ㄨ Obsession ㄨ [FlashBack]

Un résumé


ㄨ Martyr ㄨ

ㄨ Les roses sont rouges, le ciel, azure. Le vent est chaud, ma vie, impure. Je t’observais, petite fleur. Délicate étais-tu, mais vorace avec tes épines perforant la chair de mes doigts. Petite fleur, petite blessure, petite goutte de sang, le sang témoin de tant de violence, le sang déversé par l’extase du martyr… le sang d’hier, aujourd’hui et celui qui coulera demain. J’arrache tes pétale un par un, souriant tel un ivrogne docteur près à démembrer son prochain patient. Tu n’es plus qu’une tige à la merci de mon regard d’enfant mais si accablé par le désir de tuer. Tuer, c’est si simple. L’âme est fragile, ce corps est fragile. Cependant pourquoi…? Pourquoi père ne me tue pas? Il veut me voir souffrir tout comme je veux qu’il souffre. Je lui ferai goutter à petit pas, et je me délecterai de ses cris, comme il se délecte de mon corps si jeune.

ㄨ Le soir, j’étais toujours enfermée dans ma chambre. Il y avait des poupées, oui plein de poupées. Des poupées toutes froissées, toutes tristes et abimées. Certaines n’avaient qu’un œil, qu’un bras et d’autres, démunies de cheveux. Parfois, lorsque l’envi me rongeait, elles se faisaient décapitées. Je n’avais plus la tête pour penser ni réfléchir. Chaque soir, c’était toujours la même question : qu’allait-il me faire? Hier c’était la latte à clous, ce soir, des brûlures de cire de chandelle et demain qui sait… me marquer d’un fer chaud? Quoiqu’il en soit, le résultat restait le même. Je gisais dans mon sang, complètement dépourvue de vêtement, le visage paralysé par la peur, les mains tremblantes et les yeux, ruisselant de larmes. Impuissance, douleur, endurance, jusqu’où allait-il me tester, jusqu’où ce corps pourrait-il supporter?

ㄨ Une époque de noirceur, quatre ans de ténèbres, quatre ans de haine et sans espoir. Je voulais fuir, mais où? J’avais peur de l’inconnu, peur de ce vaste monde à qui je n’appartenais pas. La liberté, existe-t-elle réellement? Ou est-ce une utopie, un rêve, un idéal? Les jardins… c’est beau, toutes ces roses blanches… me mystifient. Mère aimait les fleurs, j’aimais les fleurs mais elle ne m’aimait pas, je ne l’ai jamais aimé non plus. Cette haine ne m’empêchait pas de lui donner des présents. Comme la fois où j’eu terni la blancheur de ces roses par la rougeur de mon sang. Les épines percent facilement cette peau si fragile d’enfant. J’observais encore les cicatrices de ces marques artistiques. Je réalisais qu’il ne fallait que peu pour me complaire. Des coquelicots, une épine, une poupée et le plaisir de souffrir…

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ㄨ Envi ㄨ

ㄨ J’avais douze ans, j’étais encore vivante. On ne soulignait jamais mon anniversaire. Jour de naissance ou jour commun, tous étaient un interminable enfer. Encore dans ma chambre, j’étais bien. Ma poupée était là pour moi et cette lame de rasoir, mon apaisement. Un désir étrange, un désir de couper, de me couper : Trancher, effleurer la surface de ce corps svelte de mes propres mains, non par celles d’un père empoisonné par la religion. Lorsqu’il me violait, c’était selon la « volonté du seigneur » lorsqu’il me frappait c’était selon la « punition des pécheurs ». Une justice influencée par la foi. La foi maudite, ce poison incurable qui sera bannit, écrasé par ma haine. Je me coupais, les bras comme les jambes, parfois dans le dos et sur le ventre. J’évitais le visage, nul besoin de divulguer cette mutinerie ouvertement, la discrétion existe, elle est là pour cacher, voiler le fruit de nos envies impures.

ㄨ Le suicide, pourquoi n’avais-je pas emprunté cette voie, ce chemin de délivrance et de liberté? J’y ai pensé, longuement pensé. S’enlever la vie, arrêter ce souffle, ses rêves… ses envies de meurtrie qui ne seront jamais rassasiées. Non, je ne pouvais pas. Il y avait tant à démolir, tant à aimer, tant à reconstruire et tant à détester. C’est assez… ça doit s’arrêter… ce soir, maintenant! Père était plus fort, je n’étais pas à la hauteur mais il n’était pas là. Avant de m’enfuir, je lui laissai un modeste présent dans sa chambre. Il pourra, dès son retour de la messe, s’en délecter. Pourquoi s’attaquer directement à une personne? Pourquoi ne pas simplement viser son entourage, ce qu’il aime et chérie le plus au monde? Retirer la vie d’un être sans qu’il souffre n’est pas amusant, c’est presque lui rendre un service. La douleur du corps, de la chair… non, ce n’est pas assez… pas ASSEZ!

ㄨ J’ai quitté cette demeure, cet enfer à l’aveuglette. Naïve et faible, j’ai déserté ce cauchemar pour rejoindre la réalité. Une réalité qui, plus tard, ne sera rien d’autre qu’une prison. J’ai laissé derrière moi le premier crime, la première preuve, le début d’une folie. Mère avait payé le prix d’aimer cet inculte de père, elle à souffert pendant que moi, je riais. Dans cette chambre à porte refermée, elle était assise, le cou tranché, une main manquante, l’œil transpercé d’une aiguille, les cheveux rasés ici et là et les pieds comptant trois orteils. Quelle jolie poupée étais-tu… papa va aimer, il te gardera ainsi… il souffrira de ta perte et voudra se venger. Je serai patiente, je serai une bonne petite fille et j’attendrai, calmement. Approche, approche sale rat, le piège n’est pas loin… approche, il n’attend que toi…

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ㄨ Solitude ㄨ

ㄨ Le soir, les trottoirs sont froids… les ruelles, sombres. J’étais femme dès l’âge de quatorze, j’avais des courbes, des formes mais un cœur d’enfant. Voler pour manger… voler pour m’habiller… voler pour vivre… je n’ai rien connu de mieux pour les deux années qui suivirent. J’étais sans abri et proie à la violence, au viol, à la merci de ce monde pitoyable. Qu’importe? On me menaçait, plus rien ne m’atteignait, on me blessait, plus aucun cri retentissait. Le viol? J’avais même cessé de me débattre. Perdre, tout perdre… j’avais tout perdu : mon honneur, ma foi, ma fierté, ma virginité, ma raison d’être, mon identité. J’étais une coquille d’argile, dépourvue de sentiment, mais l’intérieur était vide, un profond vide. Je vis, mais sans âme. Elle a jadis quitté ce corps abusé depuis très longtemps. Pourquoi suis-je là et seule?

ㄨ Seule… la solitude, c’est si agréable. Pourtant, j’ai besoin des autres… j’ai besoin de leur souffrance, de les voir souffrir, de les faire souffrir par mes mains. C’est plus que de l’eau, c’est plus que de l’oxygène, c’est mon pain du quotidien, mon souffle d’extasie nourrissant cette haine qui me fais vivre. Un homme m’a approché un jour, moi qui étais vêtue d’un chandail et d’un pantalon bien trop large. Il me dénuda, et prit des photos, plusieurs photos. Je ne bougeais pas, je ne comprenais pas. Il est parti, j’étais seule encore une fois. Qui sera le prochain à briser ce silence, que voudra-t-il, me contempler et déguerpir sans jamais revenir? J’avais tord, cet homme est revenu une semaine plus tard. Il me tendit la main, je restais immobile. C’est alors qu’il me posa une question bien étrange : « Sais-tu danser? »

ㄨ Oui ou non? Quoi répondre? L’un ou l’autre n’a pas d’importance, cette question est sans importance. Que je sache où non, qu’est-ce que ça peut me faire, qu’est-ce que ça peut lui faire? Plus rien est important, seule la haine mérite mon intérêt, de vivre pour la rassasier. J’avais opté le silence, il se mit à parler. Un mot me fit lever la tête, plongeant mon regard aux yeux sans reflet vers celui qui, sans le savoir allait briser à jamais cette solitude. « Je vois en toi un potentiel… » avait-il dit avec un sourire. Un potentiel? Qu’est-ce? C’est étrange. Au fond de moi, c’est chaud, solide, je sens… qu’est-ce? J’étais confuse mais je me relevai. Ma main se déposa dans celle de l’homme et, pour la toute première fois, une lueur, un reflet rayonnant de vitalité apparu dans mes iris autrefois si fermés tel un regard meurtri…

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ㄨ Danser pour mourir ㄨ

ㄨ Danser… danser hier… danser maintenant et encore demain… soir après soir, nuit après nuit. C’était tout nouveau. Figurer sur une estrade, être observée par tant d’hommes, jeunes comme vieux, beaux comme hideux. J’étais devenue une vedette, une star dans ce club réputé et ce, uniquement en portant un habit, ces morceaux de tissus voilant maigrement mon corps et en m’inspirant de tout ce qui s’offrait à moi : poteau, cage, chaise et de temps à autre, les spectateurs. Parfois, on créditait ma prestance avec un peu de pognon, d’autres soulignaient mes généreux attributs en m’offrant un verre et certains, déboursaient davantage pour les toucher. Danser, encore danser… m’enrichir, m’épanouir devant les admirateurs de ce corps céleste qui est mien… non, ce n’est pas assez, PAS ASSEZ! J’en veux plus, et encore plus… satisfaire cet envi qui me ronge l’esprit! Danser ne suffit pas, le toucher ne suffit pas, je voulais la chair, leur chair… calmer cet envi et vite… vite, je ne peux plus attendre…

ㄨ Chaque nuit… chaque nuit chaude et sombre, je goutais au plaisir charnel d’un homme et son corps si viril, mais bien plus exquis : je me délectais de son dernier souffle et de ses cris. Je lui arrachais la vie à petit pas, m’appropriant tous ses biens, toute sa fierté, tout ce petit amas de chair qui le constituait… je prenais tout avec avarice. Mon petit jeu terminé, je me débarrassais de la dépouille façonnée comme mes si jolis poupées en jetant celle-ci au fond d’une rivière. Pendant plusieurs mois j’ai couché avec des hommes comme des femmes. Aucun ne fut épargné. J’avais réalisé à quel point danser était important, à quel point dandiner ce corps si désirable me permettait de calmer mes pulsions, ma haine en piégeant, hypnotisant ma prochaine proie dans les filets d’une luxure meurtrière. Plus le temps passait, plus c’était difficile. Je voulais tuer, et encore tuer… tuer sans m’arrêter, tuer sans limite et ouvertement, je n’avais que ça en tête… j’allais perdre le contrôle. J’en tremblais.

ㄨ Un soir bien ordinaire, un insolent eu l’audace de critiquer mon corps, de citer avec horreur les cicatrices, les preuves de mon impureté. J’avais cédé, c’était terminé. J’allais danser, pour la dernière fois. Je me souviens avoir attrapé ce chien par la gorge… prisonnier de mes jambes, je l’ai tiré au centre de l’estrade et plaqué contre un poteau. Je me souviens de l’expression de mon visage, ce sourire si passionné, si large et parsemé d’envi meurtrière. Je me souviens du « crack » que fit son cou après l’avoir finement cassé de mes mains… je me souviens du silence, de la peur émanée dans le regard de ceux ayant assistés au grand spectacle, ma dernière prestation avant de quitter ce lieu… mon premier bain de sang. Tous y passèrent… cette nuit fut angélique… tous furent taillés différemment, c’était ça… l’art, mon art, ma collection de cadavre où chaque pièce était unique. L’humanité ne diffère pas tant que ça d’une poupée, non? Dans le fond, ils ne sont que des objets, me procurant le plaisir, un divertissement et, une fois fini avec, on le jette tout simplement.

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ㄨ Dépendance ㄨ

ㄨCrrck… crrck… crrck… C’est le bruit que faisaient mes pas, un par un, effleurant la surface d’un chemin terreux. Tête basse, toupet dans le visage, je marchais, inconsciente de ma prochaine destination. Cette route traverse le village, elle me conduit vers les gens… c’est suffisant. Il ne faut pas que je m’arrête et pourtant, je fus contrainte de le faire. Une jeune fillette, courant en sens inverse, me heurta par accident. Sans attendre ses excuses, elle fut brutalement plaquée au mur à l’aide d’une main seulement. Je serrais sa petite gorge enrobée de cette peau, douce et fragile peau d’enfant comme s’il s’agissait de la dernière chose sur laquelle m’accrocher. Elle était tétanisée de peur, pauvre petite. Continu ces petits gémissements ma chère, ils me caressent les oreilles, me bercent… oui, une berceuse, celle de ton dernier souffle…

ㄨ « Attention, tu vas la tuer si tu continus » avait retentit une voix. Mon regard pivota aussitôt vers celui d’un homme portant des lunettes noir, un drôle de bonnet sur la tête, un chandail à manche longue et des pantalons larges. L’interruption ne fit pas céder mon étreinte, néanmoins, la berceuse cessa. « Trop tard… quel dommage, non? » répondis-je avec lassitude. Le corps de la fillette tomba à la renverse, je l’observai, j’étais déçue. Elle aurait fait une ravissante poupée. Mon art devra patienter, enfin… peut-être pas? Je marchais à présent vers l’homme qui reculait en sens inverse, suivant le rythme de mon approche. Soudain, je sentis le métal perforer ma chair, des petits couteaux. Un sur le bras… un second sur la cuisse… un autre transperçant la paume de ma main levée devant mon visage. Je m’arrête un moment, histoire de retirer ces petits cadeaux, le visage insondable et conservant le mutisme absolu après chaque extraction.

ㄨ « A-Attend! Attend! T-tu m’as l’air t-tendue… tient p-prend ça! » Rétorqua l’homme en me tendant une cigarette, voyant que je continuais d’avancer malgré son attaque. Une cigarette? Prendre la fuite ou paniquer aurait été plus... approprié à la situation. Le plus drôle est que, sans comprendre pourquoi, j’avais accepté son offre. Sans savoir que cette cigarette allait être ma limite, mon point d’arrêt, j’y avais goutté et savouré jusqu’au dernier mégot. Chaque bouffé me procurait un calme étrange, une sensation agréable, éternisant mes pulsions, l’envi… je valsais sur un nuage, un sourire aux lèvres. Était-ce mal? Qu’importe, je m’en fou? Je me sentais bien, je voulais rester ainsi, sous l’effet paradisiaque de cette drogue, dépendre d’elle et non de la folie. Cet homme allait m’aider… j’en voulais d’autres… il m’en fallait d’autres, qu’importe le prix à payer. Au lieu de simplement le tuer, je l’avais attrapé par le collet de son chandail, mon poing rivé vers sa gueule. Il me fit une deuxième offre que je ne pu lui refuser : j’allais travailler pour lui en tant que revendeur. Ma rémunération? Mon paquet de cigarette.

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ㄨ Identité : Qui suis-je? ㄨ

ㄨ Les années passèrent… deux ans se sont écroulés, deux ans à acheter, vendre et revendre les mêmes drogues, encore et encore. Tant que j’avais un toit pour dormir, quelque chose à me mettre sous la dent et mes clopes, cette vie m’accommodait. J’étais loin d’être difficile et pourtant, lors d’une journée au ciel grisé de nuages denses, annonçant le début d’une pluie printanière, je m’étais assise sur une colline, une question me tracassait l’esprit. Qui suis-je? Personne ne peut répondre, pas même moi. Est-ce suffisant de dire que je suis femme? Non, surement pas. Est-ce ça, mon futur? Je ne saurai dire… Est-ce ce dont j’ai envi de faire pour le reste de mes jours? Non, mais quelle autre option aurai-je? Qui suis-je… qui suis-je…? Si j’aurai la réponse, pourrai-je alors me fixer des buts, concevoir une identité?

ㄨ Qui suis-je? Je suis Lucy, je suis femme, aux yeux gris, les cheveux rouge cramoisi. Qu’est-ce que j’aime? J’étais incapable, incapable de répondre, de trouver, de penser, d’énumérer ne serait-ce qu’une chose… Non, attend… si… il y a une chose… tient deux… et peut-être trois... quatre. J’aime la musique, le plein air… l’action et la liberté… la liberté, suis-je réellement libre sous ce contrat de revendeur? Je ne crois pas. Qu’est-ce que je déteste? Pratiquement tout… enfin, il y a tellement de réponses qu’il est plus facile de citer ce que j’aime et dire que j’exècre le reste. Du moins, trois aspects me rendent totalement hors de moi : la justice, la hiérarchie et les exécutifs. Ce que j’aime, ce que je déteste, est-ce réellement tout ce qui constitue l’identité? Le passé, le vécu… c’est important aussi. Je ne regrette rien, absolument rien et il est hors de question d’oublier. J’aime les pages précédentes de mon petit journal, elles constituent l’essence de ce que je suis aujourd’hui…

ㄨ Qui es-tu? Image du passé, mon double sommeillant en moi et d’où, avec cette cigarette, j’ai réussi à t’apprivoiser, te calmer. Tu es moi hier? Où es-tu quelqu’un d’autre? Je te connais beaucoup, je sais ce que tu cherches, je connais tes envies, tes pulsions, ta philosophie de la vie. Elle s’éloigne légèrement de la mienne, c’est pourquoi je dois te couvrir, te cacher pour développer ce nouveau « moi », cette nouvelle image. Seras-tu fâchée? Si tu aimes la liberté autant que moi, tu trouveras le moyen de briser cette cage mais tant que notre vision divergera, enfermée et contrôlée tu resteras. Je suis Lucy, j’ai dix-huit ans, je suis originaire de Karakura, j’ai tué ma mère, j’ai taillé des poupées, mais il est temps de tourner la page, d’écrire un nouveau chapitre, de développer une nouvelle personnalité. Je suis femme, au corps solide mais dont l’intérieur n’est qu’un immense vide…

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ㄨ Renaître ㄨ

ㄨ Katsuna… Katsuna… ce nom fut vite oublié, effacé de ma mémoire et n’appartient qu’au passé. Ce nom d’enfance, un nom donné par les êtres les plus détestés de toute mon histoire. Je ne suis pas devenu Lucy du jour au lendemain, il reste encore un chapitre à raconter, un passage qui ma marqué… à jamais. J’ai quitté mon travail, j’ai déserté le village vers mon nouveau chez-moi : les routes. Je marchais… marchais encore… Comme toujours je trouvais le temps long, la température trop chaude et l’absence d’action, ennuyeux. Soudain, du grabuge retentit pas très loin de mon emplacement. Je m’arrête, puis reprend ma cadence pour me trouver face-à-face à deux individus dérobant un chariot qui transportait plusieurs vivres. À l’instant même, j’étais amusé et, sans comprendre pourquoi, je les aidai à transporter les caisses. C’est à ce moment que j’ai rencontré Rock et Mike, mes futurs coéquipiers.

ㄨ Ensemble, nous avions formé le trio infernal connu dans le temps comme les « Black Hounds ». J’avais coupé mes cheveux jusqu’à mes épaules, les remontants en pique. Je m’étais fait tatouer le bras droit de plusieurs formes crochues, symbolisant le petit groupe de rebelle que nous étions. Rien nous atteignait, aucune loi, aucune justice… nous faisions tout ce que nous voulions sans peur ni crainte d’avoir ou d’être imposés par une limite. Si nous avions faim, nous prenions sans débourser rien. Plus besoin de travailler pour mes cigarettes, je pouvais simplement menacer le vendeur derrière la caisse avec une lame de katana, une katana que je n’ai jamais apprit à m’en servir correctement. Ni moi, ni Rock ou bien Mike, nous étions que de simple civil sans aucune notion de l’art du combat avec sabre… une chose, probablement l’unique aspect que j’ai regretté dans ma vie… Lors d’un soir très sombre, ils sont venus à nous. Qui? Je l’ignore. Comment? Je l’ignore aussi mais ils étaient deux, deux individus vêtus d’étranges kimonos sombres.

ㄨ Ils ont tué Rock en premier, lui cassant le cout aussi facilement que moi avec mes poupées. Mike avait tenté de prendre la fuite mais on le transperça au cœur avant de le décapiter sans hésitation. C’est mon tour maintenant, c’est ça? Je n’avais pas peur, malgré la mort de mes collègues mon visage restait impassible. Ils étaient forts, j’étais faible, je n’avais aucune chance, mais je refusais de baisser les bras et fuir n’a jamais été et ne sera jamais une option pour moi. J’ai sentit d’innombrables coupures. La surface de mes bras, mes jambes et de mon ventre s’ouvrirent sous une forte effusion rougeâtre. Combien? Une centaine peut-être? Assez pour me faire tomber… me faire chuter lentement, doucement… et baigner dans mon sang, le visage inanimé… j’allais mourir… achevez-moi! Chose qu’ils ne firent pas… pourquoi? Ils veulent me faire agoniser jusqu’à ma mort, souffrir jusqu’à mon dernier souffle? S’ils veulent réellement me tuer, qu’il finisse leur travail et de leur main… sinon, je refuse… je refuse de mourir par faiblesse! J’avais passé une nuit infernale... mais, une fois cet enfer terminé, j’ouvris les yeux, le lendemain matin, pour renaître de mon sang… j’étais vivante et je ne savais pas pourquoi.

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ㄨ Anarchie ㄨ

ㄨ Qui suis-je? Encore cette même question. J’ai tout perdu, encore une fois. Les liens que j’avais créés, l’identité que j’avais acquise, plus rien restait, tout s’était évaporé. J’étais vivante, je respirais l’air montagnard sur le sommet d’une falaise, j’étais rempli de vitalité, mais jamais je n’ai ressenti autant de vide… Soudain, une voix retentit dans ma tête… cette voix… elle. « As-tu oublié la folie, Lucy? » La folie…? Celle de tuer sans but ni motif, celle de tailler les poupées par simple plaisir? « Tuer Lucy… il faut tuer pour être libre… » Tuer pour être libre? Hm… Ce n’est pas faux, on extermine les gens qui font régner la justice et forcément… j’obtiendrai la liberté qui m’est tant dû. « Faisons équipe…toi et moi, ma haine… ta vision » Ma vision, une obsession fusionnée avec cette folie qui réside en toi… j’accepte, j’accepte malgré tout, tu entends? Sort de ta petite cage, Lucy… je n’ai plus rien à perdre.

ㄨ J’ai retourné d’où je suis venu, cette charmante ville remplie de présence. Tuer ce connard de père? Au début si, je voulais, jusqu’à ce que je réalise que mon ancien chez-moi, cette maison d’enfer, avait été approprié par une autre famille. Ce bon à rien de religieux était à présent je ne sais où… c’était agaçant… et pourtant, d’un autre part, je m’en foutais carrément. J’avais un motif : devenir plus forte… toujours plus forte et qui sait… un jour, atteindre un niveau équivalent à ces types portant ces kimonos noirs. Être forte au point où je pourrai étaler ma vision utopique, mon idéal sans connaître de rival pour m’arrêter à mes fins. Tout détruire pour reconstruire. Comment allais-je m’y prendre? Quitte à trouver une solution, je m’étais inscrit au lycée de la ville… chose que je regrettai après avoir faillit ma première année. C’était embêtant. Être pris avec des gosses plus jeunes que moi à longueur d’année, sans oublier les professeurs qui me traitaient comme l’un deux, merde… Et le plus con… haha le plus con… on m’interdisait de fumer en classe!

ㄨ Plus les nuits passaient, plus j’éprouvais une étrange douleur. Pas uniquement à un endroit, mais tout… tout mon corps me faisait de plus en plus mal. Je ne saignais pas, je n’avais que très peu de coup bleu dû par toutes les bagarres que je déclenchais. C’était interne, mais de partout, comme si je m’étais injecter un poison tenace et coupant. Si… c’est ça, j’ai l’impression d’avoir une multitude d’aiguille en moi, non… des lames. Par une très froide nuit, je fis un cauchemar horrible. Celui d’être attachée, d’être non seulement torturée mais étudiée. C’était floue, très floue mais je pouvais distinguer des hommes, de drôle de machine… et LA DOULEUR!!! Je la sens! ÇA FAIT MAL! Je me réveillai en sursaut. Il y avait du sang partout sur les draps de mon lit. C’est là que je l’es vis pour la première fois, ces lames… me sortant des mains, des bras, des jambes… agonisés. Est-ce le début d’une renaissance? Ou est-ce un pas vers la déchéance … ma, destruction.

Je m’appel Lucy…
J’aime fumer, boire et tuer…
Je déteste la justice, les lois, les hiérarchies…
Ma passion? L’art du sang, celle de trancher…
Mon fétiche? Me couper dans l’agonie…
…
Je m’appel Lucy…
En moi se cache l’anomalie
Je m’appel Lucy…
Mais vous ne me connaissez pas…



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