Will you bite the hand that feeds you? [PV Tsu']

Why should I worry, why should I care? Say I don't have a dime Oh! but I got street savoir-faire!
Why should I worry- Billy Joel.

La ruelle était sa maison, sa vie en soi reposait sur sa capacité à improviser et à s'adapter. Pourtant cette capacité d'adaptation qu'il avait toujours crue innée chez lui, était tombée en panne le jour où il s'était retrouvé plongé -un peu trop rapidement et brusquemment- dans le monde de l'aristocratie et de la noblesse. Lui simple orphelin parmi tant d'autres (simple malgré son réiatsu élevé ), qui comme ça, d'un simple regard de la part d'un shinigami fût consideré comme un prodige. Il l'avait donc rammené chez lui, l'avait nourrit -vu qu'il crevait de faim-, hébergé pour une période temporaire, le faisant travailler -très légèrement rassurez-vous- sous ses ordres pour que son salaire serve à payer les études (un peu imposées par le noble) pour qu'il rejoigne le Gotei 13. Tant d'espoirs placé dans ce garçon qui -parmi tous les "prodiges"trouvés un peu partout dont il payait lui-même les études- restait celui qu'il considérait autant comme un fils, qu'un ami et qu'un petit frère. Sauf que petit garçon a grandi, un peu trop vite, déjà père d'une gamine de quatre ans -bientôt cinq- veuf par la même occasion, vu un incident qui était survenu lors d'une sortie en février dans le monde matériel il y a deux ans. Tout ça, alors qu'il n'avait pas finit ses études. Travail, études, enfants, belle-famille chiante qui le forçait à être 2 fois plus présent à la maison vu que dans le cas contraire elle lui enleverait sa fille.

Donc nous comprenons qu'à cause de ça, notre "prodige" tel que dit par Tarô (le noble qui l'a recueuilli) dorme en ce moment sur le terrain d'entraînement, alors que son prof et une poignée d'élèves et 2 ou peut-être 3 shinigamis déjà diplômés (vu les reiatsu inconnus et plus élevés) sont en pleins entraînements et qu'à part les 2 exceptions, tous sont en plein cours. Le cours d'aujourd'hui traite malheureusement sur... les derniers sorts de Kido vu dans les semaines précédentes, ce qui explique en plus le désinterêt total de ce prodigieux cancre. Si seulement ça l'avait traité des arts du Zanjutsu -car ça il le savait- il avait une longueur d'avance sur tout le monde. Il était sur le point d'apprendre le shikai, le nom de son sabre, car déjà depuis la fin de l'année dernière, un visiteur poilu squattait ses rêves. Ce squatteur poilu se trouvant à être un grand loup de couleur rouge sang, avec des chaînes brisées traînant sur ses pattes, une paire de crocs qu'on ne souhaite probabalement pas voir se refermer sur notre gorge. Rapidement, sans même savoir de quel genre de zanpakuto il s'agissait -glace, feu, eau, fourdre peu importait- il avait tout de suite adopté l'esprit de sa lame, malgré sa langue fourchue, son agressivité notoire, puis sa vulgarité. Par contre, son monde intérieur était une toute autre paire de manche, autant avait-on droit à une partie de forêt luxuriante, malgré le ciel rougeatre qui par les reflets donnés sur la fine rivière qui la traversait, donnait des alllures de sang à l'eau qui normalement devait être limpide, l'autre partie du bois -sèche et plutôt lugubre où rien ne peut vivre, où rien ne peut pousser, qui pourtant avait un peu de son charme... Un endroit où survivre était un perpétuel combat. Justement, un hurlement le tira du rêve dans lequel il se trouvait présentement, puis, le vide... Il tombait encore, encore, encore, puis BANG! Aucune douleur. Seulement, une vilaine chute. Mais il n'était plus au même endroit, cette forêt morte, à quelques pas il y avait la jolie forêt verte. Kai se releva, regarda autour de lui. Où il était ce satané loup sans nom? Des hurlements, une meute semblait le surveiller, il ne voyait que des yeux briller dans les ombres, mais aucun n'était celui qui l'intéressait, il observa chacun d'eux avant d'en pointer un:

-Hé toi viens-là et arrête de faire le con!

Un grognement, un rire, puis, une morsure, sauf que cette fois elle faisait mal, vraiment mal, et elle saignait, beaucoup trop en plus... Sa lame vint tenter de frapper le loup, qui se retira aussitôt d'un bond vers l'arrière. Quelque peu paniqué de voir son loup agir de la sorte, notre aspirant shinigami regardait partout autour de lui en essayant de voir de quelle ombre il s'agissait exactement. La bête surgie de nul part, vint lui mordre l'épaule, plus profondément que l'autre fois précédente. La meute se lança sur lui, coups de griffes, morsures, un véritable carnage, le sang, son sang giclait partout, l'aventure allait se terminer ici. Puis une voix famillière stoppa la chose, les loups s'arrêtèrent, l'esprit du zanpakuto grogna de mécontentement, et lâcha la prise (le bras droit de l'étudiant) avant de partir vers le bois. Une voix de fille paniquée qui appelait son nom:

-Kai! Kai! Kaiii! Réveille-toi.

On le secouait ailleurs, dans le réel, pourtant tout était bien réel ici, les morsures... Le sang, son odeur et le... il ouvrit les yeux, comme sous l'effet d'une douche d'eau gelée. Une des rares filles du Rukongai (et une amie en commun de lui et Haruka dans le temps) se tenait au-dessus de lui en le secouant toujours, en le voyant se réveiller elle semblait paniquer un peu moins, mais restait inquiète:

-QUOI!?

-Kai tu... tu pisses le sang.

Il baissa la tête, son épaule lui fit aussitôt mal, il serra les dents pour retenir un gémissement de douleur. Pour s'appercevoir que dans la réalité aussi, ses blessures étaient bel et bien là, pas très profondes, sauf qui, tel qu'indiqué par sa camarade, pissait le sang. Un saignement exageré, une avalanche ensanglantée. Il tenta de bouger, de se relever. Encore plus de sang gicla. Shiyoki (la fille dont il est question) le retint sur place, puis alerta la prof. Rapidement l'ordre fut donné de l'ammener à l'infirmerie de l'académie. Une fois sur place, l'infirmière tenta tout ce qu'elle put, et dût se résoudre à transférer Kai aux quartiers de la 4e, alors que ce-dernier s'obstinait à dire que ce n'était que de petites blessures peu profondes. Au bout de quelques heures on réussit à stopper le saignement de façon suffisante. Bandages sur chacune des blessures. Une fois l'équipe de soins intensifs partie l'infirmière lui conseilla de s'endormir, mais l'envie n'y était pas, dès qu'il fermait les yeux, un rire démentiel résonnait dans sa tête. Il débloquait, un début de schyzophrénie sûrement? Cette chose ne pouvait pas être son zanpakuto... N'est-ce pas? Au bout d'une heure, le blanc immaculé de sa chambre finit par l'emmerder et pas qu'un peu. Il se leva -difficielement- pour retrouver un endroit qu'il affectionnait tout particulièrement, les toîts.

D'où venait cette obsession des hauteurs? Il n'en sait trop rien, sûrement de cette vie humaine dont il n'a aucun souvenir, une vie qui a très bien pu être facile, où bien pire que celle au Rukongai. Avait-il eu une famille, un... Pas envie de s'attarder là-dessus soupira-t-il à lui-même. En bas il y eut une soudaine agitation, on s'était apperçut de sa toute récente disparition. Afin de ne pas retourner dans cette chambre pire qu'une prison, il dissimula instinctivement son réiatsu.

Moment de réflexion...

Non, il lui faudrait plus que ça. Il utilisa le shunpo avant de finalement sauter d'un toît à l'autre. Un sentiment de liberté intense, le rapprochant de son ancienne liberté du Rukongai. Un long sourire vint se dessiner sur ses lèvres, alors qu'il allait d'un toit à l'autre. Une chance que la nature lui avait donné un fond d'agilité, et la fameuse habitude du chat -lorsqu'il tombait- de retomber sur ses pattes. Il était grand, mince, mais tout de même assez lourd, donc très peu flexible, mais l'avantage en vivant comme un vagabond, était que rapidement, au sein d'une bande, les trucs de tout le monde, s'enseignent aux nouveaux pour que tous puissent devenir plus efficaces. S'il manquait légèrement de flexibilité, monter en hauteur et l'escalade étaient devenus ses points forts, ses grandes jambes permettaient d'atteindre, en sautant, les plus longues distances -autant en hauteur qu'en longueur- monter sur les toits pour s'enfuir ou surveiller étaient devenus naturels. Sans quil acquerisse la capacité de faire tout cela avec une grâce féline, sa silhouette l'en empêchait, mais reste... Avait-il vraiment besoin de faire ça dans la grâce et l'élégance? A-t-on besoin d'être beau quand l'on se bat pour assurer sa survie? Non, la survie venait avant la beauté et l'élégance. Il ne s'agissait qu'un d'un petit bonus que l'on pouvait acquérir en cours de route, mais pour lui il ne s'agissait que d'une pierre à l'état brut qu'il fallait polir. Mais, il lui plaisait bien ce gros caillou, donc hors de question de l'échanger contre une pierre précieuse. Et cette force un peu brute qui faisait apparement partie de son suposé talent. Il est pourtant loin d'être de droite, le changement l'obsède. Une réforme du mode de vie, pour permettre aux pauvres du Rukongai de vivre décemment et que les nobles perdent de l'importance pour y arriver. Prendre aux riches pour donner aux pauvres, mais malheureusement le Seireitei ne fonctionnait pas comme ça, rien qu'en voyant le mur d'enceinte qui bouffe tout ce qui tente de passer clandestinement, on comprends que ce qui est à l'intérieur est à part, on est dans un autre monde. D'ailleurs tout ceux qui n'ont pas vécus au Rukongai n'ont rien à voir avec ce qui se passe là, il est au-dessus de tout au dessus de...

Il descendit de son toît d'un bond, les morsures n'étaient même pas douloureuse en plus, comme il s'était entêté à expliquer à tout ceux qui l'avait soigné, mais et qui avaient voulu l'enfermer dans une pièce fermée. Kai restait un animal sauvage, le mettre dans une pièce, revenait à l'enfermer en cage. Sa nouvelle vie était une cage, mais il disposait tout de même d'un petit avantage pour mieux digérer la chose... Sa fille, de 4 ans bientôt 5. Un père, mais pour combien de temps aux yeux de sa fille? Les chaînes qui l'empêchait de retourner dormir sur les branches du cerisier près de la planque, qui le retenaient à l'intérieur du mur d'enceinte du Seireitei... S'occuper de la petite n'était pas un problème, il s'agissait seulement de tout ce qui se rattachait à la belle-famille, aux yeux de la gamine (même si au fond...) il ne devait pas vraiment être un figure paternelle en soi, seulement un bon ami adulte qui passe ses temps libre, à l'âge qu'elle avait actuellement elle ne s'en rend sûrement pas compte, il est son père... Pour l'instant. On ne sait jamais ce que l'intelligence noble peut faire pour manipuler les gens ou l'information pour son compte. Peut-être que toute cette histoire finirait sur une mort... La sienne. Donc jusque là, hors de question de baisser les bras, elle aurait droit à son père, même si ce n'est pas dans ce genre d'endroit et conditions qu'il voudrait l'elever. Mais au fond, est-ce si mauvais que ça? En y repensant grâce à son sang noble, elle ne manquerait de rien.

Où était-il maintenant? Plus dans les quartiers de la 4e pour sûr... Ce qui restait à savoir était, je suis parti de 4 pour descendre jusqu'à 3-2-1? Ou bien je suis parti de 4 pour monter 4-5... Jusqu'à peu importe le chiffre. Ce qui l'agaçait le plus était d'avoir 1/12 chance de se tromper de numéro de quartier de division. Un autre truc qui lui déplaisait avec le Seireitei et les shinigamis et pas mal l'ensemble de tout ce qui se trouvait à l'intérieur de ce mur d'enceinte... Pourquoi personne n'a jamais pensé à mettre de stupides pancartes pour indiquer votre chemin!? Le jeune homme grogna, regarda autour de lui, repéra quelqu'un et demanda finalement:

-S'cuse, je me trouves où exactement?!

Comme quoi ce n'est pas la politesse qui l'étouffe, pourvu qu'il ne tombe pas sur quelqu'un de très à cheval sur les bonnes manières et le respect des suffixes... Tout se passerait bien. Bon il était couvert de bandage, sa tenue vestimentaire -même en portant l'uniforme obligatoire pour les recrues- étaient sujet à critiques sévères, mais hey! N'est-ce pas ce qui l'avantage le plus?