces locaux. Après tout, la Quatrième Division était comme une grande famille. C’était du moins ce qu’elle essayait de réaliser.

En ce début d’après midi, elle se trouvait dans la chambre d’un shinigami assez grièvement blessé en compagnie de deux nouvelles recrues lorsque l’un de ses subordonnés vint lui annoncer que le sixième siège de la Onzième Division souhaitait la voir. Sa visite de la veille au sein de la Division de Zaraki lui revint en mémoire. Le sixième siège… SI elle ne s’abusait, il s’agissait de Kozuki Tsukane, la jeune femme qu’elle avait croisée brièvement dans les quartiers de son temporairement ex collègue.

« Conduisez-là dans mon bureau et dites-lui que je la rejoins sous peu. »

Le shinigami s’inclina et disparut rapidement dans les couloirs. Retsu se tourna vers ses recrues et s’excusa, les priant d’attendre le temps qu’elle leur trouve un siège pour les encadrer. Leur adressant un sourire chaleureux, elle quitta la pièce à son tour, se mettant à la recherche de l’un de ses subordonnés à qui elle pourrait confier l’instruction des nouveaux. Elle croisa rapidement Isane et elle se dit que le hasard faisait bien les choses. Son lieutenant accepta bien vite sa mission et rejoignit les recrues, laissant Retsu libre de regagner son bureau. Si un membre de la Onzième Division non seulement venait de son plein gré dans sa Division mais en plus demandait à la voir, cela devait être très important. Peut être une question de vie ou de mort. Il ne s’agissait pas de Kenpachi, donc c’était une possibilité. Elle salua d’un léger mouvement de tête et d’un sourire ses hommes qu’elle croisa sur son chemin et qui s’écartèrent respectueusement en la saluant chaleureusement.
Quelques minutes plus tard, elle arriva à son bureau et y pénétra sans attendre. Tsukane l’y attendait, assise dans l’un des fauteuils mis à disposition. Le bureau de Retsu ne ressemblait pas vraiment à ceux de ses collègues. Elle l’avait fait aménager à la manière d’un cabinet médical. Ce qui était normal vu sa fonction. Certes, elle soignait au sein de l’hôpital, comme les autres, mais il lui arrivait de recevoir des visites de personnes tenant à la plus grande discrétion. Adressant un sourire doux et amical à la shinigami, Retsu alla s’asseoir à son bureau.

« Bonjour, Kozuki-san. Que me vaut votre visite ? »

Tout en s’installant, Retsu avait analysé l’état physique de sa future patiente d’un coup d’œil expert et professionnel. Elle ne semblait pas souffrir de blessures extérieures. Il devait donc s’agir d’un problème interne qu’elle ne pouvait déceler sans examen. Quoi que, en regardant un peu plus attentivement, le sixième siège semblait un peu pâle et fatiguée. Retsu commença a répertorier toutes les causes possibles, tout en attendant la réponse de Tuskane.

Enfin la capitaine la recevait, et dans son bureau privé en plus. La rouquine se serait sentie presque privilégiée si elle n'était pas préoccupée par tout un tas de pensées qui se bousculaient dans son crâne. Et les maux de ventre qui ne partaient pas, depuis la dernière crise alors qu'elle parlait avec Sojiro. Tsukane s'assit dans l'un des fauteuils installés dans le bureau privé de la Taisho et observa la pièce. Des objets médicaux ça et là, le bureau, d'autres objets...rien de bien effrayant en soi mais elle ne put retenir un frisson. Un membre de la Onzième venait supporter la Quatrième de son plein gré...Elle soupira, sachant pertinemment qu'elle n'avait pas le choix.

Son hôte entra, lui adressant un sourire délicat avant d'aller s'asseoir face à elle avant de poser la question à un million de yens...La sixième siège ne savait pas ce qu'elle avait, et elle comptait bien sur le savoir de la brune pour l'éclairer un minimum. Serrant les poings à s'en faire blanchir les phalanges, elle prit une grande inspiration. Tout débiter d'un coup, avec le maximum de détails, pour pouvoir partir au plus vite!

Merci de me recevoir Unohana Taisho. Voila ça fait une quinzaine de jours que de violents maux de ventre m'empêchent de participer correctement aux entrainements et aux missions, souvent accompagnés de nausées ou vomissements. Vous pouvez aisément comprendre que ce genre de choses est handicapant au sein de ma division, aussi j'aimerai un traitement, un médicament ou une intervention immédiate pour pouvoir partir en mission au plus vite.

La mission...Tsukane n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée qu'elle repartait sur les traces de son ancien quatrième siège, qu'elle devait le pourchasser et le tuer pour ensuite ramener son zanpakuto à Kenpachi-sama. La preuve de sa loyauté, de sa victoire...Elle voulait montrer à tous qu'elle méritait sa place, mais surtout prouver à son taisho qu'elle en valait la peine.

Je ne sais pas si les shinigamis peuvent attraper des maladies comme les humains...mais ça commence à être pesant!

Retsu écouta attentivement chaque mot qui franchit les lèvres de la jeune shinigami tout en continuant son invisible mais soigneuse inspection. Elle était légèrement pâle, oui, et semblait fatiguée et mal à l’aise. Pour la dernière partie, il ne fallait pas être dotée d’une grande intelligence pour en comprendre les raisons. Tsukane était membre de la Onzième Division. Venir de son plein gré et de sa propre volonté ne devait pas être facile, pour elle. Chose que Retsu trouvait bien dommage. Personne ne devrait se sentir mal à l’idée de venir consulter la Quatrième Division. Surtout lorsqu’on n’allait pas bien. Mais bon, on ne changerait pas la Onzième Division comme ça. C’était déjà ainsi avant l’arrivée de Kenpachi, il n’y avait pas de raisons que cela change, n’est ce pas ?

Les informations que lui donna Tsukane quant à son état permirent à Retsu d’éliminer certaines de ses hypothèses tout en en privilégiant d’autres. Une en particulier. Qui expliquerait chaque symptôme présenté. Mais Retsu n’allait pas mentionner cette option avant d’être sûre de ce qu’elle allait avancer. Si elle avait vu juste, il s’agirait d’une nouvelle d’importance. Elle ne pouvait se permettre de donner de faux espoirs, ou de fausses frayeurs, à Tsukane. Aussi laissa t-elle la jeune femme terminer, marquer une pause puis reprendre en s’interrogeant sur la possibilité pour un shinigami de tomber malade. Retsu se décida à intervenir sur cette dernière interrogation. Son doux sourire n’ayant jamais quitté ses traits, elle apporta quelques petits éclaircissements.

« Il est tout à fait possible pour un shinigami de tomber malade. Ukitake-taisho en est un exemple. Nous sommes plus résistants que les humains, de part notre nature, mais nous ne somme spa sà l’abris d’une maladie. Celles qui nous atteignent sont simplement légèrement différentes de celles qu’attrapent les humains. »

Elle se leva ensuite et contourna son bureau.

« Je vais vous ausculter. Si vous voulez bien gagner le fauteuil d’examen, Kozuki-san ? »

Elle lui désigna gentiment le fauteuil d’auscultation situé au fond de la pièce. La taisho de la Quatrième Division la suivit de près, avant de s’immobiliser à un mètre d’elle pour lui laisser le temps de s’isntaller et d’accepter sa proximité. On n’entrait pas sans précaution dans le périmètre vitale d’un shinigami de la Onzième Division. Oh, Retsu le faisait très souvent, et sans sourciller ou hésiter un dixième de seconde, même avec Zaraki, mais dans certaines situations, il valait savoir faire preuve d’un peu plus de retenue. Dans une situation comme celle-ci, par exemple. Tsukane était suffisamment stressée comme ça. Inutile d’en rajouter, surtout si son hypothèse était correcte. Une fois sa patiente assise sur la table d’auscultation, Retsu se rapprocha.

« Bien, détendez-vous, je ne vous ferrais aucun mal. »

Retsu préférait le préciser. Son inspection des forces vitales en utilisant son reiatsu rendaient parfois mal à l’aise. Certains avaient l’imagination et les craintes tellement vives qu’ils s’imaginaient tout seul que cette opération était douloureuse. Ce qui était absolument faux. Retsu leva les mains, les plaçant au niveau des tempes de Kozuki, à deux centimètres de sa peau, n’ayant nul besoin de contact. et utilisa son reiatsu pour commencer son auscultation. Son sourie s’étant fait plus mince, étant entrée en mode médecin en exercice de ses fonctions, Retsu continua cependant à produire cette aura calme et apaisante tandis qu’elle faisait descendre doucement ses mains, analysant tout ce que son reiatsu lui transmettait. Jusque là, tout allait bien, elle ne trouvait aucun mal.

Retsu arriva finalement à la hauteur du ventre de la shinigami et ses mains s’immobilisèrent. Son expression se fit plus sérieuse, sans pourtant être inquiétante. Elle s’attarda sur cette zone, vérifiant ce qui était cependant pour elle une certitude. Ainsi, elle avait vu juste, au final. Cessant l’utilisation de son reiatsu, Retsu baissa les mains et s’écarta légèrement de sa patiente.

« Rassurez-vous, Kozuki-san, vous n’êtes pas malade. Vous êtes même en parfaite santé, pour ce que j'ai vu dans cet examen préliminaire. »

Non, en effet, il n’y avait aucune trace de maladie, dans son corps. Tsukane se portait très bien. Et il n’y avait pas qu’elle, pour le peu qu’elle avait vu. Elle fit signe à Kozuki de regagner le siège devant le bureau et elle alla s’asseoir à sa place, de sa démarche tranquille qui lui laissa le temps de réfléchir à la manière dont elle allait annoncer la nouvelle à la jeune shinigami anxieuse. En temps normal, elle connaissait la réaction des patientes à l’entente d’une telle nouvelle. Mais avec un membre de la Onzième Division, allez savoir… ce fut donc involontairement qu’elle fit durer le suspens.

La capitaine de la Quatrième Division était l'incarnation même de la gentillesse et de l'hospitalité, mais Tsukane ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain malaise face à cette femme. Sans pouvoir l'expliquer d'ailleurs. Mais elle était là parce qu'elle avait un problème sérieux, autant se laisser faire pour abréger au plus vite cette rencontre. La jeune femme écouta docilement les paroles de son hôtesse, se fustigeant intérieurement d'avoir parlé aussi stupidement. Bien sur, Ukitake Taisho était la preuve que les shinigamis pouvaient être malades, mais personne ne savait si ce cas était unique ou pas.

La jeune femme s'intalla sur le fauteuil que lui désigna la taisho, vérifiant qu'aucun objet ne s'avèrerait dangereux...on n'est jamais trop prudent, même au sein du QG de la 4ème division...Elle sentit le reiatsu de la femme tout autour d'elle, enveloppe faite pour calmer et apaiser, mais comment rester calme quand les évènements se bousculaient, et que tout semblait accabler la frêle shinigami. Frêle, faible, en cet instant précis...Perdue dans ses pensées, elle remarqua à peine les mains de la médecin au niveau de son ventre, s'attardant bien plus que sur les autres parties de son corps, ni son air plus sérieux qu'il ne l'était quelques minutes auparavant.

Ce n'est que lorsqu'elle entendit son nom que la rouquine réagit. Elle releva les yeux et fixa la taisho avant de lui sourire doucement. Si elle n'était pas malade, quelle était cette chose qui lui ravageait les entrailles au point de la rendre momentanément inapte au combat? Gardant ses interrogations pour elle, Tsukane regagna le fauteuil qu'elle avait quitté plus tôt, dans le silence pesant qui s'était installé dans la pièce. Unohana gardait le silence, mais la Sixième Siège n'y prêtait pas vraiment attention. Et si Nichol lui avait refilé une saleté dans le sang après leur dernier affrontement?

[désolée, pas masse d'inspi :s]

[pas de soucis ^^ par contre, je n'ai pas pu fournir une réponse plus longue, désolée ^^"]

Retsu devait admettre qu’il était agréable de s’occuper d’une patiente aussi coopérative que Tsukane. La shinigami suivait ses instructions sans protester, ne cherchait pas à s’esquiver ni à abréger… Ah, si tous ses camarades de Divisions pouvaient être comme elle ! La Quatrième Division s’en porterait vraiment mieux. Mais bon, c’était peut être du au fait que Tsukane était venue en ces lieux d’elle-même et qu’elle était vraiment inquiète. A quel sujet, d’ailleurs ? Que son taisho l’expulse de sa Division parce qu’elle ne se sentait pas bien ? cela arrivait à tout le monde, d’avoir des moments de faiblesses. Ce n’était pas un crime. Et il était heureux et presque admirable, et employer ce mot était bien malheureux, qu’un membre de la Onzième Division surmonte ses préjugés ridicules pour venir demander de l’aide. Si Zaraki voyait à y redire, elle irait elle-même lui exprimer son point de vue. Peut être l’agacerait-elle suffisamment pour l’influencer.

Mais ils n’en étaient pas encore là, heureusement. Pour le moment, Tsukane était assise sur la table d’auscultation dans son bureau, à attendre que Retsu lui dise ce qui n’allait pas chez elle. La taisho avait marqué un temps d’arrêt, comme pour ménager le suspens, mais visiblement, cela agitait sa patiente et elle se décida à lui donner des informations. Elle ne savait as trop à quelle réactions s’attendre, de la part de la shinigami face à elle. Après tout, la Onzième n’était pas un droit très… équilibré. Mais le fait que Tsukane soit venue d’elle-même la voir lui donner quelque espérance.

« Kozuki-san, ma question va vous sembler indiscrète mais j’aimerais cependant que vous y répondiez. Avez-vous eu des relations sexuelles avec un autre shinigami, dernièrement ? »

Les mots « relations sexuelles » pouvaient choquer ou paraitre hors contexte, sortant de sa bouche, mais Retsu était parfaitement à l’aise en en parlant. Elle était médecin, après tout, et parfaitement capable d’aborder tout type de sujet sans gène, notamment quand cela concerner la situation médicale d’un patient. Et à son âge, avec tout ce qu’elle avait vu et expérimenter, il lui en fallait bien plus pour être mal à l’aise. Elle avait adopté un ton professionnel, même si empli de calme et de douceur, pour s’adresser à Tsukane. Elle voulait que la jeune shinigami se sente en confiance pour parler librement. Oh, Retsu connaissait déjà la réponse à la question, mais elle voulait guider sa patiente vers la réalisation de ce qui causait son état de faiblesse. Pour cela, elle allait précéder par étape.

« Je peux même préciser ma question. Avez-vous eu une relation ce dernier mois ? »

Là, si Tsukane acceptait de se confier, ce qui était dans son intérêt si elle voulait connaitre la vérité sur son état, elle lui répondrait que oui, et peut être alors commencerait-elle à comprendre. Retsu guetterait alors la moindre de ses réactions, prête à la soutenir, l’apaiser ou à la féliciter, en fonction de la manière dont la jeune shinigami allait prendre la nouvelle. Attendre un enfant était généralement une merveilleuse nouvelle qu’ne était-il pour un membre de la Onzième ? La maternité serait probablement gênante, pour quelqu’un adoptant le mode de vie et de pensée de la Division la plus violente du Gotei 13. Mais Retsu était prête à rassurer la future maman, à lui expliquer qu’elle pouvait parfaitement gérer les deux, à condition de s’accorder quelques mois de repos pour mener à terme sa grossesse et s’occuper de son enfant dans les premiers moments de sa vie.

Garder ou non l’enfant serait le choix personnel de Tsukane. Retsu pouvait également comprendre le refus d’aller jusqu’au bout. Tout dépendrait de la manière dont l’enfant avait été conçu et du père. Certaines personnes avaient des relations sexuelles qui n’étaient pas issue d’une relation sérieuse. Cela pouvait être un coup de passion d’un soir, et dans ces cas là, les mères gardaient rarement leurs enfants, n’étant pas prêtes pour cela. Ne l’ayant jamais réellement désiré. Cela attristait beaucoup Retsu, mais elle pouvait comprendre. Mieux valait encore qu’un enfant ne vienne pas au monde, plutôt que de l’abandonner dans un monde où il ne serait pas réellement aimé et chéri comme le trésor qu’il devait être. Oui, cela allait être la décision de Tsukane, et dans tous les cas, Retsu allait la soutenir.

Si la machoire de la jeune femme avait put se décrocher et tomber au sol, aucun doute que c'est ce qu'il se serait passé lorsqu'elle entendit la question de la taisho. Des relations sexuelles avec des shinigamis, elle en avait eu, et pas qu'un peu d'ailleurs, mais elle aurait bien aimé savoir comment la médecin avait eut vent de ces informations que la rouquine dissimulait avec un certain brio. La deuxième partie de la question, à savoir le ''dernièrement'' ne l'inquiétait que plus. Ces derniers mois elle n'avait fait que se battre ou s'entrainer, mis à part sa rencontre plus que mouvementée avec Nichol.


Le coeur de la demoiselle rata un ou deux battements. Là ça devenait vraiment flippant...Unohana lui avait confirmé que sa santé était parfaite, pourtant elle semblait également vouloir lui faire comprendre que son était était dû à sees récentes acrobaties. Les plus récentes si elle comprenait bien d'ailleurs. Ellee avait bien eu une relattion le mois dernier, avec la seule personne qu'elle aurait bien aimé ne jamais croiser...Le traitre, son ancien supérieur, celui pour qui elle était incapable de dire ce qu'elle ressentait. Tsukane laissa un silence s'installer, réfléchissant précisément à ce que lui avait dit la taisho. Si elle était en bonne santé, il ne s'agissait pas d'une maladie. Si cela datait de moins d'un mois, le seul responsable ne pouvait être que Nichol. Les pièces du puzzle se mettaient lentement en place dans l'esprit de la jeune femme, et au fil de ses réflexions son visage blanchissait. La seule solution au problème...

Vous voulez dire que...que...

Elle n'arrivait même pas à prononcer le mot, tant la chose lui paraissait inconcevable. Comment était-il possible qu'elle, la guerrière de la Onzième Division, la Sixième Siège qui plus est, puisse se retrouver avec ce genre de problèmes...Et comment allait-elle faire si elle décidait de...Etait-ce d'ailleurs une bonne solution que de laisser faire la nature, pour elle comme pour ce qui se cachait encore en elle ? Inspirant et expirant le plus calmement possible pour éviter de céder à la panique la plus totale, la shinigami releva les yeux vers son interlocutrice. La taisho avait un air doux sur son visage emprunt de sagesse, ce qui aida un peu la rouquine à se calmer.

Que je suis...enceinte...

Patience incarnée, Retsu laissa tout le temps nécessaire à Tsukane pour réaliser pleinement ce qu’elle lui demandait et les implications que cela causait. Oh, elle aurait très bien pu lui annoncer de but en blanc la raison de son état, mais la Capitaine de la Quatrième Division préférait procéder ainsi. Un peu plus en douceur. Cela remettait la future maman dans le bon contexte et lui permettait de déduire par elle-même, en procédant de manière progressive. Cela ne marchait pas toujours, mais cette fois, Retsu avait voulu laisser Tsukane comprendre par elle-même. Ce qui ne fut pas très long.

Elle observa les différentes expressions qui passèrent sur le visage de la jeune shinigami, jusqu’à ce qu’elle arrive finalement à la bonne conclusion. Le choc était clairement visible, mais on ne pouvait le lui reprocher. La nouvelle surprenait toujours beaucoup, surtout quand on n’avait pas envisagé la possibilité de devenir mère. Et apparemment, c’était le cas de Tsukane. Cela, Retsu pouvait le comprendre, il devait être difficile pour un membre de la Onzième Division d’assimiler une telle nouvelle, surtout qu’il était fort probable que Tsukane n’avait pas vraiment souhaité concevoir une nouvelle vie, suite au moment qu’elle avait passé dans les bras du futur père.

La parentalité n’était généralement pas l’intérêt principal des shinigamis de la Onzième. De ses membres féminins, surtout, même s’il n’y en avait pas beaucoup. Il était assez difficile pour une femme de se faire respecter, dans cette Division, Retsu n’en doutait pas un instant. La maternité était donc souvent exclue. Tsukane devait donc avoir des sentiments mitigés. C’était à Retsu de l’aider, dans un premier temps, de l’aider à y voir un peu plus clair dans son ressenti. Elle lui adressa un sourire doux et chaleureux pour accompagner sa réponse.

« Félicitations, Kozuki-san. Vous êtes bien enceinte. »

Elle laissa quelques instants à sa patiente pour s’en remettre avant de reprendre.

« Bien sûr, je vous ferrais passer quelques examens complémentaires pour confirmer mon diagnostique, mais je n’ai aucun doute à ce sujet. »

Elle s’éloigna légèrement, et fit signe à Tsukane de la suivre tandis qu’elle retournait à son bureau. Elle ne la brusqua pas, la lassa venir à son rythme et ne profita pour sortir un nouveau dossier sur lequel elle inscrivit le nom de la future maman. Elle y nota les données qu’elle connaissait sur sa patiente, qu’elle complèterait plus tard ainsi que ses premières observations. Si Tsukane décidait de garder l’enfant, ce dossier allait la suivre jusqu’à l’accouchement. Une fois cela fait, elle reporta son attention sur la jeune shinigami qui l’avait rejointe entre temps.

« Je peux vous donner quelque chose pour vous aider avec vos nausées matinales, même si cela ne les ferra pas disparaître. C’est une réaction naturelle et il serait inutile de vouloir le supprimer. Je me doute que vous devez être assez éprouvée émotionnellement en cet instant, mais avant de continuer, je dois vous poser une question très importante. Avez-vous l’intention de garder l’enfant ? »

La question devait être posée. Car si Tuskane ne voulait pas le garder, il faudrait agir de manière assez rapide pour mettre un terme à sa grossesse.

« Je peux vous laisser un peu de temps pour réfléchir à votre réponse, bien sûr. Je ne vous obligerai pas à me répondre dans l’instant, si vous avez besoin d’un délai, pour en parler avec le père notemment, ce que je pourrais parfaitement comprendre. Je souhaiterais juste que vous me fassiez connaître votre décision assez rapidement, pour que nous puissions voir ensemble la suite des évènements. »

Elle n’allait pas la presser. C’était une décision importante qu’il ne fallait pas prendre sur un coup de tête. Restu voulait que Tsukane soit sûre de son choix avant de prononcer les mots qui allaient avoir une incidence majeure sur sa vie, celle du père et sur celle de l’enfant.

Félicitations n'aurait pas vraiment été le mot que la shinigami aurait utilisé...plutôt certains comme ''catastrophe'', ''calamité'' ou le plus gentil ''poisse internationale''. Mais elle se garda bien de donner son avis, préférant garder le silence pour éviter de se montrer impolie envers la taisho qui était si prévenante avec elle. Aussi elle suivit la capitaine, retournant s'asseoir sur l'une des chaises installées au bureau. Son regard éteint fixait le vide, pendant que dans son crâne toutes les possibilités, éventuelles solutions et difficultés certaines que cette nouvelle lui apportait. Ce n'est que lorsque Unohana lui adressa à nouveau la parole que la rouquine réagit. Elle releva la tête, regardant dans les yeux la femme qui lui faisait face sans une once de colère, chagrin, ou infime sentiment qu'elle aurait du ressentir.

Si vous aviez quelque chose pour éviter ce genre de désagrément dans la journée, je vous en serais reconnaissante oui...Pour ce qui est de garder l'enfant, puisque c'est ainsi que se nomme le mal qui me ronge...

La seule chose qui s'imposait à son esprit serait la réaction de son capitaine lorsqu'il s'apercevrait que le ventre de sa sixième siège s'était plus qu'arrondi, et pas sous l'effet des repas. Que lirait-elle alor ssur son visage balafré ? De la déception, de la haine, de la répulsion ? Elle ne savait même pas si elle resterait à son poste dans la onzième division ou si elle fuirait, trop honteuse de sa situation pour rester parmi les siens. Comment une guerrière, pour qui la vie se résumait à un enchainement de combats tous plus sanglants les uns que les autres, comment ce genre de femme qu'elle était fière d'être devenue pourrait ne serait-ce que penser donner la vie, elle qui semait avec plaisir la mort chaque jour. Tsukane croisa les bras sur son ventre, s'empêchant de penser plus avant à ce qui l'attendrait dans les jours et les semaines à venir.

Pour ce qui est de l'avenir de ce qui est en moi, je reviendrais vous voir sous peu. Il est effectivement indispensable que le principal concerné le sache...Ensuite je reviendrais...Je vous remercie infiniment de votre gentillesse et du temps que vous m'avez accordé.

La jeune femme se releva et salua la taisho avec le plus de calme possible, avant de sortir de la pièce. Ce n'était pas les larmes qui l'oppressaient, cela faisait des années qu'elle n'avait pas réellement pleuré, mais plutot l'envie de hurler et de détruire tout ce qui se trouverait sur son passage. Le vide de ses yeux avaient fait place aux seules flammes blanches qui recouvraient l'iris, la haine et la colère qu'elle ressentait étaient presque assez puissants pour couvrir la honte et l'appréhension de son avenir. La shinigami traversa en courant le quartier général de la quatrième division, avant de passer rapidement à la onzième pour y récupérer son zanpakuto. Elle avait besoin de réfléchir, de parler, aussi elle partit pour le monde des humains, à l'endroit où les évènements avaient décidés d'une partie de son trouble actuel.

Retsu observait le visage et le langage corporel de Tsukane sans pour autant donner l’impression d’une telle inspection. Ses très nombreuses années d’expérience lui permettaient une telle chose et la douceur et la gentillesse qu’elle dégageait rendait fortement improbable de sentir mal à l’aise sous son regard. La jeune shinigami essayait de dissimuler ce qu’elle ressentait, voulait probablement ne pas « trahir » sa Division. Retsu ne fit aucun commentaire là-dessus. Elle n’était pas là pour harceler cette jeune personne. Elle allait lui laisser le temps d’assimiler l’information. En attendant, la capitaine de la Quatrième Division lui donna quelques informations sur ce qu’elle pourrait faire pour l’aider. Elle savait, pour avoir eu de nombreuses patientes enceintes dans sa longue carrière. En entendant la réponse de Tsukane, Retsu fut obligée d’apporter une précision.

« Je ne peux pas empêcher vos nausées, car elles font parti du processus naturel, comme je vous l’ai dit. Je peux simplement en atténuer les effets et vous aider à les supporter. De toutes manières, vous n’aurez ces nausées que le matin, essentiellement. Et rassurez-vous, ces nausées ne dureront pas.»

Oui, les fameuses nausées matinales… Sa Division et elles avaient eu de nombreuses occasions de tendre des bassines ou d’apporter un soutien moral aux futures mères malades le matin. Il était évident que ce n’était pas une période particulièrement agréable mais elle ne durait pas, heureusement. Et généralement, le bonheur de la maternité permettait de supporter ces désagréments. Restait maintenant à connaître l’opinion de la principale concernée sur cette grossesse. Elle laissa Tsukane reprendre la parole, acquiesçant doucement d’un signe de tête.

« Bien sûr, c’est une nouvelle inattendue et d’importance qui mérite que vous preniez le temps de la réflexion. Comme je vous l’ai dit, je vais vous laisser du temps pour en parler avec le père, mais ne tardez pas trop non plus, si vous souhaitez interrompre cette grossesse. »

Elle sortit ensuite une ordonnance et inscrit sa prescription avant d’apposer sa signature en bas de page. Elle tendit ensuite l’ordonnance à Tsukane.

« Passez au bureau d’accueil, l’entrée du bâtiment et montrez leur ceci. Ils vous donneront de quoi apaiser vos nausées. »

Elle se redressa à son tour et adresse un doux sourire à la shinigami.

« Si vous avez besoin de parler, sachez que mon bureau vous est ouvert, Kozuki-san. Et une dernière chose. Si vous décidez de garder cet enfant, mais que vous craignez la réaction de votre capitaine, venez me voir. Je suis tout à fait disposée à aller expliquer la situation à Zaraki-san… »

Son léger sourire s’accentua légèrement et l’expression de Retsu, tout en étant toujours douce et posée, était celle qui avait le don d’inquiéter les autres… Allez savoir pourquoi. Retsu salua ensuite sa patiente et la regarda sortir en silence. Elle se rassit ensuite et inscrivit quelques notes sur le dossier. Elle comprenait la situation délicate dans laquelle se trouvait Tsukane, par rapport à sa Division tout du moins. Il était évident que la Onzième ne verrait pas forcément d’un bon œil d’avoir une femme enceinte dans leurs rangs. Probablement la jugerait-il faible, désormais. Mais si c’était le cas, Retsu se chargerait d’aller leur rappeler quelques petites vérités. Et leur proposer de tester un accouchement, avant de dire qu’une femme enceinte était faible. Ce n’était pas techniquement possible, mais ils n’étaient pas sensés le savoir. Elle n’aurait qu’à ajouter que l’expérience intéresserait probablement Mayuri, au pire.

Mais bon, elle n’en était pas encore là. Elle devait avant attendre la décision de Tsukane. Alors seulement pourrait-elle envisager les solutions, en fonction de la situation. On frappa à la porte et Restu mit le dernier point au dossier avant de le refermer. Isane entra alors, pour lui apporter de nouveaux dossiers. Retsu la remercia d’un sourire et se renseigna sur « l’ambiance » de la Division. Son intervention n’étant pour le moment nullement nécessaire, la capitaine congédia d’un sourire sa lieutenant et s’empara du premier dossier. Elle avait du temps pour s’occuper de sa paperasse, finalement…

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