Bleach The New World
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 [Bleach] Earth Mask (background)

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Ezechiel Zalera
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Ezechiel Zalera


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MessageSujet: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:07

Il s'agit de la bio de Hiyori, que je n'ai pas eu à poster ici pour ma fiche Very Happy La voilà en bonus pour ceux que ça intéresse !
Désolée pour la mise en page, les copier-coller déconnent.

Chapitre Premier - Terrain




L’air sec et la poussière rendaient le Rukongai
irrespirable. La chaleur de midi et la froideur de minuit ne facilitaient pas
non plus la vie de ses habitants. Et partout, la misère, l’exploitation des
plus pauvres par les riches, ou tout du moins, les moins pauvres. Sarugaki
Hiyori faisait partie des premiers, à la différence près qu’elle était encore
bien trop petite pour intéresser ceux qui pourraient vouloir l’exploiter. Elle
est l’une de ces enfants sortis de nulle part, de ceux que le système de la
Soul Society, encore imparfait, n’avait pas pris la peine de réintégrer à une
famille. Sans parents, sans argent, sans passé, sans avenir. Seul moyen pour
elle de s’en sortir : voler pour manger. La triste vérité était aussi
qu’elle était loin d’être la seule dans ce cas là : une centaine, voir un
millier d’autres enfants dans le district étaient dans le même cas.


Hiyori toussa alors qu’elle contemplait le marché qui se
mettait lentement en place, perchée comme le petit singe qu’elle était sur un
toit. Ses cheveux blonds sales et en bataille venant lui entrecouper la vision
à chaque coup de vent, elle restait là pendant de longues minutes, regardant le
district s’animer petit à petit. Dans les rues, le marché se réveillait comme
une bête de somme, ouvrant par ci par là un œil ou une gueule, poussant
quelques râles feutrés, avant de laisser ses voix monter en canon vers le ciel.

Les étals se remplissaient de fruits et de légumes, dont
les couleurs et les odeurs rappelaient douloureusement à Hiyori le néant qui
emplissait son estomac. Elle n’avait pas mangé depuis deux jours, si tant est
qu’un bout de pain rassis jeté au bord d’une ruelle puisse être qualifié de
repas. Oubliant son ventre gargouillant, elle descendit lestement de son
perchoir, aussi agile que l’animal dont elle portait le nom, et se glissa dans
les rues maintenant peuplées du district. Deux fois par semaine, le marché.
Deux fois par semaine, le miracle. De la nourriture à portée de main, pour peu
qu’on soit assez malin ou organisé. Hiyori étant seule, elle était obligée de
redoubler de ruse. La plupart du temps, elle évitait de se faire remarquer,
pour pouvoir subtiliser un ou deux fruits, ou un quignon de pain sans être
inquiétée. Ce jour là aussi, c’est ce qu’elle fit, comme à son habitude.

Hiyori aurait pu éviter ce caillou qui lui barrait le
chemin. Elle aurait pu se douter que le vendeur s’était déjà fait avoir
plusieurs fois et était particulièrement méfiant. Mais elle était si contente
d’avoir pu réussir son coup, et surtout si affamée, qu’elle était incapable de
penser correctement. Elle trébucha sur la pierre et s’étala de tout son long
sur la terre battue, salissant des haillons déjà sales, et s’écorchant les
genoux. Remarquant les pains roulant jusqu’aux pieds des passants, le vendeur
se tourna vers elle, et sans hésiter, la poursuivit. Avant même que Hiyori ne
puisse se relever et se carapater, il était déjà sur elle.

Journée de merde. Après la mésaventure de ce matin, le bilan
avait été catastrophique : à peine quelques fruits qui ne lui avaient pas
coupé sa faim, et quelques gorgées d’eau arrachées d’une outre tombée à terre.
Et c’était sans oublier les écorchures de ses jambes et de ses pieds, et ses
côtes douloureuses après les coups que le marchand lui avait assénés. Dans son
bout de ruelle, tristement familier puisqu’il lui servait de maison, Hiyori se
laissa glisser dans un sommeil léger.

Un bruit inhabituel l’en sortit. Des pas lourds, de la
musique et des rumeurs emplissaient les rues. En moins d’une minute, Hiyori
était parfaitement réveillée et alerte, et se dépêcha de suivre ces sons qui
l’intriguaient. Elle découvrit bien vite le pourquoi de tout ce raffut :
une parade, sûrement une fête dont Hiyori n’avait pas connaissance. Certaines
personnes dansaient vaguement au rythme de la musique que d’autres jouaient.
Des voix d’hommes s’élevaient à l’unisson, chantant un air joyeux. Sur tous les
visages se lisaient la bonne humeur et la joie de vivre. Hiyori resta un moment
à regarder la parade, immobile au bord de la ruelle. Personne ne faisait
attention à elle, et surtout pas dans l’agitation ambiante qui régnait ce jour
là. Les gens étaient trop occupés à danser, chanter ou simplement à se demander
ce qu’il se passait que le petit singe passait inaperçu. Inaperçue, oui. Mais
elle voyait tout ce qu’il y avait à voir. Plus encore même. Dans le palanquin
écarlate qui marquait le milieu exact de la parade, elle l’entrevit. Entre deux
tentures légèrement ouvertes par le vent chaud et sec, elle le vit. Nimbé de
rouge, flottant comme un fantôme, un visage. Féminin. Beau. Et triste.

Choquée par ce visage, le seul reflétant la tristesse
parmi une horde de sourires, Hiyori resta immobile. Ses yeux oublièrent même de
suivre le cortège, et restèrent fixes, jusqu’à apercevoir, enfin, la silhouette
inhabituelle sur le toit d’en face. Un autre visage, fin et élégant, encadré de
cheveux blonds, inexpressif. Perplexe, Hiyori se désintéressa de la parade pour
détailler la silhouette, jusqu’à ce que ses yeux rencontrent les siens. Comme
par réflexe, le garçon sourit. Comme par réflexe, Hiyori s’enfuit. Il y avait
quelque chose d’effrayant dans ce sourire : au-delà du désintéressement,
au-delà de la simple gentillesse, au-delà de la politesse, un vide. Un gouffre
énorme s’ouvrant sur le néant.

Les années passèrent sans que Hiyori ne songe ne
serait-ce qu’une fois revoir ce visage au sourire forcé. Elle ne l’avait pas
oublié – comment aurait-elle pu ? – mais elle l’avait comme simplement
rangé dans un coin de son esprit, comme on peut ranger un dossier classé. Quant
au reste, la vie reprenait son cours normal. Hiyori vivait toujours de rapines
faites à des marchands malchanceux ou distraits, et demain ne ferait pas
exception. Demain, jour de marché. Comme à son habitude, elle grimpa sur un
toit et regarda le soleil se lever en attendant l’heure de pointe. Plus la
foule était dense, et moins elle aurait de chances d’être vue. D’autant plus
que, si elle était toujours aussi rusée, elle était maintenant plus grande, et
toujours aussi seule. Dérober du pain commençait parfois à poser quelques
problèmes, surtout parce qu’elle était de moins en moins discrète. Quant elle
prit ces deux ou trois pommes, le marchand la vit s’éloigner, et il courut alors
après elle.

‘Au voleur ! Au voleur ! Rattrapez cette
gamine !’
‘Et merde...’ murmura Hiyori pour elle-même, alors
qu’elle augmentait la cadence de son pas. Elle croisa alors une tête blonde
assez remarquable, appartenant à un gamin légèrement plus âgé qu’elle.
Surprise, elle tourna la tête, juste à temps pour le voir, d’un seul geste,
arrêter le marchand, et payer pour elle. L’homme maugréa, mais retourna à son
étal sans user de la matraque avec laquelle il menaçait de frapper la fillette.
Toute étonnée qu’elle fut, Hiyori ne s’arrêta pas, et retourna dans sa ruelle
banqueter avec le peu qu’elle avait réussi à voler ce matin là.


Une fois son ventre plein ou presque, elle partit en
quête du garçon. Même si son aide avait été utile, elle n’avait pas été
demandée, ni même la bienvenue. Sarugaki Hiyori était même au bord de la crise
de colère rien qu’en y pensant. Si elle cherchait ce garçon, c’était pour lui
mettre une bonne raclée et lui faire comprendre ça. Contre toute attente, et
surtout la sienne, elle le retrouva sur un toit, en train de fredonner.

‘Tiens, on va la réveiller, la tronche de poisson…’
pensa-t-elle en empoignant une pierre. Visant avec art et lançant le caillou
avec puissance, impossible pour Hiyori de manquer une cible, surtout si
celle-ci était aussi visible et immobile que le garçon alangui sur le toit.
‘Aïe !’ cria-t-il en se grattant la tête à l’endroit
où la pierre avait rencontré son crâne.
‘Pourquoi tu m’as aidé tout à l’heure, je t’avais rien
demandé !’
‘Hein !? On aide les gens et c’est comme ça qu’on
est remercié !?’
‘Mêle-toi de tes affaires !’
Le garçon regarda en l’air
en faisant une petite moue. Ses affaires ? Bah, pour le peu qu’il en
avait, c’était à mourir d’ennui. Autant faire quelque chose d’amusant et d’utile.
Comme sauver une morveuse ingrate d’un marchand psychopathe, par exemple.
‘Hého ! Je te parle !’
‘…’
‘Pfff… de toute façon je peux me débrouiller seule !
J’ai besoin de l’aide de personne !’
Le garçon ne put s’empêcher
de rire, avant de sourire. C’est à ce moment là que Hiyori reconnut le visage
qu’elle avait vu quelques années plus tôt, lors de la parade. Ses yeux
s’écarquillèrent, et sans s’en rendre vraiment compte, elle se mit à détailler
le jeune homme de plus près.
‘Hirako Shinji, enchanté.’
‘Hmpf… Sarugaki Hiyori.’ Répondit-elle en grommelant, les
bras croisés sur sa poitrine.
‘Bien mangé ?’
‘Qu’est-ce que ça peut te faire ?’ répliqua-t-elle,
finissant sa phrase pile au moment où son estomac décida de rappeler sa
présence.
‘Apparemment pas assez. Viens. On va manger chez moi.’
‘Nan mais ça va pas ! Pourquoi j’irais chez
toi ?’
‘Je sais pas…’ Shinji fit mine de réfléchir. ‘Prend ça
comme une excuse pour m’être mêlé de ce qui ne me regardait pas.’
‘Mouais. C’est exactement ce que tu fais là encore.’
Shinji descendit de son
perchoir, et sourit à nouveau, cette fois-ci sans se forcer. Hiyori leva les
yeux au ciel, mais le suivit, un léger sourire en coin venant se coller sur ses
lèvres.
‘M…merci.’ Murmura-t-elle. Shinji ne dit ni ne fit rien,
du moins qu’elle pouvait apercevoir, alors qu’il ouvrait la marche et lui
tournait le dos. Et pourtant, il lui répondait en souriant.
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Ezechiel Zalera
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:11

Chapitre Deux – Bibliothèque


Le dôjô était vaste, bien éclairé, et désert. Seul au
milieu de l’immense pièce, debout pieds nus sur les tatamis, le professeur
attendait ses deux élèves indisciplinés. Le premier par son manque désespérant
de motivation, le deuxième par son insolence et son impulsivité affligeantes.
‘On aurait du sécher.’ Râla Hiyori en se grattant la
nuque.
‘Pourquoi t’es venue me réveiller alors !?’ lui
répondit Shinji, massant son nez encore douloureux du coup de tong matinal
qu’il s’était pris il y avait moins d’un quart d’heure.
‘Je trouvais ça drôle.’ Répliqua-t-elle distraitement.
‘Silence.’ Lança posément le professeur, qui n’était
personne d’autre que l’oncle de Shinji. Le père de ce dernier avait insisté, il
y avait maintenant un an, pour que son fils et Hiyori, qu’il considérait à
présent comme sa fille adoptive, suivent un cours d’arts martiaux généraux,
moins pour leur apprendre à se battre ou à se défendre que pour tenter de
dompter leurs caractères bien trempés. D’ailleurs, les résultats n’étaient pas
vraiment au rendez-vous.

Après deux heures harassantes pour le pauvre Hirako-sensei,
Shinji repartit écouter de la musique sur le toit de la résidence familiale,
laissant Hiyori seule dans le dôjô.
‘Ne force pas.’ Lui conseilla son professeur, sans trop
d’espoir. Hiyori ne l’écoutait que quand il lui apprenait un nouveau mouvement.
Il fit une petite moue attendrie en regardant la fillette exécuter sans relâche
les mêmes enchaînements, puis il sortit.

‘Cette petite est douée.’ Confia le professeur à son
frère, le père de Shinji. Ce dernier ne rit doucement : si Hirako-sensei
ne l’avait pas dit cent fois depuis un an, alors il ne l’avait jamais dit. Quant
à Shinji, c’était une autre histoire. On ne pouvait pas dire qu’il était nul ou
doué, plutôt qu’il n’avait jamais vraiment essayé. Ces cours l’ennuyaient
profondément, et son père songeait souvent au fait que si Hiyori n’était pas
là, il n’y assisterait pas du tout.

Le fait que Hiyori
considérait Shinji comme un frère et qu’elle habitait à la résidence Hirako
n’empêchait pas qu’elle restait indépendante, imprévisible, et surtout têtue
comme une mule. D’ailleurs, le père de Shinji l’avait adopté, mais elle avait
préféré garder son patronyme originel. Les Hirako n’étaient pas une grande
famille noble, mais porter leur nom lui aurait sûrement ouvert beaucoup de
portes. Mais que voulez-vous, malgré ce que signifiait ce nom, et d’où il
venait, Hiyori ne voulait pas s’en séparer. Elle en était désormais et depuis
longtemps déjà, trop fière.


‘Tu lis quoi ?’ Demanda-t-elle en maugréant.
‘T’occupes.’ Lui répondit Shinji. Hiyori fit la moue et
regarda par la fenêtre. Le temps passait, et si elle était à présent assez
douée pour mettre son grand frère au tapis, elle ne savait pas encore bien
lire, alors que lui passait son temps dans les bouquins. Dans le jardin, elle
apercevait Hirako-san avec son frère, en train de répéter quelques mouvements
élémentaires de kendô.
Un soupir, puis une voix qui s’élève. Douce, expressive
sans surjouer, calme sans être monotone. Une voix de garçon qui lui racontait
une histoire. Hiyori vint se placer derrière Shinji, suivant du regard des
kanjis qu’elle ne connaissait pas tous pour essayer de suivre le cours du récit
que son blondinet de frère adoptif lui faisait. De temps en temps, elle
l’arrêtait, pointait du doigt un kanji, et demandait sa traduction ou ses
différentes prononciations. Et les heures de l’après-midi passaient ainsi,
jusqu’à ce que quelqu’un vienne les prévenir de l’imminence du repas du soir.

Le dôjô était toujours aussi grand, éclairé et désert.
Seule au milieu de l’immense pièce, une silhouette, celle de leur professeur.
Cette fois-ci, avait-il dit le matin même avant d’aller se laver, serait
différente. Intrigués, ni Shinji ni Hiyori ne râlèrent en chemin, ni même ne
parlèrent. Une fois dans le dôjô, déchaussés et à genoux face à leur
professeur, ils s’échangèrent un regard perplexe. Hirako-san tendit alors une
main, paume vers le haut, légèrement en coupe. Il se concentra et apparut alors
une petite boule rouge, qui se mit à grandir et grandir. Emerveillés, Shinji et
Hiyori laissèrent pendre leur mâchoire, jusqu’à ce que cette dernière ne
s’exclame :
‘C’est du reiatsu !’
‘Exact. Je n’en ai pas assez pour faire une carrière de
shinigami, ni même assez de maîtrise du peu que j’en ai. Mais peut-être que
pour vous, il en ira différemment. Essayez.’
Les deux gamins tendirent
leur bras avec enthousiasme, un enthousiasme qui retomba comme un mauvais
soufflé au fromage quand ils s’aperçurent que ce n’était pas si facile que ça.
Au bout de deux heures, tout ce que Shinji réussit à produire était une
minuscule boulette de la taille et de la couleur d’une fraise. Quant à Hiyori…
niet. Nada. Que dalle. Et ce n’était pas pour améliorer sa mauvaise humeur
perpétuelle.

Encore un an ou deux passèrent, et l’entraînement
quotidien de l’oncle de Shinji porta alors ses fruits. Hiyori était plus douée
pour les arts physiques que mystiques, ce qui semblait être le contraire de
Shinji, qui avait une bonne maîtrise de son énergie spirituelle. A vrai dire,
son père s’était déjà arrangé pour qu’il ait sa place à l’Académie Shinigami.
Hiyori avait également la sienne, même si elle semblait moins prometteuse.
Après tous ses efforts, elle trouvait encore difficile la moindre manipulation
de reiatsu basique, et mettait ça sur le dos de l’oncle Hirako, et surtout, de
son inexpérience. Après tout, il n’était même pas shinigami !

En vérité, il fallut attendre le départ de Shinji pour le
Seireitei et l’Académie pour voir Hiyori fournir de vrais efforts et produire
ainsi de vrais résultats. L’idée de rester seule derrière par manque de talent
lui était insupportable et sa motivation décupla à la simple pensée de
retourner près de Shinji. Et de lui coller ses mandales matinales habituelles
en guise de bonjour. Mais, peu importe l’origine de la motivation, tant qu’elle
était là, tout comme les résultats, les portes s’ouvriraient. L’année suivant
l’intégration de Hirako Shinji, l’Académie Shinigami consentit à accueillir en
son sein la terrible et indisciplinée Sarugaki Hiyori.
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:15

Chapitre Trois – Sorts

Le tissu sentait le neuf. Une odeur si inhabituelle aux
narines de Hiyori, si violente, si arrogante, qu’elle se sentait mal à l’aise.
Elle n’avait pas eu souvent l’occasion de goûter à cette sensation, et elle
n’aimait franchement pas ça. Et malgré ce qu’elle pensait des shinigamis, et
son enthousiasme ne tenant qu’à la présence de son grand frère à l’Académie,
elle ne pouvait s’empêcher, en jetant un coup d’œil au miroir, que l’uniforme
des apprentis lui allait à ravir. Les plis du hakama rouge étaient aussi naturels
que ceux qu’avaient ses haillons d’autrefois, et le kimono, bien qu’un peu
serré – la mère de Shinji avait fait du zèle sur ce coup – était agréable à
porter. Hiyori ne put s’empêcher de laisser un soupir s’échapper d’entre ses
mâchoires aux dents pointues.

Après un an, à végéter seule dans la résidence, elle
allait le rejoindre.

La cérémonie d’entrée à l’Académie était longue et
ennuyante. Hiyori parcourait l’assemblée des yeux, mais n’avait pas trouvé
Shinji. Il n’y avait ici que deux catégories d’élèves : les fils à papa
pistonnés, et les miséreux doués arrivés ici en suant sang et eau. Elle se
demanda vaguement dans quelle catégorie elle était, avant de se souvenir
qu’elle détestait être cataloguée.

Un par un, les nouveaux élèves étaient nommés et invités
à se présenter aux autres, sur l’estrade de la grande cour de l’Académie. Hiyori
avait arrêté de suivre quand un Ken-truc avait fait un long discours chiant sur
le devoir du shinigami et sur ses motivations personnelles. ‘Pitié, le laissez
pas écrire une autobiographie…’ avait pensé Hiyori, avant de se distraire comme
elle le pouvait. Là, elle en était à ‘A quoi peut bien ressembler ce
nuage ?’. Evidemment, c’est à ce moment qu’elle entendit son nom. En fait,
c’était la troisième fois qu’on l’appelait.
Laissant éclater sa mauvaise humeur habituelle, elle
avança en bougonnant, mais avec rapidité.
‘Sarugaki Hiyori, mais ça vous le savez. Salut tout le
monde…’ Elle ne savait pas quoi dire, finalement. Aucun mot ne lui venait, et
encore moins un beau discours comme celui de Ken-machin chose. Lançant des
regards farouches et sauvages aux environs, elle se dépêcha de rejoindre sa
place initiale.
Elle se sentait seule. Ce n’était pas désagréable, c’est
juste… qu’elle n’y était plus habituée.


La journée continua par une visite de l’Académie. Elle
était magnifique du point de vue architectural, et bien faite. Mais Hiyori la
trouva surtout immense et surpeuplée. Y’avait combien d’étudiants ici !?
Au moins un millier de jeunes futurs shinigamis foulaient les couloirs de
marbre blanc, ouvraient et fermaient régulièrement quelques bonnes centaines de
portes de bois et de papier, vivaient et étudiaient sous les toits de tuiles
vernies, délicatement teintées de rouge, ou dans les jardins verdoyants qui ensemble,
constituait l’établissement énorme qu’était l’Académie Shinigami.
Et à la fin du premier jour de Hiyori ici, toujours
aucune nouvelle de Hirako Shinji.

‘Pff, quel gros naze !’ marmonna-t-elle dès qu’elle
fut dans sa chambre. A l’Académie, chaque étudiant avait tout ce dont il avait
besoin sous la main : pas forcément besoin de rentrer chez soi le soir,
surtout si comme Shinji ou Hiyori, on venait du Rukongai. Et si, par le plus
grand des hasards, on avait encore une maison où rentrer le soir. C’était loin
d’être le cas de tout le monde. Hiyori remercia les Hirako, le responsable des
chambres ou on-ne-sait-quel autre divinité passée présente future réelle ou
fictive de ne pas devoir vivre en colocation.
‘Alors, on passe même pas me dire bonjour ?’
‘Toi…’ Le coup de tatane parti sans sommation, un beau
direct dans le pif de Shinji. Hé, fallait pas s’amuser à le passer par les
fenêtres…
‘Aïe ! Toujours aussi timbrée toi !’ râla
Shinji, alors qu’il entrait dans la chambre de sa petite sœur adoptive. Cette
dernière semblait l’attendre de pied ferme, les bras croisés sur sa poitrine,
l’air bougon. Quoique pour la dernière partie, ça n’avait rien d’étrange ou
d’inhabituel.
‘T’étais passé où ? Je t’ai cherché toute la
journée !’
Shinji ne put s’empêcher de
trouver ça mignon, mais ne sourit pas, pour sa propre survie. Il préféra plutôt
répondre : ‘On a des profs chiants : j’ai du rester jusqu’à ce que je
maîtrise un sort à la noix…’
Hiyori haussa les épaules,
pour masquer une sorte d’anxiété qui commençait à poindre. Une sorte, pas
réellement de l’anxiété. Juste que… Enfin. Tout irait bien, non ? Elle
allait ouvrir la bouche pour pouvoir demander des nouvelles de Shinji, quand
une voix se fit entendre de la pièce, comme venant de nulle part.

‘Sarugaki Hiyori est priée de se rendre au bureau du
professeur Fujimori.’ Une deuxième fois. Puis plus rien. Ce fut au tour de
Shinji de hausser les épaules, alors qu’il ouvrait la porte.

‘Il est plutôt sympa lui. M’enfin… je suppose qu’on
reparlera de ça plus tard. Ciao !’ Et il partit. A gauche. Après un
soupir, Hiyori se mit en route. Les bureaux des profs… à droite.


Hiyori fut surprise de voir qu’elle n’avait pas été la
seule à être appelée au bureau de ce Fujimori-sensei. Il y avait un grand
gringalet blondasse aux airs maniérés et puis un mec qu’elle pensait avoir déjà
vu avant. Le professeur parla avant qu’elle ne puisse approfondir ses pensées. Assis
derrière son bureau, ses longs cheveux noirs et raides attachés en une queue
haute, laissant uniquement deux mèches sur les côtés, plus la frange qui lui
cachait partiellement les yeux, il arborait un air sévère mais bienveillant.

‘Muguruma Kensei, Ôtoribashi Rôjûrô, Sarugaki Hiyori. Je
m’appelle Fujimori Junichirô, actuellement professeur de kidô dans cette
Académie, mais je serais votre professeur particulier pour certaines
disciplines spéciales.
Muguruma-kun, vous aurez des cours avancés de kidô, en
plus des autres. Vous avez un niveau bien plus élevé que la moyenne, mais vos
autres talents ne vous permettent pas de suivre l’ensemble des cours avancés.’
Kensei s’inclina en signe de
respect. Hiyori lui lança alors un regard scruttateur. ‘Ken-truc !’
hurla-t-elle mentalement. Mais déjà, Fujimori-sensei reprenait la parole.
‘Ôtoribashi-kun, il s’agit pour vous de répondre à une
attente particulière venant de votre famille.’
Hiyori haussa un sourcil,
alors que Rôjûrô hocha la tête.
‘Apparemment vous savez de quoi il s’agit. Tant mieux.
Passons ensuite à Sarugaki Hiyori… Il s’agit d’un problème assez exceptionnel,
en fait. Je vous donnerai des cours de kidô pour éveiller votre zanpakutô.’

Stupeur. Maintenant qu’elle y pensait… elle n’avait pas
de zanpakutô. Un coup d’œil au flanc de ses deux camarades, et un souvenir
flash de Shinji tout à l’heure : en effet, tous avaient des zanpakutô sauf
elle. Face au regard interrogateur de son étudiante, Fujimori-sensei sourit
doucement.

‘En fait, il est rare qu’un apprenti sans zanpakutô soit
admis à l’Académie, mais vous avez montré une force de caractère et un don pour
les arts martiaux assez impressionnants. Votre kidô est moyen, et reste ce
problème de sabre, mais ce n’est qu’une question de temps avant que tout ne
soit réglé.’

Hiyori était en pétard. Pas comme d’habitude hein, mais
vraiment en pétard. C’est que Fujimori-sensei était vraiment déroutant comme
prof, et plus elle allait à ses soit-disant cours spéciaux, et moins elle en
voyait le bout. Ce qu’il lui avait balancé aujourd’hui comme conseil ?
Rêver ! Rêver !? Nan mais il était taré ce mec ! C’est pas en
pionçant qu’elle allait avoir son zanpakutô ! Hmpf !

Et pourtant. Il lui fallu bien deux semaines pour capter
ce que voulait Fujimori-sensei, et pour avoir des résultats probants.
Finalement, son zanpakutô s’éveilla, après lui avoir longuement parlé via son
inconscient, et donc, par la voie des rêves. Cela donnait à cette nouveauté
qu’était son zanpakutô quelque chose comme… un goût de déjà-vu.

Avec cet éveil prirent donc fin les cours particuliers de
Hiyori, et la fin de la particularité même de la jeune fille. Mis à part son
don – et sûrement son goût – pour les combats à mains nues, Hiyori était
désormais une étudiante parmi tant d’autres.

Petit à petit, elle se lia d’amitié avec d’autres élèves,
qui se comptaient tout de même sur les doigts d’une main. Parmi eux, notamment,
les amis de Shinji : Aikawa Love, Kensei et la petite peste de Mashiro qui
le suivait tout le temps. M’enfin, elle était drôle et amusante. Elle et Hiyori
avait en commun le don d’emmerder le monde, bien que ce soit dans un style très
différent.


Elle, Shinji et leurs nouveaux amis suivirent donc leur
scolarité shinigami jusqu’à être intégrés au Gotei 13. Hiyori insista pour être
acceptée dans la Cinquième Division comme son grand frère adoptif, mais sa
demande fut refusée et elle dut aller dans la Douzième. Kensei et Mashiro
allèrent dans la Neuvième Division, et Hiyori entendit encore parler de Rôjûrô,
affectivement appelé Rose par ses amis – sûrement à cause de son petit côté
précieux très français – lequel avait été intégré à la Sixième Division. A
présent, pour eux, une nouvelle vie s’offrait : celle de Shinigami.

Peu après, un dénommé Aizen Sôsuke fut intégré à la
Cinquième Division, après un parcours à l’Académie moyen à tout point de vue.
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Ezechiel Zalera
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:18

Chapitre Quatre – Créatures

Bien que Hiyori ait été séparée de Shinji, et que son
arrivée à la Douzième ne se soit pas fait réellement en douceur – le
vice-capitaine et le troisième siège s’en souviennent encore – les choses
avançaient tranquillement, sans réels heurts. Il faut dire aussi que
Hikifune-taichô était assez diplomate et patiente pour s’occuper d’un élément
comme Hiyori. Après de nombreux efforts, pas mal de missions, et aussi de
tristes pertes dans la Division, Sarugaki Hiyori fut promue Vice-Capitaine.

Le Gotei 13 traversait néanmoins des temps instables, et
les officiers étaient régulièrement changés. Chacune des divisions cherchait sa
place, essayant de ne pas empiéter sur les plates-bandes de l’autre. Et chacun
des capitaines, nouveaux ou pas, essayant de laisser son empreinte sur sa
propre division. Certains, comme Ukitake-taichô ou Kyôraku-taichô, étaient là
depuis assez longtemps pour avoir leur petites habitudes, et d’autres, comme
Kuchiki-taichô ou Shihôin-taichô, avaient donné une orientation bien particulière
à leur Division. Tel fut le dilemme d’Aikawa Love, Muguruma Kensei, Rose et
Hirako Shinji quand ils furent nommés Capitaines de Division. Bien sûr, ni
Mashiro ni Hiyori n’en ressentirent aucune jalousie, au contraire. Leurs amis
avaient été promus, à la différence près qu’au moins, Mashiro restait près de
Kensei, en tant que Vice-Capitaine. Hiyori et Shinji, quant à eux, demeuraient
dans deux Divisions différentes.
Et quand Hikifune-taichô fut promue et rejoignit la
mystérieuse Division Zéro, ce fut le drame.
Ou presque.

Le troisième siège de la Seconde Division fut nommé
Capitaine de la Douzième, pour le plus grand malheur de Hiyori : Urahara
Kisuke fit son entrée avec fracas. La vie à la Douzième ne fut pas très
paisible pendant un certain temps, vu les étincelles que ça pouvait faire entre
les deux officiers de tête. Hiyori, n’acceptant pas ce changement, ne
cessait de provoquer Urahara, et demanda même à se battre en duel, à mains nues avec lui.
Elle prit son élan, déploya sa force pour lui envoyer son
fameux coup de tatane, version monumentale, courant et hurlant. Mais, en plein
saut, elle le vit : Urahara s’écarta, sourit doucement, et se remit en
place, encaissant le coup volontairement. Dépitée, Hiyori s’en alla. Qu’est-ce
qui n’allait pas avec lui ? Il avait l’air paresseux et bon à rien, mais
il pouvait facilement éviter ses coups ! Et pourtant, il ne le faisait
pas. C’était pour ménager son honneur ? Pour la laisser se défouler,
peut-être ? Hiyori soupira et s’éloigna.

Quelques jours passèrent, avant que Urahara-taichô ne se
décide à faire de la Douzième Division ce qu’il voulait qu’elle soit. Mais
avant de transformer le QG en laboratoire géant, il préféra emmener sa
Vice-Capitaine dans un endroit qu’il connaissait bien, peut-être pour lui
montrer qu’il lui faisait confiance. Ou alors pour consentir à lui ouvrir une
part de lui-même, espérant qu’un jour elle ferait la même chose. Peuh !
L’endroit où l’emmenait Urahara était isolé, et son nom
ne donnait franchement pas envie d’y aller. Le Nid de Vers, hein ? C’était
quoi cet endroit ? Au fur et à mesure que Hiyori avançait, elle trouvait
que ça ressemblait de plus en plus à une cave, ou un cachot… Jusqu’à ce que
Kisuke lui montre que finalement, dans cette prison où étaient enfermés les
shinigamis dangereux, personne n’était entravé. En fait, chaque prisonnier
pouvait se mouvoir librement à l’intérieur d’un bâtiment qu’il ne pouvait tout
de même pas quitter. Hiyori était perplexe, cependant. Pourquoi l’avoir emmenée
ici ? Il avait quoi en tête, au juste ? C’était quoi le but de la
manœuvre !?
Elle n’eut pas vraiment le temps de se poser plus de
questions, qu’une bagarre éclata. Portant sa main par réflexe à son côté, elle
remarqua avec stupeur qu’elle n’avait pas son zanpakutô.
‘Désolé. Je savais que tu n’avais pas ton zanpakutô, j’ai
simplement réfréné le besoin de te le dire...’*
Attends attends vieux, où est-ce que tu veux en venir
là ?
‘Il est formellement interdit de porter une arme ici,
dans le centre de détention spécial. C’est pourquoi, l’une des plus importantes
conditions à remplir pour occuper le poste de chef de l’unité de détention est
la capacité… à maîtriser les prisonniers avec une seule main.’*
Ah bah putain !
Hiyori, abasourdie pendant un instant, vit enfin de quoi
Kisuke était capable. Le coup de tatane qu’elle lui avait envoyé il y a
quelques jours n’était rien comparé à ça ! En fait, Kisuke pourrait la
maîtriser d’une seule main elle aussi, s’il le voulait bien. Pour quelqu’un
habitué à être toujours la première en arts martiaux, c’était un choc. Elle
était obligée de reconnaître… qu’il était plus fort qu’elle. Bien plus fort.

Mais elle n’était pas mal non plus ! Après s’être
sortie de ses rêveries, elle reprit le dessus et aida son Capitaine à calmer le
tohu-bohu naissant du Nid de Vers. Et quand elle pensait qu’ils allaient
pouvoir repartir…
‘Attends, Hiyori.’
Cette dernière envoya une moue perplexe à son Capitaine,
alors que celui-ci commençait à expliquer la vraie raison de sa venue ici.
Un seul prisonnier était isolé, dans une cellule à part,
loin des autres. Hiyori se demanda vaguement la raison pour laquelle il ne
pouvait être laissé en semi-liberté, pourquoi il avait droit à ce traitement si
particulier. Et les réponses qu’elle trouva ne lui firent pas vraiment plaisir.
La voix mielleuse du prisonnier se fit alors entendre,
quand il demanda à Urahara ce qu’il faisait là. Pendant un instant, Hiyori fut
étonnée de voir qu’il connaissait le nom de son Capitaine, mais se souvint que
ce dernier avait été pendant longtemps le chef ici. Ils s’approchèrent, et
Kisuke dévoila enfin le fond de sa pensée.
Il l’invitait à partir. Le libérer comme ça, d’un
claquement de doigt.
Hiyori s’avança, et détailla l’homme que Kisuke avait
appelé Kurotsuchi Mayuri. Il était franchement laid, et maquillé bizarrement.
Sans oublier le fait qu’il n’avait plus d’oreilles et des cheveux – bleus en
plus – que sur le haut du crâne.
‘Ce… c’est quoi… ce mec ?’* s’écria-t-elle alors.
Evidemment, Mayuri ne se laissa pas démonter et provoqua
Hiyori, qui tomba dans le panneau. Et une fois calmée, Kisuke put s’entretenir
sérieusement avec le prisonnier qu’il comptait bien libérer.

Puis ce fut le grand déménagement. Une période bien
déplaisante pour Hiyori, d’autant plus que Mayuri avait effectivement accepté
l’offre de Kisuke, et était désormais son supérieur au sein de l’institut que
le Capitaine Scientifique avait créé. Ce n’était pas forcément une mauvaise
idée, mais il était dur pour quelqu’un comme Hiyori d’accepter de faire le
larbin pour un paresseux dans la lune et un taré sur le retour. Et dix ans
passèrent ainsi.

* citations de Bleach, tome36, scans de la NTC team.
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:21

Chapitre Cinq – Cimetière

Un cri dans la nuit glacée du Rukongai. Un éclair blanc,
puis plus rien. Les vêtements tombèrent, inertes et vides, sur le sol de terre battue.

Les disparitions mystérieuses devinrent endémiques, et
Yamamoto-taichô n’eut d’autre choix que de demander à quelqu’un d’enquêter. Et
c’est Ken-truc qui s’en occupa, en envoyant dix shinigamis sur les lieux.
Aucune nouvelle. Bien sûr, Hiyori n’était pas au courant des détails, mais
impossible pour n’importe quel shinigami d’ignorer le fait que des gens
disparaissaient. Ils n’étaient pas tués, car aucun cadavre n’était retrouvé.
Ils n’étaient pas non plus enlevés, car leurs vêtements gisaient sur le sol.
Evaporés. Tout simplement.

Muguruma, sans nouvelles de ses troupes, du se rendre
lui-même sur place, avec sa Vice-Capitaine et sa bande de fidèles. Pendant ce
temps-là, au QG de la Douzième…


‘TA GUEULE SALE BLATTE CHAUVE !’*
Hiyori était encore en
pétard : être le larbin de Mayuri ne lui plaisait pas vraiment, mais bon,
qui aurait apprécié ? Bref, elle lui hurlait dessus, et pouvait facilement
être entendue à des kilomètres à la ronde. C’est à ce moment qu’un messager
entra et s’entretint avec Urahara-taichô.

‘Comme tu as entendu, tu peux y aller, Hiyori-san.’*
Hmpf, même en signifiant son
désaccord et sa perpétuelle mauvaise humeur, Hiyori s’exécuta. Ce qu’elle
devait faire ? Aller prêter main forte aux envoyés de la Neuvième
Division, qui campaient sur place, au Rukongai. Apparemment, les dix émissaires
avaient eux aussi disparus. Sandales et obi encore noués, impossible que ce ne
soit pas une ‘évaporation’. Comme si leurs particules spirituelles étaient
devenues incapables de se maintenir dans un corps stable. Hiyori restait
perplexe.

L’alarme fut déclenchée trop tard. Kisuke ne pouvait s’en
prendre qu’à lui. Hiyori était partie depuis quelques minutes lorsque Muguruma
Kensei, Kona Mashiro et le reste des envoyés de la Neuvième Division furent eux
aussi portés disparus.

Le tableau était apocalyptique, et terrifiant. Hiyori fut
incapable de bouger pendant un moment. Puis, une seule pensée : courir.

Elle était attaquée par ce qui ressemblait à un hollow
arborant un masque qui semblait avoir trois paires d’yeux, des piliers de
pierre et d’os lui sortant du dos. De là où elle était, elle le remarqua quand
même. Il semblait souffrir sous son masque. Enfin, souffrir ne l’empêchait pas
de l’attaquer, alors autant courir.

Répliquer ? Contre-attaquer ? Dégainer ?
Jamais de la vie. Si Hiyori avait remarqué qu’il semblait souffrir, elle avait
également noté de qui il s’agissait. Le hollow qui la poursuivait…

‘Shinji !?’
Le Capitaine de la Cinquième Division était apparu devant
elle, zanpakutô dégainé, prêt à se battre.
‘Tu ne sors pas ton sabre ?’*
Hiyori fit une moue triste, gênée.
‘Comment pourrais-je faire une chose pareille ?’*
Shinji ne sembla pas comprendre, mais un autre regard au
hollow lui suffit.
‘Kensei !’*

Le hollow n’était personne d’autre que le Capitaine de la
Neuvième Division. Comment ? Pourquoi ? Peu importait actuellement. Hiyori,
sous le choc, ne sentit presque pas Shinji qui la prit sous son bras, bien que,
par réflexe, elle se débattit.
Bientôt, ils furent rejoints par Aikawa Love, Rose et
Yadomaru Lisa, la Vice-Capitaine de la Huitième Division. A contrecoeur, ils
commencèrent à combattre le hollow qui un jour fut Muguruma Kensei, en faisant
tout pour l’arrêter sans le tuer.
Mais c’était oublier que Kensei n’était pas seul. Mashiro,
elle aussi devenue hollow, attaqua Rose, puis Shinji, qui lui parvint à parer
le coup. Puis, arrêtée par cinq grands piliers invoqués par Hachigen, elle
s’immobilisa. Ushôda Hachigen, maître du bakudô, l’art d’entraver, était venu
lui aussi leur prêter main forte. Sans avoir besoin de réciter une quelconque
incantation, il lança un autre sort de bakudô sur Kensei, sans réel succès. Non
pas que le sort n’avait pas fonctionné, mais que la force de Kensei en hollow
était si énorme qu’il parvint à briser ses chaînes. Seul le kin, bakudô n°99,
permit d’immobiliser le Capitaine de la Neuvième Division.

Mais Hiyori avait été touchée.
‘Shin…lâche…moi…’* lança-t-elle à son grand frère
adoptif, qui la regarda d’un air étonné.
Sa tête tournait, sa vision n’était plus stable. Venant
du plus profond de ses entrailles, la nausée la submergeait, une nausée qui se
transforma rapidement en un crachat d’un blanc laiteux. En elle, une nouvelle
voix s’élevait, ricanant du sort lui avait été réservé. Hiyori se retrouva face
à elle-même, un clone de négatif de photo, aux cheveux noirs, au shihakushô
blanc et aux yeux jaunes et cruels. Cette deuxième Hiyori partit d’un rire
sadique, brandissant ce que Sarugaki reconnaissait comme étant son zanpakutô.
Et un combat s’engagea entre elles.

De l’extérieur, Hiyori n’était plus que le hollow
d’elle-même, tout comme l’étaient Kensei et Mashiro. Impossible pour elle de
contrôler son corps, et de la corne de son masque, couvrant désormais son
visage, elle blessa Shinji, qui la portait encore. Comme bloquée à l’intérieur
de son propre corps, Hiyori hurlait, incapable de se concentrer sur le combat
contre son autre elle quand elle se voyait attaquer et blesser ses amis.

Féroce et sauvage, son masque inspirait la même peur que l’on
pouvait avoir face à une bête. Une peur primaire, celle que ressent une proie
face à son prédateur. Ce qu’il représentait ? Les réponses étaient
multiples : si on pouvait penser que Kensei était devenu une sorte de
golem ou que Mashiro était un insecte volant, Hiyori demeurait un peu plus
mystérieuse : peut-être pas une licorne, mais la corne sur son front
pouvait également faire penser à un scarabée ou un rhinocéros. De toute façon,
Lisa, Rose, Love, Shinji et Hachigen ne se posaient pas vraiment la question,
actuellement. En plus de devoir parer les attaques de Hiyori, devenue
incontrôlable, un nouvel ennemi arriva.

‘Tôsen !?’* s’écria Shinji, découvrant le visage de
l’un des instigateurs, non seulement des disparitions, mais également des
hollowmorphoses de Kensei, Mashiro et Hiyori. Tôsen Kaname, un des membres de
la bande de Muguruma Kensei, et donc de la Neuvième Division. Mais ils
découvrirent bientôt qu’il n’était pas seul. Avec lui se tenait le prodige que
l’Académie Shinigami, le jeune Ichimaru Gin, et le Vice-Capitaine de la
Cinquième Division, Aizen Sôsuke.

Toujours enfermée dans son corps, s’évanouissant
lentement, Hiyori ne voyait plus ce qu’il se passait à l’extérieur. Elle
n’assista pas à l’échange entre son grand frère adoptif et Sôsuke, entre le
trahi et le traître. Elle n’entendit pas Aizen sous-entendre à Shinji que tout
avait été plus facile grâce à lui et à sa méfiance, et qu’il aurait pu empêcher
cette catastrophe, si seulement il avait eu un autre comportement à son égard.
Elle ne vit pas non plus Rose, Love, Lisa, Hachigen, et enfin Shinji se
transformer eux aussi en hollow.

* Citations de Bleach, tomes36 et 37, NTC team scantrad.
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:25

Chapitre Six – Mue

Sa tête était lourde, et semblait lestée de plomb. Ses
paupières lui donnaient la même impression, comme emplâtrées et collées à ses
yeux, elles refusaient de s’ouvrir. Son ouïe, comme le reste de ses sens, était
engourdie, comme filtrée par des couches de coton et de béton. Elle entendait
d’autres voix, étonnamment rieuses, mais dans lesquelles on sentait poindre de
l’inquiétude et un soupçon de tristesse. C’est seulement quand elle pensa
reconnaître celle de Shinji que Hiyori ouvrit ses yeux.
Elle était allongée sur un futon, sa tête reposant sur un
oreiller. A peine avait-elle fait un léger mouvement de la main, qu’un visage
s’approcha du sien. Des cheveux blonds, un sourire optimiste et niais, des yeux
tombants…
‘Shinji ?’ murmura-t-elle
Le visage rit doucement, et
lui ébouriffa les cheveux. C’est seulement à ce moment qu’elle se rendit compte
que c’était Urahara Kisuke qui se tenait au-dessus d’elle. Elle poussa aussitôt
un cri, et lui mit un coup de poing dans le nez.
‘Je crois qu’elle va bien !’ lança Kisuke en riant
et en se frottant le nez.

En se levant, Hiyori vit avec qui Urahara parlait :
Shinji était là, tout comme Rose, Kensei, Lisa et Hachigen. Près d’elle,
dormaient encore Love et Mashiro. Tous étaient habillés dans des yukata à la
mode

du monde réel, sauf Shinji qui portait une chemise et un pantalon occidentaux.
Un autre coup d’œil fut suffisant à Hiyori pour se rendre compte d’un autre
truc.
‘On est plus à la Soul Society ?’
‘… Nan. Bienvenue dans le monde réel, Hiyori.’ Lui dit
Shinji.

Il se chargea, avec Kisuke, d’expliquer à la jeune fille
ce qu’il s’était passé quand elle était évanouie. Comment Aizen les avait
trahi, comment Kisuke avait été accusé de toute l’affaire, comment il avait
décidé de les aider, peu importe ce que pensait la Chambre des 46. En effet,
ces derniers avaient décidé d’exécuter les huit shinigami masqués, à cause de
leur nouvelle condition de hollow. Quand Hiyori apprit ce léger détail, sa
fureur éclata.

‘Quoi !? Non seulement ils ont voulu nous tuer mais
en plus ils ont exilé Kisuke et Shihôin-san !? Rhaaaa !!! Si
seulement je les avais sous la main, eux et Aize…’
‘Calme-toi…’
‘JE SUIS TRES CALME !’ hurla-t-elle à Shinji, avant
de tomber dans un mutisme inquiétant. Elle se prit le front entre le pouce et
l’index, comme sous l’effet d’un soudain mal de crâne. Et de nouveau, la
Nausée. Le même crachat blanc qu’avant, qui venait lui recouvrir le visage d’un
masque cornu et féroce.

Incontrôlable, Hiyori attaqua Kisuke et Shinji, lesquels
parèrent les attaques, aidés par Rose, Lisa et Kensei. Heureusement pour
eux, Hachigen lança un sort de bakudô sur Hiyori, qui fut ainsi maîtrisée.
Shinji lui brisa son masque, et retrouva en-dessous une Hiyori au visage
fatigué, trempée de sueur.
‘Voilà pourquoi tu dois rester calme… Sinon le hollow en
toi reprendra le contrôle.’
Hiyori fit une grimace, prouvant ainsi par sa mauvaise
foi que Shinji avait raison. Elle passa le reste de la journée – le temps qu’il
fallut à Mashiro et Love pour se réveiller – à bouder. Et le soir venu…

‘Je crois qu’on va y aller.’ Annonça Shinji. Kisuke
sembla étonné, tout comme Hiyori et Mashiro. Les autres semblaient s’attendre à
une telle déclaration. Néanmoins, quelques explications s’imposaient.
‘Même exilé tu restes un shinigami, comme Yoruichi-san.
Le Gotei 13 ne tardera pas à vous recontacter, pour une affaire ou une autre.
Mais nous…’ La voix de Shinji était anormalement grave et douce, bien moins
enjouée que d’habitude. Et pour cause. ‘Nous sommes censés être morts. Et je sais
pas ce que les autres en pensent, mais perso j’ai pas envie que le Gotei se
mêle de nos oignons. Mieux vaut qu’on parte. Chacun sa route : shinigami
d’un côté, vizards de l’autre.’

‘Vizard ? Où t’as choppé ce nom encore toi !?’
balança Hiyori, juste après avoir frappé de sa tong l’arrière du crâne de
Shinji. Derrière eux, le reste des chevaliers masqués, marchant lentement sous
le soleil couchant.
‘J’sais pas moi !!! Ca sonne bien non ? Et
j’trouve ça plutôt cool comme jeu de mots…’
‘Gné !?’ fit Hiyori, prête à jouer de nouveau de la
tong.

‘Tu devrais écouter plus de chansons anglaises,
Hiyori ! Tu sais pas que visored ça veut dire ‘masqué’ ?’ Hiyori
souffla, passablement désintéressée tout à coup. Mais ça n’empêcha pas Shinji
de continuer à parler :

‘Et puis… Il y a autre chose. On doit s’entraîner, seuls.
Après tout, rien n’est comparable à ce qui nous arrive. D’une certaine manière,
on se doit de remercier Aizen.’
Hors d’elle, Hiyori
s’apprêta à cogner, mais Shinji fut plus rapide : ‘Il nous a donné une
puissance que lui-même a sûrement du mal à imaginer. Un hollow.’ Il marqua une
pause, avant de finir. ‘Encore faut-il le maîtriser. Et pour ça, on est seuls,
face à nous-mêmes.’

Ce soir-là, ils trouvèrent un squat où dormir, protégé
par un kekkai érigé par Hachigen. Ils voyagèrent ainsi jusqu’à trouver un
entrepôt assez grand pour y installer le même genre de structure que celle
qu’il y avait dans la cave de ce qui deviendrait la boutique d’Urahara. Et là,
l’entraînement commença. Il fallait d’abord trouver un moyen d’évaluer plus ou
moins leur niveau de reiatsu, histoire de se faire une idée de la puissance du
hollow qu’ils abritaient désormais. Après quelques semaines de recherches,
Hiyori mis au point un appareil imitant le mouvement d’un skieur de fond, qui
absorbe le reiatsu : le Super Hiyori Trainer ! Tout le monde y passa,
et résista environ une à deux journées en moyenne avant de tomber dans les
pommes.

Vint ensuite l’affrontement intérieur. ‘Hiyori ! On
commence par toi !’ lança Shinji. Toujours de mauvaise humeur, Hiyori ne
put s’empêcher de lui demander :
‘Pourquoi moi en premier !?’

‘Parce
que tu contrôles très mal ton hollow, t’es la priorité.’ Répliqua Kensei, avant
que Shinji n’ait pu dire quoi que ce soit. Hiyori lança des regards autour d’elle :
tous les Vizards semblaient d’accord sur ce point. Kensei le maitrisait mal lui
aussi, mais il était d’une nature plus calme que Hiyori, ce qui lui
faciliterait les choses. Rose et Love n’étaient pas non plus spécialement bien
partis, mais eux au moins n’avaient pas peur d’affronter leur clone maléfique.
Hiyori, elle, était terrifiée.
‘Aller, on va te transformer en hollow, et pendant qu’il
a le contrôle sur ton corps, toi, tu t’occupes de lui, de l’intérieur. On te
retiendra.’ Expliqua Kensei. Non loin de lui, Hachigen hocha la tête : il
était prêt à ériger un kekkai pour leur protection.
‘Non ! Je ne veux pas vous blesser !’
‘Tu le feras tôt ou tard si tu ne maîtrises pas ton
hollow ! Arrête d’avoir peur !’ s’écria Kensei. Lui-même était resté
en hollow assez longtemps pour comprendre que plus on en avait peur, et plus il
en profitait pour prendre le contrôle.

Soudain, l’arrière du crâne de Hiyori lui fit mal. Shinji
l’avait frappé, et se tenait désormais face à elle qui s’était retournée, un
air grave et sévère sur le visage.
‘La peur ne te mènera nulle part. Fait face à ton hollow,
et montre lui qui est le maître. C’est la seule solution si tu veux rester
toi-même.’

Hiyori hocha la tête.

Une montagne rouge vif, dont la silhouette se découpait
sur un ciel vert foncé. Des vapeurs montaient de trous ça et là, et donnaient à
l’air une odeur de soufre. Face à Hiyori, son double, toujours aussi hilare.
Elle brandissait son zanpakutô aux couleurs inversées, mais ne semblait pas vouloir
attaquer. Pas encore.

‘Alors, Hiyori !? T’as peur ? Laisse-moi
rire !’ Ce qu’elle fit. ‘Dire que c’est toi qui est censée avoir le
contrôle… franchement, quelle blague ! T’es même pas digne que je m’occupe
de toi ! Sérieusement, la gamine, combien de temps tu penses pouvoir tenir
contre moi ?’ La Hiyori blanche ricana une autre fois, avant de se lancer
sur son double, son zanpakutô tenu fièrement, prêt à être libéré.

‘Déjà une demi-heure.’ Annonça Lisa, lançant un regard
inquiet à Shinji. Hachigen avait érigé un kekkai autour de Hiyori, qui
lentement mais sûrement, se transformait entièrement en hollow. Les Vizards,
l’un après l’autre, affrontaient la bête pour la contenir. Aucun d’entre eux ne
savaient combien de temps ils pourraient tenir : si Hiyori ne revenait
pas, il faudrait l’achever. Love sortit du kekkai, et fit signe à Mashiro d’y
aller.
‘Ne te retiens pas, c’est pas de la tarte !’ Mashiro
hocha la tête, et entra dans le cube.

Hiyori était blessée. Pas son double maléfique, juste
elle. Les vapeurs dansaient devant ses yeux et lui troublaient la vue, en plus d’irriter
sa gorge. Essoufflée, elle prenait appui sur son zanpakutô, qu’elle ne se
décidait pas à libérer.
‘Allez ! Viens ! Montre-moi ta soit-disant
puissance ! Libère ce foutu zanpakutô !’
‘Non !’
‘T’as peur de quoi ? Perdre le contrôle ? Tu
l’as déjà perdu ! Blesser tes amis ? C’est déjà fait ! T’es
qu’un boulet Hiyori ! T’es indigne d’avoir autant d’amis, tu le sais,
non ?’
‘Tais-toi !’
‘Ahaha ! J’ai raison ! C’est vrai… Hikifune,
Urahara, Hirako…’
‘TA GUEULE !’ Hiyori se jeta sur son hollow, et lui
asséna un coup dans l’épaule. Du moins était-ce là son intention. Le hollow
esquiva, et planta son zanpakutô aux couleurs inversées dans le ventre de
Hiyori. Un cri monta sur cette montagne sanglante, en même temps qu’un grand
éclat de rire.

‘Combien de temps, Kensei ?’
‘Soixante minutes et six secondes.’
Lisa sortit du kekkai, essoufflée, et jeta un coup d’œil
à Shinji. Rose avait été le premier à y aller, mais il voulu bien y retourner
avant son tour. Il savait que quand Shinji entrerait dans le cube, ce serait
quand Hiyori serait définitivement perdue.

‘Alors, t’as toujours pas pigé, gamine ?’ Un autre
ricanement. ‘Tu comptes aller loin, en étant si terrifiée ?’ Un autre éclat
de rire.
Libérer
son zanpakutô n’avait fait que donnait encore plus de marge de manœuvre à son
double. Le hollow en profitait pour la narguer et se moquer d’elle. Néanmoins… Ca
lui faisait mal de l’avouer, mais le hollow avait raison. Comment Hiyori
compter avancer si elle ne cessait d’avoir peur ? Elle ouvrit les yeux, et
planta ses iris dans ceux, jaunes, de son double. Cela ne tuait pas sa peur,
mais y faire face la rendait moins menaçante. C’est alors qu’une voix se fit
entendre. Caverneuse, rocailleuse, elle semblait venir de la montagne
elle-même. Douce au début, elle s’éleva lentement jusqu’à être assourdissante.
‘Protéger tes amis ? Leur être utile ?
Protège-toi toi-même ! Soit utile à toi-même !’


Rose était vraiment à bout, il ne pouvait pas tenir plus
longtemps. Il fit un signe à Hachigen, qui ouvrit le kekkai. A l’intérieur,
Hiyori était méconnaissable, presque entièrement transformée en hollow. La voix
de Kensei s’éleva alors : ’Soixante-huit minutes et trente-quatre
secondes.’ A contrecoeur, Shinji brandit son zanpakutô, et entra dans le cube.

D’une pichenette, Hiyori changea le zanpakutô qui lui
traversait le corps en sable, qui vint se confondre avec celui du sol.
‘T’as de la chance que le vieux t’ai aidé, gamine !’
lui lança sèchement son hollow. ‘Mais fait gaffe : un seul faux pas, une
seule occasion, et je me jetterais sur toi pour te bouffer toute crue.’
‘Ouais ouais, on lui dira. Aller, casse-toi !’
s’écria Hiyori avec un sourire en coin. Il était un peu forcé, mais il fit son
effet. Le hollow s’évapora, laissant place à l’entité que Hiyori avait vu en
rêve étant plus jeune. Son zanpakutô lui lançait un regard sévère, presque
féroce. Mais ici, comme ailleurs, Hiyori était le maître. Elle lui rendit son
regard au centuple, et soudain, tout disparu.


Shinji allait asséner à Hiyori un coup fatal quand il
s’arrêta. Elle aussi d’ailleurs. Le hollow qu’elle était devenue se figea, et
son masque, devenu une véritable deuxième peau, s’effrita et tomba. Sous la
couche blanche et plâtreuse, Hiyori fit son apparition. Elle était exténuée, en
sueur, et ne réussit pas à tenir debout très longtemps. Alors qu’elle posait un
genou à terre, elle entendit vaguement Kensei annoncer : ‘Soixante-neuf
minutes et deux secondes.’ Hachigen dissipa le kekkai, et tous se précipitèrent
vers Hiyori.
‘Ca va ?’ demanda Shinji. La gamine releva un peu la
tête, juste assez pour lui lancer un regard sauvage et lui répliquer :
‘Est-ce que j’ai l’air d’aller bien, tête de poisson !?’
‘Assez, je trouve.’ Répondit-il en souriant.
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Ezechiel Zalera
• Octava Espada | Mr Jmepèt'lagueulsurmélunettes •
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MessageSujet: Re: [Bleach] Earth Mask (background)   [Bleach] Earth Mask (background) Icon_minitimeMer 11 Nov - 17:26

Chapitre Sept – Main

Finalement, Hiyori était celle qui eut le plus de mal à
maîtriser sa hollowmorphose parmi tous les Vizards. Elle mit le plus de temps à
combattre son hollow, et durant l’entraînement à la hollowmorphose de combat,
il lui fallut beaucoup de temps pour tenir son masque plus de quelques minutes.
Pour cela, elle s’entraînait sans relâche, avec Love, Kensei ou Rose, qui
avaient eux aussi des hollow difficiles à maîtriser. Shinji avait toujours eu
une bonne maîtrise, et ce depuis la première fois, quand il réussit à
s’entretenir avec Aizen. Et Mashiro n’avait aucun problème pour contenir son
hollow alors qu’elle portait son masque : elle le tint une quinzaine
d’heures d’affilée dès le premier essai. Quant à Hachigen et Lisa, ils n’en
bavèrent pas plus que les autres, même si rien n’avait été gagné d’avance.

Et pendant un siècle, ils parcoururent le Japon, allant
ça et là pour s’entraîner, revenant régulièrement à Karakura. Cependant, au
grand damn de Hiyori, ils n’avaient plus aucun contact avec Urahara, même s’ils
savaient qu’il était toujours dans le coin. Lentement mais sûrement, ils
s’étaient adaptés à la vie réelle, en avaient adopté la mode vestimentaire.
Shinji ne s’étonnait plus de l’évolution musicale, et Hiyori avait apprécié
l’invention du survêtement, bien plus agréable et facile à porter qu’un kimono.
Mashiro avait même eu la gentillesse de lui broder le kanji ‘saru’ – singe –
sur la veste de son survêt’ favori. Mode, musique, cinéma, jeux vidéo, manga… tout
était bon pour repousser l’ennui.

Mais un jour tout changea.

‘Faut qu’on retourne à Karakura.’ Annonça Shinji. Les
autres lui lancèrent des regards perplexes.
‘Ca te prend souvent, tête de poisson !?’ répliqua
Hiyori.
‘Hmm… J’ai un pressentiment. Allons-y.’ Hiyori soupira
bruyamment, mais ça faisait trop longtemps que Hirako était devenu leur leader
naturel pour contester son autorité. Le lendemain, ils se mirent en route.
En effet, Karakura avait changé. Le potentiel spirituel
de cette ville avait toujours été supérieur à la moyenne, mais là, ça frisait
l’extraordinaire. Les hollow abondaient, et y’avait quantité de reiatsu
différents et puissants. Cette fois, pas de questions quand Shinji décida de
s’y implanter pour connaître le pourquoi du comment.

‘Ca semble être plus fort du côté du lycée.’ Lui rapporta
Lisa lors d’une de ses rondes. Shinji hocha la tête.
‘Hiyori !!! Tu vas y aller pour voir ce qu’il s’y
passe !’
‘Crève ! J’irais pas ! J’ai plus l’âge d’aller
à l’école, espèce de débile !’ Lança-t-elle, ponctuant sa phrase d’un coup
de tong.
‘Ca a le mérite d’être clair…’ maugréa Shinji en se
frottant la joue. ‘Bon, qui est volontaire pour jouer les lycéens ?’
Silence.
‘Ok ok, j’ai compris, j’y vais…’

‘Y’a un Quincy, deux humains avec des pouvoirs bizarres,
et un pseudo-shinigami.’ Rapporta-t-il le soir même.
‘Pseudo-shinigami ?’ demanda Mashiro de sa voix de
crécelle.
‘Yep, on dirait un mélange de hollow et de shinigami,
comme nous. Je l’ai filé, il s’appelle Kurosaki Ichigo. Je dirais pas qu’il est
Vizard, mais c’est pas un pur shinigami. Ni un pur hollow d’ailleurs.’
‘Tiens ça me fait penser…’ commença Kensei, ‘J’ai croisé
des hollow atypiques. Leur masque est partiel, et ils étaient plus intelligents
que des hollow normaux. Ca m’étonnerait qu’il y en ait autant naturellement…’
‘Aizen ?’ tenta Rose. Shinji hocha la tête d’un air
grave.
‘Sûrement.’ Il marqua une pause, puis se tourna vers
Hiyori : ‘Si t’allais voir ton ancien Capitaine ?’
Hiyori resta un moment immobile, puis acquiesça. ‘Toi,
ramènes-nous ce Ichigo, qu’on voit ce qu’il a dans le ventre.’

Qu’elle ait eu le temps ou non d’aller voir Urahara, les
informations concernant les arrancars arrivèrent d’elles-mêmes. Yammy et
Ulquiorra débarquèrent à Karakura, suivis de près par Grimmjow et ses
fracciones. Shinji avait bien tenté de convaincre Ichigo de les rejoindre
entre-temps, sans succès. Et ce jusqu’à ce que ce fut Kurosaki lui-même qui se
rendit compte que finalement, il avait peut-être besoin de leur aide. Et pour
lui, l’entraînement commença, comme il en avait été pour Hiyori, Shinji, Love,
Rose, Hachigen, Mashiro, Kensei et Lisa.

Néanmoins, les Vizards restaient neutres. Aizen, Ichimaru
et Tôsen les avaient trahi mais leur avaient donné de la puissance comme jamais
ils n’en avaient rêvé. Les shinigami les avaient tenus en estime, mais avaient
également tenté de les tuer. Maintenant que le binoclard de la Cinquième avait
révélé son vrai visage au Gotei 13, peut-être allaient-ils enfin se réveiller ?
Les Vizards l’ignoraient sûrement mais Yoruichi et Kisuke avaient déjà commencé
à aider les shinigami, en secondant Ichigo, Chad, Uryû et Orihime. Cela ne leur
rendrait sûrement pas le droit de revenir à la Soul Society, mais c’était
sûrement un mieux qui s’annonçait. Neutres, les Vizards ? Peut-être plus
pour très longtemps.

FIN
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