Rencontre surprise [PV Gin]

Dans une petite rue déserte, non loin de la boutique d’Urahara, un dangaï se matérialisa soudain et un papillon noir en sortit, suivit de son shinigami. Lorsque la porte se referma derrière elle, Rangiku prit une profonde inspiration. Elle avait enfin réussi à recevoir l’autorisation de son taisho de se rendre dans le monde des humains. Pour une mission, certes, mais le principal était qu’elle avait pu franchir le dangaï, et seule en plus, quelle aubaine ! Elle allait pouvoir se balader à sa guise. Elle irait peut être vois Inoue, aussi, voir si elle voulait venir avec elle. Elle n’oubliait pas la raison de sa venue, non, elle serait une bien mauvaise Fukutaisho, sinon. Non, elle le ferrait. Mais rien ne pressait, après tout. Ca pouvait très bien attendre une heure ou deux. Elle avait d’autres projets, dans l’immédiat… Et ce fut d’un pas presque dansant qu’elle gagna la boutique d’Urahara pour récupérer un gigai.

Moins de quinze minutes plus tard, tous les regards masculins se retournaient sur le passage d’une superbe rousse vêtue d’un chemisier largement décolleté et d’une jupe courte. Certains manquèrent même rentrer dans des poteaux, à force de ne pas regarder où ils allaient. Mais tout cela, Rangiku ne le voyait même pas. Non, il n’y avait que son but, pour elle. Ses yeux ne voyaient qu’une chose. Le prochain croisement qui annonçait son approche de sa destination. Et lorsqu’elle y arriva et qu’elle tourna à droite… Oh bonheur, elle y était enfin, après des mois d’abstinence!! La rue où se trouvaient ses boutiques de fringues préférées !!! Bonheur !!! Le paradis existait !! Un gloussement joyeux lui échappa tandis qu’elle se dirigea d’une démarche légère et sautillante de la première enseigne. Quel dommage qu’Inoue n’ait pas été chez elle, Rangiku aurait adoré faire les boutiques avec elle. Tant pis. Cela n’allait pas non plus lui gâcher sa journée et son plaisir. Elles se rattraperaient la prochaine fois.

Une fois dans la boutique, elle se mit à déambuler dans les rayons, arborant l’expression d’une petite fille dans une boutique de poupée avant Noël. Qu’est ce qu’elle aimait faire les boutiques dans le monde humain !!! Celles de la Soul Society ne présentaient pas un tel choix. Ce qui était bien dommage, d’ailleurs. Celui lui faciliterait les choses. Mais bon, c’était ainsi, et plutôt que de ruminer dessus, elle préférait savourer le moment présent, noyée entre les rangées de vêtements aux tissus multicolores. Et elle ne se dirigea vers les cabines d’essayages que 20 bonnes minutes plus tard, les bras chargés de vêtements. Et les essayages commencèrent. Et durèrent un bon moment. Un grand nombre d’ensembles furent enfiler, improvisant un mini défilé que la gente masculine présente ne loupa sous aucun prétexte, oubliant même madame que chacun était venu accompagner.

Finalement, une bonne heure plus tard, Rangiku avait choisi cinq ensembles pour son plus grand bonheur et celui des vendeuses. La fukutaisho pouvait se laisser aller, elle s’était déplacée avec une somme d’argent suffisante pour couvrir ses emplettes. Son taisho avait accepté de lui fournis les fonds dont elle pourrait avoir besoin pour sa mission. Il n’avait pas été facile à convaincre, mais avait finalement craqué. Rangiku se dit qu’elle devait impérativement lui ramener un souvenir, pour le remercier. Cela lui ferrait sûrement plaisir !! Elle paya ses achats et repartit dans l’un des ensembles qu’elle avait choisi.

En quittant la boutique, un sourire joyeux flottait sur ses lèvres. Qu’est ce qu’on se sentait bien après une séance de shoping ! Et ce n’était pas fini !! Ce n’était même que le début ! Elle s’arrêterait en route boire un peu de sake puis se remettrait en chasse des bonnes affaires. Une bien belle journée en perspective, en somme. Ou du moins devait-elle l’être. Car soudain, alors qu’elle allait pénétrer dans le premier bar sur sa route, un reiatsu lui parvint. Camouflé, réduit à une intensité minimale. Mais elle l’avait senti. Et reconnu. Oui, ce reiatsu si familier… Il n’y avait aucune chance qu’elle se trompe… Remettant ses projets de shoping à plus tard, Rangiku fit demi tour et chercha à s’éloigner de la rue commerçante et très fréquentée. Mais elle n’eut pas le temps de trouver une ruelle déserte où elle pourrait laisser ses paquets et quitter son gigaî. Une présence se fit soudainement sentir derrière elle et elle se retourna, levant les yeux à quelques mètres au dessus du sol et son corps se figea, tandis qu’un unique mot parvenait à s’échapper de ses lèvres.

« Toi… »

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A croire que notre traître aimait vraiment le monde réel ou alors il était vraiment un masochiste pour venir aussi librement dans ce monde. Bon c’est vrai, Las Noches était vraiment ennuyeux depuis que Luppi était mort. C’est peut être pour cela qu’on le voyait un peu plus souvent à Karakura. Enfin bref, le traître toujours aussi joyeux que d’habitude se promenait tranquillement dans les rues de cette splendide ville. Comme d’habitude, personne ne le voyait et de plus il avait soigneusement caché son énergie spirituelle. Logique me direz-vous, il n’avait pas envie de croiser encore une fois un exilé, bon certes cela lui aurait fait plaisir de revoir certaines personnes, mais ne tentons pas le diable non plus. Bien que dans l’histoire, le diable pourrait être lui, c’est même sûr. Enfin bref, le fox face marchait quand il sentit un reiatsu bien particulier. Il ne pouvait pas se tromper sur l’identité de cette personne, qu’il avait sauvée dans le passé. Certes lointain, mais toujours aussi présent dans ses pensés. Rangiku était donc dans cette ville en même temps que lui, cela était l’ironie du sort sans doute. Le sourire du traître s’agrandit doucement, cachant ce qu’il avait derrière la tête sans doute, mais bien décidait à lui rendre une petite visite.

Mais il fallait être très prudent, surtout que la première étape de la jeune femme serait sûrement le magasin de l’ex-capitaine du traître et aussi l’un de ses ennemis. Il fallait donc la jouer fine, très fine même. Mais ça c’est l’une des spécialités du jeune homme. Il resta donc dans les airs et assez loin du magasin, attendant que la demoiselle sort tranquillement et la connaissant, elle passerait par l’étape shoping. Surtout que pour une fois, elle était seule, pas de capitaine, pas d’amis, vraiment toute seule. Quelle aubaine pour le traître qui voulait avoir une petite discution avec cette femme qui, il doit l’avouer, hante ses nuits depuis qu’il est parti. Quelques minutes plus tard, il sentit la jeune femme vagabonder dans les rues commerçantes, ce qui n’était pas étonnant, surtout venant de la lieutenante. Voyant qu’elle était assez loin de l’ex-capitaine, Gin décida donc de la rejoindre. Bon certes, il était encore dans les l’airs et évitait de temps en temps les avions de passages, mais il était bel et bien là, attendant qu’elle se décide de sortir d’un magasin de vêtement. Quand là chose fut faite, il descendit quelque peut, laissant une petite vague de reiastu, afin qu’elle lève le regard vers lui. La réaction de la jeune femme n’était pas vraiment étonnante. Un mélange entre de la haine, de l’incompréhension et on pouvait sûrement voir un peu d’amour non ?

- Ohayo Rangiku… Je suis heureux de te voir en si bonne forme…

Ce qui était vrai, même si on pouvait voir une petite ironie dans sa voix. Mais le jeune homme avait l’habitude de ne rien laisser paraître sur ses sentiments si profondément enfouis. Rangiku était la seule personne qu’il avait sauvée et aussi demandée pardon. Bien sûr, il s’en voulait de l’avoir laissé derrière lui, de lui l’avoir fait souffrir mentalement et physiquement. Mais il ne pouvait réellement rien faire d’autre. Elle ne figurait pas dans les plans d’Aizen, ce qui était fortement dommage pour le jeune homme.

Il en fallait beaucoup pour réduire Rangiku au silence plus de quelques secondes. Hitsugaya y parvenait quand il était réellement agacé et qu’il était de l’intérêt pour sa fukutaisho de garder la bouche fermée avant qu’il ne commence à sortir de la fumée des oreilles de petit prodige. Ce qui aurait été assez drôle. Mais dangereux. Elle n’avait pas envie de finir en esquimau dans le bureau alors qu’il faisait un bon 30° dehors. En dehors des situations de crise donc, il était rare de parvenir à obtenir une attention complète et silencieuse de Rangiku. Pourtant, en cet instant, une fois un mot unique prononcé, toute envie de shoping et masque de légèreté l’avaient désertée. Le corps figé, les yeux légèrement écarquillés, elle observait la silhouette blanche qui se découpait dans le ciel bleu, juste au dessus d’elle.

Mais le choc de cette rencontre surprise se dissipa rapidement et elle se mit instinctivement en position défensive, même si elle ne pouvait rien faire. Elle était encore dans son gigai, et impossible de l’enlever en plein milieu de la rue. Elle le ferrait, si la situation l’imposait. La protection des humains avant tout. Mais on n’en était pas encore là. Pour le moment, le corps tendu, les doigts crispés sur ses paquets et les ongles lui entaillant presque la chair, elle adressa un regard chargé de ressentiment à celui dont la trahison l’avait profondément blessée.

« Oh pitié, évite les mensonges avec moi, Gin. J’ai déjà donné… »

Elle s’efforçait de parler normalement, sans élever la voix. Pour plusieurs raisons. La première, elle n’avait pas envie que les passants la prennent pour une folle parlant toute seule. Ce qu’elle semblait déjà avoir l’air vu les regards qu’elle s’attirait. Mais au fond, elle s’en moquait. Ce n’était pas la raison principale. La seconde et réelle raison était qu’en parlant ainsi, elle parvenait à contrôler sa voix et les émotions qui pourraient y filtrer. Des émotions qui pourraient la trahir. Non, parce que bon, le ressentiment, le sentiment de trahison… bref, toute cette gamme là n’était pas gênante. Mais il y avait d’autres émotions dissimulées sous tout cela, et elle n’avait pas envie que Gin les perçoive. Elle n’avait pas envie qu’il se rende compte du trouble que cette rencontre provoquait en elle. Elle se forçait à le chasser, laissant la colère prendre le dessus. Elle était fukutaisho, lui un traître. Les souvenirs d’un passé révolu n’avaient pas à interférer.

Du coin de l’œil, elle remarqua que de plus en plus de gens la regardaient bizarrement. Elle devait s’éloigner, pour leur sécurité. Gin ne semblait pas agressif, mais aller savoir ce qu’il avait en tête ! C’était mission impossible, même pour elle. Elle ne le connaissait pas autant qu’elle l’avait toujours cru. Sa trahison l’avait prouvé. Quoi qu’il en soit, elle ne devait prendre aucun risque. Sans le quitter des yeux, elle se remit à marcher, s’éloignant un peu plus de la zone fréquentée, cherchant une ruelle plus isolée où elle pourrait se libérer de son gigai et épargner aux humains de se retrouver au milieu d’un éventuel combat.

« Qu’est ce que tu fais là , tout seul, qui plus est ? Je croyais que tu étais le toutou fidèle d’Aizen et que tu restais toujours collé à lui… »

Sa voix était aussi froide qu’elle le pouvait tout en étant légèrement tendue. En posant sa question, Rangiku avait réalisé que Gin n’était peut être pas seul et elle avait commencé à essayer de scanner les environs à la recherche d’éventuels reiatsu ennemis. Ce n’était pas évident, dans un gigai et ses perceptions étaient légèrement amoindries, mais si un arrankar ou un autre ennemi se baladait dans le coin avec des intentions hostiles, elle devrait être en mesure de le sentir. Elle était peut être considérée comme une des femmes les plus superficielles et alcooliques du Seireitei, elle n’en était pas moins un fukutaisho avec le niveau allant avec. Si des hollow attaquaient, il était de son devoir d’intervenir. Quitte à y laisser des plumes. Non parce qu’elle était réaliste. Un fukutaisho affrontant un arrankar avait des chances de s’en sortir, en libérant sa puissance, cela avait été prouvé. Mais seule face à plusieurs arrankars, peut être même espada, et un ancien taisho… Elle n’était pas non plus stupide. Il lui resterait alors à envoyer un message d’alerte et essayer de les retenir le temps que les renforts arrivent.

Elle se retint de courir, gardant une allure normale, sans jamais quitter Gin des yeux. Elle ne voulait pas alerter els passants ou faire penser qu’elle fuyait. Ce n’était absolument pas le cas. Elle n’avait jamais fui, devant personne. Elle n’avait pas peur de Gin. Elle l’avait déjà prouvé en s’interposant entre la lame de Shînzo et une Hinamori inconsciente. Non, jamais elle ne fuirait face à son ami d’enfance. Libre à lui de croire le contraire. Elle espérait simplement qu’il allait la suivre sans poser de problème, lui laissant ainsi une possibilité d’atteindre une zone plus sûre où elle pourrait libérer son âme de son corps artificiel.

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Il était normal que la lieutenante soit quelque peu sur la défensive. Gin l’avait trahi et cela au plus haut point. Il fit donc juste un léger sourire quand la demoiselle l’envoya gentiment sur les roses. Il aimait les femmes de caractères, avec Rangiku, il était servi. A la vue de la jeune femme, il eut quelque souvenir, douloureux ou non, mais il s’en voulait. Sans le montrer, car il n’était pas du tout du genre à montrer ses réels sentiments et surtout ses faiblesses. Oui, elle était l’une de ses plus grandes faiblesses. (Je vous jure il en a…mais faut les trouver, c’est le plus dur). Voyant que la jeune femme était dans un gigai et en pleins milieux d’une rue commerçante, il était donc normal qu’elle cherche un endroit tranquille pour prendre sa forme de Shinigami. Soupirant légèrement, il la suivit quelques mètres au dessus d’elle. Puis la jeune femme lui demanda ce qu’il faisait ici. Pourquoi tout le monde voulait savoir ça ? Il ne pouvait donc pas se promener tranquillement ? Bon en même temps, il n’était pas n’importe qui. Un traître puissant et qui voulait, il y a de ça quelques temps, tuer la moitié des vies humaines de cette ville.

- Je ne peux donc pas me promener ? Tu sais, les chiens n’aiment pas être tenu en laisse… Peut être que Komamura aime cela… Pas moi…

Bon ok ce n’était pas vraiment le moment de plaisanter, mais c’était tellement tentent. Puis, elle avait ouvert la brèche, il n’avait donc pas résisté à la tentation de se foutre légèrement de la tronche de l’un des capitaines du Gotei 13. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin dans un endroit plutôt calme. Un ruelle quelque peu immonde et poisseuse, ils devaient se trouver dans l’un des quartiers pauvres. Gin posa enfin les pieds par terre et regarda la jeune femme dos à lui. Elle était encore dans son Gigai. Il s’approcha d’elle légèrement, mais en laissant tout de même une distance respectable.

- Rangiku… Tu as raison de m’en vouloir… Mais je n’ai pas eu le choix…

Bon, ce n’était pas complètement faux. Certes, il n’était toujours en accord avec les choix d’Aizen, mais il avait quand même fait des choses impardonnables et la seule chose qu’il pouvait faire, était de fuir. Sans doute, pour ne pas lui fait plus de mal qu’il lui en avait fait. Cela personne ne pouvait vraiment le savoir. Pourquoi le jeune homme avait suivi l’ex-capitaine de la 5e division ? Pourquoi avait-il commit tous ces meurtres ? Par ce qu’il aimait ça et qu’il ne pouvait pas être le gentil petit Shinigami. Il aimait trop le pouvoir mais rester le fidèle toutou du Gotei. Bon c’est vrai que sa position n’avait pas vraiment changé, il était toujours le bras droit d’Aizen. Mais cela ne cacherait pas quelque chose ? Aizen lui avait donné un pouvoir, un Hollow intérieur sans doute plus sadique et impitoyable que lui. Mais il aimait tellement ce pouvoir et cette puissance inégalable. Donc pour la survie de la seule personne qu’il aimait, il n’avait pas eu le choix que de partir loin. Mais il était vrai qu’elle le hantait nuit et jour. Bien sûr, il n’en dira rien, pour simple et bonne raison, que pour lui l’amour était une faiblesse et que des gens se serviront de cela pour le détruire. Peut être qu’un jour, il se motivera pour lui avouer. Mais cela n’était pas encore à l’ordre du jour.

Gin baissa légèrement la tête, attendant que la jeune femme se retourne ou prononce quelques mots. Bien sûr, il se doutait qu’elle n’allait pas y aller de main morte et lui foutre en pleine figure ses quatre vérités. Mais il en ferait face et essayerait de la mettre sur la voix de son vrai objectif. Bien que cela ne sera pas des plus facile. Rangiku était une femme de caractère et elle ne pardonnait pas aussi facilement.

S’efforçant de garder une allure normale tout le long, afin de ne pas paraître plus suspecte qu’elle ne l’était déjà, Rangiku réfléchissait. Elle ne sentait pas d’autre reiatsu hostile dans les parages. Bons, quelques hollows, ça oui. Mais quand n’y en avait-il pas un qui traînait, dans cette ville ? Mais elle ne percevait aucune présence d’arrankars, ce qui était une bonne chose. Elle n’allait pas devoir se préoccuper d’autres adversaires. Il n’y avait qu’un seul ennemi en ces lieux. Son démon personnel, pourrait-elle dire, en quelque sorte. Elle avait donc peut être une chance, même s’ils venaient à s’affronter.

Oh, elle était lucide. Il avait été taisho et qui savait ce qu’il avait fait, depuis qu’il était avec Aizen. Leur niveau de puissance n’était pas comparable. Mais jusqu’à présent, il ne l’avait jamais blessée. Quand elle s’était interposée, entre lui et Hinamori, s’il n’avait pas rappelé Shinzô, il aurait pu la blesser gravement, voir la transpercer, car elle ne se serait pas écartée. Et ensuite, juste avant qu’il ne parte avec Aizen et Tosen, quand elle l’avait attrapé, mettant Haineko sous sa gorge. Elle n’était pas naïve au point de croire qu’il avait réellement été à sa merci, ce jour là. Il s’était laissé faire. Pour quelle raison ? Lui seul le savait. Elle s’était longtemps interrogée, là-dessus, passant une ou deux nuits blanches avant d’abandonner l’idée de le comprendre. Oh, elle avait bien sûr voulu croire que malgré sa trahison, il ne voulait pas lui faire de mal. Qu’il avait peut être réellement pensé les mots qu’il avait prononcés, avant de partir. Oui, elle avait voulu y croire, tout en se traitant d’idiote naïve. Mais il n’empêchait qu’elle ne pouvait s’empêcher d’espérer. Espérer que tout n’avait pas été que mensonge. Que leur passé commun avait réellement compté pour lui, comme il comptait pour elle. Ne serait ce qu’un peu.

Si c’était le cas, elle pourrait peut être repartir vivante. Il n’avait de toute manière pas l’air de vouloir attaquer, la suivant gentiment loin des zones les plus fréquentées, mais allez savoir, avec lui.

« Laisse donc Komamura-taisho en dehors de ça. Il n’a rien d’un chien. Et tu ne me ferra spas croire que tu as été pris d’une soudaine envie de prendre l’air et que tu as choisi Karakura au hasard… »

Tout ne parlant, elle obliqua plusieurs fois, cherchant toujours un espace vide et écarté. Ils finirent par arriver devant une ruelle déserte et sale, probablement très peu empruntée sauf par des gens n’ayant rien à perdre. L’idée de s’y engouffrer la répugnait, mais elle le fit quand même. Elle ne pouvait se permettre de faire la difficile et de toute manière, elle avait connu ça et pire, enfant. Elle s’y engouffra, tournant le dos à Gin comme s’il était quantité négligeable, mais toute son attention était focalisée sur lui. Il pouvait facilement la tuer, en cet instant. En traître, par derrière. Cela ne devrait pas le déranger, non ? Mais elle osait espérer qu’il n’agirait pas ainsi, avec elle. Que s’il voulait réellement la tuer, il le ferrait en face, en la regardant droit dans les yeux. Qu’il ait le courage d’assumer sa décision.

Avisant une surface moins sale que le reste de la rue, elle y déposa ses sacs et se retourna, faisant face à Gin et son éternel sourire qu’elle abhorrait tant. Ce sourire faux qui ne signifiait rien, mais qui jouait si efficacement avec vos nerfs. Elle faillit s’étouffer en entendant ses mots, même si une émotion fugace traversa son regard. Elle n’avait pas le droit de se laisser avoir. De laisser ses souvenirs, les sentiments qu’elle avait pu avoir pour lui, prendre le dessus sur la raison et la réalité des choses. Elle ne quitta pas tout de suite son gigai, préférant voir comment les choses allaient évoluer. A la place, elle croisa les bras et adressa un regard froid à son ami d’enfance.

« Je me moque de ce que tu penses ou fait semblant de penser Gin. Le temps où cela avait de l’importance est révolu. Et par pitié, épargne-moi ce numéro. On a toujours le choix. Tu as fais le tien. Tu as choisi de suivre ce fou dangereux d’Aizen. Alors ne viens surtout pas me jouer celui qui regrette. »

Oui, il avait choisi. Il avait choisi de l’abandonner derrière lui, une fois de plus. De la trahir, de les trahir tous en empruntant un chemin ténébreux. Mais au fond, cela n’aurait pas du la surprendre. Il avait toujours aimé disparaître, sans explication, sans un mot d’excuse, pour suivre des chemins qui ne s’ouvraient que pour lui et auxquels il était le seul à trouver un attrait. Oui, elle aurait du le voir venir. Mais elle s’était trop accroché à de vains et futiles espoirs. Mais c’était terminé. Elle ne se laisserait plus avoir.

« Quoi qu’il en soit, je devrais peut être t’être reconnaissante de ne pas avoir attaqué en pleine zone peuplée. Tu ne te sentais pas d’humeur à massacrer d’innocentes victimes, ou bien tu avais juste envie d’isoler la seule proie qui pouvait se révéler amusante à tes yeux ? »

Sa voix était mordante et pleine d’ironie. Oui, elle lui était reconnaissante d’avoir éviter l’affrontement au milieu des humains. Mais elle guettait à présent le moindre signe indiquant qu’il allait essayer de mettre un terme à sa vie. Ca, ou un autre coup tordu dont elle ne pensait pas. Même s’ils avaient fait les quatre cent coups ensembles, elle n’avait jamais été aussi tordue que lui. Mais elle avait appris à s’attendre à tout, avec lui…

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Ichimaru Gin, le traître le plus méprisé, enfin peut être moins qu’Aizen, quoi que… Allez donc savoir. Bref, il avait encore eu l’idée de génie de venir faire un tour dans la célèbre ville de Karakura. A croire qu’il aime vraiment cette ville ou alors il manigance encore quelque chose, qui c’est ? Et à chaque fois, il y a l’une de ses anciennes connaissances qui vient lui dire de rentrer chez lui. Il est vraiment mal aimé, mais il l’a bien cherché. Cette fois c’est son ancienne amie et aimante secrète, Matsumoto Rangiku. Gin était vraiment très heureux de la voir, surtout en si bonne forme. Bien sûr elle l’était moins, mais bon cela se comprend. Le traître l’avait, peut être moins que les autres, manipulé pour le plan d’Aizen, donc il était tout à fait normal que la jeune femme soit « fâcher » contre lui. Enfin, on pourrait dire même plus que ça. Gin allait donc avoir du mal à avouer ses sentiments, bien que la réaction de la jeune femme ne l’aide pas du tout dans ce sens. Devait-il donc laisser tombé cette idée ? Ce qui serait logique, mais Gin ne l’est pas vraiment.

- Aizen… Oui je l’ai suivi, mais pas pour les raisons que tu penses. Si je ne t’ai rien avant, c’était pour une seule et unique raison.

Gin la voix calme et non ironique. Il était des plus sérieux, ce qui était vraiment rare. Il regarda la jeune femme devant lui. Son sourire avait complètement disparu. Il était donc vraiment sérieux.

- Les personnes du Gotei sont ceux qui peuvent te protéger… De plus, je ne pense pas que tu m’aurais suivi et que tu voudrais être considéré comme un traître aux yeux de tes amis… Rangiku… il faut être réaliste, certaines personnes compte plus pour toi que d’autre… Je ne peux pas en faire partie… Je ne suis pas comme vous…

Non, il ne l’était pas. Gin était un homme avide de combat ou plus précisément de meurtre. Enfin du moins l’était, car il avait aussi grandi. Il ne tuait plus pour le plaisir. Mais il était aussi réaliste sur un point, Rangiku ne pouvait pas comprendre ou du moins ne le voulait pas. Elle avait fait aussi son choix sur son compte. Gin était le méchant et il fallait l’éliminer pour qu’il ne fasse pas quoi que ce soit. Mais le pouvait-elle vraiment ? Soudain un flocon de neige vint se pauser sur la chevelure rousse de la jeune femme. Quelques souvenirs lui vinrent alors à l’esprit, combien de temps hivernal avaient-ils passé ensemble ? On ne pouvait les compter, mais il se souvenu aussi d’un fameux soir qu’il avait passé avec elle, le dernier sans doute. Fuyant ces démons du passé, Gin leva la tête ver le ciel. Il commençait à sérieusement neiger.

- Crois-tu vraiment que je te veux du mal ? Je sais que je n’ai pas été l’ami idéal et que je ne le serai sans doute jamais. Mais crois-tu au fond de toi que je voudrai te faire vraiment te tuer ? Moi qui t’ai sauvé … Si je ne t’ai pas prit avec moi c’était pour cette raison… Je ne pourrai jamais te tuer Rangiku…

Il n’avait pas changer, bien qu’un peut plus nostalgique. Son regard se fixa sur la jeune femme et il avança pour être à quelques centimètres d’elle. L’une de ses mains habituellement dans ses manches, vint retirer quelques flocons sur les cheveux roux de la demoiselle. Il était très calme et très lent dans ses gestes. Il ne voulait pas qu’elle les interprète mal.

Sur ses gardes, prête à réagir et à bondir comme une lionne furieuse, Rangiku observait le moindre mouvement de son vis-à-vis tout en ne pouvant s’empêcher d’écouter ses mots avec attention. Malgré elle, presque, elle ne pouvait s’empêcher de chercher un sens à tout cela. Une explication. Parce qu’elle ne pouvait se résoudre complètement à abandonner le passer derrière elle. Son passé était ce qui faisait d’elle la femme qu’elle était aujourd’hui. Après le départ de Gin avec les deux autres traîtres, les bases de son présent avaient dangereusement vacillées, mais elle l’avait dissimulé aux yeux de tous, jouant la fille enjouée que rien ne touchait. Elle n’avait pas le droit de s’effondrer. Kira et Shuhei avaient eu besoin d’elle, d’une certaine façon. Son taisho aussi, pour d’autres raisons. Elle avait vacillé, mais avait tenu bon. En faisant quelques sacrifices pour combler les brèches dans son armure.

Et à présent… A présent qu’elle se trouvait devant le responsable de tout cela… Elle ne savait trop quoi faire et attendre de cette rencontre hasardeuse. Le sérieux qu’affichait Gin en cet instant la désarçonnait, même si elle n’en montrait rien. Ce n’était pas dans ses habitudes. Pouvait-elle croire les mots qui franchissaient ses lèvres ou au contraire s’en méfier plus encore que les autres ? Voilà om était le principal problème, avec Gin. On ne savait jamais sur quel pied danser, avec lui. Déjà qu’elle était partagée sur tout ça… Sur sa présence, ses paroles… Une partie d’elle, celle de la fukutaisho lui hurlait de quitter son gigai et d’appeler els renforts, avant d’attaquer, sans se soucier de sa propre sécurité. Une autre… celle de l’enfant perdue devenue une femme trahie et blessée, voulait tout à la fois lui arracher les yeux et croire, ne serait ce qu’un peu, aux mots qui franchissaient ses lèvres. Perdue. Voilà ce qu’elle était à nouveau.

Elle serra un peu plus les poings, s’entaillant pour de bon les paumes, mais ne prêtant aucune attention au sang qui s’écoulait lentement. Ces gigais étaient vraiment d’un réalisme époustouflant. Elle le laissa parler, jusqu’au bout, tentant de juguler le mælstrom d’émotions contradictoires qui bouillonnait en elle. Finalement, il planta son regard droit dans le sien et ouvrit la bouche, exerçant le contrôle le plus strict qu’elle pouvait sur sa voix, espérant qu’aucune fracture ne s’y entendrait.

« En effet, je ne t’aurais pas suivi. Si tu m’en avais parlé, j’aurais tout fait pour t’en dissuader. Mais cela, tu le sais, non, puisque tu me connais mieux que quiconque au monde ? »

Elle avait esquissé un léger sourire, un rien nostalgique, mais qui n’avait rien de joyeux. Au contraire, il s’était fait douloureux sur la fin. Oui, nul ne la connaissait mieux que l’homme face à elle. Quoi de plus normal, en un sens, vu qu’il l’avait aidée à se construire, elle l’orpheline affamée et abandonnée ? Mais elle se reprit et continua, serrant un peu plus les poings, ignorant la douleur.

« Tu essayes de me dire que c’est pour me protéger que tu m’as une fois de plus laissée derrière sans un mot ? Une partie de moi aimerait beaucoup le croire, même si l’admettre m’est difficile. Une partie de moi aimerait vraiment croire que tout n’a pas été que mensonge, entre nous… »

Sentant l’émotion l’envahir, elle se détourna et fit quelque spas dans la ruelle, tournant de ce fait le dos à un ennemi. Un acte suicidaire. Mais qui prouvait pourtant, malgré elle, qu’elle lui faisait encore un peu confiance pour cela. Pour ne pas la tuer. Encore cette maudite part d’espérance en elle qui ne parvenait pas à mourir complètement. Elle prit une profonde inspiration et une fois convaincue qu’elle pourrait se maitriser à nouveau, elle fit de nouveau face à Gin.

« Mais alors dans ce cas, qu’attends-tu de moi ? Pourquoi est ce que tu es là, à discuter comme si de rien n’était, alors que t’attarder ainsi est dangereux pour toi ? »

Elle désirait tout en redoutant la réponse. Mais elle voulait savoir. Savoir également s elle pourrait discerner mensonges et vérité en lui, comme elle y arrivait par moment, autrefois, même si elle ne le lui avait pas toujours dit, quand elle parvenait à percevoir le mensonge. Alors oui, ce qu’elle faisait était peut être de la trahison. Ou du moins un manquement grave à son devoir. Mais elle voulait savoir. Et en cet instant, ce désir l’emportait sur tout le reste…

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Oui, une chose qui était sûr, c’est que le jeune traître connaissait parfaitement la jeune femme. Celle qu’il a toujours protégé en secret sans que quiconque puisse le savoir, même pas elle-même. Effectivement, si Gin n’avait pas choisi de la mettre dans la confidence de ses projets, c’était surtout pour la protéger, pour qu’elle soit avec les siens et non dans un endroit où elle devrait continuellement se battre pour survivre. Bon certes, Gin n’était pas vraiment en danger, non il était le danger de l’histoire et en partant ainsi, il la protégeait plus qu’autre chose. Cela personne ne pouvait le savoir, car le jeune homme était bien trop mystérieux pour les autres, même pour le seigneur Aizen.

Bien sûr, on pouvait croire qu’il préparait quelque chose, mais la question était quoi ? Et surtout contre qui ? Certaines personnes pouvaient croire qu’il s’était allié à Aizen pour en finir avec lui un moment donné, une sorte de double jeu pour prendre le pouvoir suprême. D’autres croyaient qu’il était une sorte d’espion pour le Gotei. Enfin certains ne croyaient pas en tout ça et étaient persuadé qu’il était vraiment le bras droit d’Aizen. Évidemment, je ne vous direz rien sur les réels intentions de notre jeune ami, c’est à vous de découvrir la vérité. Enfin, si le jeune homme aux cheveux gris vous en laisse le temps.

Le sourire, certes nostalgique, qu’avait esquissé Rangiku, pinça quelque peu le cœur de notre traître. Il savait qu’elle avait eu de la peine de le voir partir ainsi, mais il ne pouvait pas faire autrement. Cela était l’une de ses plus grandes faiblesses, mais il ne montra rien. Quoi que son visage pouvait en dire long, car il ne souriait pas comme à son habitude. Pourquoi faire ? Il était seul avec elle, donc il n’avait pas à se cacher.

- Tout n’est pas que mensonge entre nous… Rangiku… Il y a juste certaines choses qu’on ne peut pas avouer face à d’autres personnes… Je pense que tu sais de quoi je parle… Je ne t’ai pas sauvé la vie et fait ce que tu es par hasard… Je n’ai pas choisi de fuir pour rien… Je suis dangereux… et tu le sais… Bien, qu’il est vrai que je me suis… Comment dire ? … Assagit ?

Il était vrai, que notre jeune homme n’était plus le petit garçon avide de combats, plutôt de meurtres, et avide de sang. Non, il avait beaucoup mûri et il ne tuait plus pour le plaisir. Gin esquissa légèrement un sourire quand la lieutenante lui tourna le dos. Non pas parce qu’elle était en ce moment précis une proie des plus faciles, mais parce qu’elle montrait ses sentiments, certes cachés pour les autres mais pas pour lui. Mais ce qu’il fut réellement cruelle en cette instant, c’est qu’il aurait donné cher pour la prendre dans ses bras, comme avant quand ils étaient petits. Combien de fois avait-il fait cela ? Un simple câlin, le visage nichait dans ses cheveux de couleur d’or et humant son doux parfum. Puis cette pensée s’effaça à l’instant où la jeune femme fit volte face.

- Je n’attends rien de toi… Je ne souhaite que ton bonheur… Même si je sais que mes choix ton affectés plus que je ne pouvais le penser… Mais je ne pouvais pas faire autrement… Je suis bien plus dangereux que tu ne le penses… De plus, je pense que tu seras sans aucun doute débarrassé de moi prochainement… Donc si je suis ici… C’est sans doute pour te voir une dernière fois… Rangiku…

Il voulait lui dire ce qu’il avait sur le cœur et surtout qu’il l’aimait vraiment. Mais elle ne pouvait pas le croire, pas lui qui lui a fait tellement de mal, du moins pour elle. Car, la réalité était tel, qu’il l’aimait tellement qu’il ne pouvait la voir souffrir et comme à l’époque, il n’était un homme digne de confiance, c’était mieux ainsi.

Essayant de garder au maximum pour elle le cours de ses pensées, Rangiku ne pouvait s’empêcher d’attendre les réponses de Gin. Elle avait tellement envie de savoir, tout en sachant qu’elle devait se méfier des mots qui sortaient de cette bouche. Gin savait donner aux mensonges des arômes de vérités ou bien les rendre difficiles à identifier en jouant de l’humour. Mais là…Là, son expression était sérieuse, comme c’était rarement le cas. Par le passé, Rangiku aurait probablement cru sans réfléchir à ses mots prononcés avec un tel visage. Mais à présent… elle ne savait plus. Ô qu’elle voulait croire ce qu’il disait. Savoir que tout n’avait pas été que mensonge, surtout entre eux, lui permettrait de sauver une partie de son passé. La partie la plus heureuse. Mais serait-ce vraiment souhaitable, au vu des évènements actuels ?

Tout en l’observant et l’écoutant, Rangiku s’interrogea sur cette question. Serait-ce mieux de savoir que tout n’était pas réel, en accepter la souffrance et les fractures apportées aux bases de son existence, pour essayer de se repartir à zéro ? Ou bien garder une fondation réelle et innocente, sous des ruines plus récentes, à reconstruire en préservant les souvenirs d’un passé heureux mais définitivement révolu ? Elle ne… savait pas. Et c’était bien ce qui la faisait souffrir, en cet instant. Et il ne faisait rien pour l’aider. Ses mots… Son prénom qu’il était le seul à prononcer ainsi… Elle serra un peu plus le poing, s’entaillant un peu plus profondément. La douleur la tira de ces pensées qu’elle préférait ne pas approfondir pour le moment. Elle devait rester concentrée.

Il y avait une part de vérité dans ses aroles. Dans la fin en tout cas. Gin était dangereux. Il l’avait toujours été. Et elle l’avait toujours su. Même quand ils étaient enfants, il y avait déjà quelque chose en lui qui l’effrayait bien malgré elle. C’était resté une part minime dans le mélange de sentiments qu’elle lui portait, mais cela avait été là. Mais elle n’avait jamais eu peur de lui. A aucun moment. Car elle ne s’était jamais senti menacée. Au contraire. Enfants, il l’avait toujours protégé, même si parfois il ignorait qu’elle le savait. Il avait été son ancre dans cet océan de malheur, son sanctuaire dans ce monde de souffrance. Son seul et unique être cher dans une existence de solitude. Et même par la suite, quand ils avaient grandis et qu’ils étaient devenus des shinigamis… Son monde s’était élargi, elle avait fait de nouvelles connaissances, mais elle essayait de garder un minimum de proximité avec Gin. Et là non plus, malgré quelques changements qu’elle sentait en lui, malgré son ascension rapide, malgré sa cruauté gratuite, elle n’avait pas eu non plus peur de lui. Car elle était encore épargnée. Et aujourd’hui… devait-elle appliquer le même raisonnement ? Malgré tout, elle n’avait toujours pas peur de lui, alors qu’il pourrait facilement la tuer. Cela voulait-il dire que comme avant, il n’était pas un danger pour elle ? Elle avait envie de le croire…

« Mon bonheur ? »

Un léger rire légèrement moqueur lui échappa. Il ne voulait que son bonheur ? Que c’était charitable de sa part ! Quel cœur noble ! Retrouvant presque inconsciemment une attitude proche de celle qu’elle avait lorsque, plus jeune, elle la jouait provocation avec assurance, s’amusant à faire tourner en bourrique les hommes qui voulaient lui sauter dessus, elle posa les mains sur ses hanches, sans se soucier tout en haussant un sourcil. Même le ton s’harmonisa à sa posture. Elle pouvait faire girouette, en changeant ainsi de comportement, mais elle avait toujours été ainsi.

« Dans ce cas, tu me laisseras t’en coller une, Non parce que, je ne te dis pas comme ça me démange. Et c’est fou comme je pourrais me sentir mieux, après ! »

C’était une demi vérité. Elle rêvait de lui en coller une, ça oui, et pour plus d’une raison. Mais elle ne se sentirait pas réellement mieux après. Ca la soulagerait sur le moment, aucune hésitation à avoir là-dessus. Mais la blessure, elle, resterait. Cela ne disparaissait pas aussi facilement. Mais les mots qu’il avait prononcés en dernier attirèrent finalement son attention. Son attitude changea à nouveau. Ses sourcils se froncèrent et elle fixa Gin avec méfiance.

« Qu’est ce que tu veux dire par là ? »

Une légère pointe d’inquiétude lui enserra le cœur et elle se maudit mille fois pour ça. Après tout ce qu’il avait fait, malgré tout ce qu’il ferrait encore à l’avenir, jusqu’à ce que quelqu’un l’arrête, elle s’inquiétait encore de ce qui pourrait lui arriver. Certains pensaient Hinamori stupide, de s’être laissée ainsi affecter par le devenir d’Aizen, mais elle ne valait guère mieux. Elle était juste plus douée pour le cacher.

« On dirait un condamné à mort qui prononce ces dernières volontés. »

Elle avait voulut mettre de l’ironie, dans ses mots. Il y en avait. Ainsi qu’une très légère pointe d’inquiétude. Oui, elle était vraiment un cas désespéré, elle aussi. Elle ne devait pas ressentir ça. Elle ne devait rien ressentir du tout. Sauf peut être un sentiment de satisfaction à l’idée qu’un ennemi de la Soul Society puisse disparaître sous peu. Voilà, c’était ça qu’elle devait ressentir. Si seulement son traître de cœur blessé pouvait se montrer coopératif…

Gin esquissa un léger sourire quand son ancienne amie, lui demanda de lui laisser l’opportunité de lui en coller une. Non pas qu’il ne la laissera pas faire, il méritait cette claque, si ce n’est plus, mais avait-elle vraiment envie de le faire ? Cela était fort peu probable, mais on ne sait jamais. Le traître avança légèrement vers la jeune femme, la laissant libre de ses choix. Un petit sourire aux lèvres, il regarda la jeune femme. Il leva doucement une main et lui caressa la joue, un moment qu’il voulait garder dans ses souvenirs, s’il devait disparaître pour un moment. Effectivement, notre cher ami avait un plan, certes assez dangereux, mais il n’y avait pas d’autre façon de faire. Nichol avait le droit à se que notre traître n’avait pas eu. Mais en y regardant plus prêt, ce garçon ressemblait quelque peu à notre cher ami. Bon en un peu, beaucoup, moins méchant, mais tout de même. Ils étaient dans un peu le même cas de figure, même si Gin n’avouera jamais ses réels sentiments à l’égard de Rangiku.

Un petit vent vint perturber le traître, bien qu’il lui venait de son dos. Son long manteau voltigeait doucement vers la jeune femme devant lui, comme ci il voulait l’attrapé pour l’enrouler à l’intérieur. Exactement comme Gin voulait le faire de ses bras. Mais il ne fit rien, il ne pouvait pas. La jeune femme ne devait pas véritablement savoir pourquoi il était là à ce moment précis. Bien qu’il lui avait tout de même dit, mais le croyait-elle vraiment ? Pensait-elle qu’il était ici juste pour elle ? Pour la voir sans aucun doute une dernière fois ? Gin l’espérait sans vraiment le montrer. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment comment son plan allait se dérouler, il s’en sortirait peut être…. Personne ne pouvait vraiment le savoir, mais une chose était sûre, il n’en sortira pas indemne.

- Rangiku, ne croit pas que je suis un ange… J’ai fait beaucoup de choses, que je doute que tu sois au courant… Comme, ma place au rang de 3e siège, au temps où j’étais encore de la 5e division… Mais le temps à bien changeait depuis…. Et il est vrai que je ne suis plus comme avant… D’ailleurs, je ne suis sans doute plus le Gin que tu connaissais depuis que je suis parti… Mais, je suis encore moins celui que tu as vu pour la dernière fois…

Ce que gin voulait dire, c’était qu’il avait vraiment changé, du tout au tout. Il n’était vraiment plus l’homme qu’elle connaissait ou qu’il avait fait semblant d’être. Il avait mûrit et il était bien plus sérieux que dans le passé. Puis, Gin vu que la jeune femme était inquiète par ses dires, chose qui n’était pas étonnant. Il venait tout de même, de lui annoncer qu’ils ne reverraient sûrement jamais et cela dans un futur assez proche. Il prit enfin la décision de lui effleurer légèrement la joue, remettent une mèche de cheveux en place. La contemplant sans doute pour la dernière fois. Il ne savait pas vraiment comment lui expliquer ce qu’il risquait de se passé, sans pour autant lui dire directement. Car, même si il ne sentait aucune présence, il se pouvait qu’il soit suivi par un sbire d’Aizen.

- Mes dernières volontés … Rangiku, tu es loin de savoir ce que je voudrai en ce moment même… Mais dans un sens, tu as raison… Je suis condamné… Que ce oit du côté de la Soul Society ou du Hueco Mundo…. Mais je t’en dis déjà trop… Tu seras sans doute surprise le moment venu… Mais tout ce que je veux que tu saches… C’est qu’il n’y avait rien de faux… Quand j’étais à tes côtés…

Gin connaissait très bien le caractère de son amie. Il avait tout de même vécu pas mal de temps ensemble. Ce qui avait renforcé ses sentiments à son égard, mais c’est aussi pour cela qu’il était parti. Comment une jeune femme aussi entreprenante, joyeuse et amicale, pouvait avoir des sentiments pour un être maléfique, répugnant et immature. Gin se le demandait vraiment, surtout qu’elle n’était pas stupide au point d’être vraiment amoureuse de lui, chose que notre traître ne comprenait mais alors vraiment pas. C’était tout de même quelque chose d’extraordinaire, elle était encore entrain de s’inquiéter pour lui, alors qu’il l’avait rendu malheureuse, pire, il l‘avait trahi. N’avait-il pas réussit à la préserver de cette amour impossible ?

- Rangiku… Il faut que tu m’oublies vraiment… Je vois bien que tu t’inquiètes… Tu ne devrais pas… Je suis ton ennemi… Enfin, pour le moment… Il faut que tu enlèves cet amour qui n’a pas lieu d’être… Mais avant… Je …

Il s’approcha encore légèrement d’elle et l’embrassa comme jamais il ne l’avait fait. Certes, il se prendrait sans doute une super claque, mais il s’en moquait. Il voulait avoir ce souvenir, surtout qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre. Enfin surtout si il avait réellement été suivi, Aizen lui couperait la tête pour avoir embrasser une lieutenant de la Soul Society et de plus, il aurait sûrement des soupçon sur la loyauté du jeune homme. Mais il s’en moquait, préférant vivre l’instant présent. Celui de ce baisé, sentir les douces lèvres de son amie sur les siennes, sentir son parfum, sa peau douce… Bref, toutes c’est chose, qui lui avait vraiment manqué.

Quand Gin s’approcha doucement d’elle, Rangiku dut faire un gros effort pour ne pas reculer. Non pas par peur. Elle n’avait pas peur de lui, même si elle le devrait probablement. Ou pour être plus exact, elle avait un peu peur de lui mais pas pour les raisons les plus évidentes. Ce qui l’effrayait réellement chez lui, c’était qu’il avait toujours eu et avait encore le pouvoir de bouleverser tout ce qui faisait son monde. La preuve encore à l’instant. Il était un traître, il l’avait blessé, à l’intérieur. Elle pensait avoir assimilé tout ça et ne plus ressentir d’autre que de la haine pour lui. Et pourtant elle était là, à s’inquiéter encore pour lui, pour ce qui pourrait lui arriver. Par sa simple présence, par quelques mos, il parvenait à briser les murs qu’elle avait péniblement et douloureusement réussi à ériger autour d’elle pour se protéger. Voilà pourquoi elle avait envie de reculer. Mais elle était fière et obstinée. Aussi ne bougea-t-elle pas d’un poil, se contentant d’adresser un regard aux sentiments mitigés à Gin.

Malgré la situation, malgré tout ce qu’il avait fait, Rangiku ne put retenir un bref léger sourire amusé. As un ange, lui ? En voilà une nouvelle qu’elle ne connaissait pas, heureusement qu’il le lui disait !! Non, elle n’avait jamais pensé qu’il était un ange. Du moins pas au sens bénéfique du terme. Il avait été son ange à elle, mais dans le sens où il l’avait sauvé. Elle ne l’avait jamais imaginé avec des ailes ou un auréole. Très loin d’elle une telle image. Le reste de ses paroles néanmoins fit disparaitre son amusement. Elle le savait. Elle savait qu’il n’était plus l’enfant qu’elle avait connu, ni le jeune homme qu’elle avait aimé. Et pourtant, au fond d’elle-même, elle pensait qu’une toute petite partie de ce Gin là vivait toujours. On change, en grandissant. C’est une évolution naturelle que connaissent toutes les âmes, vivantes ou mortes. Elle aussi avait changé. Ses changements à lui avaient simplement pris une mauvaise direction.

Mais l’inquiétude revint rapidement, avant que tout son corps ne se fige. Cette caresse, si légère, si douce sur sa joue… cela la renvoyait bien des années en arrière. Elle ne savait pas comment réagir. Sa raison lui hurlait de l’obliger à ôter sa main de là. Mais son corps la trahit, frissonnant sous le doux contact. Et ce qu’il disait ne l’aidait à clarifier ses idées. Elle savait qu’elle ne devait pas le croire, ne pas se laisser manipuler. Mais la part d’elle qui voulait désespérément croire que qu’il avait eu du vrai dans leur « relation » se manifestait violement, la faisait presque suffoquer sous le conflit violent qui se déroulait en elle. Elle ne savait plus sur quoi focaliser ses pensées. Ses mots concernant leur passé. Ou ceux concernant l’avenir. Elle sera les mâchoires, essayant de retrouver le plein contrôle d’elle-même. Sa voix était légèrement étouffée quand des mots franchirent ses lèvres.

« Tu as toujours adoré parler en énigme, Gin. Donner la migraine à ton interlocuteur qui essaye de déchiffrer tes mots a toujours été un de tes passe-temps préférés, n’est ce pas ? »

Elle ne savait pas comment interpréter tout ça. Il était trop près, elle avait du mal à réfléchir convenablement. Ses émotions faussaient tout. Elle ajouta en un souffle, la conclusion de ses pensées.

« A toujours faire ainsi, on ne sait plus te croire… »

Pourtant une partie d’elle le croyait, voulait désespérément le croire. Et c’était bien ce qui la tuait. Cet espoir fou et insensé. Criminel, aussi. Ce qu’il dit ensuite enfonça un poignard dans son cœur, tandis qu’elle retenait à grand peine un rire qui n’avait rien de joyeux. L’oublier ? Elle avait essayé, mais autant demander à Zaraki de ne plus jamais se battre. Ne pas s’inquiéter pour lui ? Elle le voulait aussi, mais visiblement toutes les parties d’elle-même n’étaient pas tout à fait sur la même longueur d’onde, sur ce point… Son « pour le moment » attira son attention et elle ouvrit la bouche pour commenter. Mais aucun mot ne franchit ses lèvres… car d’autres lèvres venaient de leur en couper toute possibilité.

Rangiku eut l’impression qu’une attaque de Hyorinmaru venait de la geler sur place. Tout se corps se figea tandis que ses yeux s’ouvraient en grand, exprimant une surprise et un choc sans nom. Gin… était en train de l’embrasser !! L’espace d’un instant, elle se dit qu’elle devait être dans son lit en train de dormir et que son inconscient lui jouait des tours, mais non. Elle sentait la chaleur de son corps contre le sien, de ses mains, qui encadraient son visage. La sensation étrangère et unique de ses lèvres sur les siennes. La caresse de sa langue cherchant la sienne. L’espace de plusieurs secondes, aucune pensée cohérente ne put naître dans son esprit. Le choc de cet acte si inattendu et qu’elle avait si longtemps espéré dans le passé avait tout balayé sur son passage. Elle resta figée ainsi une seconde, une minute, une heure, elle ne savait pas vraiment. Et finalement, elle parvint à reconnecter tous les neurones et à réagir.

Sa main vola et rencontra avec force la joue de Gin, mettant un terme au baiser. Elle y avait mis toute la force dont elle était capable dans une telle situation, bien aidée par la lave en fusion qu’étaient ses sentiments en cet instant. La respiration légèrement haletante, elle adressa à son ami d’enfance un regard où se mêlaient colère, douleur, incompréhension et d’autres choses encore. Elle prit quelques instant pour reprendre son souffle et laissa exploser la tempête.

« TU NE MANQUES PAS DE CULOT !!!!! »

Elle s’ne moquait de ne pas être discrète. Ils se trouvaient dans une ruelle déserte à l’écart. Et même si quelqu’un venait à passer, elle se moquait royalement de passer pour une folle qui hurlait dans le vide. Le baiser avait été la goutte d’eu faisant déborder le vase. Cela avait besoin de sortir. Le volume sonore devint moins violent, mais l’intention ne varia pas.

« Tu t’en vas, en nous trahissant tous, en ME trahissant après tout ce que nous avons vécu ensemble !! Tu te repointes comme si de rien n’était, presque, pour me tenir un discours incompréhensible et contradictoire ! Tu me demandes de ne pas m’inquiéter pour toi… de T’OUBLIER alors que tu sais très bien que ce n’est pas si facile ! Surtout après que… »

Elle s’interrompit, étouffée par les émotions violentes et contradictoires qui l’habitaient, le temps de reprendre une respiration et continua.

« Tu veux que je t’oublie et après tu… et après tu m’embrasses ! Alors que JAMAIS tu ne l’as fait avant, malgré toutes les années que nous avons passées ensemble ! JAMAIS, pendant toutes ces années, tu n’as fais un pas vers moi, alors que je… Et maintenant tu… »

Sa voix se brisa sous l’émotion, alors qu’une larme traitresse glissait le long de sa joue. Rapidement suivit par une autre et encore une autre. Ce qui augmenta sa colère, mais contre elle-même, cette fois. Elle ne devait pas pleurer. Elle ne voulait pas pleurer, surtout pas à cause de lui. Mais… Elle avait tellement espéré, dans le passé, qu’il lui retourne ses sentiments, qu’il l’embrasse pour de vrais et non pas pour de simples jeux d’enfants … Et là, alors qu’elle n’avait plus aucun espoir, qu’elle était déstabilisée et vulnérable… Elle était toujours furieuse, le foudroyait toujours du regard, mais les larmes continuaient à couler…

C’est vrai que Gin n’avait pas l’habitude de faire l’étalage de ses sentiments ou de ce qu’il pensait réellement. Mais quand il le voulait, bizarrement il ne faisait que sous entendre les choses. Les autres avaient un peu de mal à le suivre ou à comprendre. C’est sans doute pour cela que Matsumoto n’avait jamais vu les sentiments du jeune homme. Enfin soit, il avait fait ce qu’il pouvait, maintenant c’était à elle de comprendre. Évidement, il se doutait qu’il lui faudrait du temps et qu’elle allait sans doute comprendre une fois trop tard. Mais pour l’heure, le traître voulait profiter de ce temps si précieux en compagnie de son ancienne amie.

Le temps s’était arrêter le temps de ce baiser, tellement attendu pour le jeune homme. Lui qui n’avait fait que penser le faire, lui qui ne voulait pas montrer ses réels sentiments envers la lieutenante, voilà qu’il était entrain de baiser sa carapace. Goûtant les lèvres sucrées de la jeune femme, il ne les oublierait jamais. Mais, ce moment fut bien vite interrompu, car Rangiku venait d’offrir en retour une claque bien mérité. Ce n’est pas qu’il ne s’en doutait pas, mais il fut tout de même surprit par la force de la demoiselle. Il recula donc légèrement, pendant que la lieutenante était entrain de l’engueuler comme jamais. Il l’écouta attentivement, bien que son visage était baisser et renfermer. Il ne souriait pas comme d’habitude, il était plutôt comme un enfant demandant pardon après une grosse bêtise.

Oui, il en avait fait une, la laisser derrière lui. De ne pas lui avouer ses sentiments avant. Voilà sa bêtise, mais il ne pouvait pas. Enfin, il ne voulait pas, de peur de la perdre où qu’Aizen s’amuse avec elle. Il avait fait tellement pour la protéger, pour qu’elle ne soit pas la cible première du seigneur du Hueco Mundo. Mais cela était dans l’ombre et personne ne pouvait savoir ce qu’il avait fait. Quand la jeune femme eut fini d’envoyer ses quatre vérités dans la face du renard, Gin leva le regard vers elle. Son cœur se prit un coup de poignard en la voyant pleurer. Il voulait la prendre dans ses bras pour la consoler, lui dire qu’il était désolé, qu’il l’aimait bien plus qu’elle puisse le penser. Se moquant du regard noir qu’elle venait de lui lancer ou d’une seconde claque. Il s’avança doucement pour la prendre dans ses bras.

« Pardonne moi Rangiku… Je ne voulais vraiment pas te faire du mal… Je ne sais plus vraiment quoi faire mais… » Il approcha ses lèvres de l’oreille de la jeune femme. « Je t’aime Rangiku… Je veux que tu le saches… avant qu'il soit trop tard.»

Il passa une main sur la joue de la lieutenante pour sécher légèrement ses larmes. Il ne voulait pas interrompre les sans aucuns doutes derniers moments avec la jeune femme. Il était enfin prêt à lui avouer ses sentiments. Un peu tard certes, mais au moins il le faisait. Il n’était pas obliger de lui dire, jamais. Mais, il savait qu’il ne sortira pas indemne de son plan. D’ailleurs, si ce n’est pas Aizen qui métra fin à sa vie, ce serait sûrement le Seireitei. Ainsi, cela évitera qu’il dévoile le jour de sa mise à mort, qu’il fût amoureux de la lieutenante. Bref, il tenait encore son aimé dans ses bras et huma son parfum.

« Laisse moi te garder contre moi… Je ne veux pas oublier ce moment… »

Elle avait l’impression d’étouffer. Étouffer de colère. De tristesse. De souffrance. Un savant mélange de tout ça. Tout ce qu’elle avait construit, toutes ses barrières, ses protections, s’écroulaient les unes après les autres. Tout ça à cause de lui. De toute manière, cela avait toujours été à cause de lui. Tous les grands chamboulements survenus dans son existence étaient toujours de son fait à lui. Il avait pris trop de place dans son cœur, dès le départ, et il lui était aisé de se frayer un chemin à travers ses défenses, sans se soucier s’il les détruisait ce faisant. Un faible point atténuant pour lui, il ne souriait pas. Il n’arborait pas en cet instant ce maudit sourire qui voulait tout et rien dire, mais qui servait surtout à dissimuler ses pensées. Oui, son masque, en cet instant, était baissé. Du moins l’espérait-elle. C’était peut être la seule chose qui l’empêchait d’essayer de lui arracher les yeux. Parce que s’il jouait encore, en cet instant…

Ses larmes continuaient à couler, malgré tous ses efforts pour les arrêter. Pourquoi est ce qu’il avait fallu qu’il fasse ça maintenant ? Ne pouvait-il faire ça avant ? Mais elle ne pouvait le nier. S’ils avaient été réellement ensembles avant sa trahison, elle n’avait aucune idée de la manière dont elle aurait pu supporter cela. L’aurait-elle suivi ? Non. Non, elle n’aurait pas pu faire ça. Trahir tout le monde, ses amis, ses subordonnés, son taisho… pour un homme fou à lier et dangereux. Non, peu importait ses sentiments pour Gin, elle n’aurait pas suivi Aizen pour être avec l’homme qu’elle aimait. Cela l’aurait détruite, mais elle serait restée. Mais bon, la question ne s’était pas posée. Seul le présent comptait. Un présent… où il bouleversait encore une fois son monde. Elle le haïssait. En cet instant, elle le haïssait autant qu’elle l’avait aimé. Qu’elle l’aimait encore, elle s’en rendait compte à présent.

Un mouvement de sa Némésis attira son attention. Gin avançait doucement vers elle. Avant de la prendre dans ses bras… Son cerveau faillit retomber en erreur système, mais elle parvint à résister, préparée, pour ainsi dire, par le premier choc reçu plus tôt, assez extrême. Elle pensa à la frapper à nouveau, à le ruer de coup pour exprimer tout ce qu’elle avait ressenti quand il était parti. Tout ce qu’elle ressentait maintenant. Mais son corps ne bougea pas. Ses poings se crispèrent, et elle rassembla assez de force pour le frapper pour de bon. Mais il lui coupa à nouveau l’herbe sous le pied. En lâchant une bombe encore plus grande que ne l’avait été le baiser, et pourtant Rangiku pensait que rien ne pouvait faire plus d’effet. Mais visiblement, elle se trompait. Et lourdement.

Tout son corps se figea. Avait-elle bien entendu ? Avait-il… bien prononcé les mots qu’elle pensait avoir entendu ? Non… C’était impossible… Il ne connaissait pas ces mots, il… ne pouvait pas… le choc fut encore plus brutal que celui causé par le baiser et il lui fallut un plus long moment pour parvenir à se reprendre suffisamment pour avoir une pensée cohérente. Finalement, les derniers mots qu’il prononça, la serrant toujours doucement mais fermement dans ses bras, parvinrent à l’arracher de son état de choc. Elle s’écarta légèrement, sans rompre l’étreinte mais suffisamment pour que ses yeux écarquillés, emplis d’incompréhension et d’un choc sans nom, croisent ceux de Gin. Il était rare que voir ceux-ci, mais c’était une donnée qu’elle enregistra à peine. Non, elle avait beaucoup plus important à s’occuper.

« Tu… »

Ses larmes s’étaient enfin arrêtées, bloquées comme l’étaient ses mots dans sa gorge. Elle força le passage, mais seul un murmure franchit ses lèvres.

« Menteur… »

Elle cherchait désespérément à comprendre, lire dans ses yeux la vérité. Mais elle ne savait interpréter ce qu’elle y lisait. Elle ne s’était jamais entrainer, étant donné qu’il ne lui en avait jamais réellement donné l’occasion. Il lui semblait… triste, ou quelque chose du genre, mais elle ne savait pas comment le prendre. Mais… il l’aimait ? Réellement ? Comme un homme aime une femme ? Non. Ce n’était pas possible… c’était… la colère reprit le dessus, plus sûre que d’autres sentiments qu’elle n’étouffa pourtant pas complètement. Sa main se leva et elle l’abattit, en une gifle retentissante, mais bien moins forte qu’elle ne l’avait voulu. Son corps tremblant la trahissait et elle détestait ça. Elle parvint à bloquer ses larmes, essayant de retrouver une expression neutre, voire hostile, sans pour autant parvenir à dissiper le maelström émotionnel qui s’exprimait dans son regard.

« Comment peux-tu… dire ça ? Comment… puis-je te croire, après… »

Elle se serait donné des baffes. Pourquoi n’arrivait-elle pas à prononce rune phrase cohérente, Pourquoi restait-elle nichée contre lui, au lieu de le repousser violemment ? Elle connaissait la réponse. Cela ne voulait pas dire qu’elle appréciait cette réponse, surtout au vu de la situation. Elle l’aimait toujours, malgré tout. Et cette proximité, elle en avait rêvé pendant si longtemps. Elle l’avait tant espéré en vain, qu’à présent… Un frisson violent, nerveux, la parcourut, et elle abandonna, temporairement la lutte. Sa tête retomba en avant, venant se poser sur son épaule, pendant qu’elle fermait les yeux, lutant à nouveau contre l’émotion violente qui la bouleversait.

« Je te hais… »

Des mots murmurés, chargés d’émotions contradictoires. Ses doigts se crispèrent sur le tissu des vêtements de Gin, presque malgré elle. Elle n’avait pas le droit de se laisser aller. De croire les mots qui franchissaient ses lèvres. Mais l’espace d’un instant, elle mit tout ça de côté. Plus tard, bien trop rapidement, elle devrait remettre plein pieds dans la réalité, mais pour le moment… Elle profitait de cette douce illusion qu’il pensait vraiment ce qu’il disait. Tant pis si elle devait souffrir encore plus après…

Gin savait très bien combien c’est paroles pouvaient toucher la jeune femme et qu’elle ne pouvait vraiment le croire. Il devait lui dire… ça devait sortir et qu’elle comprenne enfin pourquoi il avait agi ainsi. Mais, il ne devait pas dévoiler son plan, sinon cela pourrait tout gâcher et la vie de plusieurs personnes était en jeu. Gin était un manipulateur et un homme vraiment dangereux, c’est sur ce dernier point qu’il jouerait sa chance. Celle que la jeune femme l’aide à un moment des plus critiques pour lui… Jouer sur plusieurs tableaux n’était pas une bonne chose, si nous sommes seul. Surtout que les Shinigami du Goteï étaient bien loin de connaître le véritable pouvoir d’Aizen. Bien qu’ils ont failli le vaincre la dernière fois, mais ce n’était pas encore suffisant.

Le jeune homme gardait la lieutenante dans ses bras, elle pleurait sûrement ne comprenant pas vraiment le traître qui s’ouvrait à elle, pour la première fois peut être. En réalité non, cela en était la deuxième. Effectivement, ses dernières paroles quand il partit de la Soul Society n’étaient pas à prendre à la légère… « Pardonne moi… »… C’était bien la première fois qu’il demandait véritablement pardon à une personne… qui fût tellement proche de lui. Gin ne prononça pas un mot, la gardant et la serrant contre lui. Son visage rougit par les claques de la demoiselle (u_u), était enfouit dans sa chevelure rousse, humant son odeur. L’une de ses mains vint caresser sa joue, écrasant au passage les quelques larmes.

Ils restèrent un petit moment comme cela, sans vraiment bouger. Le vent souffla encore une fois et le long manteau blanc de Gin enveloppa le corps de la jeune femme. Puis le jeune homme haussa un sourcil, puis la tête en direction de sa gauche… Il soupira légèrement et embrassa le front de sa douce… Un Hollow venait de faire son apparition, ce qui n’était pas très bon pour le traître. Surtout si on le voyait dans cette ville et en plus dans cette position. De plus, Rangiku allait sûrement avoir quelques remontrances, voir pire, si un Shinigami passait pas là… Relevant le menton de la demoiselle, il l’embrassa encore une fois. Il ne voulait pas partir, mais il n’avait pas le choix. Il la regarda, toujours les yeux ouverts et lui dit dans un murmure doux…

« - Je dois y aller… Je ne voudrai pas qu’il t’arrive quelque chose… Nous nous reverrons vite Rangiku… Je t’en fais la promesse… Mais quoi qu’il arrive… Fait attention à toi… »

Gin allait partir quand la présence du Hollow se fit plus intense… Il le connaissait que trop bien. Rangiku allait avoir du mal contre lui. Ses sourcils se froncèrent et il prit la jeune femme dans ses bras, sortant son Zanpakuto de son autre main. Il sauta sur le côté et failli se prendre un coup du Hollow… Il se releva tournant le dos à la lieutenante, mais en faisant face au Hollow… Les yeux fermés, il souriait et fini par foncer sur la bête sans attendre… Murmurant la phrase qu’il aimait tellement prononcer dans ses moments là… La lame s’allongea et transperça le Hollow comme dans du beurre… La créature, tranchée en deux, disparut complètement et le jeune homme remit sa lame dans son fourreau. Il se tourna vers la jeune femme. Il ne devait pas perdre de temps, surtout pour ne pas croiser le capitaine de la 10e division.

« - J’aimerai rester plus longtemps… Mais je ne pense pas que ton capitaine en serait ravi… »

S’avança doucement vers elle, il lui prit la main, lui mettant quelque chose par la même occasion à l’intérieur. Il lui caressa la joue et l’embrassa encore une fois avant de partir pour de bon. Ne voulant pas qu’elle le voie vraiment disparaître ainsi, il usa d’un Shunpo pour se rendre un peu plus loin… Puis il ouvrit un portail pour le Hueco Mundo et entra à l‘intérieur, le cœur serait. Après quelques pas, il arborait son masque d’arrogant et manipulateur. Il cachait ce qu’il pensait vraiment, du moins à certaines personnes… Rangiku ne faisait pas parti du lot…

En cet instant, le temps s’était figé. C’était du moins ce que voulait Rangiku. Elle ne voulait pas penser à la situation présente. Juste croire… qu’ils étaient revenus des années en arrières, quand il n’y avait pas de trahison… Quand il était simplement le sadique capitaine de la Troisième Division et elle la délurée lieutenant de la Dixième. Quand tout allait bien, ou presque. Mais c’était un mensonge, et elle le savait. Car en ce temps là, une telle scène n’aurait pu se produire. Lui trop occuper à torturer Kira à sa manière et à comploter avec Aizen, et elle a faire sortir son capitaine de ses gongs pour éviter de songer à la distance qu’elle sentait s’établir entre son amour d’enfance et elle.

Oui, elle pouvait imaginer ce qu’elle voulait, la réalité la rattrapait toujours. Et c’était quelques larmes d’amertumes qui glissèrent le long de ses joues, essuyées en douceur par la dernière personne qu’elle aurait cru capable d’un tel geste. Ses poings se resserrèrent sur le vêtements de Gin, y faisant presque un trou avec ses ongle,s tandis qu’elle sentait la dernière larme s’écouler. Non, elle ne devait plus pleurer. Elle l’avait déjà suffisamment fait. Et cela ne changerait rien aux faits. Non, il lui fallait accepter pleinement la réalité et ne pas chercher à la fuir. Gin était un traître, recherché par toute la Soul Society… Et elle ne pouvait cependant se résoudre à le lâcher et à reculer. Elle ne pouvait se forcer à quitter cette douce chaleur qu’elle ressentait dans ses bras. Elle ne devait pas agir ainsi, elle le savait. Mais en cet instant, elle ne… pouvait pas.

La réalité la frappa à nouveau de plein fouet quand elle perçut l’apparition d’un Hollow. Assez loin pour le moment. Son corps se raidit. Etait-ce du fait de Gin ? Elle n’y croyait pas vraiment, du moins, elle espérait que non. De plus, au niveau de reiatsu, ce n’était pas un arrankar, normalement, même s’il devait être assez coriace. Et puis, si Gin voulait vraiment sa mort, il aurait amplement eu le temps de la tuer, depuis qu’il était ici, non ? Elle chassa finalement cette idée. Elle était encore confuse, bien au-delà de ce que les mots pouvaient exprimer, mais elle allait le croire. Du moins pour ça. Et si elle avait tort… Eh bien elle serait la seule à payer le prix de son erreur.

Elle voulut se détacher de Gin et ouvrir la bouche pour lui rappeler qu’elle était lieutenant, seule shinigami dans le secteur actuellement surtout, et qu’elle avait du travail, mais il lui coupa l’herbe sous le pied. Cette fois, le baiser la perturba moins, même si elle était prête à jurer que son cœur n’allait pas tarder à lui sortir de la poitrine. Métaphoriquement parlant, car elle doutait que les gigaïs aient un cœur… ou si ? Mais bon, ce n’était pas le moment de se lancer dans de grandes interrogations là-dessus. Elle ne savait trop quoi penser de ce que lui disait Gin, alors pour se reprendre, elle choisit de ne répondre qu’à une partie. L’étreinte s’était achevé, elle put adopter l’une de ses postures provocantes préférées, avec les mains sur les hanches et une expression mi hautaine mi- moqueuse.

« Aux dernières nouvelles, je ne suis pas suicidaire et je sais prendre soin de moi. Les trucs dangereux, complètements fous et stupides, ça a plutôt toujours été ta spécialité, non ? »

Et le ton de la voix était presque le bon. Il y avait du progrès. Elle ouvrit la bouche pour rétorquer autre chose, mais elle n’en eut pas vraiment l’occasion. Elle se retrouva à nouveau dans les bras de Gin tandis que ce dernier esquivait une attaque du Hollow qu’elle avait sentit précédemment. Rapide, la sale bête. Elle parlait du Hollow, bien sûr. Pour désigner Gin, elle aurait d’autres épithètes fleuries. Et même si une part d’elle-même apprécia qu’il la protège ainsi, une autre était profondément agacée.

« Merci d’avoir esquiver pour moi, mais c’est bon, tu peux me lâcher, maintenant ! Je peux me battre ! »

Ce qui tomba bien entendu dans l’oreille d’un sourd. Enfin, il la lâcha bel et bien, mais ce fut pour bondir lui-même à la rencontre du Hollow, le pulvérisant en libérant son shikai. Ce qui laissa Rangiku assez perplexe. Les Hollows étaient dans le camp d’Aizen, non ? Alors pourquoi Gin, le second de ce grand malade, détruisait-il ses propres troupes ? Pour la protéger ? Voilà qui serait assez plaisant. Pour elle. Car lui risquait de se faire taper sur les doigts en rentrant… Elle chassa bien vite l’image tordue qui jaillit dans son esprit sans instruction de sa part, montrant Aizen donner des coups de règles à Gin comme un enfant désobéissant. Oulà, elle était vraiment perturbée. Elle allait avoir besoin d’un bon sake, pour se remettre après tout ça.

Gin se tourna vers elle et lui répéta son intention de partir. Malgré les sentiments contradictoires qui lui tordaient les entrailles, elle ne put s’empêcher de rétorque,r avoir une pointe de moquerie.

« Mais non voyons, je suis sûre qu’il serait ravi de t’inviter à boire un verre, à la Dixième Division ! »

Bon, c’était bien, elle arrivait à refaire de l’humour. Ce qui était quand même inquiétant, vu le jeu de yoyo auquel s’adonnaient ses émotions. Quoi qu’il en soit, le yoyo n’avait pas fini de monter et de descendre. Elle sentit à peine qu’il lui glissait quelque chose dans la main, focalisée sur le baiser qui ne dura qu’un instant avant que Gin ne fasse ce qu’il faisait de mieux au monde : jouer les courants d’airs. Quand Rangiku rouvrit les yeux, il avait disparu. Rangiku se força à ignorer la morsure douloureuse que ressentait son pauvre cœur. De toute manière, elle ne pouvait pas s’attendre à autre chose.

Elle réalisa finalement qu’elle tenait quelque chose dans sa main et se rappela qu’il lui avait glissé une chose, avant de l’embrasser. Elle retourna sa main et écarta les doigts… et fut soudain très heureuse d’avoir un mur juste derrière elle auquel elle put s’appuyer, tandis que ses jambes menaçaient de la lâcher. Dans la paume de sa main se trouvait… une bague. Une magnifique bague en argent sertie de plusieurs petits diamants, qui s’enroulait plusieurs fois autour du doigt avant de finir sur une étoile, au cœur de laquelle se trouvait un diamant bleu. Une étoile… Il s’était souvenu qu’elle aimait les étoiles… les doigts légèrement tremblants, elle retourna la bague, afin de voir l’intérieur. Ses jambes la lâchèrent pour de bon et elle glissa le long du mur, se retrouvant assise sur le sol sans se soucier un instant de la propreté discutable de la rue.

Il y avait quelque chose d’écrit l’intérieur. Quelques mots qu’elle dut relire plusieurs fois, comme pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas. « Gin et Rangiku 29 septembre ». Le 29 septembre. La date de leur rencontre. Le jour qu’il avait choisi pour être son anniversaire, à elle qui n’en avait pas. Bon sang ! Elle ne pouvait se tromper sur le sens de ce message ! Cette bague, c’était… c’était… une bague de fiançailles ! Il venait de… de… de lui demander de l’épouser ! le tout sans prononcer un mot… Il… Rangiku prit une profonde inspiration, réalisant qu’elle commençait à avoir une crise d’hystérie. Non, ça ne pouvait pas être ça, hein ? Ca ne pouvait pas… Et puis, si c’était vraiment ça, il ne serait pas parti comme ça sans un mot !!! Enfin… Si. Ca serait assez son style… mais… Une nouvelle grande inspiration fut nécessaire tandis qu’elle assimilait pour de bon ce qu’il venait de se passer. Gin lui avait avoué qu’il l’aimait… et il l’avait demandé en mariage.

C’était de la folie ! De la pure folie !! Comment pouvait-il croire qu’il pouvait faire ça, avec tout ce qu’il s’était passé !? Comment pouvait-il croire qu’elle allait envisager sérieusement la chose et garder cette bague magnifique tellement à son goût ! Pourtant… elle la tenait toujours… l’observant avec un mélange de stupéfaction et d’admiration. Elle devrait la jeter mais… Elle n’y arrivait pas. Elle… ne savait pas quoi faire. Trop d’informations en même temps… trop de chocs émotionnels !! Il fallait qu’elle se calme. Et qu’elle réfléchisse posément à tout ça. Mais avant tout, elle avait besoin d’un verre. De plusieurs même. Elle se releva, ses jambes chancelant légèrement et sans vraiment vérifier l’état de sa tenue, quitta la ruelle, après avoir glissé la bague dans l’une de ses poches les plus sûres. Elle avait vraiment besoin de sake. Tout de suite… Elle effectuerait ensuite s amission. Mais d’abord… un verre. Vite…

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