Rencontre foudroyante entre Blondinette&UnRouquin [Flashback PV Ichigow']

Et voilà qu’une longue journée commençait pour l’ex officier de la Seconde Division, Missena Hisayo. Traversant rapidement la dernière rue qui la séparait du lycée de Karakura, elle se demandait bien ce qu’elle fichait là, déguisée en lycéenne, avec une chemise à manches courtes blanche, un mignon nœud rouge passé sous le col, et le comble, une jupe plissée qui lui arrivait au dessus des genoux. Le type de tenue pas très agréable, mignonne certes, mais vraiment pas le mieux pour passer inaperçue. Quoique, dans un lycée où l’uniforme est imposé, cela ne devrait pas être un problème. Se fondant dans la masse des lycéens, elle jeta un rapide coup d’œil circulaire, ne voyant pas la moindre chevelure blonde. Misère ! Que des tignasses noirâtres, et quelques roux. Avec ses cheveux jaunes poussins, elle ne passerait jamais inaperçu, elle avait méchamment merdé. Pestant contre elle-même, elle se jura de se teindre en brun la prochaine fois qu’elle mettrait les pieds dans un établissement scolaire. Pressant le pas, elle gravit quatre à quatre les marches qui la séparaient de l’étage où elle était censée avoir cours, jeta un coup d’œil vers la vitre, regarda son reflet, avant de reprendre sa « course » en direction de la salle de classe. La voyant enfin, elle se rua vers une place libre, au troisième rang, avant de se rendre compte que son timing était mauvais, que les cours ne commenceraient que dix minutes plus tard.

La nostalgie prit possession d’elle durant un instant. Ce monde n’était pas si différent du sien, après tout… De son temps, elle aussi allait en cours. Différence majeure ; elle n’y était pas contrainte. C’est de son propre chef qu’elle avait pris l’initiative de devenir Shinigami, pour échapper au quotidien répétitif et désarmant du Rukongaï. Et accessoirement, elle avait soif de savoir, de combats, et autres. Chaque détail était encore net dans sa mémoire. Les grandes salles de cours, tables en bois, chaises qui grinçaient quand on les traînait sur le sol. Les quelques idiots qui arrivaient à se faire exploser un Shakka Ho dans les dents, dont elle. Cette animation lui manquait, c’est sans doute ce besoin d’agitation et de discussions stupides sans queue ni tête qui l’avait poussé à venir s’asseoir sur cette chaise, dans cette salle, dans ce bâtiment, ce jour-ci. Naturellement, elle devait aussi se faire une idée du type d’âmes qui peuplaient Karakura. Venant d’arriver, elle n’en avait que trop peu vues, justement. Y avait-il des Shinigami dans le coin ? Des humains dotés d’une forte énergie spirituelle ? Si ceux-ci étaient présents, raison de plus pour ne pas décamper dans les sept jours. Les âmes à forte puissance spirituelle attiraient les Hollow, et par conséquent, les Arrancar, sbires d’Aizen. Ce n’est qu’avec trop de soif de meurtre qu’elle les accueillerait s’ils venaient à débarquer.

Encore cinq minutes… Fatiguée par cette attente, elle tourna la tête en direction de la fenêtre, juste à sa gauche. Elle y vit se refléter une personne d’environ 16 ans, blondinette, cheveux lâchés sur les épaules tombant au niveau des omoplates. Regard d’émeraude, ennui plus que visible sur ses traits reposés. Jetons un œil aux élèves arrivés. Non loin devant elle, quelqu’un retint son attention. Un rouquin, cheveux courts en bataille, plus qu’intéressant. Intéressant non pas d’un point de vue d’adolescente écervelée qui penserait « Oh mon Dieu ce qu’il est séduisant ! », mais d’un point de vue de Shinigami issue de la Seconde Division. Que pensait-elle ? Que ses efforts à dissimuler sa pression spirituelle étaient pas mauvais, mais que son flair ne la trompait pas, il était puissant. Impossible qu’il soit humain… Son reiatsu était supérieur à celui de Missena, il devait bien égaler celui d’un vice capitaine, au bas mot. Peut être en était-ce un, qui sait ? Ce n’est pas en ayant passé un siècle sur Terre qu’elle serait au courant de tous les derniers changements au sein du Seireitei. Mais quand même… Que ferait donc un vice capitaine dans la peau d’un lycée ?! Elle devait voir clair dans cette situation, c’était plus qu’étrange. Et surtout, tant qu’elle fouinerait pour savoir qui il est, elle serait occupée. Voyant le professeur arriver, elle décida de passer à « l’offensive » dès la fin du cours.

► Mais qui es-tu donc ?


	Depuis combien de temps n’était-il plus retourné au Lycée ? Il n’en avait nulle idée, depuis sans doute bien avant son voyage au Hueco Mundo. Mais l’on commençait sans doute à s’inquiéter pour lui, pourquoi n’y était-il plus aller ? Sans doute à cause de ce besoin d’être toujours attentif, de se trouver toujours l’arme à la main pour défendre sa ville et les vies dont il était le protecteur. Face à son image dans le miroir, il avait l’impression d’avoir perdu tout son feu, son visage était quelque peu tiré et des cernes trônaient sous ses globes oculaires. Il avait même l’impression de s’être un peu émacié. Il n’avait même plus souvenir du temps qu’il avait passé sous sa tenue de Dieu de la Mort. Mais il se sentait raide dans ce corps aux capacités bien limitées. Il ne savait guère ce qu’Urahara avait pu raconter à sa famille pour expliquer ses nombreuses absences, mais force fut de constater la surprise de ses sœurs à sa vision lorsqu’il sortit de sa chambre. Seul son père ne sembla avoir changé, l’accueillant comme si de rien était, leur chamaillerie se poursuivant éternellement, c’était rassurant. Se posant à table, il mangeait sans appétit, après tout, son seul souhait était de retourner à cet immeuble sur lequel il avait fini par prendre ses marques. Ses rôdes étaient devenues comme une drogue, il ne pouvait s’en passer, non pas comme une contrainte mais comme une obligation obsessionnelle, plus personne ne devait souffrir, c’était le serment qu’il s’était fait après la bataille de Karakura. L’Ardent a la flamme disparue ne s’attarda que peu à la table familial, ne tardant à se mettre en route, son sac en bandoulière. Ne croisant personne, cela ne l’étonna que peu, à quoi cela servait de faire un détour et d’attendre pour quelqu’un que l’on n’a plus vu depuis des semaines ? Plus personne ne s’était attardé devant chez lui, ni même à un quelconque carrefour pour l’accueillir et lui souhaiter le bonjour. A quoi bon après tout, il n’avait plus le goût à ça. Arrivant jusqu’à son lycée, il se pressa jusqu’à l’entrée de sa classe où son professeur ne tarda à l’intercepter en voyant une chevelure rousse passant devant son pupitre. « Kurosaki ! J’espère que tu t’es remis en … » Le Roux ayant relevé la tête pour jeter son regard délavé dans celui de son Sensei, la surprise coupant la respiration de celui-ci. Etait-ce possible qu’il ait laissé dépérir à ce point son propre corps ? Suffisamment pour choquer ce professeur en pleine réprimande. « Sensei. » Fit-il en s’inclinant face à lui, celui-ci ne semblant retrouver sa voix qu’avec peine. « Kurosaki ? » Ce n’était guère une interpellation, juste un murmure interrogatif et quelque peu choqué tandis que le Shinigami Suppléant se dirigeait vers sa place près de la fenêtre, posant ses affaires. Le Sensei l’observa quelques instants encore avant que la sonnerie ne retentisse pour le pousser à commencer son cours, ce qu’il fit avec grandes hésitations … Etrangement, il ressentait comme un étrange tiraillement, une impression désagréable d’être observé, se tournant vers la source de cet ennuie, il ne pu que remarquer une jeune fille, blonde, dont il n’avait jamais pris connaissance. Etait-elle déjà dans la classe auparavant ? Il n’en avait aucun souvenir, mais pouvait-il encore vraiment faire confiance à sa mémoire ? Toujours était-il qu’il eut beaucoup de mal à se concentrer tout au long du cours, cette impression d’être observé l’assaillant. A la sonnerie, il laissa la majeure partie des élèves sortirent avant de se lever lui-aussi, se dirigeant vers la jeune femme, un sourcil haussé, non pas d’agacement, mais d’une certaine curiosité. Non pas qu’il était particulièrement attiré par cette femme, il ressentait une impression de puissance relative, elle n’était pas forte, non pas au point de le mettre en réel péril, mais elle détenait une puissance suffisante pour faire des dégâts en elle, chose qui le perturbait quelque peu. « Représentes-tu une menace pour Karakura ? » Il en venait directement au but, son air éreinté y était sans doute pour quelque chose, la fatigue le rendait fort peu sociable. Mais on pouvait toujours ressentir cette puissance étrange, son feu autrefois ardent n’était plus que glacial, pire que tout, gelant sous les vêtements, attaquant l’os pour faire claquer les dents. Il était loin d’être menaçant, mais ce n’était sans doute pas l’accueil dont on pouvait rêver.

La situation devenait plus qu’étrange. Lorsque le professeur avait interpellé le rouquin, il semblait assez choqué… Pour quelle raison ? Missena n’en avait pas la moindre idée, mais quelques détails lui sautèrent aux yeux. Pour que leur Sensei réagissent étrangement, c’est que l’attitude de ce type devait différer d’avec son comportement habituel. De plus, pour qu’un enseignent remarque ce changement, c’est que l’élève devait fréquenter la classe depuis un bout de temps, et donc ce Kurosaki devait être soit en mission longue, soit il s’agissait purement et simplement d’un humain. Tout de même, il ne pouvait pas être humain ! Comment un humain pouvait-il être doté d’une telle pression spirituelle ? C’était contre nature. Jamais elle n’avait vu ça en deux siècles d’existence, dont un siècle entier passé au contact des humains. Shinigami exilé ? Probable, mais là encore, elle n’en avait pas la certitude absolue.

Durant tout le cours, elle ne releva même pas les dires du Sensei, à un tel point qu’elle ignorait de quel cours il s’agissait. S’appuyant la tête sur la main gauche, sa longue frange blonde lui dissimulant les yeux, elle griffonnait nerveusement sur une feuille blanche à l’aide d’un stylo bleu, observait le comportement du roux – qui n’était d’ailleurs pas bien passionnant -, son regard se perdant par moment dans le vague. L’attente de la sonnerie était simplement insoutenable. Une seule envie lui traversa l’esprit ; celle de se lever de sa chaise, aller se planter devant Kurosaki, et lui demander ce que diable il était. Au bout d’un moment, l’intéressé s’était retourné pour la regarder, et ce que Missena eut le loisir d’observer la cloua sur place. Il avait les yeux encore plus cernés que si l’on venait de le sortir de terre, mais comment une personne censée était-elle capable de se laisser dépérir à ce point ? Personne ne lui avait expliqué qu’un truc nommé la nuit était là justement pour dormir ? Au pire, s’il souffrait d’insomnies, un petit somnifère et hop, au lit ! Le restant de l’heure, son regard oscillait entre le prof qui baratinait sur on ne sait quel sujet barbant, et cet être au reiatsu inhumain.

Lorsqu’enfin la sonnerie retentit, l’ex Ni Bantai Yon Seki étouffa un bâillement, tourna à 90 degrés sur sa chaise, pouvant ainsi fixer les élèves qui sortaient, Kurosaki, et la porte de la salle de cours. La majorité des élèves sortirent quasi immédiatement, alors que l’objet de sa curiosité et elle-même ne bougeaient pas de leurs places respectives. Elle n’avait pas envie de bouger, l’ennui du cours l’ayant quelque peu assommée. Finalement, c’est ce rouquin qui était venu se planter devant elle, sans faire la moindre politesse, pour lui lancer une question directe à la figure.

« Représentes-tu une menace pour Karakura ? »

Et puis quoi encore ? Missena le toisa quelques instant, avant de se lever, et de se rasseoir sur la table. Fichu complexe d’infériorité dû à sa taille, elle se sentait naine à côté de ce lycéen aux airs de furios. Affichant un sourire hypocrite au possible, pencha légèrement la tête sur la droite, histoire de dégager sa frange de devant ses yeux d’émeraude, et lança d’une voix enjouée :

« Enchantée de faire ta connaissance, Kurosaki ! Missena Hisayo, Shinigami exilée, blabla… La politesse, tu connais ? Quand tu abordes quelqu’un, t’as au moins la décence de saluer cette personne, avant de l’agresser avec un air froid. »

Son sourire d’effaça rapidement de son visage, pour faire place à une expression fermée, inexpressive. Levant les yeux au plafond, elle s’accorda quelques instants de profonde réflexion à propos de la question qui venait de lui être posée. Naturellement, elle ne représentait pas un danger. Si son unique but était de mettre une pagaille monstre dans cette petite ville, elle aurait déjà commencé, plutôt que de venir s’ennuyer sur les bancs de l’école. Mais pourquoi ne pas faire durer le suspens ? Ce type avait l’air fort irritable, encore un des effets secondaires de la fatigue, sans doute. Autant le prendre un peu pour un con, et pourquoi pas déclencher une baston ? Histoire de mesurer sa force réelle.

« Ah, qui sait si je suis une menace… En effet, je l’ai déjà été, c’est d’ailleurs pour ça qu’on m’a envoyée ici. Enfin, paraît-il. Tu voudrais bien avoir l’obligeance de décliner ton identité et ton grade ? »

Inutile de mâcher ses mots, de toute manière il s'agissait d'un Shinigami, ça se sentait. Et il n'avait pas intérêt à jouer à l'ignorant. Missena comptait bien savoir qui il était, et lorsqu'elle veut savoir quelque chose, elle arrive à ses fins.

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