Une visite bien surprenante.

Trois semaines s'étaient écoulées, depuis que le Roku ban tai Taisho avait été relevé de ses fonctions, ainsi que remit son zanpakutoh et ce de manière temporaire. Cette réclusion avait encore un goût amer pour ce noble qui ne regrettait en rien son action, car il avait agit en son nom propre. Ce jour là, le soleil était des plus doux en cette période hivernal, et le vent n'était que peu présent, car les branches des feuillus si dépourvus de leurs atours, ne vacillaient point. Assit dans une position des plus traditionnelle, revêtu d'un kimono aux matières riche et à l'apparence simple, dans des tons plutôt clairs, Byakuya profitait d'un moment de répit, au devant de son bureau, les yeux rivés par delà grande ouverture qui donnait sur une partie du jardin. Ses blessures étaient encore visibles sur son épaule droite et sa poitrine, mais la douleur et les engourdissements avaient totalement disparus. le Ginpakukazaharu avait rejoint son cou, seulement depuis quelques jours, car le sang avait été plus que difficile à soustraire de cette écharpe si blanche au demeurant. Seule, cette absence s'était accrue en son être...ce vide laissé par Senbonzakura qui était ceignit à un tout autre flanc maintenant, celui de son troisième siège. Pourtant pas une seule fois, depuis sa réclusion, le noble n'avait émit le moindre sentiment sur cette sensation de perte qui l'assaillait à chaque fois qu'il se surprenait à rechercher la présence de son zanpakutoh en son esprit. Son visage gardait toujours cet aspect placide, sous un regard des plus neutres, alors qu'il ne se vouait plus qu'à son clan. Il avait due par ailleurs essuyer un conseil des plus éprouvant afin d'expliquer la situation et à ce que les anciens comprennent que son acte n'était en rien un déshonneur, bien au contraire.

Rukia n'avait point désobéit à sa demande, et n'était venue le voir que lorsqu'elle jouissait de quelques poses suffisantes et non abusives. Ils ne s'échangeaient que peu de paroles il est vrai, mais même si le chef de clan ne le démontrait point sous son mutisme certain, cela lui faisait du bien. Car sa soeur était devenue en quelque sort son seul soutient, alors qu'il ne voyait absolument personne, si ce n'est sa famille pour des raisons administratives ou autres, mais en aucun cas pour une quelconque conversation dite conviviale. Assit donc à la limite de l'ouverture qui bordait la passerelle en bois, tournant le dos à son bureau qui se trouvait au fond de la pièce, le noble Kuchiki observait de ses yeux anthracites ce paysage qui était devenu un réconfort à son esprit certes parfaitement contrôlé et clair, mais au coeur encore troublé par cette colère passée, et cette situation éprouvé. Quand bien même l'honneur avait été lavé, la rancoeur envers Zaraki était encore présente, ainsi que cette frustration que d'avoir à subir une mise à pied, bien qu'il l'acceptait, pour l'exemple et par obéissance au Sô Taisho.

Ses mains n'étaient point revêtues de ses gantelets, reposants sur ses genoux, immobiles. Démontrant ainsi le calme qui l'habitait, tandis que l'astre du jour continuait sa course dans les cieux limpides et dépourvu de nuage. Au bout de quelques minutes cependant, Byakuya mima un mouvement des plus plus précis, et se redressa de toute sa hauteur, ne déplorant point l'engourdissement qui avait gagné ses jambes, sous cette inertie. Puis d'une démarche un peu lente, et mesurée, il se déplaça sur la surface boisée qu'offrait cette passerelle et déposa enfin un pied sur les pierres qui menaient au bassin de ses carpes. Ce faisant une légère brise vint soulever les pans de son écharpe , chatouillant un peu sa peau échappant à ses vêtements. Le noble Kuchiki en ressentit un petit frisson, alors qu'il arrivait abordait le petit pond en bois qui surplombait l'étang artificiel.

Ses deux orbes grises se focalisèrent leur le mouvements harmonieux prodigués par les carpes, qui se mouvaient sans cesse. Puis un petit froncement de sourcil survint sur ses traits si impassibles, devenu un peu plus grave pour le coup. L'une de ses mains s'éleva pour se profiler sur son menton, tandis que de sa consoeur le chef de clan se mit à compter ses carpes...Il n'en était point sûr..mais il se pourrait qu'il en manque une. Après tout, même si Yachiru ne s'était encore manifestée depuis sa mise à pieds, il n'était cependant pas impossible qu'elle ne lui ravisse l'un de ses poissons, par...gourmandise, durant son sommeil. Enfin... ce dernier le fuyait assez ces derniers temps, mais tout de même.

*Ichi, Ni, San, Yon,...Go, Roku..*

S'évertua néanmoins à compter en lui même le noble Kuchiki, omettant qu'un reiatsu se rapprochait de son domaine. Une visite si improbable d'ailleurs, qu'elle n'effleurait pas même l'esprit si cartésien de Byakuya, qui planté au milieu de ce petit pont en bois, continuait mentalement son compte. La main sous le menton, et la seconde pointant chaque carpe qui se présentait, alors que son visage n''exprimait qu'impassibilité et sérieux, les cheveux parfaitement emprisonnés sous le joug du Kenseikaan.

*Nana....Hachi..*

Invité

[écrit avec du LMC à fond]

Elle s'ennuyait ferme à la division, et les autres voulaient pas jouer avec elle...enfin jouer...Yachiru s'amusait c'était certain, ses victimes beaucoup moins! La onzième était vide ce jour-là, à croire qu'ils évitaient tous la petite lieutenant, aussi était-elle parti se promener dans le Seireitei à la recherche de quelque chose pour s'occuper. Si seulement Ken-chan avait le droit de sortir, ils seraient allé tuer des Hollows, mais depuis sa mise à pied le colosse était encore moins souriant que d'habitude, sauf avec elle évidement!

Et si j'allais voir Byabya? Il doit s'ennuyer lui aussi!

Lui aussi était mis à pied, pour s'être battu contre Ken-chan, mais si le vieux Yamamoto n'avait pas arrêté le combat, c'était certain de son compagnon aurait gagné...Haussant les épaules, la petite fille se dit que de toute façon ces deux-là auraient bien l'occasion de finir ce combat un jour ou l'autre, c'était pas les occasions qui manquaient, et comme ça Ken-chan serait content. Byakuchi était fort, même si lui aussi il avait perdu contre Ichi, et puis son fukutaisho Jijichou était marrant! Toute à ses pensée, Yachiru se perdit une bonne dizaine de fois avant de trouver un peu près le chemin du manoir Kuchiki. Arrivant à proximité, elle fit exprès de camoufler son énergie spirituelle, enfin si c'était bien ça qu'elle faisait, et sauta sur le toit.

Ses sandales ne faisaient aucun bruit sur les tuiles, elle était trop légère pour ça, et elle regarda le brun un moment. Il regardait ses jolies carpes...ah non il les comptait! Pourtant elle n'en avait pas prit récemment! Elle pencha la tête sur le côté, il était rigolo quand même à compter, puis sautant en silence près de lui et se plaça derrière lui sans aucun bruit, avant de hurler tout près des dignes oreilles du pauvre capitaine.

KYÛÛÛÛÛ...JÛÛÛÛÛ...JÛÛÛÛÛ ICHIIIIIII!!!!!

Yachiru partit en courant tout autour du bassin en rigolant, elle savait que Byabya allait s'énerver et râler, enfin comme à chaque fois qu'elle venait le voir. Tel un petit démon rose, elle sautillait partout, frôlant parfois le noble. Au dernier passage, elle lui vola son écharpe dans un grand saut et alla se percher sur le toit.

Après 11 c'est pas intéressant!

Le regard agrandit par la surprise, suivit d'un froncement de sourcils un peu douloureux, sous cette voix fluette et désobligeante, qui vint exacerber son ouïe, Byakuya ne bougea pas d'un pouce. Sans suivit d'un tourbillon aux allures rosé et de petite taille qui s'évertuait à faire le tour du bassin, non sans le frôler à chacun de ses passages. Le noble repentit afficha à nouveau ce visage de marbre, presque détaché, alors que ses yeux anthracites se voilèrent un court instant, comme pour rechercher une sorte de paix intérieur. Sa main dépourvue de gantelet s'était rabaissée le long de son corps, tandis que l'exaspération s'emparait quelque peu de son être, accentuant un peu plus cette impression de vide. Son regard se focalisa sur les remous de cette eau qui remplissait le bassin, observant ses carpes, nullement troublé par la présence de yachiru. Ses lèvres résolument closes ne laissèrent pas même un soupir s'en réchapper. Depuis le début de sa réclusion, le noble n'avait pas songé un seul instant qu'une toute autre personne, hormis Rukia, et ce de manière très brève, ne vienne à sa rencontre. Certes depuis trois semaines, les mots n'avaient parut qu'une denrée rare de sa part, même lorsqu'il s'agissait de diriger le clan, qui paraissait un peu plus exigeant et plus présent encore envers lui, comme pour profiter de sa pleine fonction. Pourtant pas une seul fois notre repenti ne semblait vouloir démontrer un quelconque aspect de déni ou de découragement. Bien au contraire, toutes ses actions comme son verve paraissaient maitrisés et appliqués.

C'est alors que Byakuya ressentit une légère pression autour de son cou, puis la douce caresse du vent hivernal venir effleurer sa peau d'albâtre. Le froissement léger de la soie se fit entendre...et le Ginpakukazaharu, quitta définitivement ses épaules. Surprit, le noble tourna son visage vers le contre bas, et aperçut furtivement Yashiru qui fila en direction des toits de sa demeure avec son écharpe en main. Il ne fit aucune action spontanée, car ses sens crurent ressentir une toute autre présence...un reiatsu plus conséquent encore. Shunsui?...encore bien surprenant... Ses yeux se figèrent un instant sur les toiture, mais ne vit personne. Puis cette impression de puissance tranquille disparut. Un faible froncement de sourcil souligna ses pupilles ombrageuse. Cela ne devait être qu'une fausse impression. Après tout pourquoi un capitaine, viendrait lui quémander une quelconque visite, alors qu'il n'entretenait que des relations purement professionnel envers ses collègues.

Cela étant, il était fâcheux de constater, que Byakuya ne possédait aucun bonbons ou autre sucrerie capable de faire cesser les enfantillages de ce fukutaisho si infatigable. La frustration grandissait en son sein, au fur et à mesure que le rire de Yashiru venait sonner à ses oreilles, un rire qui avait tendance à vouloir le replonger dans le passé, du temps où il n'était qu'un adolescent impulsif, et qu'un certain démon chat venait sans cesse le titiller sans vergogne. Mais ici, ce n'était point un vulgaire élastique qu'on lui avait soustrait, mais le symbole même de sa famille, chose totalement irrecevable. Aussi, ce fut d'un shunpo que le noble chef de clan se retrouva sur le toit et s'empara d'un pan de son écharpe, plantant ses deux orbes anthracite dans celui de l'enfant.

- Lâche ceci tout de suite, je ne le répèterai point.

Sa voix était certes atone, mais il y avait comme quelque chose de plus creux, comme si son mal être avait trouvé une faille en cette carapace si parfaite et ce maintient parfaitement digne en son habit clair. Ses doigts semblaient parfaitement appliqués sur la surface douce du tissus de son étole, tout en prenant garde de ne point tirer trop fortement. Savoir cet objet si fragile en possession de Yashiru avait des airs de drame. Le zéphyr vint rompre ce demi silence, en soulevant les quelques mèches de ses sombres cheveux, emprisonnées sous le carcan de son Kenseikaan, qui lui était encore à sa place. Certes cette visite totalement impromptue n'était pas des plus attendues, mais elle avait rompu cet ennuie, qui commençait à prendre une place plus conséquente en son existence. Son souffle paraissait simple et lent en sa poitrine, alors que cette tristesse qui avait gagné son regard et ce de manière furtive, avait disparut sous le voile de la neutralité.

- Que viens tu faire ici alors que ta division est soumise à la même sanction que la mienne?

Invité

Lacher la jolie écharpe? Yachiru n'allait pas aussi vite abandonner l'idée de jouer, loin de là! Alors que Byabya se tenait face à elle avec la ferme intention de récupérer son bien, la petite fille lui fit un énorme sourire, attirant à elle l'écharpe. Elle ne tirait pas vraiment, créant juste une petite tension dans le tissu. Bien entendu elle savait que c'était quelque chose qui coutait très cher, que le brun y tenait beaucoup et que donc c'était un moyen sur et efficace de l'embêter. Après cinq bonnes minutes à observer les réactions de son nouveau compagnon de jeu, la petite fukutaisho courut vers l'homme et d'un grand saut enroula l'écharpe autour de sa tête.

Te fâches pas Byakun, tu vas avoir de vilaines rides comme Pépé Yama!!

Yachiru aimait beaucoup taquiner ses camarades, tout le Seireitei était au courant, mais ils ignoraient la raison pour laquelle la petite fille adorait le capitaine Kuchiki. Pour le calme qu'il dégageait, son maintien froid et serein, ses manières délicates de nobles...non en fait personne ne comprenait vraiment pourquoi, surtout venant d'un membre de la Onzième division. Pourtant elle aimait énormément venir voir le brun, faire de la calligraphie avec lui ou lui quémander des bonbons.

Véritable petit tourbillon, elle se cacha derrière lui et profita de son aveuglement partiel pour fouiller dans ses poches à la recherche d'un bonbon. Normalement il en avait toujours sur lui, pour justement éviter les assauts de la fillette, mais là même le vide entre les oreilles de Maki Maki était plus remplis. Elle trouva néanmoins un objet intéressant...une jolie feuille avec de belles lettres écrites à l'encre noire, aussi elle s'enfuit avec son trésor et s'assit sur le pont. Elle posa la feuille sur le sol et suivit du bout des doigts les lignes et les déliés, pendant que les carpes nageaient sous elle. Yachiru répondit alors à la question de son "hôte", fascinée par les symboles.

Ya que Kenchan qui a pas le droit de sortir...alors il s'ennuie...Et moi aussi...Donc je suis venue te voir parce que toi aussi tu dois t'ennuyer...et personne veux jouer avec moi...

Ses grands yeux se levèrent vers le puni dans une parfaite imitation du regard tendre et émerveillé des enfants "normaux"...Kenchan boudait, toute la division évitait soigneusement le capitaine pour ne pas éveiller sa soif de combat...et même Tsu Tsu était trop occupée pour jouer avec elle. Non, décidément elle n'aimait pas les punitions comme ça!

Dis...C'est quoi ce papier?

Byakuya ne lâcha point sa prise, alors que ses yeux ombrageux fixaient la fillette avec attention, et prudence. Il n'ignorait pas que dans le fond tout ceci n'était que taquinerie à son égard et que Yashiru ne ferait rien de véritablement d'amèrement regrettable à son encontre. Aussi, le noble Kuchiki ne fit aucun mouvement brusque, attendant simplement le bon vouloir de cette enfant si redoutable. Sous son visage impassible, Byakuya semblait tout de même sous l'emprise de la frustration, car depuis qu'il avait été relevé de ses fonctions, et dépourvu de son zanpakutoh, il n'éprouvait qu'un vide..une absence presque obsédante, sans ajouter à cela le fait qu'il s'était isolé sciemment de la seule parente qui s'inquiétait sincèrement pour lui. Autrement dit Rukia Alors se voir démuni de son Ginpakukazaharu, accentuait un peu plus la réclusion et l'absence de ce qu'il était en vérité. Le plus long, cependant, avait été accomplie et d'ici une semaine il serait à nouveau à son poste. C'était là un fait qui lui faisait éprouver un certain soulagement, car la gestion de son clan était devenue presque un étouffement pour lui, et c'était à croire que même les réprimandes qu'il pouvait servir à son Fukutaisho qui était sans aucun doute revenu de sa mission, étaient comme une bouffé d'air.

Alors que sa poigne semblait vouloir se relâcher légèrement, Yashiru le surprit en se rapprochant de lui, vivement, afin de lui enrouler son écharpe sur son visage. Rapidement le noble chef de clan porta une main non gantée, sur l'étole, mais ne le rabaissa point rageusement sur son cou. Non, c'est sous une gestuelle des plus noble et des plus contrôlée, comme empreinte d'un immense respect, qu'il la déroula afin de la replacer comme il se devait. Faisant cela il cru ressentir de petites menottes se glisser dans les poches de son Kimono aux couleurs clairs, puis se retirer prestement, comme si elles avaient découvert quelque chose de précieux. Son coeur exerça une forte pression en son sein, omettant presque la première réflexion que lui avait offert la petite Fukutaisho, qui s'était éloignée de sa personne pour s'assoir sur le pont, tout en détenant entre ses mains, une lettre. Ses yeux s'agrandirent une fraction de seconde sous le constat de cette substitution, tandis qu'une pointe de stupeur et d'appréhension s'empara de son être, avant que sa raison n'impose son contrôle une fois de plus. Ses orbes anthracites reprirent un aspect naturelle, bien qu'une légère lueur presque nostalgique vint trahir cette neutralité volontaire. Yashiru ne semblait pas vouloir porter atteinte à ce qu'elle détenait, mais laissait libre court à sa curiosité...une chose que n'appréciait point notre noble Roku ban tai taisho mis à pieds. En effet, personne n'ignorait ses manières et son désir de discrétion sur ce qu'était son existence, comme si c'était encore la seule manière de posséder un peu de liberté...quelque chose qu'on ne lui ravirait point, quelque chose d'enfin non publique et non juger par autrui.

Immobile, Byakuya avait abaisser son regard à demi neutre vers cette feuille à l'aspect si simple et si noble à la fois...chère à son coeur et à son âme. Les caractères qui s'y miraient si admirablement, il n'avait nulle besoin de les relire, connaissant parfaitement leur sens et le pourquoi ils étaient présent. La main qui les avaient retranscrit n'était rien de moins que Kuchiki Ginrei, son grand père. Ce dernier lui avait confié ces mots, quelques jours avant qu'il ne disparaisse. Le noble Kuchiki, retint un soupire sous ce visage placide, avant de se détourner de l'enfant aux cheveux rose, observant attentivement, comme pour s'apaiser, le mouvement élégant des carpes qui continuaient leurs ronde en ce bassin. Ses lèvres fines s'entrouvrirent doucement, laissant filtrer une voix des plus monocorde et presque respectueuse :

"Chaque route que l'on suit exactement ne conduit exactement à rien, escaladez la montagne pour voir si c'est bien une montagne. Quand vous serez au somment de la montagne, vous ne pourrez plus voir la montagne."

Voila ce que ces caractères voulaient signifier. La première fois qu'il avait parcouru ces quelques lignes, il n'en avait perçut qu'un proverbe digne d'un avertissement certes, mais le fond ne lui avait point apparut de suite...Mais en ce jour de fin d'hivers, son sens n'était que plus clair encore. Sous l'aveuglement de son amour défunt, il avait répondu à Zaraki par le fer, au lieu d'ignorer ses paroles ou tout simplement à lui rétorquer par la parole. Mais paradoxalement il ne regrettait toujours pas son geste, emplie d'honneur blessé. Son grand père lui avait sans doute retranscrit cela , afin qu'il cesse cette impulsivité qu'il avait avec le temps apprit à taire...du moins en partie.. Comme si Ojii sama, avait éprouvé une crainte envers son petite fils, une preuve irréfutable de son attachement pour celui qu'il avait élevé. Un vent plus froid vint caresser son visage si lisse de toute émotion ou seul son regard semblait vouloir le trahir, créant en son corps un frisson désagréable.

- Ceci est l'une des dernières lettre que mon grand père m'ait destiné. Aussi je te prie de ne point l'abimer.

Sa voix était toujours aussi parfaitement monocorde, mais ne résonnait point comme un avertissement, mais comme une demande. Byakuya n'avait aucunement le désir de se battre en ce jour, et savait inutile de batailler avec une enfant aussi entêté que Yashiru. La preuve, il ne la reprenait jamais pour les surnoms qu'elle lui offrait sans vergogne, contrairement avec d'autre. Ses yeux se voilèrent sous ses paupières, tandis qu'une carpe jaillissait hors de l'eau en un bond presque majestueux, avant de rejoindre les profondeur du bassin. Le noble, glissa une main en la poche intérieur de son kimono et en soutira un bonbon....comme quoi il lui en restait au moins un, contrairement à ce qu'il avait songé au départ, et le tendis à la petite Fukutaisho, sans même se détourner.

Hé bien, je vois que l'on s'amuse bien par ici. Puis-je me joindre à vous?

La voix qui venait de se faire entendre, profonde et insouciante, contrastait largement avec les propos précédents du maître des lieux. En se tournant dans la direction d'où provenait ce mots, on tombait alors sur un bien curieux individu, debout en plein milieu du chemin traversant la propriété des Kuchiki. Néanmoins, Kyôraku Shunsui, capitaine de la 8ème division des Armées de la Cour , s'il n'avait pas vraiment l'air d'un digne officier, semblait se fondre assez bien dans le paysage. Avec son kimono fleuri traditionel, son chapeau de paille et son zanpakuto rangé en daisho à sa ceinture, il donnait l'impression d'un noble samurai des temps anciens dans son milieu naturel. Enfin, si l'on excluait sa barbe, son torse à la forte pilosité, sa tenue à l'air débraillé, sa bouteille de saké à la main et son grand sourire. Il s'avançait d'un air mine de rien sur le chemin le guidant jusqu'aux deux autres shinigamis, comme s'il était chez lui. Ses pas n'avaient pourtant pas produits un seul bruit sur le gravier, avec une discrétion étonnante pour un tel gaillard.

Finalement, il parvint jusqu'au ponton où Yachiru s'occupait si bien à s'amuser avec son bout de papier et Byakuya à songer au passé. C'était vraiment étonnant de voir comment un gamin si impulsif pouvait devenir si calme et réfléchi après seulement une petite centaine d'années. On aurait dit parfois presque une copie de son grand père, quand il s'y mettait, à tel point que Shunsui se sentait alors gagné par la nostalgie. Vraiment, les Kuchiki semblaient vouloir mettre un point d'honneur à prolonger à travers les générations leurs attitudes et traditions....remarque, cela aurait peut être été le cas des Kyôraku, si seulement Shunsui n'avait pas mit à l'eau toute tentative de projet de ce genre par sa seule existence. Il faut dire que sa propre famille avait abandonnée depuis longtemps l'idée de faire quelque chose de lui, à qui même sa charge de capitaine des armées de la cour n'avait pas rendu plus sérieux et engagé que cela dans les affaires d'honneur familiale. A la place, il préférait par exemple rendre visite à un confrère pour boire avec lui un bon coup!

En effet, si Kyôraku se trouvait chez les Kuchiki à cet instant, c'était bien entendu pour rendre visite à Byakuya, quoi d'autre? Le pauvre devait se morfondre, à rester tout seul enfermé entre quatre murs sans pouvoir rien faire d'autre que de s'occuper de ses possessions. Enfin, pour Shunsui, cela ne l'aurait absolument pas dérangé, au contraire cela l'aurait certainement ravi, une obligation de ne rien faire, mais bon, il savait bien que ce n'était pas le cas de tout le monde. Quoi qu'il est vrai que de se voir séparé de son zanpakuto aurait pu le déranger quelque peu....elle lui en aurait fait baver lorsqu'il l'aurait revue! Du coup, il s'était dit qu'un peu de compagnie ferait du bien au capitaine en RTT, et il était donc parti, la bouteille à la main, pour aller animer un peu sa journée. Visiblement, il n'avait pas le seul à y avoir pensé. La petite tête rose énergique de la 11ème division était aussi présente, ce qui ne rendait la situation que plus amusante. Il savait que Nanao elle-même s'amusait beaucoup avec elle (enfin elle prétendait le contraire mais Shunsui ne le voyait pas ainsi) alors pourquoi pas lui aussi? Bon, il doutait qu'elle apprécierait son saké mais pour le reste....

Souriant toujours largement aux deux personnes en face de lui, Kyôraku se contenta de rester tout simplement là, avant de brandir devant lui sa bouteille de saké en direction de Byakuya, deux coupelles étant apparues comme par magie dans son autre main. Frais et bienveillant, il interpella alors son confrère capitaine avec sa gouaille et sa sympathie habituelle.

Je me suis dit que tu devais avoir besoin de compagnie, Byakuya-kun, alors j'ai amené un peu de distraction avec moi. Tu verras, boire un coup te feras du bien.

Puis, comme pour montrer qu'il n'oubliait pas pour autant la petite lieutenant à la chevelure pareille à la teinte de son kimono, Shunsui se tourna vers elle avec un large sourire, le regard plissé de contentement affectif.

Sinon, que devient une charmante demoiselle comme toi, depuis le temps? Tu te plais toujours avec Nanao dans votre association? Je devrais vraiment vous rendre visite, un de ces jours...

Comme j'arrive pas à accéder au compte de Yachiru....

Une visite bien surprenante. The_Real_Sugar_Baby_by_Yachiru_Ai

Les mots étaient jolis, la calligraphie aussi...mais le sens restaient un peu obscure pour la petite fille. Escalader une montagne pour se rendre compte qu'en fait ce n'est plus une montagne...Papy Kuchiki avait de drôles de façons de s'exprimer! Elle ne prêtait pas souvent attention aux choses aussi compliquées aussi elle releva les yeux sur Byabya ui lui tendait un bonbon. Dans un grand sourire elle le prit avant de l'engloutir. Le délicat goût de sucre la mettait toujours de bonne humeur, et manger calmait son impulsivité, sans pour autant dominer son caractère incontrôlable. Yachiru caressa une dernière fois les tracés de l'encre avant de se relever et de tendre la feuille à Byakun, un sourire typiquement enfantin sur les lèvres.

Les obstacles ne sont pas infranchissables, ne Bya?

Ses petits yeux joyeux détaillèrent l'homme devant elle, bien qu'il soit moins grand que Kenchan ils avaient la même façon de se tenir parfois...Elle ne sursauta pas en entendant la voix de Saké Shun, de toute façon elle l'avait sentit arriver, et fit un dernier sourire au brun avant de se reculer légèrement. Elle l'aimait bien, il était gentil avec elle, mais parfois il était si strict...les garçons de la Onzième disaient qu'il avait un balai dans le séant...La petite lieutenant n'avait pas vraiment compris la signification de ce dernier mot mais bon. Recentrant son attention sur le nouvel arrivant, elle lui fit un énorme sourire. Elle l'aimait bien lui, il était rigolo, et puis bon c'était le capitaine de Nanao-chou! Dans un petit éclat de rire, la voix de Yachiru s'éleva.

Shun Shun! Byakun boit pas comme toi...

Aussi vive que l'éclair, elle s'approcha de lui et s'éleva dans les airs, pour se réceptionner sur son épaule. La petite fille détacha une des épingles présentes dans la chevelure de son nouveau perchoir, avant de retourner au bord du petit étang aux carpes. Elle enleva ses sandales et plongea ses pieds dans l'eau, les balançant comme tout enfant le ferait, prenant garde de ne pas abimer les carpes...Sinon Byabya serait faché! Elle éleva la broche au soleil et contempla les couleurs brillantes avant de tourner son visage vers Saké Shun, l'air interrogateur.

Les hommes viennent pas à l'association....sauf Bya, parce que c'est chez lui! Elle haussa les épaules et observa les carpes qui nageaient dans l'eau, autour de ses pieds menus.Sinon demande à Nanao-chou, c'est elle qui s'en occupe...

Les écailles des poissons brillaient autant que la broche de Shun, c'était joli...Mais Kenchan commençait à lui manquer, surtout la bonne humeur de celui-ci...vivement que cette punition soit finie, elle avait envie de le voir se battre à nouveau...

Le noble ne sursauta point, alors que Shunsui dévoila sa présence en parole. simplement, il se détourna de ses carpes, et l'observa de ses yeux ombrageux, avant que Yachiru ne décida enfin de lui rendre cette lettre qu'il n'aimait guère voir pas du tout partager avec quiconque. De ses mains dépourvut de gantelets, Byakuya la replia soigneusement avant de la ranger en sa poche. Toujours sur le pont, le noble Kuchiki, inclina partiellement son visage à cette venue impromptue et nullement prévisible, tout comme celle de la Fukutaisho de la onzième Division. Cette journée ne serait donc point....si....solitaire. sur ce visage placide où rien ne se laissait entrevoir, pas même ce vide qui semblait vouloir l'habiter depuis sa réclusion. Aucun mot au préalable ne franchir le mur de ses lèvres closes, notamment envers Yachiru. Les obstacles ne sont pas infranchissables, cela était plus qu'un fait en son esprit, cela est vrai. Un Kuchiki ne puis admettre une seule fois penser à la défaite, car cela reviendrait au fait de faire un pas vers l'échec. Cependant le fait de cette mise à pieds semblait avoir des allures et un goût amer de honte. Car si le clan en connaissait la raison et ne lui donnait nullement tord, le Gotei lui le désapprouvait, quand bien même, seul Rukia et le capitaine de la quatrième Division n'en ignorait point le fait de sa réaction, qui ne lui avait point ressembler. En effet, Byakuya n'était pas homme à se laisser emporter par ses sentiments, et avoir relevé les remontrances et les calomnie de Zaraki par le fer, paraissait surement irréel. Remarque..... peut être point pour Shunsui... Après tout il connaissait le noble depuis son enfance, et n'ignorait point quel tempérament habitait ce corps si parfaitement maîtrisé, et se visage si impassible et vide de tout sentiment.

Ses pupilles anthracites se voilèrent sous le rabat de ses paupières, lui conférant un air encore plus solennel, tandis que l'enfant se rua vers le capitaine de la huitième Division , afin de lui ravir l'une de ses épingles. Son menton s'enfonça très légèrement en son écharpe alors que sa bouche s'anima enfin , délaissant un ton atone en sortir:

- Je vois que ce faire annoncer n'est point votre fort. Kyoraku Taisho.

Mais quoi de plus étonnant pour un homme qui n'avait cure de tout ce qui était protocolaire. En un sens Byakuya l'enviait sur ce point, alors qu'il ne pouvait certainement pas ce le permettre. Imaginer une telle chose était déjà un acte inconcevable, et c'est en rouvrant ses paupières qu'il en chassa cette pensée si futile. Le vent souffla un peu plus alors, sur le pont, et soulevant les pans de son écharpe avec légèreté en son dos. Ses mains reposaient le long de son corps, sur ce kimono civile , aux couleurs clairs et certes confectionné dans un tissu des plus riches, mais simple. Il laissa approcher son temporairement et ancien collègue, et le gratifia encore de sa voix monocorde.

- Je ne crois pas que la compagnie de quiconque me soit salutaire. Cependant il serait mal polie de ma part de vous congédier.

Sans parler qu'il était son ainé et qu'il serait plus que déplacé de l'invité vers la sortie. Ses yeux dérivèrent un peu sur le haori de Shunsui, camouflé sous son manteau à fleures et une lueur un peu douloureuse passa furtivement son son regard si neutre au demeurant. Cela était si subtile que cela pouvait aisément passer pour un mirage. Puis son attention fut attiré par Yachiru qui trempait maintenant ses pieds dans l'eau si clair du bassin, mais à son grand soulagement, elle ne fit rien pour agacer ses carpes, fort heureusement. Il inclina simplement son visage aux traits pâles et un peu fatigué envers Shunsui qui lui présentait une coupelle et de la boisson. Non vraiment...si lui se sentait esseulé par l'absence de son zanpakutoh, et par les obligations de son rang, cet homme lui était toujours le même. Un point rassurant ou pas, qu'importe, la constance était une chose qui n'était pas pour lui déplaire. La pitié d'autrui n'aurait fait qu'égratigner un peu plus sa fierté. C'est alors que la fukutaisho de la onzième Division stipula qu'il ne buvait point comme lui et en cela...ce n'était guère faux. Pourtant il lui arrivait de boire parfois. certes à l'insu de tous, mais parfois, il ne rechignait pas contre un verre, alors que le soir régnait en maître. Par contre le fait que l'association des femmes shinigamis se jouait en sa demeure....n'était point pour lui plaire. Et il devait parfois écourter son travail afin de les en chasser. Cependant... le fait est de constater, qu'elles n'avaient rien organisé depuis un mois. A croire qu'il subissait un désintérêt..ou bien une simple accalmie, comme pour respecter le souhait qu'il avait soumit à Rukia. Le fait d'être seul, quand bien même cela était éprouvant.

Son regard ombrageux se déroba à nouveau sous ses paupières, alors qu'il concéda enfin :

- Je ne boirai qu'un seul verre.

D'un simplement mouvement, le noble Kuchiki amorça son avancée pour rejoindre la passerelle qui jonchait la partie privée de ses quartiers, parfaitement mis à nu par les shoji ouverts. Là, se trouvait une table basse, afin d'accueillir le saké, et deux coussins. Sous une gestuelle noble et appliquée, Byakuya prit place, sans se démettre de sa placidité et de sa fierté.

Shunsui poussa un soupir de résignation devant les propos innocents de la petite tête rose de la 11ème division. Si tout cela avait été aussi simple, il l'aurait fait depuis longtemps, demander tout cela à Nanao-chan. Seulement, il savait pertinemment que s'il faisait cela, il aurait alors droit à un refus cinglant associé à une poursuite pour qu'il se consacre à la place à son travail. Elle avait beau être mignonne, sa vice-capitaine avait parfois une attitude très tranchée en ce qui concernait le devoir. Du coup, Shunsui avait espéré qu'en passant par Yachiru, cela fonctionnerait beaucoup mieux. Échec. Bon, après tout, ce n'était pas si grave, il trouverait bien un autre moyen de se faire inviter. En tout cas, dans cette affaire, il s'était fait chipé une épingle à cheveux! Mais contrairement à Byakuya, lui n'avait aucune affection particulière pour ses affaires. Bon, il faut aussi avouer qu'elles ne risquaient pas grand chose, vu l'énergie hyperactive qu'employait leur porteur tout au long de ses journées. Se retrouver dans les mains de Yachiru devait être le plus grand risque auquel cette épingle avait été confronté depuis des mois, aussi devrait-elle arriver à y survivre. Et puis malgré son air insouciant, Kyôraku savait que la petite enfant était loin d'être inconsciente, elle savait prendre soin des choses qui en valaient la peine. Et puis son épingle étaient solide, mine de rien, pour avoir tenue tant de temps, elle devrait s'en sortir. Alors si cela pouvait plaire à Kusajishi de s'amuser avec, grand bien lui fasse, Shunsui avait toujours pensé que l'on devait laisser les gens faire ce qui leur plaisait, lui le premier!

Byakuya semblait pour sa part égal à lui même, aussi formaliste et sérieux que d'habitude. Même officiellement destitué de sa charge, il semblait quand même incarner la charge de capitaine des armées de la cour jusqu'au bout des ongles. Vraiment, qu'est ce que les gens pouvaient se contraindre eux même, bien plus que pouvait le faire leur entourage! A l'époque, même les leçons de morale de son grand-père n'avaient suffises à discipliner l'attitude caractérielle du jeune garçon, et maintenant qu'il n'était plus, Byakuya semblait alors adopter de lui-même une attitude irréprochable.

Enfin, au moins grâce à cela il n'avait pas pu mettre Shunsui dehors, lui laissant ainsi toute opportunité de continuer son dessein. Après tout, si certains avaient besoin de quelqu'un d'autre pour les aider à travailler (qui avait parlé d'un capitaine au kimono à fleurs?), d'autres en avaient au contraire besoin pour les aider à se divertir. Curieux n'est-ce pas? En tout cas, en ce qui concernait la décontraction, le capitaine de la 8ème division pourrait en remontrer à beaucoup, ce qui le désignait tout naturellement pour changer un peu les idées du jeune Byakuya. Qui d'ailleurs se laissa convaincre bien plus rapidement que Kyôraku ne l'aurait cru. Il devait vraiment en avoir assez de cette situation pour agir de la sorte. Grand bien lui en fasse d'ailleurs, comme cela leur petite réunion se prolongerait d'autant. Souriant à Yachiru, Shunshui l'incita d'un regard et d'un geste de la main à les suivre alors qu'il emboitait volontiers le pas à Byakuya à travers la propriété de ce dernier.

Ils se retrouvèrent ainsi dans les quartiers du chef du clan, emplis d'un ordre et d'une sobriété soignés. Alors que Byakuya s'asseyait dignement, Shunsui pour sa part s'affala complètement sur le cousin qui l'attendait, s'allongeant sur le flanc de tout son long, un coude appuyé sur le sol redressant quelque peu son buste pour faire un tant soi peu face à son interlocuteur, son kimono et le reste de sa tenue étendues en vrac autour de lui, son chapeau couvrant de travers sa tête. Pourtant, en une parfaite opposition, c'est avec des gestes parfaitement assurés et précis qu'il déposa la bouteille de saké sur la table et une coupelle en face de Byakuya, tout en tenant la sienne dans la même main tout le long de la manœuvre. Après tout Shunsui avait de l'entrainement, depuis toutes ces centaines d'années de beuveries en tout genre. Il aurait pu servi ce saké les yeux fermés, tournant sur lui même en équilibre sur la pointe d'un pied. D'un même geste fluide, il remplit ainsi leurs deux coupes d'une même quantité de ce délicieux alcool de prune qu'il avait sorti pour l'occasion, avant d'en ramener le résultat contre ses lèvres pour en apprécier le doux nectar. Son verre vidée une unique et longue lampée, Kyôraku put ainsi interpeller à nouveau le jeune Kuchiki avec sa légèreté habituelle et pourtant recueil d'une certaine sagesse.

Laisse-toi donc aller, Byakuya-kun. Les adultes sont obsédés par leur sens de l'honneur et leur fierté, et pourtant il n'en sort jamais rien de bon. Il vaut mieux savoir oublier de temps à autre tout cela et simplement passer du bon temps à se faire plaisir. C'est comme cela que tu apprécieras tout le sel de la vie. N'est-ce pas, Yachiru?

Se tournant vers la jeune fille comme pour la prendre à témoin, Shunsui n'en sourit que de plus. Il est vrai que voila une personne qui ne se souciait pas de ce genre de problemes. Pourquoi faire, après tout on était bien mieux sans! Comme quoi, la sagesse ne venait pas forcement avec le nombre des année...

Le noble Kuchiki n'attendit point bien longtemps l'arrivée de son ainé, qui s’installa d’une manière bien peu conventionnelle au devant de lui-même. Seulement, Byakuya ne réprima en rien sa conduite alors qu’il pourrait le faire, mais cela aurait été bien inutile et couperet net tout sujet de conversation. Qu’est ce que cela pouvait il faire me direz vous. Et bien le chef de clan en avait assez secrètement de se tenir si loin de tout et reclus à ne devoir des comptes qu’à son clan. Tout ceci lui pesait bien plus qu’il ne se l’avouait à lui-même, et le silence en son esprit était telle une morsure constante en sa chair. Il lui manquait une part de lui-même, comme Hisana lui manquait à son cœur. C’est sous ce parfait silence, que de ses yeux anthracite il observait la gestuelle du capitaine de la huitième Division. Ce dernier possédait une aisance surprenante concernant la façon dont il versa le saké, avant de lui en présenter une coupe.

Chose que le noble accepta, alors que le vent vint caresser sa peau sous son écharpe nouvellement retrouvée. Ses cheveux lui voilèrent un instant la vue, alors que d’une main sûre il porta la coupe à ses lèvres, savourant cet alcool qu’il n’appréciait que rarement. D’ailleurs il ne doutait pas que s’il en buvait plus qu’un verre, cela risquait de lui valoir quelques regards désapprobateurs de certains anciens. Le liquide chaud et bienfaisant, s’infiltra le long de sa gorge, réchauffant ses poumons et ses veines, alors qu’un peu de rouge sembla venir à ses joues. Cela se voyait à peine, tandis que le noble Byakuya chercha à camoufler cela sous un masque placide et insondable, délaissant ses oreilles écouter les quelques paroles de son vis-à-vis qui semblait des plus détendus.

Le noble reposa doucement sa coupe vide sur la surface plane de la table, et expira lentement en silence, chassant un peu cette rougeur momentané, et cette chaleur qui l’avait envahir durant ces quelques secondes. Profiter de la vie… il en avait de bonne… Ses yeux se voilèrent lentement comme par dénie. Depuis la mort de feue son épouse, la vie n’avait plus guère de saveur. Les seuls éléments de son existence qui le poussaient à vivre, n’était autre que Rukia et cette fierté qui faisait de lui l’homme qu’il était présentement. Cet être qui se battait pour un monde qui semblait en parfait déséquilibre depuis les frasques d’Aizen….et qui ne cherchait jamais à dévier de sa conduite, car il était un chef de clan important et se devait de montrer l’exemple. Que diraient ses ancêtres et les générations futurs si jamais il s’évertuait à choir dans la faiblesse ? Cela lui était inconcevable…

- Vos loisirs ne sont point les miens cependant, et mon honneur est tout ce qu’il me reste. Je n’ai guère besoin de toutes ces pertes de temps.

Ses doigts se retirèrent de la coupe vide, et ses iris ombrageux se dévoilèrent à nouveau de dessous ses paupières et se surprit à vouloir en boire encore un peu, quand bien même cela ne serait pas raisonnable. D’une part, et même ci heureusement pour lui cela ne se savait point, Byakuya était peu résistant à ce liquide si réprouvé et pourtant signe de virilité…et d’une seconde part, tout simplement parce qu’il risquait d’être surprit par des yeux peu scrupuleux. Il ne demanda donc rien à ce sujet. Dans le fond le noble se demandait le pourquoi de cette visite…certes, sans doute dans l’aspect de vouloir connaître son état moral, bien que cela il préferait ne rien en démontrer..mais il y avait sans doute aussi autre chose. Après tout, sa sanction avait surement due attiser bien des curiosité..Surtout envers sa propre personne que pour le cas de Zaraki.

- Je suppose que vous n’êtes pas seulement venu me voir pour me parler de cela, je me trompe ?

Sa voix était des plus atones, cachant une certaine ironie, car il ne voulait point se justifier devant son ainé, comme il avait due le faire en face de Unohana.. Cependant il ne lui en tenait point rigueur, mais cela le marquait au fond de lui même que de se savoir au sein de toute cette curiosité. Ses iris ombrageux , observaient avec une certaine envie , cet homme décontracté et avachit, en face de lui. Lui même ne pouvait point se comporter ainsi. Comment pouvait on lui parler de profité de quoi que ce soit, alors qu'il n'y avait que vide en son coeur en ce moment.. et cette absence intolérable en son esprit. Senbonzakura avait beau être un bavard impossible, ses papotages lui manquait terriblement...

La réaction du capitaine à fleurs fut pour une fois nullement sur-jouée. Fixant Byakuya avec un gros regard étonné, une expression de surprise et d'incompréhension mêlées affichée sur ses traits au repos, Shunsui semblait vraiment prit au dépourvu par cette question rhétorique, qui pour le coup était tombée totalement à coté des vues de l'insouciant alcoolique. Tout aussi instinctivement, ses paroles surgirent avec un teinte véritablement innocente, témoignage vivant du court bien lointain des pensées de l'homme qui avait élevé la nonchalance au rang d'art.

Moi? Et pourquoi donc serai-je venu, si ce n'est pour distraire un collègue en peine?

Pourtant, le dirigeant de la huitième division ne conserva guère longtemps une telle expression, semblant immédiatement se reprendre après avoir croisé le regard de son vis-à-vis et aperçu le fond de ses propos. Alors que sa surprise s'effaçait pour laisser place à sa mine pensive habituelle, Kyôraku alla même jusqu'à porter sur le leader du clan Kuchiki un regard profond et intense, presque froid et dur comme une lame, un de ceux qui vous rappelle abruptement que vous ne faisiez pas uniquement face à un idiot imbibé mais aussi à l'un des plus anciens capitaines des armées de la cour. Apprendre à déceler ce qui se dissimulait aux yeux de tout les autres n'avait guère de secrets pour lui, le dotant d'une clairvoyance parfois presque effrayante. Sans pour autant avoir changé ne serait-ce que d'un pouce dans sa posture, toujours ainsi mollement étalé en face du maître de maison, son visage offrait à présent un vif contraste avec le reste de son corps, l'un aussi sérieux et dur que l'autre était détendu et mou. Shunsui n'avait vraiment pas l'habitude de distribuer des leçons de morale ou autres propos ennuyeux du genre, pourtant à cet instant, il semblait vouloir laisser tomber le voile de sa superficialité afin de faire part à Byakuya de son sentiment. Après tout, ne voyait-il pas ce petit grandir puis assez longtemps pour avoir envie de l'aider de temps à autres? Par respect pour sa fierté, aussi développée si ce n'est plus que tout autre adulte, il s'était tenu à l'égard de tout propos envers lui, se contentant comme souvent de laisser tout cela couler sous les ponts et se régler de lui-même. Mais la situation du capitaine de la sixième division semblait perdurer malgré tout, son état aujourd'hui en était une preuve suffisante. Quelques mots bien sentis pourraient-ils changer un tant soit peu les choses?

Soupirant intérieurement sans quitter Byakuya du regard, Shunsui se dit qu'il n'était vraiment pas fait pour cela. C'était Ukitake le beau parleur, celui qui savait être proche des autres et concilier leur affection par sa bonté. Lui comprenait, mais pour ce qui était ensuite de faire passer cela auprès de son entourage, c'était alors une autre paire de manches. Enfin, qui ne tente rien n'a rien, non? C'est donc avec un tout autre ton que Kyôraku reprit la parole, chacun de ses mots visant directement le jeune Kuchiki avec netteté et franchise, l'ancien capitaine semblant brièvement s'assombrir alors qu'il les prononçait.

Byakuya-kun, un homme se doit d'endurer, mais aussi de surmonter les épreuves. Le devoir de ceux qui restent est aussi de profiter de ce qui leur a été légué. Un simple code d'honneur est donc tout ce que t'on laissés ceux qui tenaient à toi? Fuir en avant ne te ressemble pas, et ne devrait être le chemin de personne de toute manière. Apprend plutôt à apprécier ce que l'on t'a offert, en mal comme en bien, et ce que d'autres ont encore à te donner. C'est ce qui fait notre existence et celle de tout notre monde après tout.

Tout en gardant sa mine sérieuse, Shunsui porta alors à nouveau sa coupe à ses lèvres, l'ayant à nouveau remplie ainsi que celle de Byakuya sans que l'on s'en soit véritablement rendu compte. Il attendait alors tout simplement de voir quelle serait la réaction de celui qui, dans le fond, restait encore un jeune enfant, dissimulé sous tout ce qu'il avait pu ériger entre lui et les autres. Le regard du capitaine s'égara alors brièvement dans le ciel dégagé visible par l'ouverture sur le parc. Ses propres pensées rejoignirent son propre passé, ses propres expériences et sentiments d'alors, jaugeant tout ce qu'il avait traversé avec nostalgie, à l'aune de de ce que ressentaient aujourd'hui les autres comme Byakuya. Tout le monde devait un jour passer par cela, et pourtant le traverser chacun à sa façon. Et c'est en repensant au fait que tout les autres devaient surement voir son sourire depuis là bas que le vieil homme ourla ses lèvres de cette marque d'attention pour tous ceux qui l'avaient fréquenté, derrière sa continuelle coupe de saké.

Sa main ne s'élevait point de son genou, mais se crispa légèrement au devant des paroles de Shunsui. Cet homme qu'il respectait en tant que ainé, et envers qui il soupçonnait une sagesse nullement déguiser sous son regard. Ce dernier ne trompait jamais contrairement à ses manières un peu trop joviales. Le vent accueillit ce silence sans rougir, alors que les pensées de Byakuya s'éloignèrent un instant de ce lieu où il se devait de rester jusqu'à nouvel ordre. Le code d'Honneur, c'était là sa simple forme de conduite en évitant ainsi de remplir les tâches qui li revenaient. Mais cependant Shunsui n'avait point tord et le chef de clan ne l'ignorait point. Hisana lui avait laisser son amour et une promesse qu'il chérissait plus que tout, et envers qui il donnerait jusqu'à son existence pour ne jamais la rompre...Un amour qu'il gardait toujours au fond de son être, telle une blessure mais aussi une joie. C'était là peut être la seule chose qui comblait ce vide de lui même. Cette absence....Senbonzakura avait beau être un peu trop bavard par moment, en ce jour il aurait donner plus que son Kenseikaan pour ne serait avoir un instant avec lui, et réentendre ses discours. Revoir ce monde intérieur qui l'apaisait quand tout lui faisait défaut. Cette part de lui même qui reflétait son enfance et son insouciance passé. Tout ce qu'on lui pardonnait, et qui ne pouvait plus être admit en ce jour. Son grand père lui avait finalement appris la patience et le contrôle de soi...Quand aux vivants...Rukia lui donnait une raison de continuer à avancer, par delà le souvenir de feue son épouse, et Renji était celui qui l'obligeait à ne point s'endormir sur sa propre puissance et faculté....mais qui d'autre avait encore à lui apprendre si ce n'est cet homme en face de lui présentement.

ses yeux anthracite se voilèrent lentement, donnant un aspect des plus songeur vis à vis de son hôte. Ce dernier semblait contempler un instant le ciel, comme s'il désirait respecter son silence. Au fond de lui même, notre repenti n'était pas frustrer au devant des mots proférer par son collègue. Il le remerciait d'une certaine façon, car rare était ceux qui voulaient lui tenir tête ou tout simplement lui dire les chose, et de ce fait il perdait la notion des réalités. Lorsqu'il concéda à rouvrir ses paupières, ce ne fut que pour constater sa coupe à nouveau pleine, tendis qu'il percevait parfaitement le geste appliqué et connaisseur de Shunsui, afin de boire la sienne. Il avait dit... une seule coupe..... Une seule et unique afin de ne point être incohérent vis à vis de la politesse, et pas plus pour ne pas paraître déplacé. Ses lèvres jusque là closes, s'animèrent enfin, alors que ses iris glissèrent sur cet homme si décontracter et pourtant avisé.

- Je vois. Veuillez pardonner mon moment d'égarement.

Sa voix était certes atone, mais aussi profonde, comme s'il réfléchissait encore à ses paroles, recherchant un peu le sens de tout cela, bien que ceci semblait fort clair. Ce n'était jamais que la troisième fois qu'on lui prêtait sermon. L'une part Ukitake, qui lui quémandait de faire plus confiance aux autres, la seconde par Unohana durant les soins.. et la troisième par me capitaine de la huitième Division. A leurs yeux, il paraissait être qu'un enfant.... un enfant à qui on avait confier depuis son plus jeune âge bon nombres de responsabilités. Chose qu'il avait toujours supporter avec fierté et non dégoût ou par peur. Cependant une chose lui faisait défaut...cette envie insatiable que de transgresser les règles parce qu'elles lui semblaient injuste vis à vis de ce qu'il éprouvait, et maintenant elles étaient sa propre conduite..comme le fait d'avoir voulu rechercher sa liberté lui avait coûter d'être soumit par ses caprices...alors que la discipline menait à sa propre liberté. Il resta un court instant immobile, avant d'élever la main droite, et la reposa juste à côté de cette coupe à nouveau pleine...ses longs doigts en épousèrent la forme, avant de la surélever jusqu'à ses lèvres. Le noble Kuchiki stoppa son geste à ce niveau et resta immobile, délaissant ses orbes ombrageuse contempler cette liqueur.

Une juste une....en faisant ce qu'il faisait, il entravait une fois de plus la bienséance...une règle de base....simple...mais il allait l'enfreindre. Pourquoi cela? Pour honorer les paroles d'un homme qui se tenait mal, mais qui osait au moins le remettre en question.. pour une sagesse qu'il ne possédait point encore. Lentement son poignet exerça un faible basculement, et le liquide glissa au travers de sa gorge, amenant avec lui la rougeur à ses joues. En la vidant d'un coup, Byakuya vit ses sens se troubler un peu, tout comme sa vision, alors qu'il reposait presque négligemment, pour le coup, son contenant sur la table. Peu habitué à l'alcool, il se punissait lui même de sa hardiesse, délaissant son esprit un peu engourdit par les bras invisible de ce liquide si représentatif de la virilité. Cependant le noble laissa encore entendre de sa voix monocorde :

- Je ne suis point heureux, mais pas malheureux non plus.

Lorsque finalement Byakuya lui rendit son regard et ses paroles, le capitaine de la huitième division vit son couvre-chef de paille tomber un instant son visage, en dissimulant fugitivement les traits alors qu'il prenait note de la réaction du jeune Kuchiki. De telle sorte que la première chose que l'on put voir changer chez lui fut son sourire, lorsqu'il baissa la coupelle de saké qui l'avait dissimulé. Se fit ensuite entendre un long soupir de soulagement alors que Shunsui se laissait soudainement aller en arrière, son torse cambré vers l'arrière retenu par ses seules jambes encore allongées sur parterre. Positionné de la sorte, de façon encore plus négligée encore qu'auparavant s'il fut possible, le "vieil" homme laissa s'échapper ses propos d'un ton conciliant aux nuances enjouées.

Voyons, Byakuya-kun, nous avons tous le droit à l'erreur, le tout est de ne pas se laisser s'y perdre.

Redressant son chapeau d'une pichenette, Kyôraku se redressa à demi et envoya à son collègue un coup d'œil complice, comme s'ils échangeaient tout deux une blague. Revenu sous le couvert de la légèreté, il n'en continuait pas moins de soutenir et guider le jeune homme en face de lui. Après tout, garder trop longtemps une apparence sérieuse en temps de paix finirait par nuire à son image, non? Ce devait être à cause de ce genre d'attitude qu'on ne le traitait pas souvent de vieux, d'ailleurs. Son remède contre la vieillesse? Ne pas le paraitre, tout simplement, et c'était comme si vos années s'envolaient aux yeux des autres.....enfin, de certains du moins!

Mais quoi qu'il en disait, le capitaine jovial qu'il était n'en gardait pas moins une longue expérience de la vie...trop peut être? Combien de personnes plus ou moins proches avait-il du voir disparaitre sous ses yeux, être effacés par le cours du temps? Le monde changeait, évoluait, et lui restait néanmoins toujours là, immuable au milieu de tous ces chamboulements. Il lui venait parfois le regret de ne pas faire parti de ce changement, condamné pour la stabilité d'un monde à garder sa place quoi qu'il se passe. Le devoir avant tout, hein? Voila pourquoi il paraissait si frivole en dehors de cela, on ne pouvait rester longtemps face à tout cela sans avoir besoin de se libérer par certains aspects....enfin, sauf si on s'appelait Pépé Yamma! Mais bon, lui n'était pas quelqu'un d'aussi incroyable ou n'avait pas une force d'âme comme celle d'Ukitake, alors il se servait de la légèreté comme remède. Après tout, une vie passée uniquement à servir le monde n'en était plus vraiment une, non? Les jeunes pouvaient être portés à croire cela au départ, comme ce cher Byakuya ou bien tant d'autre tel la commandante actuelle des forces spéciales. Mais tous n'en restent pas moins humains, malgré tout, faits pour éprouver peines et joies, et servir autant que se plaire. Rester simplement assis là, à contempler cette belle journée et boire un peu de ce délicieux saké, voila qui valait pour l'âme bien plus que des mois de convalescence. Apprécier tout le sel de l'existence, voila simplement en quoi Shunsui s'était appliqué tout au long de ces années.

Néanmoins, malgré tout ce flot de pensées, l'œil du capitaine n'avait rien perdu de sa vigilance et ne loupa évidement rien de la scène lorsque Byakuya puisa dans sa seconde coupe de saké. C'était vraiment un bon garçon. Et il ne tenait visiblement toujours pas l'alcool. Bah, après tout, qui s'en souciait? Le but était de s'amuser, peut importait l'art et la manière! Souriant encore plus largement, même les derniers propos du jeune capitaine ne parvinrent pas à chasser la bonne humeur de l'homme "fort" de la huitième division. Bouteille à la main et s'étant déjà resservi depuis un moment, il se pencha tout à coups vers son cadet pour remplir d'une seule rasade énergique son récipient. D'un geste enchaina, il vida sa propre coupelle d'un geste expert tout en se rapprochant du meneur du clan Kuchiki. Puis passant tout à coup son bras sous le sien, il souleva de force le jeune homme avant de l'entrainer joyeusement au dehors. Sa voix accompagna le tout d'une touche d'optimisme revigorant et chaleureux.

Hé bien il n'y a plus qu'a tacher de t'y rendre, heureux! Et ca commence par profiter de cette belle journée en buvant sous la brise tout en parcourant un joli paysage, plutôt que de rester enfermé trop longtemps. Un peu d'air te fera du bien, tu vas voir!

Byakuya tenta de chasser cette chaleur de son propre corps, mais en vain, alors que son esprit semblait vouloir s'exclure de cette réalité en la trouvant... étrangement flouté, voir, un peu décaler. De quoi rendre furieux sa raison vis à vis de cette légèreté, quand bien même il l'avait fait pour respecter les paroles de Shunsui. Ses paupières se rétrécirent un peu afin d'ajuster sa vision, et d'une lente respiration il fit presque partir cette rougeur à ses joues. Quand aux premières paroles de son hôte, Bbyakuya haussa un petit sourcil, chose qu'il n'aurait certainement point fait en étant parfaitement sobre. Erreur?....le droit à l'erreur?....depuis quand l'avait-il, alors qu'il avait sans arrêt payer le prix fort envers ses choix les plus chers à son coeur. Si cela pouvait s'appeler" erreur"... en tout cas pour le clan cela y ressemblait fortement. Le fait d'avoir épousé Hisana, lui avait valu de la perdre cinq années plus tard....et pourtant jamais il ne les regrettera et si cela était à refaire...il les revivrait de la même manière. En fin de compte si...il avait été heureux. Alors en quoi était ce possible de le redevenir, alors qu'il avait connu la personne avec qui il avait vécu un pur bonheur, aussi éphémère il avait été? Cela lui paraissait bien illusoire. Sans réellement comprendre pourquoi ses lèvres s'animèrent malgré lui afin sans doute de dépasser sa pensé; elles formulèrent :

- Les anciens ne vous croiraient point. L'erreur est source de faiblesse.

Sa voix était sur un ton monocorde, mais laissait transparaitre un brin d'ironie. Ses yeux ombrageux crurent rêver un instant un clin d'oeil de la part de son ainé et il haussa une fois de plus un sourcils, n'ayant pas l'habitude d'une telle chose. Enfin il le devrait vis à vis du capitaine de la huitième Division. Ce dernier cachait un peu son visage sous son chapeau ce qui lui conféra un air des plus faussement grave envers le noble Kuchiki qui vit pour la troisième fois sa coupe pleine. Il serait cette fois si fort déraisonnable de la boire, et notre repenti y glissa ses iris anthracite qu'un court instant, soulignant par la son indécision, bien que masqué par un visage des plus insondable. Un peu pompette ou pas, Byakuya ne restait pas moins digne...mais c'est sans compter que Shunsui se rapprocha dangereusement de sa personne, laissant une odeur d'alcool enivrer un peu plus ses nairnes, tandis qu'il sentit un bras passer sous ses épaules, et vint le soulever d'un coup, alors qu'il venait à peine de prendre entre ses doigts cette fameuse troisième coupe de saké. Ses muscles se tendirent sous cette approche bien trop familière, alors que sa vue sembla oscillé de haut en bas, lui faisant presque perdre l'équilibre. Non vraiment, le noble et chef de clan ne supportait point l'alcool, alors qu'il voulut se retiré de cette étreinte.

Cette dernière cependant était bien trop assurée pour cela, et Byakuya se corrigea mentalement pour reprendre parfaitement appuie sur ses jambes, alors que ses mèches entravées par le Kenseikaan lui voilèrent les yeux quelques secondes, avant qu'il ne redresse son visage, apportant ainsi de la dignité, malgré cette position, pour le moins...peu conventionnelle. Ainsi fait, il pouvait même ressentir la prestance de Shunsui qui le guidait dans le jardin. En sa main droite, il tenait encore sa coupe qui par on ne sait quel miracle n'avait encore rien perdu de son contenu, et cela n'échappa à notre jeune noble qui l'apporta enfin à ses lèvres d'un geste parfaitement contrôlé, alors que le liquide si proscrit par sa raison se vida en sa gorge qui en devin délicieusement brûlante...et c'est outrageusement et négligemment que le contenant glissa entre ses phalanges pour choir sur l'herbe verte. Un vent frai vint chatouiller son visage et en fit frissonner ses joues agréablement. Ses paupières voilèrent un instant sa vue qui avait tendance à se rétrécir, alors que sa fierté lui faisait retrouver un peu ses facultés jusque là endormis. Si jamais un ancien le voyait ainsi cela ne risquait pas d'être des plus probant pour sa personne.. aussi il se dégagea plus promptement de Shunsui et lui concéda de sa voix atone mais un peu plus alcoolisé et lente, cependant, comme si son esprit tentait d'être parfaitement sobre :

- Kyoraku Taisho......je crois pouvoir encore marcher par moi même. Et puis je suis heureux si je le désir.. d'abords..

Le noble une fois sans sa troisième béquille pour ainsi dire, fit quelques pas...ma foi un peu laborieusement, car sous ce mouvement brusque, son sens de l'équilibre en était comme engourdit, et c''est dangereusement qu'il s'engagea sur le petit pond de bois qui surplombait son bassin, tentant malgré tout de rester stoïque en ses manières...Il en avait assez de ce vide intérieur, et d'être sermonné. Ses yeux furent captivés par des pétales de cerisiers qui tombaient avec noblesse sur la surface de l'eau, puis observèrent ces arbres fières et droit, dont l'un d'eux avait été planté à sa naissance. Il voulut le rejoindre mais tangua sur la gauche, allant presque chuter dans l'eau.

Ahlala, la famille, quelle affaire! Shunsui pouvait parfaitement comprendre les propos de Byakuya à ce propos, après tout ne faisait-il pas lui aussi parti d'une des quatre familles nobles majeure de la Soul Society? Dans sa jeunesse, il avait d'ailleurs aussi eut à faire à la réprobation des anciens devant son comportement. Sauf qu'a l'opposée du jeune Kuchiki, le Kyoraku d'alors était un feignant invétéré, pas le moindre du monde décidé à se bouger pour les beaux yeux de sa famille (parce que maintenant cela avait changé?)! Il avait beau faire parti d'une famille d'artistes, même œuvrer dans le domaine de l'art semblait le fatiguer, et il passait ainsi la plus grande partie de son large temps libre auto-proclamé à simplement de ne rien faire. Son comportement avait été tel que sa famille toute entière, excédée par son comportement révoltant selon leurs critères, l'avait envoyé de force à l'académie shinigamie que venait tout juste de fonder Yamamoto à l'époque. Et, étrange surprise que réservait parfois la vie, il en était sorti le premier aux cotés d'Ukitake Jūshirō avec le titre de capitaine. Pourtant, sa fainéantise naturelle ne s'était en rien estompée et même si sa famille pouvait désormais être fière de son statu, on ne pouvait pas dire que l'attitude générale de leur chair les enchantaient. Mais bon, lui vivait très bien avec cela pour sa part, il était même ravi depuis qu'ils ne venaient plus tous lui casser les pieds avec ces futilités d'honneur et de fierté. Avaient ils finalement compris que le devoir d'un capitaine n'était pas d'être digne ou honorable, mais de réussir quel que soit la situation, pour le bien de tout? Surement pas, mais bon, l'essentiel pour lui était d'avoir actuellement la paix, le reste, il aurait bien le temps d'y songer un de ces prochains siècles. C'est donc avec une certitude mêlée de confiance que Kyôraku répondit aux propos pessimistes de son confrère.

Dans ce cas on serait alors tous faibles. Sauf que l'on n'apprend que de ses échecs, jamais de ses sucés. Mais les vieux sont trop engoncés dans leur morale étriquée et leurs soucis futiles pour s'en rappeler. Alors la prochaine fois, envois-les balader, sur ordres d'un encore plus vieux qu'eux!

Partant sur un petit rire à cette pensée, le capitaine au rose kimono accompagna donc son cadet au dehors, humant avec délice la petite brise qui soufflait à présent sur les jardins de la propriété. Après tout, boire sous les cerisiers en fleur était depuis longtemps un passe temps qu'il affectionnait, et le plaisir de boire en plein air n'avait plus de secrets pour lui. Décidé à faire l'instruction du jeune Byakuya à ce propos, il était ainsi prêt à le porter lui-même sous son bras jusqu'à destination. Mais finalement son collègue semblait encore décidé à agir par lui même, avec un courage et une détermination qui faisait plaisir à voir. Ramassant discrètement la coupe qu'il avait d'ailleurs lâché par terre sans même s'en rendre compte, Shunsui suivit avec satisfaction le jeune homme à la démarche quelque peu incertaine.

Grand bien lui en prit vu que Byakuya avait visiblement eut plus son content d'alcool qu'il ne l'aurai pensé étant donné qu'il se mit à osciller sur le petit pont de bois qu'il franchit et partit même droit vers une trempette surprise quand il passa par dessus bord. Heureusement pour lui, Kyoraku n'était lui pas vraiment grisé par ces quelques verres et disposa ainsi de toute sa lucidité pour se projeter soudainement en avant, saisir son cadet par le bras et le hisser à ses cotés avant qu'il atterrisse dans l'eau. Amenant même son confrère au delà de ce passage à risque et rejoignant la terre ferme avec lui, il lui sourit gentiment tout en faisant comme si rien de particulier ne s'était passé. Quoi de plus normal après tout pour un adepte de la boisson que de finir le nez dans le ruisseau? Ce n'était la faute que d'un mal universel de ce bas monde, la gravité, le tout était ensuite de savoir s'en accoutumer dans tout ses états. Byakuya manquait visiblement de pratique, mais cela viendrait avec le temps, Shunsui n'en doutait pas. En tout cas, vu l'état du maître de maison, il se fit la réflexion qu'une simple ballade florale n'était pas ce qu'il fallait en ce moment au jeune Kuchiki. Qui plus est, ils risquaient ici de tomber à tout moment sur ces fameux "anciens" qui pourraient trouver à redire de l'état des deux capitaines ainsi réunis et ainsi gâcher toute la soirée! Non, il se devait d'empêcher cela et d'amuser encore son hôte un moment, il était venu pour cela après tout!

Soudain, une idée se forma dans son esprit encore infimement aviné. Réfléchissant intérieurement alors qu'il accompagnait sans pour autant le tenir Byakuya jusqu'aux arbres, il se mit à faire les calculs suivants tout en laissant le jeune homme contempler la flore environnante. Puis rapidement il redressa la tête et se mit à parler tout d'un coup à la volée, et pourtant avec un ton calme et ordinaire, comme s'il s'adressait à une personne juste à coté de lui.

Hoéééé, ma petite Nanaaao, je suis iciiiii!

L'instant d'après, un mouvement se fit sentir dans le dos des capitaines, et une personne y apparue comme par magie! Kyôraku n'eut pas besoin de se retourner pour deviner de qui il s'agissait, aussi se contenta il de poser amicalement une de ses mains sur l'épaule toute proche de Byakuya et de laisser les mots suivants se faire leur place dans l'air ambiant.

Ma petite Nanao, je m'en vais faire une petite ballade avec le capitaine Kuchiki, aussi serais-tu très gentille si tu pouvais empêcher les gens de sa maison de rentrer dans sa chambre en leur disant qu'il est hautement occupé avec moi. Tu serais un ange, Nanao-chan!

Sur ce, avant même que quiconque d'autre n'ait pu réagir, Shunsui réalisa juste un simple shunpo, disparaissant ainsi proprement et simplement de la propriété Kuchiki avec son propriétaire et la bouteille de saké! Les deux hommes n'eurent que le temps d'entendre le début des protestations scandalisées de la vice-capitaine de la huitième division (qui comptait à l'origine le ramener travailler à sa division et pas faire ses commissions!), avant de se retrouver à leur nouvelle destination. Shunsui l'avait dit, aujourd'hui c'était fête, et peut importe les instructions rasoirs de Pépé Yama! Il savait que même si elle lui en voudrait ensuite énormément, sa chère Nanao ne permettrait pas qu'il cause du tort à un autre par son attitude et œuvrerait ainsi contre son grès à les couvrir, tout en préméditant surement furieusement sa vengeance sur lui. Mais bon, ça, il avait l'habitude, alors une fois de plus ou de moins....

Le noble observait curieusement cette masse liquide qui se rapprochait de lui, alors que le soleil déclinait un peu plus dans le ciel pour laisser apparaitre les toutes premières étoiles. Sous sa vision troublé il pouvait voir se mouvoir toute ses couleurs rouge et argenté sous la noirceur des eaux….Mais la chute se trouva comme en supent…causant un simple effet d’apesanteur des plus agréables, alors que sans comprendre réellement, ses pieds retrouvèrent la terre ferme. Lentement Il tourna son visage pour rencontrer le regard perçant et curieusement sage de Shunsui qui le retenait par le bras. Ses paupières se plissèrent un court instant démontrant deux iris insondable certes mais quelques peu brillants, alors que ses lèvres restèrent résolument close. Son esprit ne semblait pas encore assimilé ce qu’il venait de se passer, ou du moins….peut être parce qu’il ne pouvait admettre qu’il ne tenait pas si bien sur ses jambes. Mais qu’importe sa fierté ne désirait aucunement se faire dicter sa conduite et c’est d’une gestuelle noble et forte, qu’il se retira de l’emprise de son ainé, alors que ce dernier semblait appeler sa vice capitaine. Chose qui parut pour le chef de clan hautement irréel. Comment pouvait-on venir en sa demeure comme dans un moulin….. Dans l’une des plus grandes maisons…Non cela ne se pouvait fusse-t-il sous l’emprise de cet odieux alcool.

Pourtant c’est bel et bien sous ses yeux que Nanao apparut vêtu de son sérieux le plus marquant. A cela Byakuya haussa simplement un sourcil, et reprit de surcroit un visage encore plus impassible, alors que Shunsui semblait dire quelques mots envers sa subordonnée… des mots qu’il eut à peine assimilés qu’il sentit l’emprise de son collègue qui l’emportait par delà les murs de son propre domicile.

- Na…nani …. ?

Avait-il bien dit…. Des choses importantes avec lui ??...sa chambre ? Cela prêtait étrangement à confusion, mais cela s’embrouillaient tellement en son esprit qu’il ne parvint nullement à en parler…instinctivement il s’était un peu maintenu contre Shunsui sous cette sensation d’être désorienté. Quand tout cessa, ils se retrouvèrent dans les rues certes vides du Seireitei. La nuit était maintenant sur eux, et les lanternes étaient allumées dans les alentours. Le noble se décala du capitaine de la huitième Division et lui offrit un froncement de sourcil qui rappelait presque son visage d’adolescent que shunsui pouvait aisément reconnaître….et que peu de gens imagineraient sur les traits de Byakuya. L’alcool jouait un peu avec ses sens, mais cela ne jouait cependant point envers ses devoirs et ce qu’il devait néanmoins respecter.

- Il me semble que je ne dois point quitter mon domicile Kyoraku Taisho. E n’ai aucun droit d’être ici, selon les ordres du Sôtaisho.

Il se détourna du chemin aux larges pavés et tenta de rejoindre sa propre demeure..Cependant…..et cela le frappa directement, le noble Kuchiki ne savait point où il se trouvait présentement si ce n’est au Seireitei. Il fit quand même quelques pas et ce presque droit, comme pour donner l’assurance qu’il n’ignorait point sa direction… ce qui aurait été une bonne solution, s’il ne partait qu’à l’opposé de chez lui et que Shunsui le savait parfaitement. Mais une chose et clair, Byakuya ne voulait pas enfreindre ce qu’on lui avait imposé. Pourtant cet alcool semblait vouloir signifié une forme de liberté, chose qu’on lui avait jamais véritablement proposer.. si ce n’est qu’il l’enviait par moment à ne serait ce que Yoruichi, même si elle avait été bannit, elle n’avait jamais réellement subit cette rigidité, alors qu’il n’en voulait nullement à son grand père pour cela. Il avait été son seul parent direct pour lui et celui qui malgré ses aspects hautains et stricts, avait toujours été là pour guider ses pas.. Comme semblait étrangement faire son ainé, en ce moment. Byakuya stoppa son pas et se tourna à demi vers son vis-à-vis.

- Vous prenez vous pour mon père ?

Un père qu’il n’avait nullement connu, tout comme sa mère…Alors pourquoi en aurait il un autre, un grand-père suffisait. Et puis quoi donc, il n’était plus un enfant mais le chef de tout un clan, et curieusement il ressentit cette même frustration qu’il connaissait depuis son adolescence..cet emportement qu’il avait sut contrôlé et plonger au plus profond de son être, était il en train de ressurgir et ce à cause de ce liquide si transportant. Byakuya eut même cette petite moue enfantine, alors qu’il tenta de reprendre sa démarche. Il retrouverait le chemin de sa maison quoi qu’il advienne. Même si'il partait dans le mauvais sens et encore en plus en titubant légèrement.

Souriant de toutes ses dents, Shunsui emboita donc gaiment le pas à Byakuya, sans évidement faire remarquer que le jeune homme se dirigeait droit vers le centre du quartier...ça aurait été moins drôle sinon! De plus, voir à nouveau son cadet arborer les mêmes expressions que lorsqu'il était gamin amusait encore plus le capitaine. Cela faisait du bien de retrouver un peu les choses du passé, de temps à autres. Et puis Byakuya en avait bien besoin en ce moment, au vu de son état. S'oublier un peu et sortir de la routine du quotidien pour passer de bons moments, voila ce que chaque capitaine de la Soul Society devrait faire de temps à autres! Enfin, en attendant, il s'amusait juste pour plusieurs. Et pour l'instant, l'objectif était la ville et son centre toujours plus ou moins animé, même en pleine nuit! Ce qui tombait d'ailleurs fort bien vu que c'était la direction que prenait à son insu le meneur du clan Kuchiki. Venant finalement se placer à ses cotés de sa démarche souple et rapide, parfaitement maitrisée vu le peu de verres qu'il avait encore pris, le capitaine de la huitième division donna finalement une petite tape amicale dans le dos de son homologue tout pompette avant de lui répondre sur un ton amusé et innocent à la fois.

Moi, ton père? Allons, si c'était le cas, tu n'aurais jamais pu te retrouver dans cette situation, car je t'aurais corrigé bien avant que déprimer ne te vienne à l'esprit! Et puis ce n'est pas pour rien que je n'ai pas eut d'enfants jusqu'à présent, tu ne trouves pas, Byakuya-kun?

Pour le coup, on aurait bien eut du mal à déterminer si Shunsui se trouvait être sérieux ou pas. C'était bien souvent le problème avec le personnage dans la vie de toute les jours, il était difficile de voir s'il était vraiment insouciant et un peu idiot ou faisait juste semblant. Et lui-même entretenait avec plaisir cette ambiguïté, histoire de toujours faire réfléchir un peu son entourage. Bon, certes, plusieurs personnes du genre de Nanao ne se posaient plus ces questions depuis longtemps, mais pour les autres, cela pouvait marcher et se révéler amusant. Mais alors que Kyôraku s'amusait intérieurement de ces pensées, des lumières vinrent à apparaitre au loin, signe clair qu'il y avait encore des gens debout à cette heure. Lui reconnaissait d'ici ses lieux de fréquentation favoris, composés d'un ensemble complet de bars, tripots et comptoirs en tout genre. Une chose était sûre, c'était que lorsque l'on pénétrait là-bas, on en ressortait quasiment jamais de mauvaise humeur! Tout ce qui fallait aux deux capitaines en maraude, quoi! Mais avant d'arriver dans le cœur du sujet, Shunsui tint à rassurer son compagnon de route sur ce qui l'avait préoccupé assez pour franchir la barrière de l'ivresse. Ses propos se voulurent cette fois pleinement rassurants et assurés, comme s'ils ne laissaient pas la moindre place à d'autres éventualités.

Et ne t'en fait donc pas pour les ordres de Pépé Yama, ce qu'il ne sait pas en peut pas lui faire de mal. Ma Nanao s'occupe de nous couvrir auprès des tiens, et de toute façon comme tout cela est de ma faute, je serais le seul à être grondé en cas de problème, comme d'habitude. Alors oublie tout ces détails et amuse toi plutôt!

Sur ce, la "honte" des Kyôraku se mit à entrainer le fleuron des Kuchiki avec lui vers les établissements prospères du centre du Seireitei, profitant du peu de monde présent en ce début de soirée. Après tout, qui donc parmi tout ceux là serait bien capable de songer au fait que c'était le capitaine de la sixième division qui accompagnait l'homme au chapeau de paille? Shunsui, lui, était connu car un habitué des lieux, mais ne venait quasiment jamais en grande compagnie, et ce ne serait pas cet homme à la manche hésitante et à la tenue simple qui allait changer ce fait. Seul quelqu'un côtoyant souvent le jeune Byakuya pourrait à la rigueur l'identifier, mais personne de ce genre ne se trouverait ici à cette heure, non?

Byakuya maudissait ce monde qui n’avait de cesse que de vouloir tanguer au devant de ses pas. Refusant de comprendre et de donner raison à sa conscience que c’était ses pas qui ne paraissaient point assuré. Sa vue quelque peu raccourcit lui fit perdre les distance, et cette rue lui semblait désagréablement bien trop longue. Cependant il faillit perdre l’équilibre, lorsque Shunshui le rejoignit en lui confiant une simple tape dans le dos. Geste familier qui le fit prendre un aspect un peu contrarié…Chose rare de voir une telle chose si marqué sur ce visage si proche de la porcelaine en temps normal. Mais sans doute un rappel du passer pour son ainé qui l’avait connu dans ses moments d’emportement. Mais il y avait bien une toute autre chose qui déplaisait à notre Kuchiki à l’esprit si embrouillé. Son Kenseikaan lui tirait affreusement le cuir chevelu et cette chaleur qui le tenait au corps endormait parfaitement sa raison qui voulait lui soufflé de ne point s’en occuper. Le noble éleva ses mains qui lui obéissaient encore parfaitement et retira son ornement, en les glissant par la suite dans le pli de son kimono qui le faisait ainsi passer pour un parfait civil.

Ainsi fait, sa mine un peu renfrogné et cette chevelure relâcher le rajeunissait outrageusement, alors qu’il porta un regard curieusement mêler de tristesse et d’ironie, ses oreilles venant à peine de recueillir ses paroles.

- je..ne….dé…prime pas. En…en revanche j’aurais aimé avoir un ..f..fils.

Sa voix avait paru trainante comme pour permettre à Byakuya à bien mesurer ses dires. Cependant il se reprit que trop tardivement, pour se rendre compte qu’il venait de faire une confidence qu’il n’avait jamais formulé à qui que ce fut jusque là. Il secoua la tête quelques secondes, comme pour chasser cet alcool qui le rendait curieusement bavard, alors que le capitaine de la huitième le dirigeait malgré lui vers les lieux de détentes. Ce genre d’endroit fortement inconnu de sa personne, et qu’on lui avait comme toujours interdit de fréquenté pour ne point salir le nom, l’honneur et le fait d’être le chef d’un clan des plus renommés. Les gens qui les croisaient ne semblaient pas les reconnaitre, tout du moins lui, car il ne portait plus rien de véritablement distinctif, alors que ses mèches sombres n’avaient de cesse que de lui gâcher sa vision, et manqua parfois de trébuché. Les voix mêmes, s’entremêlaient parfois en son esprit, alors qu’ils entraient dans l’une des tavernes du coin… et Bykuya voulut faire demi tour en prétextant d’une voix à l’intonation forte et indigné ;

- je suis assez grand po….pour me défendre seul, Ky….kyo..kyooraku Taishooo..et c’est pas ..chez moi, i…..iiici.

Il lui avait dit de s’amuser, mais le noble repentit ne savait guère trop ce que cela sous entendait, car à par faire de la calligraphie, compter ses carpes, et épier les réunions des femmes shinigamis…. Cela ne lui paraissait qu’un terme des plus inconnus. Ses paupières clignèrent un peu au devant de ses iris ombrageuse, comme pour rechercher un semblant de netteté et garda cette petite moue frustré sur ses traits si juvénile sous cette absence de Kenseikaan et de toute écharpe. D’ailleurs, il fallait observer que certaines demoiselles commençaient à l’observer avec intérêt et cela bien entendu à son insu. Le noble avait bon dos, car il savait qu’il était perdu et incapable de retrouver sa route, mais il n’avait aucun désire de quémander de l’aide, et donc se retrouvait quoi qu’il advienne sous la coupe de Shunsui. Byakuya se détacha alors de la porte et porta ses yeux ombrageux sur son ainé.

- S’amuser…soit, mais a….après je..rentre.

Sa façon de parler mi de manière respectueuse mi impulsive faisait sourire plus que de raison les demoiselles du fond qui lui trouvaient un certain charme, sans parler de Shunsui avec son chapeau et son aspect mal rasé. L’une delle se leva comme si elle quittait ses compagnes et vint payer au comptoir avant de passer devant le noble et lui porta un baisé sur la joue, avant de disparaitre, délaissant un Byakuya totalement immobile et la mine presque penaude et surprit.. encore une expression qu'on ne lui avait plus reconnu depuis près de cinquante années au moins, et qui aurait surement enterré plus d'un ancien de sa propre demeure. Il porta à peine ses doigts un peu tremblant sur sa joue et tenta de reprendre une contenance plus fermé, mais ses yeux le trahirent un peu en devenant un peu sombre.

Shunsui suivait à présent la scène avec un large sourire sur les lèvres et un pétillement d'amusement au fond des yeux. Voir ainsi Byakuya régresser en enfance, avec le caractère qui allait avec, était comme une véritable source de jouvence pour l'ancien capitaine. Cela le faisait revenir une petite centaine d'années en arrière, quand les choses étaient bien moins compliquées et que la vie suivait un cours plus plaisant. La nostalgie de ces moments là, à la veille des changements terribles qui surviendraient, avaient le mérite de plaire au vieil homme qu'il était, alors qu'il pouvait voir le brillant jeune homme qu'était Byakuya s'efforcer envers et contre tous de conserver un semblant de dignité. D'ailleurs, il remarquait qu'il n'était pas si ivre que cela, étant donné que dans son enfance, le successeur du clan Kuchiki avait été d'un caractère bien pire que cela. Souriant de plus belle face à ses propos décousus, Shunsui acquiesça donc machinalement tout en guidant plus discrètement l'avancée de son collègue, qui sinon aurait même pu manquer l'embrasure de la porte. Il ne comprit d'ailleurs pas pourquoi Byakuya lui parla un instant de se défendre et de chez lui, mais peu importe, si tout ce que l'on disait une fois ivre avait du sens, on aurait alors du sacré pain sur la planche! Quoi qu'il en soit, c'était une belle soirée qui se profilait à l'horizon, et le capitaine à fleurs tenait à ce que Byakuya en profite autant que lui. Et c'était visiblement bien parti, au vu de la jeune femme qui le gratifia au passage d'une délicieuse attention. Ahlalala, le charme de la jeunesse, toujours aussi efficace! Souriant de plus belle à cette pensée, il poussa ensuite en avant son compagnon pour le faire rentrer plus loin dans l'établissement et se mêler aux gens déjà présents. C'était l'heure de faire la fête!

Menant ainsi le jeune homme comme on dirige un bateau sous la houle, le capitaine de la huitième division les amena tout deux à l'endroit stratégique des lieux, à savoir le bout du comptoir, là où se trouvaient en plus ces charmantes demoiselles. Abordant le barman au passage, il lui commanda deux bouteilles supplémentaires tout en laissant la sienne, désormais vide, sur le bar. L'homme avait l'habitude, c'était loin d'être le premier passage de Shunsui dans son établissement et il avait ses habitudes avec lui. D'ailleurs, il en était de même avec les charmantes créatures de la salle, qui accueillirent leur alcoolique à fleur avec de grands sourires, sans parler du petit adonis qui l'accompagnait. C'est donc avec une vois enthousiaste et chaleureuse que le capitaine s'adressa à cette chère compagnie.

Bien le bonsoir Sakura-chan, Himeko-chan, Aoki-chan, Miyoko-chan, Chidori-chan et Yuno-chan. Comment vous allez ce soir? Je vous ai amené un ami cette fois, le petit Byakuya-kun a besoin de se détendre ce soir, c'est jour de fête!

Hé oui, Shunsui connaissait le noms de toutes les filles de chaque bâtiment qu'il avait visité dans les environs, c'est à dire tous depuis le temps. Il avançait donc en terrain sûr et conquis, sûr au moins pour cette fois que Nanao ne surgirait pas subitement en ces lieux pour venir le trainer de force jusqu'à ses bureaux. Quelque part, en aidant Byakuya, il s'était donc aidé aussi....curieux, n'est-ce pas? Alors que Shunsui se mêlait de bonne grâce aux jeunes femmes attroupées, entrainant qu'il le veuille ou pas Byakuya avec lui, la commande du chapeau de paille arriva et ce dernier plaça donc une des bouteilles, goulot ouvert, droit entre les mains du jeune Kuchiki et surtout bec entre ses lèvres, histoire de lui faire boire une bonne rasade d'un coup. Les jeunes femmes se mirent alors à entourer les deux capitaines, dont un toujours anonyme, les aidant tantô à boire tantô pouffant et plaisantant au sujet des propos affectueux de celui au kimono rose ou bien à l'attitude enfantine de l'autre. La soirée pouvait démarrer pour de bon!

Cette impression passé, Byakuya rabaissa sa main le long de son corps, alors que Shunsui toujours aussi amuse, lui transmit une petite bourrade sympathique afin qu’il daigne avancer un peu plus avant dans la pièce. Son équilibre parut un court instant précaire, mais le noble Kuchiki savait néanmoins se tenir, fut il pompette. D’ailleurs s’était un fait que lui-même ne pouvait parfaitement camouflé. Son port était fier malgré ses cheveux qui semblaient aussi libre que le vent, et ses yeux paraissaient curieusement insondable, malgré le trouble qui l’avait étreint sous le baisé furtif et innocent de cette personne qui venait de partir. D’ailleurs ne l’avait il point rêvé tout simplement ? Son esprit semblait bien incapable de le certifier, alors que sa vision lui jouait quelques tours en matière de distance… En effet il n’avait pas cru être aussi proche de ces charmantes demoiselles qui l’observait lui et son ainé avec un sourire à désarmer une armée entière. Cependant alors que Shunsui semblait faire les présentations, le noble roku ban tai taisho ne retint que deux noms…. « Zakura » et « Myoko… » Ses yeux semblaient un peu curieux de son entourage qu’il trouvait fort coloré sous ces boiseries.

Son ainé le poussa encore un peu sans qu’il ne proteste réellement et se retrouva assit entre deux des jeunes femmes qu’il ne connaissait absolument pas, et commença à ressentir une gène des plus étranges qui lui fit presque naître une rougeur au dessus des pommettes. Sa raison trouvait cela inconcevable, mais se retrouva vite tût par une main leste qui lui versa un liquide des plus tièdes et alcoolisés qui soit…le saké lui brûla à agréablement la gorge avant de finir en son estomac. Comme précédemment Byakuya ressentit une intense chaleur s’emparer de lui et la tête lui tourna un peu plus, si bien qu’il faillit même en rire en observant le capitaine de la huitième division dont le chapeau se dédoublait… Il dût se pencher un peu en arrière, pour évité de chaviré et Zakura en profita pour lui glisser un peu de saké entre ses lèvres entrouvertes. Le noble Kuchiki avala plus par réflexe avant de réellement comprendre, et voila à demi son regard alors qu’il percevait ce visage féminin si près du sien. Sa bouche mima dès lors une moue presque boudeuse, comme durant son adolescence, et il se redressa un peu plus sur son séant, arborant presque l’air sévère de son grand père, bien que son visage curieusement plus juvénile adoucissait le tout.

- Je ne suis point un jouvenceau made….moiselle. Ne …..penser pas….m’avoir ainsi.

La jeune femme usa d’un petit sourire et lui caressa la joue, avant de voir quelque chose qui semblait se dévoiler un peu d’entre les tissus du kimono du noble. Ce toucher éveilla des souvenirs presque tactiles qu’il avait oublier..tel une mémoire sensuelle qui ne s'était point manifesté depuis ces cinq décennies, et un frisson lui parcourut l’échine, tandis que l’image d’une jeune femme au sourire doux et triste l’observait. Son cœur se serra de lui-même, et alors que zakura glissait ses doigts furtifs vers l’objet de sa curiosité, Byakuya lui saisit doucement le poignet pour l’arrêter, plongeant son regard anthracite dans le sien, leurs lèvres se frôlant presque et échangeant des effluves enivrantes :

- Que cr…croyez vous faire envers un homme qui est v….

Tout semblait trouble et curieusement risible…ce mot ne quitta pas ses lèvres, mais un rire ironique survint, simple et discret alors qu’il se détourna de la jeune femme en lui relâchant le poignet, tout aussi doucement qu’il le lui avait ravis. Il tenta de reposer la bouteille mais ce fut une autre jeune femme qui la lui prit et l’obligea à boire encore…Mais c’était un peu au-delà de la déraison, et Byakuya n’entendait plus du tout cette raison qui lui dictait systématiquement sa conduite…Son cœur semblait encore plus resserrer en son sein et des larmes vinrent à ses iris ombrageux, alors que son esprit avait encore la vision de cette femme… Son cerveau embrumé refusait de lui dire son nom, mais son cœur lui le savait.. sinon pourquoi avait il si mal tout à coup. Le noble voulut se redresser , mais ses jambes ne lui obéirent point et il dut rester assit entre elles, alors qu’il chercha du regard Shunsui, mais ce dernier semblait partout et nulle part, tout comme les voix qu’il percevait qu’a moitié. Son rire se manifesta à nouveau, rire et larmes voila ce qu’il était présentement, alors qu’il tenta de dire quelque chose, mais rien de bien nette ne lui sorti du gosier.

- Plus……ienbouar…..

Le noble avait si chaud qu'il tira un peu sur son kimono qui se fit plus lâche et dévoila un peu l'une de ses épaules, mais cela ne fit point disparaitre la rougeur au niveau de ses joues pour autant.

Si elle avait été en partie ennuyeuse, la journée d'aujourd'hui s'était poursuivit sur une note un peu plus mouvementée. Les locaux de la quatrième division n'étant pas particulièrement bondés en ce jour, Mizore avait prit la décision de la dépenser de son plein gré. N'ayant pas de tâches particulières à accomplir aujourd'hui et le nombre de patients étant très faible. Mais, la chance ne fut pas avec elle, la lieutenante Kotetsu étant arrivée, c'était la journée entière qu'elle avait du y passer. Heureusement, elle eut au moins le droit à quelques tâches, bien que ce ne furent pas les plus plaisantes. Hé oui, sa avait été son tour pour faire l'inventaire des médicaments! Chose qu'elle fit habilement mais, tout de même avec un certain ennuis. Si notre jeune shinigami était plus à son aise dans la quatrième division que la seconde, il n'en restait pas moins que parfois, l'action présente dans les missions de la seconde semblaient bien plus intéressantes. Mais bon, rien de mieux qu'une petite intervention chirurgicale qu'elle aurait d'avantage l'occasion de réaliser ici-même. Enfin bon, il y a de bons et de mauvais côtés à tout entreprises... Et puis, la satisfaction de soigner, ainsi que terroriser, un patient reste une expérience inégalable! Enfin, sauf par les sorbets, fruits frappés, cornets de crème glacée et autres déserts givrés.

Ce ne fut qu'au soir arrivé qu'elle avait un droit à son congé. Bonheur dans les coeur de tous et chacun! Enfin... surtout elle. La demoiselle ne perdant pas un seul instant pour s'éclipser des quartiers de sa division pour vagabonder ailleurs. Errant comme une âme... festive en fait, dans les rues du Seireitei, notre jeune femme se mit bientôt à chercher une manière de s'amuser. C'est alors qu'une idée géniale apparut dans son esprit! Pourquoi ne pas remplir son joli petit bedon de bons produits laitiers? Mais ces choses étaient toutes à sa chambre à la quatrième... trop loin... Après tout, nous sommes en ville alors, il doit bien y avoir un endroit où s'en procurer quelque part! Sa pousse à tous les coins de rues l'été chez les vivants alors, pourquoi pas ici!?! Rapidement, elle découvrit l'emplacement d'un bar qu'elle confondit avec un "bar laitier" et s'y dirigea à la quatrième vitesse. Une fois à l'intérieur, l'odeur du sake ne la gêna même pas, tout ce que son esprit pouvait enregistrer était son unique objectif: Sorbet! S'adressa au barman, elle lui demanda pour une glace mais, ce dernier ne put malheureusement pas la lui fournir... Commençant à rouspéter avec ce dernier à se sujet, considérant comme un outrage l'absence de ce rafraichissant dessert. Cependant, en frappant la bouteille que lui tendait le commerçant pour se faire pardonner, Mizore causa des dommages involontaires au serveur le plus prêt. Le pauvre n'ayant pas vu la bouteille volante non-identifiée approcher.

-AAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH!!!! Un homme par terre! Un homme par terre! Horreur et damnation, c'est la fin! On ne peut plus rien pour lui! Si seulement il y avait un médecin dans la salle! Ah euh, c'est vrai, je suis doctoresse. Je vais te soigner valeureux serveur! Ta vie est entre bonnes mains! Ne t'inquiète pas, après que l'on t'es coupé la jambe, tu n'auras plus mal! ^-^

-Hé? Mam'zelle... Il est seulement tombé dans les pommes et une petite coupure sur le front... rien de bien grave...

-Pfffff... Rabajoie. Enfin soit, si vous voulez prendre se risque, donnez lui une compresse d'eau froide et sa devrait aller, mais, il ne travaillera plus pour ce soir!

-Quoi!?! Mais mon prochain serveur ne se pointera pas avant deux bonnes heures!

-Hé alors? Je vais être serveuse moi! Sa vous coûtera un sorbet jusqu'à son retour!

-Savez-vous au moins faire la différence entre les différents alcoo...

-Mais taisez-vous donc, je fais des opérations et chirurgies tout les jours, sa peut pas être bien sorcier que de servir quelques gros ours en manque de stimulants affaiblissants l'esprit...

Ce fut ainsi, que Mizore fut engagée pour les deux heures à venir... Servant au clients ce qu'ils demandaient... enfin presque puisqu'elle faisait exprès d'inter-verser les commandes. Quel plaisir que de pouvoir s'amuser ainsi aux dépends des autres! Mais bon, faire la fête tout simplement à un côté déjà un peu plus sympa mais bon, pourquoi ne pas se permettre une ou deux petites farces de temps à autres. Enfin bon, après quelques petites bagarres mineures, qui profitèrent à la Troisième Siège, cette dernière eut droit à une arrivée de clients des plus... étonnants? Le Capitaine Kuchiki et le Capitaine Kyôraku! Des amis de Soi Fon-Chaannnnnnn \O/ Que de plaisirs à l'horizon! Le petit serveur remplaçant devant entré d'une minute à l,autre, profitons-en pour aller voir les derniers arrivants hé hé hé! Y a peut-être a y gagner! Comment ça la gêne d'être devant des supérieurs? C'est quoi la gêne? Et puis zut, si elle connait pas, sa doit être inutile. Arrivant à la table où un bon lot de femmes étaient assemblées autour des deux nobles personnages, Mizore demanda avec son grand sourire habituel:

-Alors messieux, passe-t-on une bonne soirée loin des tracas des treize divisions? Vous avez besoin de autre chose pour sustenter vos sens? Vous avez le choix entre: Du sake, du sake, du sake, encore du sake, et la spécialité de la maison, du sake à saveur de sake! Alors, prenez vous quelque chose?

Bien entendu, la guerrière ne portait pas son uniforme shinigamesque. Étant hors de ces heures de fonctions, cela lui était tout à fait permit et évitait tous les regards qui se retourne. Lui évite, ouais, mon oeil, tout monde se retourne pour cause de ces étrange vêtements. Et oui, le loufoque personnage avait prise l'habitude de porter des vêtements "humains" sur ces heures hors service(voir avatar). Bien que son hakama et que son shikakusho soient simplement rangés de l'autre côté pour éviter les salissures. Quoi, vous pensiez vraiment qu'elle serait sortie sans ces vêtements de services dans son sac? Hé puis quoi encore? Vous voulez qu'elle drague Soi Fon-chan? Plus rusée que ce qu'elle en a l'air la petite! Enfin bon, cela ne changera peut-être pas grand chose à la suite des événements...

Alors que Byakuya sombrait à demi dans la mélancolie sans s'en rendre compte, l'homme toujours à ses cotés lui tapota gentiment le dos, lui offrant en même temps un sourire rassurant et un regard compatissant. Après tout, tant de monde critiquait l'alcool mais ce dernier ne faisait que révéler à la surface ce qui se trouvait en chacun de nous, il n'inventait rien. On disait aussi que souvent, l'on buvait pour oublier. Dans le cas du jeune Kuchiki, il s'agissait plutôt au contraire de se remémorer certaines choses qu'il avait taché de se dissimuler à lui même tout ce temps, se souvenir de ce qu'il avait inconsciemment oublié afin de s'enfermer dans un cercle vicieux d'auto-enfermement. La boisson balayait tout ce genre d'efforts vains, laissant chacun seul face à ses sentiments à l'état brut, sans échappatoire ni autre alternative que les faire totalement siens et les extérioriser. Il n'était jamais bon de trop garder sur soi, il fallait tôt ou tard s'exprimer, se décharger ne serai-ce qu'un instant de tout ce qui nous blessait et nous accablait. Pour cela, point la peine de longue introspection ou de complexe consultation extérieure, un petit coup de pouce du coté de son inhibition et c'était parti! Voila pourquoi Shunsui laissa sans rien faire les larmes de Byakuya couler, se contentant d'offrir un appui discrètement présent à ses cotés en cas de nécessitée.

Mais bon, ils n'allaient pas se laisser enfermer dans la tristesse, loin de là! Echangeant un signe de tête avec un air convenu avec les filles les entourant, le capitaine leur confirma ses habitudes. S'amuser mais ne pas aller trop loin, comme à chaque fois qu'il venait lui même en ces lieux. Après tout, certains points étaient sensibles chez cet enfant et demandaient à être gérés avec doigté par un connaisseur. Mais en attendant, rien n'empêcherait ces charmantes demoiselles de leur offrir à tout deux un instant de distraction agréable. Entendant avec le sourire les derniers propos assez confus de son confrère, Kyôraku lui répondit donc en s'esclaffant à moitié, sa voix sourde venant tranquillement emplir l'espace autour de lui.

Allons, Byakuya-kun, il y a toujours à boire dans ce genre d'endroits, crois-moi!

Et comme pour illustrer ses propos, une nouvelle bouteille était entre-temps apparue en face de chacun des capitaines. Shunsui s'empara alors en un geste fluide de la sienne et la porta à ses lèvres dans le même mouvement, commençant déjà à en entamer le contenu. Il savait qu'il lui en faudrait encore plus pour vraiment se sentir très très bien, et comme Byakuya avait dors et déjà prit de l'avance dans ce domaine, il se devait de le rattraper. Néanmoins, le capitaine au kimono rose pale arborait quand même un ton bien plus rosé, surtout aux environs des pommettes, ses yeux plissés en un petit regard grisé. Le chapeau de travers et le kimono chiffonné sur les bords, il donnait ainsi l'air d'être comme n'importe quel autre fêtard un peu trop porté sur la bouteille. Et après tout, il espérait bien arriver à ce résultat! Enfin, ça, c'était avant l'apparition de Mizore dans tout cela!

En fait, Shunsui ne la connaissait pas, elle ne faisait après tout pas partie de sa division et ne l'avait sinon jamais rencontré face à face. Pourtant, il n'y avait guère de mal à deviner son identité, quand on était encore un tant soit peu réfléchi. Déjà, elle portait des habits bien peu habituels à la Soul Society et clairement d'inspiration terrienne. Hors, les seuls à avoir un lieu avec le monde des humains se trouvaient être les shinigamis. Qui plus est, elle les avaient directement associés aux armées de la cour, ce qui vu leur attitude actuelle était loin d'être évident. Elle ne pouvait pas avoir faire partie depuis suffisamment longtemps de l'établissement pour en connaitre un habitué comme Shunsui, vu qu'il la voyait pour la première fois, il en était sûr, s'agissant de se souvenir du minois d'une jolie demoiselle. Tout cela ne laissait donc guère de doutes, et Kyôraku aurait alors pu s'inquiéter qu'un membre s des armées de la cour les aient vues, lui et Byakuya.....Oui, il aurait pu, mais ce soir il n'avait visiblement pas envie!

C'est vrai quoi, ils étaient là pour s'amuser, pas pour se mettre à s'angoisser pour rien sur des questions de détails! Et puis, même dans le pire des cas, ca ne serait pas la première fois qu'il se ferait disputer par Pépé Yama....ni la dernière d'ailleurs! Ignorant donc royalement tout ce que pouvait provoquer la seule présence de Mizore, Shunsui sembla au contraire réfléchir sérieusement à ce que venait de lui demander la jeune femme, comme si il y avait un véritable choix à effectuer! Finalement, offrant un large sourire à la shinigamie tout en glissant sur coude jusqu'à elle, il lui répondit avec un ton enjoué et naturel.

Hum....choix assez ardu.....j'opterais alors pour du saké, si vous en avez. Et la même chose pour le petit, il en a bien besoin. Par contre, auriez-vous l'obligeance de me révéler au passage votre nom, chère demoiselle inconnue?

Se calant en arrière, Shunsui incita au passage le meneur des Kuchiki à lever le coude avec lui, histoire de finir sa bouteille avant que la suivante arrive. Après tout, cela ne se faisait pas, de recommander alors que l'on avait pas finit sa première livraison, mais Shunsui n'avait pu refuser l'invitation de si agréable compagnie. De toute façon, tout était dans le coup de poignet et la descente, Byakuya finirait par apprendre, comme tout le monde. Alors que les filles avec eux plaisantaient et se prélassaient au rythme de l'attention changeante des deux capitaines, formant ainsi une compagnie de comptoir appréciable pour aller avec eux jusqu'au bout de la nuit, l'ainé des Kyöraku tacha de voir tant bien que mal comment allait son compatriote de soirée.

Les larmes s’écoulèrent encore de ses yeux, et son petit rire ironique mourut entre ses lèvres sucrées par cet alcool qui annihilait sa raison. Son cœur curieusement se senti un peu plus soulager, bien que son esprit ne pouvait point encore se satisfaire de cette image ô combien chérie au plus profond de lui-même. Cette présence que le Roku ban tai Taisho ne pouvait plus ressentir, cette absence qui lui rappelait sans cesse la nuit alors qu’il s’allongeait pour se reposer, que son lit était devenu bien trop grand et froid. Un frisson lui parcourut le dos, alors qu’une main vint tapoter à son dos. Ses muscles se tendirent, alors que le noble porta un simple regard vis-à-vis de Shunsui. Lentement, son corps se détendit tandis que de ses doigts fins et dénudés de gantelets vinrent essuyer ses yeux de manière presque élégante. Même saoul, Byakuya observait un semblant de noblesse ce qui trahissait bien entendu son rang malgré l’absence de son écharpe et de son Kenseikaan, toujours camouflé précieusement contre son sein. Il se voyait à peine, sous le relâchement de son haut de kimono qui dévoilait en partit son épaule gauche. Le noble Kuchiki n’en prit point garde, et se sentit un peu plus à l’aise lorsque les jeunes femmes bien qu’un peu déçues au demeurant, lui laissèrent un peu d’espace, afin de respecter cette peine qui semblait l’étreindre, comprenant sans doute qu’il venait d’essuyer une perte importante. Ce n’était guère faux, mais cela faisait tout de même cinq décennies maintenant. Pourtant, la blessure était toujours là, toute aussi vive que le premier jour, simplement Byakuya avait sut vivre avec sans jamais en parler à quiconque. Du moins plus depuis qu’il avait confié son lien de parenté à Rukia.

Tout en reprenant un air un peu plus digne et pourtant juvénile, le noble se détacha un peu de ce geste certes discret du capitaine de la huitième Division, tout en entendant ce dernier lui parler…mais les mots ne collaient pas en son esprit embué par l’alcool et cette vision qui ne le quittait pas. C’est alors qu’une tonalité plus féminine et dynamique se manifesta dans les airs. Rapidement, un peu trop sans doute, Byakuya détourna son visage vers cette nouvelle protagoniste qu’était Mizore, et ne pu que constater dans un premier abord, un amas de couleurs flous, qui prit un aspect plus net donnant ainsi naissance à cette personne qui lui manquait. Ses pupilles se rétractèrent un peu sous ce constat, mais son cœur n’ignorait point qu’il se trompait alors que la chaleur se fit un peu plus intense en ses veines.

- Hisa…

Sa voix bien qu’interrompue par un semblant de lucidité qui lui intima son erreur, avait sut garder une certaine intonation plate, et pourtant douce, comme si l’on observait une réminiscence des plus réelles. Concédant cela, il se retrouva à nouveau confronté à une toute nouvelle coupe qui tenait parfaitement entre ses doigts curieusement assurés. Croisant le regard de son ainé, il l’imita par réflexe et crut à nouveau perdre toute sensation quand à son corps. Tout semblait en apesanteur et les effluves du saké exacerbaient déraisonnablement ses sens. Ce qui le surprit plus encore ce fut de ne point entendre la voix de son zanpakutoh au sein de son esprit, et cela lui fit réalisé combien il était saoul….irréfléchi et vide. Terriblement vide. C’est aussi à ce moment qu’il réalisa deux choses….La première fut que cette femme les avaient reconnu et que son instinct le titilla quand au fait de rester anonyme en ce lieu. Sa raison était bien trop imbibée par l’alcool pour réellement le comprendre, mais l’aiguillon semblait bien présent. La seconde n’était rien de moins que le surnom dont venait l’affublé Shunsui. Aussi d’une gestuelle appliquée et un peu indécise, le Roku ban tai Taisho en perdition et puni, reposa sa coupe vide sur la table, et balaya d’un regard hautain et colérique, ce qui n’était pas sans rappeler cet adolescent du passé, qui se terrait au fond de son être, avant de s’arrêter sur le visage rougit par le saké de son ainé.

- Je ……ne……suis…. Pas….. votre….. « petit »…..je suis Kuchi…..un adulte à part…..entière.

Bien que sa voix fut des plus trainante et froide même, Byakuya avait faillit vendre la mèche concernant son nom, démontrant ainsi la fierté qui faisait parti intégrante de ce qu’il était, avant de prendre lentement appuie sur ses mains afin de se redresser de toute sa taille. Mal lui en prit malgré sa prudence car tout semblait vouloir tourner autour de lui, et pendant une fraction de seconde, le noble eut l’arrogance de croire que ce monde tournait bien étrangement…et non son esprit si cartésien. Par soucis de bonne conduite, il retint un rôt tout en restant immobile sur ses jambes un peu hasardeuses. Son teint avait prit un teint plutôt pâles, malgré cette petite rougeur sur le dessus de ces pommettes. Ses long cheveux sombres contrastant avec la pâleur de son visage et totalement libre accentuait cet air mélancolique et presque enfantin qui ornait ses traits. Ses paupières s’abaissèrent un peu, comme si le noble Kuchiki recherchaient un semblant de lucidité, et tenta d’avancer non sans vouloir s’excuser :

- pardonnez moi….je…voudrai….me retirer.

La tristesse s’abreuvait de lui autant que l’alcool, ce sentiment qu’il avait crut maîtriser depuis bons nombres d’années afin d’être fort et intouchable en son clan. Etre un des plus fervents exemples pour tous et ne jamais dévoiler ses faiblesses ce qui donnerait matière à ses ennemis. Être parfait en toute circonstance.. y comprit celle-ci, malgré le fait que Byakuya ne savait même plus comment retrouver sa demeure. Mais il se refusait même saoul de démontré une once de cette mélancolie qui avait bien faillit le trahir il y avait quelques minutes alors que sa raison s’était endormie tout comme sa fierté. Non il ne pouvait pas l'exprimer ouvertement, et il ne l'avait jamais fait en réalité..Personne ne l'avait vu accablé, si ce n'est d'enfreindre son intimité en se glissant en sa chambre, seul lieu où parfois ses larmes s'écoulaient, mais en silence. Refusant de choir en avant, le noble fit encore un pas en avant en reposant une main ferme sur l’épaule de Shunsui. Il semblait blême, et pourtant il n’avait point encore bu à s’en rendre malade. Aucune nausée ne semblait soulever son estomac, simplement ce cœur bien trop lourd et soumit au silence, qui lui devenait insupportable.

Une journée de plus se terminait, au sein de la Quatrième Division. Une nouvelle journée bien remplie, même si aucune urgence n’avait perturbé son déroulement. Heureusement, en un sens. Tout le monde avait besoin de souffler un peu, et même si les shinigamis de la Quatrième Division ne restaient jamais sans rien faire, il était plus reposant pour eux de vaquer à des activités de « maintenance » que de courir d’une salle à l’autre pour s’occuper de blessés. Alors tout le monde en avait profité pour se détendre, tout en tenant à jour les affaires de la Division. Retsu avait confié les inventaires à ses sièges et à leurs équipes, partageant la tâche afin de la rendre moins longue et fastidieuse. Pour sa part, elle avait pu terminer tranquillement ses dossiers et avait même commencé les différents bilans qu’il lui faudrait transmettre à la première Division en début du moins suivant. Une fois cela achevé, elle avait passé quelques heures dans le jardin, vérifiant la santé des différents plants, en profitant également pour donner quelques cours à certains shinigamis arrivés peu auparavant et qui connaissaient encore des difficultés avec certaines plantes médicinales.

Retsu avait beaucoup apprécié ce moment. Cela lui avait rappelé une période lointaine, avant qu’elle ne devienne Capitaine. Elle avait beaucoup aimé enseigner à tous ces jeunes gens qui deviendraient plus tard membres du Seireitei. Elle avait vu bon nombre d’entre eux passer du stade d’adolescents turbulents et chahuteur à celui de jeunes adultes prêts à affronter le monde avec toujours autant de fougue mais aussi un peu plus de sagesse. Pour certains du moins. Oui, Retsu avait adoré enseigné, et c’était bien pour cela qu’il lui arrivait encore de donner des cours, quand elle en avait l’occasion, de kendo ou encore d’ikebana. Certes, ces deux activités étaient assez dissemblables, mais Retsu excellait dans ses deux domaines, même si très peu connaissaient cette vérité pour le kendo. Seuls les plus vieux capitaines devaient le savoir, probablement.

Quoi qu’il en soit, terminer sa journée ainsi avait détendu Retsu et l’avait mise de bonne humeur. Cela n’était qu’à peine perceptible, son aura étant toujours douce et chaleureuse, mais les personnes qui la connaissaient bien, telle Isane, pouvaient percevoir cette légère fluctuation de cette aura. La lieutenant s’ne voulut donc énormément de devoir importuner sa supérieure avec l’affaire qu’elle venait lui rapporter. En effet, l’un des shinigamis de leur Division venait de revenir, à grande allure, assez embêté. De retour d’une cueillette en extérieure qui avait pris plus de temps que prévu, le jeune shinigami était passé devant un établissement assez connu du Seireitei. Ce dernier avait bafouillé en rougissant tout en expliquant rapidement qu’il avait eu envie de faire une petite pause avant de rentrer. Le fait était qu’à peine mis un pied à l’intérieur, il y avait vu la leur nouveau Troisième siège qui semblait avoir décidé de se recycler en serveuse pour la soirée. Premier fait alarmant… mais c’était surtout la présence de deux autres individus qui avait convaincu le shinigami se tourner les talons pour en avertir au plus vite ses supérieures. Enfin, surtout sa capitaine. Mais il était tombé sur Isane en premier, et cette dernière avait pris le message, avant de s’empresser d’aller en informer Retsu.

Cette dernière écouta le rapport de son lieutenant en silence, son expression un peu plus sérieuse qu’à l’ordinaire. Elle poussa finalement un léger soupir et confia la Division à Isane, déclinant l’offre de cette dernière de l’accompagner. Elle lui demanda également de garder sous silence ce qu’elle venait de lui rapporter et de veiller à ce que leur subordonné qui avait apporté la nouvelle fasse de même. Elle se chargerait elle-même de régler la situation. Retardant donc le moment de regagner ses appartements et de mettre un terme à cette journée, Retsu quitta la Quatrième Division et prit la direction indiquée par Isane. Mais elle connaissait cet endroit. Elle savait que c’était l’un des points de chute préférés de Shunsui. Celui là, alors. Il n’avait pas changé en grandissant. Mais bon, rien de surprenant là dedans. Eh puis, c’était aussi bien ainsi. Retsu ne lui reprochait en général pas son attitude. Elle savait très bien ce qui se cachait sous cette apparence de joyeux luron alcoolique.

Quoi qu’il en soit, lorsqu’elle arriva l’établissement et qu’elle découvrit le spectacle qui s’y déroulait, Retsu fut partagé entre un profond amusement et une sincère envie d’obliger Kyoraku à venir faire une cure à la Quatrième pendant un mois ou deux. Qu’elle trouve ce dernier bien entouré et bien éméché, cela, rien de bien surprenant ou de nouveau. En revanche, la présence de Mizore, déguisée en serveuse, et surtout de Byakuya rendait la situation plus…originale. En parlant de Byakuya… la capitaine de la Quatrième Division resta un moment dans l’entrée, se dissimulant à la vue des autres et dissimulant complètement son reiatsu, le regard posé sur le fier héritier du clan Kuchiki. Enfin, fier… En cet instant, Byakuya était bien loin de mériter cette appellation… Même d’où elle était, il était évident pour Retsu que son collègue de la Huitième Division avait décidé de soutenir leur temporairement ex-collègue de la Sixième. A coup de sake, bien sûre. A quoi s’attendre d’autre de la part de Shunsui ? Et si ce dernier avait une bonne résistance à l’alcool, l’habitude aidant, ce n’était visiblement pas le cas de Byakuya. Ce qui n’avait rien d’étonnant. Le résultat était donc assez… intéressant. Oui, Kuchiki Byakuya complètement ivre était un spectacle rare qui valait le détour et Retsu ne se gêna pas pour observer un moment.

Elle n’était cependant pas venue pour jouer les voyeuses, aussi ne mit-elle pas longtemps à intervenir. Son éternel sourire ne place, elle se fraya donc un chemin jusqu’aux trois autres shinigamis. En silence, et n’ayant pas encore été repérée, elle se plaça derrière eux et les aborda de sa voix douce et chaleureuse.

« Eh bien, que vois-je… Voilà quelque chose que nous ne sommes pas habitués à voir. Vous vous amusez bien, Kyoraku-taisho, Kuchiki-san, Etsuraku-san ? »

Tout allait pourtant si bien jusqu'à présent....Ils buvaient, discutaient, bref s'amusaient, Byakuya et lui, tout cela dans une ambiance bonne enfant. Le jeune homme allait même jusqu'à s'ouvrir et enfin commencer à se décharger de toute la tristesse qu'il avait accumulé ailleurs que dans son intimité. Bref, la soirée allait dans le sens que Shunsui avait espéré lui voir prendre, en plus de sortir un peu le jeune Kuchiki pour lui faire respirer un autre air que celui de ses quartiers. Tout était donc bien, tout était beau....TROP beau peut être! L'apparition de Mizore aurait du déjà lui mettre la puce à l'oreille. On ne soufrait pas souvent d'une intrusion sans que quelque chose finisse par aller de travers. Shunsui avait cru que le problème serait de faire taire la jeune femme sur ce qu'elle avait vu, mais il s'était en fait lourdement trompé. Et cela, ce fut une simple voix qui l'en assura quand, Byakuya appuyé sur son épale et lui appuyé sur le comptoir, les deux capitaines en maraude entendirent une déclamation des plus reconnaissable dans leur dos.

Réaction immédiate des deux particulièrement visés par les propos de la capitaine de la quatrième division et qui pourraient presque sentir son souffle dans leur cou? Se figer immédiatement sur place, avec une lourde appréhension toute justifiée. Shunsui se disait d'ailleurs que si il faut, même Byakuya à travers les brumes de son alcool avait pu sentir tout le danger de la situation. Se retournant pour sa part lentement et comme si de rien n'était, l'homme au chapeau de paille se fit tout sourire face à son estimée et ancienne confrère, son regard plissé de façon amicale comme en signe d'accueil bienveillant. La bouteille à demi pleine de saké encore dans la main du capitaine ainsi que son teint un peu rougeaud gâchait malheureusement quelque peu toute sa bonne volonté. Ce qui ne l'empêcha pas de répondre le plus tranquillement du monde à dame Unohana comme si tout était normal et sous contrôle.

Oh, ne vous en faites pas, Unohana-san, tout se passe très bien. Nous sommes juste en train de....heuu...de détendre un peu le gamin qui commençait à déprimer dans son coin, c'est ça. Et comme vous le savez, on se doit de ne jamais laisser seul un ami affronter l'adversité, on a donc fini par se retrouver ici. D'ailleurs, vous boirez bien quelque chose vous aussi, Retsu-chan?

Là, Shunsui avait fait une gaffe. Celle de reboire machinalement un coup pendant qu'il parlait, ce qui avait finit par porter son sang à la quantité approchante d'alcool où lui aussi se retrouvait légèrement pompette (il faut avouer pour sa décharge qu'a chaque fois que Byakuya avait vidé un verre, lui s'était occupé d'une bouteille). Du coup, ses derniers propos lui avaient un peu échappés, revenant au ton plus familier qu'il employait à l'époque où tout ces jeunes n'existaient pas encore et que lui, elle et Ukitake s'étaient tous retrouvés à l'académie de pépé Yama. Erreur d'importance ou pas, cela, se serait à la réaction de l'ainée de Kyôraku de donner la réponse. En attendant, le meneur de la huitième division essayait de faire plus au moins bonne figure comme il pouvait, essayant de soutenir discrètement Byakuya par la même occasion. Il n'était après tout pas encore rond comme une queue de pelle, il pouvait donc encore faire face au danger. Et Shunsui avait comme d'habitude trop l'air insouciant pour paraitre un tant soit peu effrayé ou inquiété par celle qui lui faisait face. Comme quoi, être l'andouille qui fait l'imbécile avait du bon par moments!

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