The beauty, the beast and the another Beauty. [Unohana et Tsukane]

Retsu quitta la demeure Kuchiki et prit la direction de sa Division. Même si elle en doutait fortement, elle voulait quand même vérifier si son prochain patient ne s’y trouvait pas déjà. Ce qui aurait été l’action la plus sensée et lui aurait fait gagné du temps. Mais le mot « sensée » n’était que très rarement, voir plutôt jamais, adapté au taisho de la Onzième Division. Mais Retsu ne voulut pas étouffer la particule d’espoir que son collègue n’était pas tout à fait irrécupérable. L’espoir fait vivre, comme on dit. Elle ne pressa nullement en chemin. Après tout, il n’y avait rien qui pressait, n’est ce pas ? Ce n’étaient pas quelques blessures qui allaient tuer son collègue. Si ça pouvait simplement lui faire entrer un peu de bon sens dans la tête, ce serait déjà un grand miracle…

Lorsqu’elle arriva finalement en vue de sa Division, Retsu n’aperçut aucune agitation anormale, aucun shinigami affolé et blanc comme un linge ne l’attendait à l’entrée tout tremblotant. Et elle ne percevait aucun reiatsu agressif dans les locaux. Nulle surprise. Zaraki était si prévisible, parfois. Le jour où il se rendrait de lui même dans les locaux de la Quatrième Division pour se faire soigner, la fin du monde serait probablement assurée. Les hommes et leur fierté machiste. En cela, Byakuya n’était pas tellement différent puisque lui-même ne s’était pas présenté à la Quatrième Division. Peut être pas pour les mêmes raisons, mais le résultat était identique. C’était à elle de se déplacer pour s’assurer que ces deux imbéciles, le mot était ici justifié, ne se vident pas de leur sang dans leurs quartiers respectifs.

Retsu pénétra tout de même dans sa Division et gagna son bureau. Elle devait remplir sa sacoche de nouvelles bandes et de désinfectant. Beaucoup des unes et de l’autre. La superficie à soigner n’était pas la même que précédemment. Une fois cela fait, elle interrogea Isane qui l’attendait devant la porte, vérifiant que rien ne nécessitait sa présence immédiate. Une fois cela fait, elle informa sa fukutaisho de son déplacement suivant et quitta à nouveau sa Division. D’un pas tranquille, elle traversa plus de la moitié du Seireitei, saluant d’un signe de tête et d’un sourire les shinigamis qu’elle croisaient et qui la saluaient tout en s’écartant respectueusement sur son passage. Etant donné qu’elle ne s’était nullement pressée, le soleil commençait à se coucher lorsqu’elle atteignit finalement l’entrée de la Onzième Division. Elle n’eut aucune difficulté à ressentir le reiatsu de Kenpachi et se décida finalement à accélérer un peu l’allure. Un tout petit peu. Son patient n’allait de toute façon pas se sauver.

Sa maîtrise parfaite de son reiatsu lui permit de prendre par surprise les shinigamis de garde. A moins que ce soit ceux punis pour avoir échoué à un quelconque entraînement et condamnés à jouer les portiers dans avoir le droit de se battre. C’était plausible aussi. Lorsque finalement ils sentirent une présence, ils se retournèrent violemment vers elle pour lui demander probablement aimablement qu’est ce qu’un shinigami d’une autre Division venait faire ici quand ils se figèrent en l’apercevant. Avant de devenir aussi blancs que les murs de la Quatrième Division et de commencer à bafouiller tout en reculant de quelques pas. Pour un peu, Retsu se serait inquiétée pour leur santé, mais ils semblaient être en parfaite forme quelques instants auparavant. Probablement une fatigue temporaire.

« Je viens voir Zaraki-san. Je suppose qu’il est dans ses quartiers ? »

Une question purement formelle et polie. Retsu avait déjà pénétré dans cette partie du Seireitei, et savait l’emplacement de chaque pièce. Et la présence de Kenpachi provenait bel et bien de ses quartiers. Mais elle ne pouvait pénétrer dans une autre Division sans en annoncer la raison, n’est ce pas ? Cela ne se faisait pas. Même si les occupants de la dite Division étaient ignorants ou plutôt ignoraient les règles de bonne conduite. Il fallait bien que quelqu’un essaie de leur montrer l’exemple. Une fois obtenue la confirmation qu’elle désirait, Retsu adressa un sourire de remerciements aux deux shinigamis et continua son chemin, après leur avoir assuré qu’elle trouverait le chemin toute seule. Etrangement, aucun n’insista pour l’accompagner. Elle traversa tranquillement la Onzième Division, saluant d’un sourire les shinigamis qui veillaient à ne pas l’importuner. Un dernier virage, et elle arriva en vue des quartiers personnels de Kenpachi. Et en vue également de son patient qui était tranquillement assis sur les marches devant l’entrée. Retsu avisa immédiatement la tenue lacérée et maculée de sang de son temporairement ex-collègue et retint un soupir. Il aurait quand même pu se changer…

« Bien le bonsoir à vous également, Zaraki-san. Ma présence ne devrait pourtant pas être une surprise pour vous. Ne vous étant pas arrêté de vous-même à ma Division, vous m’obligez à me déplacer moi-même jusqu’à vous. »

Elle s’avança jusqu’à se trouver devant Kenpachi avant de s’arrêter et de lui adresser un sourire des plus doux et chaleureux.

« A présent, si vous vouliez bien rentrer afin que je puisse soigner vos blessures, vous me faciliteriez réellement la tâche… »

Une simple demande qui pourtant ne souffrait aucune opposition tout en ne ressemblant pas à un ordre. Le tout en douceur. Tout un art.

Le chemin du retour de l'académie s'était fait en silence, en même temps elle n'allait pas parler de la pluie et du beau temps avec son capitaine. Et il avait l'air suffisamment en rogne la dissuader de la moindre parole. Aussitôt rentrée, elle avait filé au plus vite dans les dortoirs, son uniforme ne ressemblait plus à grand chose: plus de manches, certains morceaux de son hakama carbonisés, sa peau sentait le feu et la fumée, bref elle avait besoin d'une bonne douche, et d'un uniforme propre. La nuit tombait, les membres de la onzième division vaquaient à leurs occupations, et Tsukane profitait de l'eau chaude qui coulait sur son corps. Le combat n'avait pas été plus rude que ça, elle en avait connu des biens plus ardus, mais elle avait récolté quelques bosses.

Kozuki, le taisho veut te voir!

La voix l'avait fait sursauter, heureusement que l'impudent n'était pas entré dans la douche sinon il aurait tâte de ses griffes. Chose étrange, la division était parfaitement au courant de la mise à pied de Kenpachi-sama, mais tous continuaient à l'appeler Taisho...les habitudes restent, mais le respect envers l'homme y était pour beaucoup. Elle s'habilla en quatrième vitesse, récupéra Hasugin'ori au vestiaire et couru vers les quartiers de son capitaine. Y réfléchissant deux secondes, elle s'arrêta net. Ne sachant pas exactement ce qu'il avait à lui dire, et comme il était mal luné suite à la sanction, ce n'était peut être pas non plus la peine de se presser. Elle repartit mais en marchant cette fois, un peu surprise de ne croiser personne sur son passage.

A quelques mètres du bâtiment, un violent mal de ventre s'empara d'elle, et la rouquine dû prendre appui sur le mur le plus proche, y donnant d'ailleurs au passage un grand coup de poing. Ce n'était pas le premier, et elle savait exactement ce qui suivait...bingo! Tsukane vomit le peu qu'elle avait réussi à ingurgiter en revenant de l'académie, pendant que ses jambes tremblaient comme si elles voulaient partir de leur côté. Ah elle était belle la shinigami de la onzième division, la nouvelle sixième siège! La jeune fille s'essuya la bouche et repartit en direction des quartiers du taisho, essayant de garder son calme.

Elle le trouva en compagnie de Unohana taisho, occupée à lui demander de le laisser se faire soigner...autant demander à un grizzli de jouer à l'ours en peluche... Elle se redressa devant Kenpachi et les salua brièvement, avant de placer ses bras le long du corps.

Bonsoir Unohana-taisho...Taisho il parait que vous voulez me voir, mais je peux repasser plus tard hein...

Retsu se disait souvent que Zaraki ne cesserait jamais de la surprendre en trouvant un angle d’attaque auquel nul autre n’aurait pensé. Oh, il n’était pas un homme difficile à comprendre, c’était juste qu’il adorait défoncer les murs quand la porte était verrouillée. Autrement dit, il n’hésitait devant rien pour obtenir ce qu’il voulait, sans pour autant tomber dans le vicieux. Ca, c’était plus le domaine de Mayuri. Présentement, le temporairement ex-taisho de la Onzième Division souhaitait justifier la répulsion viscérale et complètement inappropriée qu’éprouvaient les membres de sa Division, lui compris, pour la Quatrième Division, lieu où il pouvaient récupérer en toute tranquillité de leurs blessures et recevoir les meilleurs soin possibles. Quel endroit effrayant pour une mande de mâles, voir parfois femelles viriles, fiers de leur puissance et de leurs modes de pensées néandertaliennes. Qu’il était horrible en effet de se laisser soigner par des personne dont le but dans la vie était de soulager les souffrances des autres, s’impliquant parfois corps et âme pour la survie et le bon rétablissement de leurs patients. Quelles personnes méprisables, n’est ce pas, ces shinigami médecins ? Et en tant que taisho de cette Division, Retsu devait être la pire de tous, n’est ce pas ?

Enfin bref, tout ça pour dire que Zaraki essayait de noyer le poisson en jouant la provocation comme à son habitude, abordant un sujet inattendu et hors de propos. En espérant peut être agacer suffisamment Retsu pour qu’elle l’abandonne à son sort et oublie son devoir de médecin. Sérieusement, la pensait-il si naïve et si facilement influençable ? Il ne s’en sortirait pas aussi facilement que cela. Surtout après avoir indirectement insulté ses subordonnés. Chose que Retsu n’appréciait guère. Rien cependant sur son visage ou dans son reiatsu ne trahit son train de pensée. Son sourire s’étira légèrement et elle répondit à Kenpachi, la voix plus douce et amicale encore qu’auparavant. Ils pouvaient être deux à jouer à ce petit jeu, après tout.

« Seriez en train d’insinuer que séjourner au sein de ma Division favorise la traîtrise ? Dans ce cas, je vous conseillerai fortement de faire surveiller vos Troisième et Cinquième sièges, Zaraki-san. Ils y ont fait quelques séjours, comme vous le savez… Suivant cette même logique, je devrais probablement vous faire surveiller vous même, ainsi que bon nombre des taisho et shinigamis… Nos salles de détention ne seront pas assez grandes, j’en ai bien peur… »

Son intonation n’avait pas varié d’un iota durant sa réponse, comme si elle évoquait le temps qu’il allait faire le lendemain. Sans cesser un instant de sourire doucement, elle avait planté son regard dans celui de son temporairement ex-collègue, sans ciller le moins du monde, protégée par sa force tranquille. Et puis, s’il en fallait si peu pour la faire reculer, cela ferrait des siècles qu’elle aurait du démissionner de son poste de Taisho de la Quatrième Division.

Tout en parlant, Retsu avait perçu l’approche d’un autre shinigami mais n’avait fait aucun commentaire sur le sujet. Elle se doutait que si un membre de la Onzième Division s’approchait ainsi des quartiers privés du taisho, sans émettre des signaux d’alarme ou d’urgence, c’était qu’une convocation avait été émise. Et elle en eut confirmation quand la shinigami arriva près d’eux et annonça la raison de sa présence. Retsu la salua d’un sourire et attendit la prochaine réaction de Zaraki, curieuse de savoir s’il allait essayer de se débarrasser d’elle sous prétexte de s’occuper de sa subordonnée, ou s’il allait se montrer un minimum raisonnable et la laisser accomplir son travail. Son sourire arbora une légère pointe de satisfaction lorsqu’elle le vit gagner l’intérieur de ses quartiers sans lui indiquer le chemin de la sortie. Il avait peut être compris que quoi qu’il fasse, il n’y échapperait pas. Retsu le suivit donc sans attendre d’invitation et vint se placer aux côtés de Kenpachi qui s’était assis afin de se mettre à sa portée. Eh bien pour cela il était plus docile que Byakuya et n’avait pas eu besoin qu’elle le force gentiment à s’asseoir. Un petit miracle en cette fin de journée.

Elle le laissa donner un papier à sa subordonnée, en profitant pour poser sa sacoche sur le bureau et l’ouvrir. Elle en sortit ses bandes et son désinfectant, qu’elle posa à côté de la sacoche avant de se tourner à nouveau vers son patient qui faisait preuve, quelle surprise, de la plus grande des mauvaises volontés. Comme si cela allait changer quelque chose pour elle. Sans se départir de son calme et dissimulant avec art un début d’amusement, Retsu s’immobilisa devant son patient, légèrement décalée pour ne pas s’interposer entre Zaraki et Tsukana.

« Eh bien, Zaraki-san, auriez-vous besoin de mon aide pour dénuder votre torse afin de me permettre d’accéder à vos blessures ? Celles-ci doivent être assez graves, pour vous empêcher de vous servir complètement de vos bras et de vous faire pousser un grognement de souffrance. Peut être devrais-je vous faire subir un bilan de santé complet… »

Retsu était toujours l’image de la douceur et de la bonté faite femme. Toute personne néophyte n’aurait vu en cette scène qu’un médecin s’inquiétant pour la santé de son patient. Et désireux de le soulager de ses souffrances. Mais Retsu savait pertinemment que ce n’était pas de douleur que Zaraki grognait et elle démontrait ainsi qu’il n’allait pas s’en sortir aussi facilement, le tout sans en avoir l’air. De la même manière qu’elle avait fait passer son message à Byakuya, elle avait faire en sorte que Zaraki comprenne lui aussi. Les méthodes à employer n’étaient tout simplement pas les mêmes. Ce serait plus difficile de faire entrer un peu de bon sens dans ce crâne aussi dur que l’acier, mais Retsu ne décourageait pas. Elle était quelqu’un de très patiente et de très obstinée…

Elle avait légèrement suivi son supérieur, restant tout de même sur le pas de la porte, et récupéra l'ordre de mission. Pas besoin de le lire avec attention, les mots "traquer", "traitre" et "Nichol" ressortaient parfaitement, peut-être justement parce qu'elle y accordait trop d'importance. La jeune femme garda un visage froid, impassible, même si en elle tout lui donnait envie de hurler. Kenpachi se foutait ouvertement d'elle en l'envoyant continuer le combat qu'elle n'avait pas réussi à achever la fois précédente, le traitre était toujours plus fort qu'elle et ça ne changerait pas! Savoir qu'elle devrait croiser le fer une nouvelle fois contre lui, enfin c'était ce qu'on lui ordonnait en tout cas, la mettait hors d'elle, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi.

Un dilemme...voilà ce que c'était...d'un côté, l'homme qu'elle admirait le plus, sous les ordres duquel elle voulait combattre voir mourir, de l'autre celui qui faisait battre son cœur à le faire exploser à chaque fois qu'elle y pensait, c'est à dire souvent ces derniers temps, mais elle voulait toujours la revanche de leur combat inachevé. L'envie de faire ses preuves au sein de la onzième division contre celle de revoir celui qui la tourmentait tant. Sans vraiment le vouloir, elle repensa au papier qu'il avait laissé dans sa poche, trois petits mots qui l'avait fait rougir plus qu'elle ne l'aurait cru. Chose qui se reproduit alors qu'elle se tenait debout devant son taisho, brièvement certes, mais de façon totalement incontrôlable.

Elle se tenait droite, sans aucune fierté, mais regardait Kenpachi dans les yeux alors que ses poings se serraient. Tsukane ne dirait rien sur la mission, il n'attendait que ça et ça se voyait. Même si la vision du colosse aux ascendants barbares en train de se faire soigner par la douce médecin qui avait l'air si petite et si frêle à côté de lui était des plus comiques, la rouquine n'avait vraiment pas envie de rire, et encore moins devant son supérieur. Elle prit la parole avec calme, posant sa voix dans les graves, et s'exprima avec une lenteur presque trainante, chose qui n'était absolument pas son habitude.

Bien...je pars dès que possible...autre chose?

[désolée du retard et du post court]

Lâchant un nouveau grognement à peine retenu, l’immense shinigami abaissa son kimono rapidement, il n’avait pas tellement l’habitude de ne porter que ça, donc il avait oublié de l’enlever, pas la peine de se moquer de lui en plus de tout, non mais ho. Plus vite la Yon ban tai taishô aurait soigné Kenpachi, plus vite il en serait débarrassé, après tout il n’aimait vraiment pas du tout la quatrième division et tout ce qui s’y rapportait, de près ou de loin. Zaraki n’avait même pas relever lorsqu’elle lui avait répliqué que si Heyward avait trahi à cause de la division des soins, le temporairement suspendu Jû-ichi ban tai taishô devrait surveiller Madarame et Ayasegawa, ainsi que tous ceux qui serait passer dans l’hôpital, un point pour la femme médecin…en même temps, le colosse n’était pas aussi habile à manier les mots que son Zanpakuto, généralement ce genre de discussion coupait court, tenir tête au démon Zaraki n’était pas une bonne idée, quelque sois le sujet de conversation, s’il vous dit le ciel est vert, mieux ne vaut pas le contrarier, sauf si vous avez la force nécessaire pour qu’il ne vous tue pas.

L’œil du colosse s’attarda sur sa sixième siège lorsque celle-ci ouvrit l’ordre de mission, si elle fut contente ou en colère d’être de nouveau affectée à la traque du traitre, elle n’en laissa rien paraitre, Kenpachi cru néanmoins apercevoir une rougeur brève sur les joues de la rouquine, surement un effet d’optique quelconque, cependant les poings de la shinigami qui se serrait tandis qu’elle fixait son supérieur, bien si techniquement il ne l’étais plus en ce moment même, ça ne passa pas inaperçu à l’œil du faux-borgne, qui eu de nouveau un petit rictus sadique, qui s’élargit encore plus lorsque Tsukane lui dit qu’elle partirait au plus tôt et lui demanda si le taishô avait encore quelque chose à lui demander.

-Rien, à part de réussi cette fois-ci, tu peux disposer.

Zaraki soupira de nouveau en fermant son œil, attendant patiemment, encore, que Unohana taishô, commence et finisse ses soins, vraiment quelle futilité, quand bien même ça lui aurait permit de retourner plus vite combattre un éventuel adversaire, la division des soins était vraiment la plus faible et la plus inutile, un vrai guerrier ce bat jusqu'à ce qu’il meure ou que tout ses opposants soit mort, la loi du champ de bataille en gros, pas besoin de médecin, ceux qui sont trop blessé pour continuer le combat, on les achèves et puis voila. Mais bon Zaraki n’étant pas So taishô, il n’avait rien a dire la dessus, déjà que les petits combats entre taishô étaient et sont toujours interdit, ce qui l’embêtait mais alors très profondément, inutile d’espérer demander l’abstention des visites médicales à la onzième division pour respecter le code du guerrier, comme lui avait dit le vieux Yama, la sauvagerie n’est que toléré, peuh, vraiment que des mauviettes ici.

(Désolé, c'est court, mais je ne suis pas capable de faire plus long en ce moment.)

Retsu ne prêtait qu’une attention mineure à l’interaction entre Zaraki et Tsukana. Non pas qu’elle les ignorât ou qu’elle n’écoutât pas un mot de ce qui était dit, bien au contraire. Mais elle canalisait la plus grosse partie de son attention sur la tâche qui l’attendait. A savoir s’occuper du patient le plus récalcitrant de toute la Soul Society. Encore que jusque là, il coopérait. Si on oubliait les attaques verbales au ras des pâquerettes, bien sûr, mais bon, il s’agissait de Zaraki Kenpachi, il ne fallait pas non plus s’attendre à autre chose. Elle était déjà satisfaite de ne pas avoir du recourir à la force pour l’obliger à coopérer. Si si, à la force. La force médicale, bien sûr. Enfin, s’il l’avait fallu, Retsu aurait sûrement trouvé un autre moyen de le faire obéir gentiment, mais nous ne saurons jamais comment, apparemment. Ou pas cette fois, du moins.

Dès que Kenpachi eut daigné se dénuder, Retsu s’empara de son nécessaire de soins, tout en analysant les blessures et l’ordre de traitement. Sans ôter son regard des blessures saignant toujours un peu, Retsu prit de quoi nettoyer le sang en partie coagulé au niveau des principales blessures. Elle s’y attela avec soin, se basant plus sur la rigueur et l’efficacité que sur la douceur. Cela devait se sentir, mais une petite douleur n’allait pas déranger ce grand masochiste, n’est ce pas ? Une fois les blessures débarrassées du sang séché e recommençant légèrement à saigner pour les plus graves, Retsu reposa les linges teintés de rouge dans un coin et revint à nouveau vers sa sacoche. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

Elle prit la bouteille de désinfectant qu’elle déboucha avant d’ne verser une quantité généreuse sur un linge propre. Après tout, ces blessures-ci étaient restées sans traitement beaucoup plus longtemps que celles de Byakuya. Les risques d’infection étaient plus importants, même si ce n’était pas une petite infection qui aurait la peau de Zaraki Kenpachi, n’est ce pas ? Si cela pouvait simplement l’affaiblir et le clouer au lit un jour ou deux, cela pourrait au moins lui servir de leçon. Mais bon, même les microbes semblaient fuir le temporairement ex-taisho de la Onzième Division. Retsu songea qu’elle devrait peut être faire un examen complet pour comprendre la nature de ce phénomène. Mais pour cela, il faudrait endormir la patient, pour le garder sur place. Elle devrait peut être la faire durant le mois à venir, puisqu’il n’avait rien d’autre à faire… C’était une idée à approfondir. Plus tard.

Pour le moment, elle se contenta d’appliquer le désinfectant sur la plaie, sans prendre la peine d’anesthésier, tout comme elle l’avait fait avec Byakuya. En espérant que le géant comprendrait le message. Le temporairement ex-taisho de la Sixième Division semblait avoir rapidement saisi l’intention de Retsu. En serait-il de même avec cet homme là ? Rien n’était moins sûr. Il n’était pas stupide, non, Retsu n’était pas naïve pour le croire. Mais il avait disons… la tête plus dure.

« J’espère que cela ne pique pas, trop, Zaraki-san ? »

Question purement rhétorique. Retsu connaissait déjà la réponse. Même s’il était dur à la douleur, Zaraki devait le sentir passer. Même s’il prétendrait à coup sûr ne rien sentir du tout. Les hommes et leur fierté de mâle ! Surtout ceux de la Onzième d’ailleurs. Quoi que non, les mâles en général. Byakuya aussi avait nié en bloc. Comme si avouer qu’on avait mal, en dehors d’une situation de combat, était être faible. Vraiment, on en entendait, des bêtises ! Contrairement à son intervention sur Byakuya, elle n’utilisa pas son reiatsu pour calmer la douleur, pour toute la durée de la désinfection. Un homme tel que Zaraki Kenpachi n’avait pas besoin qu’on atténue la douleur, n’est ce pas ? A la place, elle reposa son linge imbibé de sang, et posa ses mains au dessus de la blessure, commençant à la refermer. Elle prit tout son temps pour traiter l’entaille à l’épaule. Et tant pis si cela dérangeait son patient. Ou plutôt tant mieux. Tous les moyens étaient bons pour se faire comprendre, en ces lieux, non ? Et puis, il n’allait pas non plus bâcler son travail. Quitte à mettre plus longtemps et vérifier un ou deux fois de plus avant de passer à la blessure suivante…

"Rien à part réussir"....mais il se mettait à faire de l'humour ou quoi? Ou alors c'était la mise à pieds qui lui avait carrément fait perdre le peu d'esprit qu'il avait! Si la jeune fille réussit parfaitement à se retenir de lui lancer une charmante ribambelle d'insultes toutes plus vulgaires les unes que les autres, elle ne s'empêcha pas de lui lancer un regard mauvais, qui aurait pu à la limite être interprété comme de la rage guerrière...ou pas! Qu'il prenne ce genre de comportement comme il le souhaitait, elle savait ce qu'elle avait à faire.

Tsukane recula et salua son taisho froidement avant d'adresser un bref sourire au capitaine Unohana avant de partir, les poings plus serrés que jamais. Elle attendit d'avoir disparu de leur champ de vision pour défouler sa colère dans un pauvre mur qui passait par là et qui n'avait rien demandé, creusant un magnifique cratère dans le torchis. La rouquine soupira longuement en regardant son œuvre, la douleur espérée ne semblait pas vouloir se montrer. Personne ne trainait dans le coin, personne pour un petit entrainement où elle aurait pu se défouler, elle prit donc la direction des dortoirs.

Demain allait être une longue journée...

[juste pour vous laisser en "tête à tête" *se protège pour pas se faire frapper*]

Retsu devait reconnaitre une chose à son temporairement ex collègue, c’était que lorsqu’il daignait se laisser se soigner, il était un patient idéal. Ses remarques acerbes mises à part, il ne bougeait pas, supportait sans brocher ni sursauter la douleur. Rien que d’infimes crispations. Rien en tout cas qui puisse la gêner dans son travail. L’idéal en somme. Elle pouvait y aller tranquillement, sans anesthésiant, elle était sûr que Kenpachi n’allait pas tourner de l’œil ou commencer à crier comme un cochon qu’on égorge. Entre Byakuya et lui, elle pouvait s’en donner à cœur joie et évacuer son mécontentement. Sadique, elle ? Mais non, elle guettait juste les occasions, rares, où elle pouvait s’exprimer librement. C’était juste qu’elle ne passait pas par les mots, dans ces moments là.

Retsu ne leva les yeux des blessures que lorsque Tsukane prit congés. Elle répondit à son sourire par un autre, avant de revenir à sa tâche. Elle avait encore à faire. Et si Zaraki espérait l’agacer et la forcer à partir rapidement, il rêvait les yeux ouverts. Elle ne bâclerait pas son travail. Cela lui ferrait trop plaisir, à cette masse de muscles. Elle se sentait d’humeur consciencieuse, ce jour là, et était prête à prendre tout son temps.

« Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, Zaraki-san. Je ne fais que m’assurer qu’aucune infection ne vous cloue au lit, incapable de vous mouvoir… »

Le tout accompagné par le plus doux et le plus innocent de ses sourires. En parlant, elle avait brièvement relevé la tête pour regarder son patient droit dans les yeux, pardon, l’œil, sans ciller le moins du monde, incarnation même de la tranquillité et de la douceur. Avant de se concentrer à nouveau pleinement sur sa tâche. Puisque Kenpachi était résistant, elle allait se passer d’anesthésiant, n’est ce pas ? Elle n’allait pas insulter son temporairement ex collègue n lui prodiguant des soins « de chochotte », selon leurs expressions, en ces lieux. L’espace d’un instant, elle envisagea la possibilité de soigner de manière traditionnelle, soit à coup d’aiguille et de fil plutôt qu’ne utilisant son reiatsu. L’idée était tentante vraiment. Mais elle y renonça finalement. Ce ne serait pas correct. Quoi que, Zaraki ne l’aidait pas vraiment à se tenir à sa décision, là… mais non, elle ne lui ferrait pas le plaisir de perdre patience.

« J’ai terminé de désinfecter vos blessures, il me faut à présent les guérir. Cela va prendre encore quelques minutes. Vous deviez aller quelque part, Zaraki-san ? »

Des siècles d’habitude lui permirent de ne pas laisser paraître l’ironie de la question, ni dans sa voix ni dans l’expression de son visage. Extérieurement, Retsu semblait sérieuse et l’innocence de sa question incontestable. Elle se concentra à nouveau sur la blessure sous se smains. Sans anesthésiant, la réparation des tissus était assez douloureuse. Rien d’insupportable, bien sûr, encore plus pour ce patient en particulier, mais il devait le sentir passer quand même. Sans rien en laisser paraître, Retsu le défiait presque silencieusement de se plaindre. Et l’expression la plus tranquille et douce possible, elle continua à refermer la blessure, prenant tout son temps. Pour ne rien manquer, bien sûr. Il serait indigne d’elle de soigner de manière incomplète, n’est ce pas ? Elle ne passa à la suivante que quand la plaie ne fut plus qu’une fine trace rosée qui se dissiperait avec un peu de temps. Elle appliqua le même traitement à la plaie suivante, guettant du coin de l’œil, l’air de rien les réactions de son patient. Une question trottait tout de même dans sa tête et elle se décida à la poser, pour les occuper et combler le silence qui ne la dérangeait pourtant en rien.

« Je me posais une question, Zaraki-san. Qui gère la Onzième Division, durant votre suspension ? »

S’il lui répondait Yachiru, une terrible catastrophe risquait de s’abattre sur le Seireitei. Le lieutenant était une enfant adorable. Mais imaginer qu’elle puisse diriger une Division… certes, il s’agissait de la Onzième, où rien ne se passait comme dans les autres. Mais tout de même… Oui, la question intriguait réellement Retsu.

Retsu retint à grand peine un sourire amusé devant la réaction de Zaraki suite à sa question. Il donnait l’impression de ne pas avoir réfléchi à la question, auparavant. Ce qui était fort possible, d’ailleurs. Après tout, la mise à pied était assez récente et le temporairement ex-taisho de la Onzième Division devait avoir pensé à bien d’autres choses qu’à ça. Comme par exemple trouver un moyen de passer outre les ordres du Sotaisho pour aller se battre quelque part. Inutile d’être devin ou télépathe pour deviner ce qu’il pouvait trotter dans l’esprit de cet homme en pareille situation. Retsu secoua mentalement la tête. Vraiment, il existait un monde de différence entre ses deux patients de la journée. Les responsabilités incarnées et l’indiscipline quasi constante. Mais bon, c’était bien parce qu’il existait tant de personnes différentes que la vie était si intéressante.

Le géant finit par fournir une réponse qui ne surprit nullement Retsu. Zaraki se reposait souvent, d’une certaine manière, sur ses troisième et cinquième sièges. Ce qui était déjà un peu mieux que sur sa fukutaisho. En un sens. Mais il était vrai que Yachiru n’avait pas trop fait parler d’elle ces derniers temps. Ce qui était assez surprenant. Mais expliquait le choix de Kenpachi. Si sa fukutaisho n’était pas là, il ne pouvait pas lui confier de responsabilité. Le Seireitei pouvait respirer. Un peu mieux. Car restait à savoir ce qu’allait donner la gestion de ces deux là. Enfin, cela ne devrait pas trop différent de la gestion habituelle de la Onzième Division…

Sans lever les yeux de la blessure qu’elle terminait de soigner, Retsu se demanda si elle devait répondre honnêtement à la question, au risque de s’attirer l’irritation de son temporairement ex collègue. Non pas que cela l’effraie, mais bon, mieux valait éviter de forcer un blessé à s’agiter.

« Simple curiosité de ma part. Ou bien considérait comme un témoin qui pourra référer au Sotaishio de l’identité de la personne à qui il faudra s’adresser durant votre suspension. »

Ce qui était également la vérité. Elle avait assisté à la passation de pouvoir temporaire de Byakuya, elle pouvait faire de même à la Onzième. Même si celle-ci était… beaucoup plus informelle. Pour Zaraki, les mots qu’il venait de prononcer valait probablement passation de pouvoir. Il n’allait certainement pas s’encombrer de tout un cérémonial. En parlant de ça…

« Souhaitez-vous que j’assiste à la remise de votre zanpakuto et de votre haori à vos subordonnés, Zaraki-san ? »

Oh, elle se doutait grandement de la réponse, mais elle voulait juste rappeler à Kenpachi qu’il allait devoir le faire. Attendant sa réponse, elle termina le traitement de la dernière blessure profonde, et passa rapidement sur celles plus bénignes. Tant qu’à être là, autant tout guérir.

Tout en continuant ses soins, Retsu ne manquait aucune réaction de Kenpachi, le tout sans montrer qu’elle l’observait. Elle retenait à grand peine un petit sourire amusé. Même s’il ne le montrait pas complètement, le profond agacement de son temporairement ex-collègue ne lui échappait pas. Il était assez aisé de trouver quels sujets aborder pour pousser la déjà très faible patience de Zaraki à bout. Et se retrouver ainsi, à la merci, pour ainsi dire, de la capitaine de la Quatrième Division sans avoir le droit de l’éviter devait être l’une des situations les plus pénibles pour le géant. Ah, la fierté masculine version onzième Division. Un vrai fléau. Qui pouvait apporter néanmoins un certaine amusement, en cet instant. Pour elle, tout au moins, car elle doutait fortement qu’un autre membre de sa Division ne trouve un divertissement à une telle situation. C’était bien domage, Zaraki pouvait être très amusant, à son insu. Bien qu’elle n’allait pas le lui dire directement, elle pourrait le vexer. Quoi que, cela serait à garder pour plus tard.

Quoi qu’il en soit, malgré son degré élevé d’impatience, Kenpachi ne bougeait pas et la laisser faire, sans réellement l’envoyer promener. Oh certes, ses paroles n’étaient pas douces, mais il n’avait pas essayé de se soustraire physiquement à ses soins. Quel miracle ! En y réfléchissant, Retsu devait être une des seules personnes à qui le géant face à elle ne cherchait pas d’ennuis. Etait-ce parce qu’elle était une femme médecin et qu’il la jugeait trop faible pour représenter un bon défi ? Allez savoir. Tant qu’il restait « sage » quand elle devait s’occuper de lui, il n’y avait pas à aller chercher plus loin. A moins de s’ennuyer ferme et de chercher un nouveau sujet de réflexion. Ce qui n’était pas le cas de Retsu en cet instant. Elle avait déjà bien assez à faire.

La réponse suivante de son patient du moment la fit légèrement lever les yeux vers lui, sans se départir de son calme tranquille. Zaraki semblait jubiler de lui annoncer qu’il s’était déjà acquitté de sa tâche imposée. Comme s’il trouvait très amusant le fait d’avoir devancé tout le monde, répondant pour une fois sans traîner aux attentes du Sotaisho. S’attaquant à la dernière trace de blessures attirant son attention, Retsu laissa passer une seconde avant de répondre. Finalement, son sourire s’étira légèrement tandis qu’elle guérissait la dernière ecchymose.

« Eh bien, voilà une bonne surprise dans une journée déjà bien chargée en surprise pas forcément positives. Je suis sûre que le Sotaisho sera ravi d’apprendre que ses ordres ont été exécutés aussi rapidement et avec autant de bonne volonté ! »

Retsu se moquait-elle ? Difficile à dire en cet instant, car rien dans sa voix ou dans son expression ne pourrait trahir une telle intention. Eh puis, ce n’était pas son genre, n’est ce pas ? Elle finit par s’écarter de son patient, avant de se détourner et revenir vers sa trousse de soins.

« Voilà, c’est terminé. »

Une nouvelle qui, elle n’en doutait pas, allait faire grandement plaisir à son vis à vis qui allait enfin pouvoir être débarrassé d’elle. Quant à elle, elle avait évacué une partie de son agacement en prodiguant ses soins… à la dure. Tout en rangeant son matériel, elle prit tout de même la peine de répondre à son temporairement ex-collègue. Elle avait parfaitement entendu sa question et ne voyait aucune raison de ne pas répondre. Et puis, Zaraki s’était forcé à formuler tout haut une question qui devait le ronger. Elle n’était pas assez fâchée pour ignorer l’effort accompli.

« Seul le Sotaisho a la réponse absolue à cette question. Néanmoins, si je devais donner un avis, je dirais que cela serait assez… difficile. Le Sotaisho espère probablement faire passer un message qui sera pour une fois compris. Mais ce n’est que mon opinion. »

Une fois le rangement fini, Retsu récupéra Minazuki et fit un pas vers la sortie.

« Quoi qu’il soit, bien que vous soyez guéri, je vous recommanderais de profiter de cette période de suspension pour reposer votre corps. Tout organisme à ses limites, et il n’est jamais bon de le pousser sans cesse et de lui infliger des blessures à répétitions. »

Elle ne croyait pas une seule seconde que Kenpachi suivrait son conseil de son plein gré, mais elle avait accompli sa tâche et le lui signalant. Elle ne pouvait pas non plus être sur son dos en permanence pour le contraindre à obéir. Elle avait bien d’autres choses à faire.

« Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée, Zaraki-san »

Elle salua Kenpachi d’un signe de tête accompagné d’un sourire, puis gagna la sortie. Elle avait encore plusieurs choses à faire avant de pouvoir réellement dire que sa journée était terminée.