Juste des mots.

Pour moi surtout, mais aussi pour ceux qui comprendrons.

Tu coule doucement le long de sa joue, toi la larme éphémère qui finira ta vie au moment ou ta chute prendra fin.
T’écrasant sur son bras, laissant un sillon humide et salé sur sa peau, pendant que tes sœurs suivent ton chemin.

Dégouté, dépité, l’impression d’être trahi, envie de mourir, de s’ouvrir, se saigner, se déchirer, se faire souffrir physiquement pour oublier cette douleur psychique qui lui tiraille le cœur.
Son cœur qui saigne, vulgaire pompe à sang indispensable pour vivre et aussi pour aimer, cet amour presque briser qui le fait pleurer, tel son organe qui verse des larmes de sang en ce jour de malheur.

Comment imaginer que quelque heures avant qu’il l’apprenne, il était angoissé, stressé et heureux à la fois ?
A l’idée que son écrit soir lu, qu’elle aime ou déteste ? Soit émue ou en colère ? Même peur qu’elle le voit.

Puis la révélation, comme si de rien n’était, tombante et tranchante tel un couperet, il ne crie pas, ne hurle pas, il se lève détruit son poing dans sa porte, il la cogne jusqu'à en avoir mal dans tout le bras, faisant jaillir sa rage et son désespoir silencieusement, mais son cœur hurle, souffre et il l’entend.

Puis il la voit, si belle et dangereuse, sa dague, son amie, celle qui par sa lame lui ôtera la souffrance mentale.
Doucement il la prend, pose son bord tranchant sur sa peau, d’un geste vif, il laisse couler son sang.
Doucement il recommence, une fois, deux fois, il ne compte plus, jusqu'à changer de bras, sans que cela lui soit fatal.
Manque de place, il opte pour deux trois dernières estafilades sur son torse, la douleur ? C’est devenu du vent.

Puis il a l’impression de baigner dans son indifférence, qu’elle s’en fiche pas mal que sa révélation se blesse, tout comme il venait de se blesser.
Une envie, mourir, ne plus souffrir, juste disparaitre, ne plus exister pour ne plus avoir à pleurer, il avait envie de se tuer.

Il s’est loupé, une rage dans ses trippes, les gens qui tiennent à lui, le suppliant presque, d’arrêter ce geste qui pourtant l’aurait soulagé, pour eux, il reste.
Peu lui importe si encore il souffre, il est lâche, mais son heure n’est pas venue, on dirait qu’il doit encore souffrir, car il l’aime toujours, malgré tout.
Son cœur meurtri, tout autant que ses bras, continue de battre fièrement, peu importe ses anciennes larmes et sa peine, il s’accroche comme la peste.
Il pense à elle, s’explique, discute, au final c’était un mal entendu ? Il se serait tué pour une incompréhension ? Il en devient presque fou.

Jour maudit qu’est la St Valentin, jour ou tout devait sembler rose et joyeux et la ce n’est que noirceur et malheur.
Pourquoi l’a-t-elle laissé croire ? Ment-elle ? Ou craint-elle pour sa vie? Il la croit sincère, qu’elle tient vraiment à lui.
Trop fou, amoureux, qu’importe la limite entre les deux est mince, il veut la revoir, un espoir d’être heureux.
Dans son malheur, la chance lui sourit, une rencontre est organisée sous peu, ils se verront et tout sera dit.

L’attende sera longue et pénible, mais il doit en passé par la, la vie est une étape pleine d’obstacle et pour survivre il devra tous les franchir.
Il fait semblant, donne l’air que tout va bien, ajoutant néanmoins aux « ça va ? » des « non » ou « joker », car il n’a vraiment aucune envie de sourire.